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Affichage des articles du juillet, 2021

Black Rose Wars : Poudlard ou Université de l'Invisible ?

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Un jeu de Marco Montanaro, illustré par Fernando Armentano, Henning Ludvigsen, Paolo Scippo, Giovanni Pirrotta, Tommaso Incecchi, édité par Ludus Magnus Studio/Legion Distribution. Issu d'une campagne Kickstarter à succès de 2018, sachez qu'il y a une suite, qui arrivera sur le site de KS le 24/08/2021 sous le nom de BRW Rebirth. Il est annoncé comme un stand-alone, mais qui pourra se jouer seul ou associé à la première version. Nous sommes sur un savant mix de deck-building, de programmation et d'affrontements de figurines. N'ayez pas peur, étudier dans cette école est plus simple qu'il n'y paraît, mais pas moins dangereux. Point de carré de l'hypoténuse ou de théorie de la relativité ici, c'est un Poudlard pour adultes belliqueux, ou l'Université de l'Invisible de Pratchett.  Bien que le jeu ait eu beaucoup d'extensions et de matériel sur sa campagne de financement participatif, il s'agit ici de la version retail , de base trouvable en

Arboretum : casse-tête dans la forêt

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Un jeu de Dan Cassar, illustré par Chris Quilliams dans la version de Filosofia dont les photos de l'article sont tirées, et re-illustré par Beth Sobel dans la réédition de 2019 par Renegade Game Studio.   Un jeu de collection de cartes et de majorités pour créer son propre arboretum (Bah quoi ?! Vous ne savez pas qu'un arboretum est une plantation d'arbres d'essences variées ? Moi non plus...)   On démarre la partie avec 7 cartes Arbre en main et une dans chaque défausse personnelle.  Les cartes sont numérotées de 1 à 8 et représentent des espèces d'arbres différentes dans le sous-bois coloré, pour le bonheur des yeux.  Chaque tour de jeu on pioche 2 cartes : soit dans la pioche soit dans une des défausses (la nôtre comprise). Puis on en pose une, et on en défausse une autre dans notre défausse. Les règles de pose sont simples, à part la première, toute nouvelle carte doit être adjacente à une autre.  La partie se termine quand la pioche est vide. On compte les poi

Elastium : ou comment faire un jeu avec ce qui traîne sur le bureau

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Un jeu de Oren Shainin, illustré par Yaniv Kahana et édité par Lifestyle boardgames Ltd. Il y a pas à dire, quand on ouvre cette très jolie boîte très bien illustrée, on ne s'attend pas vraiment à ce qu'on va trouver dedans...  Dans la boite, un grand plateau en plastique bleu avec pleins de picots rappelant un tiroir lave-vaisselle de bar, 4 lots d'élastiques de couleurs psychées, non sans rappeler les élastiques pour bagues d'appareil dentaire à la mode des année 90, 4 meeples sous LSD, des diamants d'énergie fluo, des cartes bien ternes à côté de tout ce fluo, et enfin 8 plaques mission de design inégal à emboîter sur le tiroir lave-vaisselle, en fonction de la mission souhaitée.  Chaque mission débute par un petit speech, histoire de plaquer un thème sur le jeu, mais surtout, à chaque mission les règles pourront être modifiées, ainsi que les conditions de fin de partie : un certain nombre de tour, un nombre d'Elastiums récupérés  (car oui le but est de récup

Polynesia : l'abstrait peut être beau, en voilà la preuve

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          Un jeu de Peer Sylvester, illustré par David Prieto et Laura Bevon, édité par les espagnols de Ludonova.      Voilà un jeu dont la beauté de la boîte m'a fait craquer sans m'être vraiment renseigné (ça et le gamin qui crie "veut bateau sur l'eau" en regardant la boîte en voulant voir pour la 63 000ème fois Vaïana... ).      Du coup, une fois cette somptueuse boîte ouverte (non je n'en fais pas des caisses) on s'attend à un matériel du même acabit...       Et force est de reconnaître que j'en ressors un peu déçu. Non pas que ce soit vilain, mais à côté de la boîte pleine de promesses, et le fond de boîte proche de l'aquarelle, le classicisme des cartes et du plateau de jeu paraît tout de suite plus terne.       Meeple et bateaux sont quand à eux de bonnes factures, même si la palette de couleurs polynésiennes auraient pu faire choisir des couleurs un peu plus éloignées entre le rose et le magenta ne clarifiant pas le plateau de jeu, les po

Kodama Les Esprits Des Arbres : gardiens de la ludothèque ?

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Un jeu de Daniel Solis, illustré par Kwanchai Moriya et édité par Capsicum games. C'est un jeu de placement de cartes.  Vous êtes le gardien d'un arbre, digne de l'imagination de Miyazaki dans ses instants les plus poétiques (on est plus proche de Totoro que de Mononoké et sa guerre inter-espèces). Ce faisant, vous récupérerez des points de Bonheur. La partie se déroule en 3 saisons de 4 tours chacune.  Au début, on prend chacun notre tronc d'arbre contenant un élément de départ (chenille, nuage, étoile, fleurs, luciole, champignon), notre jeton sur le 0 de la piste de score (bucolique mais le but reste quand même d'être le meilleur gardien d'un arbre qui se développe très bien grâce à nous) , et 4 cartes Kodama.  On dispose 4 cartes Branche pour constituer la rivière (végétale) , et on retourne la carte Saison en cours qui donne un pouvoir sur le scoring. A chaque tour, dans l'ordre, on prend une carte Branche de la rivière que l'on place sur notre arbr

Forteresse... ou tourelle branlante.

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Un jeu de Friedemann Friese, illustré par Harald Lieske, édité par Edge. Nous sommes ici sur un petit jeu rapide de la gamme des Fabulosa, gamme inventée par l'auteur himself dont le plus connu reste l'excellent Fabulosa Fructus. La gamme Fabulosa se veut être un legacy, rejouable à l'infini, aucune destruction de matériel, une fois le jeu terminé, on retrie les cartes et c'est reparti si le cœur vous en dit. Donc pas vraiment d'histoire, un deck de cartes numérotées dans l'ordre, posées face cachée.  On en prend une chacun notre tour et on suit les indications, les règles s'apprennent sur le tas. Pour faire simple et sans spoiler, c'est un jeu de conquête, où on récupère des forteresses plus ou moins puissantes en posant des cartes en-dessous qui doivent avoir des valeurs identiques. La valeur de la défense est une fonction puissance : le nombre de cartes identiques x la valeur de cette carte.  En vrai, ils fournissent un tableau, et heureusement, tout

Balade en Provence : Marcel Pagnol made in Taïwan

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Un jeu de Wei-Min Ling, illustré par Mai Mu (Maisherly Chan) et édité par Legion Distribution et EmperorS4 Games.       Après Balade à Burano en l'Italie, les voilà dans le sud de la France. Reste à voir s'ils iront se promener à Glasgow la prochaine fois, et on les suivra avec plaisir.      Il s'agit d'un jeu d'optimisation de cartes rappelant la mécanique de l'excellent Honshu sorti il y a quelques années.      On part avec une carte paysage de départ contenant un scooter où l'on pose notre photographe et une prairie pour notre drone (les nouvelles technologies envahissent la campagne... Pauvres cigales) , 2 cartes paysage en main et 7 jetons en bois de sa couleur.     Il y a sur le côté 2 cartes objectif, 3 cartes photo pour le drone et 4 objectifs photo pour le photographe et 4 grilles transparentes représentant les zones recherchées par le drone et le photographe.       Au centre de la table, on pose le deck de cartes paysage face soleil visible. L'

Yggdrasil Chronicles : une réédition digne du Valhalla ou de Helheim ?

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Un jeu coopératif de Cédric Lefebvre, illustré par Christine Deschamps et Maëva Da Silva, édité par Ludonaute. Il s'agit d'une nouvelle version du jeu Yggdrasil sorti en 2011 (réédité en tirage limité à Essen en 2018). Remouture réussie ou argent facile sur un jeu se vendant à prix d'or sur le marché de l'occasion ? Premier jeu dans le jeu, la construction de l'arbre monde en 3D, qui soutiendra les 9 Royaumes.  Cela prend un peu de temps mais la qualité du matériel permet de le rendre pérenne dans la durée, pour résister à nombre de montages et démontages, évidement si fait avec précaution (tout le monde n'a pas le talent de Sindri) .  Une fois le Frêne Cosmique monté, reste à placer tous les ennemis dans leurs mondes respectifs, les cartes Artefacts, créatures et Iotunn. Puis on choisi notre dieu (attention, Thor n'est pas un bellâtre à la crinière blonde avec un joli marteau, et Odin n'est pas le vieux bedonnant sympathique que Marvel sous-entend dans

Lueur : beau et bon ou beau et fade?

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Un jeu de Cédrick Chaboussit, illustré par Ben Basso et le prolifique Vincent Dutrait, édité par Bombyx. Avant même de s'intéresser au mécanique du jeu, la première chose que l'on voit en ouvrant cette jolie boîte, rappelant les estampes japonaises à l'encre de Chine, c'est la beauté du matériel, les cartes magnifiques, épaisses, douces, rappelant Miyazaki d'un côté et pour les plus connaisseurs le jeu vidéo Gris, les dès joliment illustrés, et des meeples et bateaux très sympathiques. Le jeu vidéo Gris Rien à redire sur le choix du matériel, après la grande question reste : pour être bon, un jeu doit-il être beau et vice versa ?  Alors voyons si le ramage se rapporte à son plumage pour en faire l'hôte de notre ludothèque. On peut féliciter l'auteur pour l'introduction de la règle, réel conte rappelant Perrault, l'histoire de quelques pages au début nous permet de se plonger dans le jeu, avec une thématique forte et bien présente pour essayer de mett