Yggdrasil Chronicles : une réédition digne du Valhalla ou de Helheim ?


Un jeu coopératif de Cédric Lefebvre, illustré par Christine Deschamps et Maëva Da Silva, édité par Ludonaute.

Il s'agit d'une nouvelle version du jeu Yggdrasil sorti en 2011 (réédité en tirage limité à Essen en 2018).

Remouture réussie ou argent facile sur un jeu se vendant à prix d'or sur le marché de l'occasion ?

Premier jeu dans le jeu, la construction de l'arbre monde en 3D, qui soutiendra les 9 Royaumes. 

Cela prend un peu de temps mais la qualité du matériel permet de le rendre pérenne dans la durée, pour résister à nombre de montages et démontages, évidement si fait avec précaution (tout le monde n'a pas le talent de Sindri)



Une fois le Frêne Cosmique monté, reste à placer tous les ennemis dans leurs mondes respectifs, les cartes Artefacts, créatures et Iotunn.


Puis on choisi notre dieu (attention, Thor n'est pas un bellâtre à la crinière blonde avec un joli marteau, et Odin n'est pas le vieux bedonnant sympathique que Marvel sous-entend dans ses films), on les place sur Asgard, on prend son deck de carte, et en avant pour vaincre Loki, Hel, et autres comparses prompts à déclencher le Ragnarök (ce qui, vous l'admettrez, n'est pas mignon mignon).





Une fois tout en place, on choisi la mission à faire sur le carnet (de préférence dans l'ordre), on place Nidhögg sur la page du livre (oui cette fois, il n'essaye pas de ronger les racines de l'arbre).

Chaque mission modifie les règles et mise en place, et surtout les conditions de victoires ou de défaites (et Odin peut confirmer qu'il y en a un certain nombre, voire un nombre certain).

A chaque tour, les joueurs posent la carte du haut de leur deck sur la roue des ennemis, puis on décide qui va commencer. 
Le joueur retourne sa carte et la place en face de l'ennemi indiqué. 


Soit c'est la première carte et rien ne se passe, soit c'est la deuxième et c'est la catastrophe... On active l'ennemi associé. 
Chacun des six ennemis à sa propre activation, et sa propre façon de nous détruire et de détruire l'Arbre, mais aussi de nous rapprocher de la victoire en fonction de la mission encore une fois. 
Chose notable, le joueur activant Fenrir passe son tour et mélange son deck de carte, pour les autres activations, la carte dieu est remise sous le deck permettant une anticipation pour qui a une bonne mémoire. 

Une fois l'ennemi activé et déplacé, on place les meeples si besoin (Iotunn contrôlés par Loki, géants de feu contrôlés par Surt ou anonymes mangés par Iormungand envoyés chez Hel), et on perd des points de vie, s'il le faut. 

Si le Ragnarök n'a pas eu lieu, alors on peut jouer (ou pas, les actions étant facultatives mais recommandées). 

En premier lieu, on se déplace soit sur un monde de notre étage soit en fonction de l'alignement des planète sur le ou les mondes au-dessus ou en-dessous.
Une fois le déplacement fait, trois possibilité, en plus de ne rien faire et de draguer des mortelles et rejoindre les Avengers :

> Faire l'action du monde s'il n'est pas ravagé (deux ennemis sur le même monde le ravage, renforçant Fenrir par la même occasion), en fonction de si on est seul, accompagné d'un copain Dieu ou au contraire d'un ennemi, le pouvoir sera plus ou moins puissant.

> Soigner le Frêne : perdre 2 PV pour réhabiliter un monde ravagé, sauf s'il y a plus de deux ennemis dessus, à ce moment ça ne sert à rien (parce qu'il se fait re-ravager immédiatement après (essayez de le dire vite)). Quand on fait cela, cela re-forme la geôle de Fenrir (et de son papa Loki, faudrait pas séparer les familles).

> Combattre un ennemi : un combat est forcément gagné mais on court des risques en fonction de l'ennemi et sa puissance, cela dépend de ses activations précédentes. 
Pour cela, on commence par sacrifier ses héros avant le combat (si on souhaite le faire bien sûr) puis on lance son dé Dieu +/- ses dés Vanes récupérés aux tours précédents. On peut ensuite sacrifier ses elfes pour modifier un échec en réussite. 
Une fois tout cela fait, on perd autant de PV que de risques non contrés par une réussite ou un héros.

Ensuite, on retourne la carte du joueur suivant et c'est reparti pour la vic.... Pour essayer d'éviter la fin du monde. 

À deux, on rajoutera un Dieu sur Asgard, on mélangera trois de ses cartes dans chaque deck, ce dernier pourra nous apporter des bonus et pouvoirs, mais possède que 5 points de vie (9 pour les Dieux actifs) et sa mort nous coûte la victoire. 
Il y a donc avantages et inconvénients, mais les pouvoirs du Dieu passif nécessite de bien le choisir en début de partie pour éviter d'avoir un boulet divin.

On est ici sur une magnifique réédition, fini la froideur nordique du plateau d'Yggdrasil premier du nom très calculatoire, pour tomber sur la chaleur arboricole d'un frêne en pleine effervescence rendant le jeu forcément beaucoup plus attirant, bien que pas forcément très lisible obligeant souvent à jouer debout et à rater beaucoup de détails des magnifiques illustrations.

Peut-être un chouia trop la folie des grandeurs pour symboliser les 9 mondes mais la fluidité du jeu n'en est que peu impactée et le plaisir de la manipulation des différentes cartes, meeples ou la rotation du plateau central font oublier rapidement ces écueils, et on regrettera juste le nombre de scénarii assez courts pour cette gamme de prix (il en existe quelques un en plus en goodies sur le site de l'éditeur).




Alors à 2, c'est mieux ? 

Le jeux est vite très exigeant et ne pardonne pas l'erreur, et le hasard de la sortie des ennemis peuvent rapidement mettre beaucoup d'accros dans un plan semblant bien huilé (Mme Jackal en dompteuse de Fenrir ne pourra qu'acquiescer, après avoir passé au bas mot 5 tours lors de la dernière partie) (cou-couche panier, sale bête !)

A deux, le jeu se complexifie car il est beaucoup plus compliqué d'avoir les actions bonus des mondes, ou même juste normal en contrebalançant l'effet d'un ennemi sur le monde où l'on se trouve (exemple de Iormungand toujours présent sur Midgard),  et le hasard rend parfois certains tours un peu plus chaotiques surtout que l'aide du Dieu fictif est parfois très... Platonique. 

Malgré tout on est sur un jeu où l'effet leader est vite présent et peut être handicapant pour le plaisir de jeu de certain.e.s, donc oui à deux le jeu tourne très bien et le hasard, bien que plus présent, ne gêne pas trop car l'anticipation des cartes à venir est peut-être un peu plus simple.

Allez, embarquez Mjölnir et sauvez les 9 royaumes de Loki et ses enfants, de Surt et ses géants de feu, ou de Niddögh le mangeur de Frêne par la troisième racine. 

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