Moonlight Brewers - Triple Fermentation : les moines trappistes se crêpent la tonsure.
Un jeu d’Alexandre Weiss et Franck Catoire, illustré par Vianney Carvalho et édité par Yeast Games.
Il s’agit d’un prototype donné par l’éditeur avant la campagne Kickstarter qui devrait avoir lieu en octobre 2024.
Le matériel et les règles sont donc fortement susceptibles d’évoluer.
Pour la campagne KS, c'est par ici 👉https://www.kickstarter.com/projects/yeastgames/moonlight-brewers-triple-fermentation
☝Instant Wikipedia :
Le terme "garou" vient du vieux français garoul, waroul en premier lieu, et pour remonter encore plus loin on arrive au vieux bas francique wariwulf, composé de wari : homme et wulf : loup, signifiant donc « homme loup », vous aurez donc compris que le loup-garou est un pléonasme, qui étymologiquement se traduirait par « homme loup loup », ce qui donne somme toute un côté mignon à Lupin, mais moins réaliste.
Les thérianthropes existent depuis les origines du monde dans toutes les cultures, le premier loup-garou recensé est Lycaon, un scélérat transformé en homme bête par Jupiter, on retrouve les tèryky chez les tchouktches qui pourraient se traduire par phoque-garou (impressionnant n’est-ce pas), des gravures de chacal-garou sont retrouvées dans le Sultanat d’Oman, le roi libyen Cambles aurait été un lion-garou après s’être réveillé avec la main de sa femme dans la bouche, le reste de sa femme devant être dans son estomac, ce qui n’est pas très digeste comme petit déjeuner.
Au final, tout peut être garou, suffit de voir notre Mini-J-garou qui, les nuits de pleine lune nous fait bien comprendre que le cycle lunaire n’agit pas que sur les marées.
Sur ce, je vais chercher un pyjama en argent pour la prochaine pleine lune, puisque Rogue a pris sa "retraite" définitive arrêtant de nous fournir en potion Tue-loup.
Mise en place : 5 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 45 minutes
Âge : 8 ans
Type de jeu : lancer de dés, gestion de ressources et d’équipement, affrontements.
La pleine lune approche, outre Mini J qui a nous faire passer des nuits plus intenses que nos nuits étudiantes (sans la gueule de bois et l’inconnue dans le lit au réveil), il va être temps de brasser sa bière dans notre petit monastère.
On me dit dans l’oreillette que la brasserie Paix Dieu le fait déjà, le brassin des nuits de pleine lune, qu'à cela ne tienne, on ne va pas dire que les moines du Loupblong ne sont que de vulgaires plagieurs. Pour la peine, on va y rajouter notre ingrédient secret, le sang des animaux qui pullulent alentour du monastère : le sang des garous.
Certains utilisent des sécrétions vaginales de mannequins pour parfumer leurs bières (true story), pourquoi on ne pourrait pas innover ?
Quel moine J sera le meilleur brasseur ?
Vous le saurez bientôt, enfin si vous ne voyez pas double, ou vous êtes transformés en caniche-beige-garou.
Mise en place : une fois le monastère en sous-bocks installé selon les recommandations, chaque joueur choisit son moine avec ses pouvoirs spécifiques et sa capsule personnalisée qu’il installe sur le cloître, lieu de départ (sauf pour Maurice qui, à force de pousser le bouchon trop loin, peut débuter où il le souhaite), puis prend l’ensemble des jetons de sa couleur.
On place les différents decks de cartes à côté des zones du monastère associées (les garous près des entrées, les armes à la forge, les bénédictions/malédictions à la chapelle, et les objets chelous près de la cheloucherie).
Chaque joueur choisit la bière à réaliser, et on place le big boss garou chasseur qui viendra vous croquer un bout de quelque chose en fin de partie, mais qui rythme aussi les différentes manches.
Et vous voilà prêts pour transformer votre bière sanglante en nouveau lauréat des World Beer Award.
À son tour, on choisit une action parmi 4 sans jamais refaire la même qu’au tour précédent, jusqu’à l’attaque du garou chasseur, lassé des palabres de porteurs de robes de bure.
La victoire reviendra à celui ayant brassé la bière au meilleur goût.
On peut :
— Se déplacer de 2 tuiles silencieusement, ou 3 en faisant du bruit, voire que d’une et se battre contre un autre moine, on est plus sur un monastère version « loi du Talion » que « Bisounours boit de l’hydromel en sonnant les matines ».
— Faire une action simple : permet de récolter le bonus de sa tuile pour un point de goût si l’ingrédient est le prochain demandé sur la future bière, soit une carte associée au lieu où est le moine, ce qui permettra de se customiser (les moines c’est comme une Super 5, ça se thune) pour affronter l’adversité à venir (arme, armure, piège ou bénédiction, mais aussi malus, comme quoi prier n’est pas toujours bénéfique). On pourra se déplacer d’une tuile avant ou après l’action.
— Faire une action appliquée moyennant un bruit individuel.
Cela permet de récolter, comme une action simple, mais cette fois on lance un dé 6 pour potentialiser son action en fonction du résultat, et ainsi récolter en ayant plus de points de goût ou récupérer plus de cartes. On pourra boire une bière pour augmenter de 1 son résultat, ou 2 bières pour le relancer ou pour ajouter un dé en cas de 6 en résultat du premier dé.
On peut boire 1 ou 2 bières par tour maximum en augmentant d’autant son alcoolémie.
— Méditer, pour soit diminuer de 2 son taux d’alcool dans le sang et non son taux de sang dans l’alcool (fini les soirées carabins), ou son bruit individuel, ou encore récupérer un dé pour en lancer 2 lors de la prochaine action appliquée du moine.
🍺Augmenter son taux d’alcoolémie obligera à lancer un dé 6 au début du tour.
Si la valeur est strictement supérieure à son ivresse : rien ne se passe.
Dans le cas contraire : c’est la chute de bourré, le moine pinté s’emmêle les pieds dans son cilice, s’éclate la tronche sur les dalles du monastère, augmentant son bruit individuel et retournant de ce fait sa capsule, lui faisant ainsi passer son tour en cuvant dans un coin, et l’obligera à débuter sa prochaine action avec un déplacement pour se relever sous les quolibets de ses compères plus résistants.
Un moine beurré, ce n’est pas beau à voir, moi je vous le dis.
📢En atteignant le taux maximum de bruit individuel, on déclenche immédiatement une attaque de garou à son encontre.
🐺Les combats qu’il soit contre un moine ou un garou se déroulent de la même manière : chacun lance un dé et y ajoute ses éventuels bonus d’équipement ou malus de garou.
Puis le moine perdant est retourné comme s’il était tout bourré.
Si le combat était contre un moine alors le vainqueur prend un cube vétéran en bonus.
Si le combat était contre un garou,
> soit rien ne se passe si l’attaque était liée au bruit à part une remise à zéro de la piste de bruit,
> soit, s’il s’agissait d’une chasse (action des cartes sur les entrées du monastère), alors le traqueur peut parfumer sa bière en récupérant des points de goût, cette petite Kwak a un arrière-goût fort appréciable d’esturgeon-garou, ne trouvez vous pas ma chère Mme J ?
Le bruit commun, lui, va augmenter en fonction de critères propres à chaque big boss garou chasseur. Dans le proto, il augmente à chaque fois qu’un moine fait un 6 au dé, est assommé ou qu’un garou arrive. Cela énerve the big garou qui ne sait plus où se garer (bah oui, il se garou ?... Excusez moi du peu, mais dans le monastère du Loupblond, le calembour fait profession de foi).
Puis on change de phase : si les ingrédients ont été récoltés dans le bon ordre pour cette phase, on pose un disque de rigueur sur sa recette de bière, puis on réinitialise le bruit personnel et commun, on avance le compte tour pouvant accorder bonus ou malus aux différents intervenants.
À la fin de la 4e manche, le garou chasseur est énervé de tourner en rond devant l’entrée du monastère et se décide à croquer de l’ecclésiastique en lançant une attaque d’envergure.
Il attaque les moines un par un, dans en ordre défini par lui-même, le proto le faisant attaquer en premier le plus rigoureux (ce qui me protège de tout risque d’attaque quand on voit mon bureau), le moine ayant le plus de cubes vétéran peut alors se porter volontaire pour devenir moine héros et s’interposer dans la lutte finale et combattre en premier.
Comme pour les autres combats, les dés décideront de la victoire, le loup ayant des bonus forts au départ qui diminueront de moine en moine (la fatigue, à force de déguster du bénédictin).
🏁Dès qu’un moine bat de façon stricte le loup, le jeu se termine et il prend un bonus de 6 points (en tout cas pour le 1er chasseur loup).
Comme le disait si bien Mia Khalifa et Philippe Etchebest, l’important c’est le goût.
🏆Le moine ayant la bière au meilleur goût prendra le rôle de l’Abbé, dominant le moine de sa foi et de son foie, 💀 les perdant auront beau glisser sous le vent et hisser la grande voile, ils finiront quand même dans le ventre d’un meeple-garou de passage…
👥 Pas de modification à 2 joueurs, mise à part une diminution du bruit commun pour finir la manche à 4. Moins on est nombreux, plus le chasseur a l’oreille fine.
👀
Niveau matériel, on va juste parler de potentiel, étant sur un prototype, forcément la qualité est moindre par rapport à la version finale.
On est thématiquement vraiment dedans avec les capsules de bière comme pion moine, les illustrations, plutôt sombres de prime abord, laissent présager de très belles choses surtout vu le talent de l’artiste qu’on a vu dans les autres titres de Yeast ou ceux de Capitaine Meeple.
L’humour potache omniprésent touche parfaitement sa cible en notre personne avec le sourire affligé de Mme J, secouant la tête avec un sourire en coin, et un Mr J prenant des notes pour un futur article.
Les règles, quant à elle manquent encore de clarté et précision, mais là encore elles ne sont pas en version définitive donc nous n’en dirons pas plus.
Une fois qu’on a compris que les moines de ce monastère ne sont pas copains entre eux et que chacun brasse pour lui et non pour la communauté, on prend plaisir à arpenter les allées monastiques pour querir les différents ingrédients et améliorations nécessaires à la survie et à la constitution d’une bière de qualité.
💭On débute doucement pour aller nettoyer la cuve et passer par la forge pour s’armer, on hésite entre faire ça à la va-vite pour ne pas perdre du temps mais avoir un bonus passable, ou au contraire être bruyant pour essayer d’assurer son coup, boire une bière pour le rendre encore meilleur au risque de chuter comme un poivrot en sortie de bar.
Se lancer dans les combats de garou nécessitant de la préparation pour éviter de finir piétiné par une cagouille-garou de passage ou méditer pour décuver à minima?
Pas mal de petites hésitations qui feront de chaque partie un brassin original.
Le matériel laisse présager beaucoup de renouvellement, avec :
- un nombre important de moines aux pouvoirs variés,
- de salles pouvant faire des monastères à la géographie différente
- les garous et les garous-chasseurs prêts à tout pour bouffer du joueur pieu sans pieux d’argent en nombre suffisant pour ne pas avoir l’impression de toujours faire la même chose.
Il est somme toute peu probable que les parties se ressemblent, laissant présager une très belle rejouabilité, la campagne Kickstarter laisse aussi présager de belles surprises.
Par ailleurs, la thématique est très présente, donnant encore plus envie d’y revenir.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, outre les manches raccourcies, car la piste de bruit commun est réduite à 4 cases évitant les parties à rallonge entraînant péremption et risque de bières frelatées, il n’y a pas d’autre aménagement.
En l’état, on sent le potentiel du jeu, mais dans la configuration "duel", on ne fait que le toucher du doigt.
En effet, à 2 joueurs, on a tendance à s’ignorer dans le monastère pour que chacun aille récolter et se préparer dans son coin.
On va poutrer du garou, récupérer une passoire blindée et un peu de houblon, on s’échauffe pour le combat contre le super garou, sans oublier que « on dit premier gaou n’est pas gaou oh c’est deuxième gaou qui est niata oh ah » (oui bon l’hommage musicale est old scool mais Magic System est dans le cloître), mais les couloirs du monastère peuvent sembler mornes et froids, voire presque aussi vides qu’un fût de Tripel Karmeliet en lendemain d’anniversaire.
Peut être qu’un ascète errant neutre pourrait inciter les joueurs à tenter des combats de moines et majorer ainsi l’interaction entre les duellistes pour éviter cette impression de solo à deux, mais aussi éviter de tout miser sur le dernier combat.
En effet, il suffira de prendre un point de goût à chaque ingrédient, d’arriver devant big boss garou et celui qui le vaincra gagnera la partie sans autre forme de procès, alors qu’en incitant tous les ecclésiastiques à se f**tre sur la tonsure à coup de micelles, le doute restera tout au long de la partie sur qui gagnera et qui sombrera dans l’alcoolisme avec sa mauvaise 8.6.
Ce n’est pas pour autant que le plaisir n’y est pas, juste, pour le moment, sa configuration idéale, de notre point de vue, est 4 joueurs, pour éviter les parties trop longues et maintenir une tension entre les joueurs.
Après n’oublions pas que comme beaucoup de bières, il faut que les règles et le jeu finissent sa maturation pour que ses flaveurs se perçoivent plus puissamment et que son goût soit à son paroxysme.
Et comme le disait si bien l’abbé Frolo, si Hélène Segarla? moi j’me Garou ?
Bon je sais elle est nulle, et les jeunes ne la comprendront pas forcément, mais moi ça me fait rire et c’est déjà pas mal (bon, pour Mme J c’est une autre paire de manches, elle a l’humour plus raffiné)…
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