Black Rose Wars : Renaissance : l'Université de l'Invisible contre attaque
Un jeu de Diego Fonseca, Marco Montanaro, Andrea Colletti, illustré par Simone de Paolis, Cristian Casado Otazu, Giovanni Pirrotta, Angelica Donarini, Vincenzo Pratticò, et édité par Ludus Magnus Studio.
👉Instant Wikipedia :
La rose noire, rose très rare qui dans le langage des fleurs signifie la fin tragique d’une relation fusionnelle (on pourrait la rebaptiser "rose ouin ouin").
Elle a été reprise en politique (comme c’est étrange) comme symbole de l’anarchisme au Canada et dans une presse de Sydney (bon OK au niveau mondial c’est un pissenlit dans un champ de coquelicots, mais bon).
Au final, malgré tout son symbolisme, à qui on fait bien dire ce qu’on veut, la vraie rose noire n’existe pas dans la nature, elle est obtenue en plaçant de l’encre noire dans l’eau la nourrissant.
Les roses endémiques du village d’Harfati en Turquie, appelé aussi Siyah Gül, sont réputées pour leur couleur noire en été. Ces roses Louis XIV, qui sont d’un rouge sombre foncé, deviendraient encore plus sombres (violet très foncé) avec le sol très acide irrigué par l’Euphrate (mais toujours pas noir).
Tout ça pour dire que la seule et unique rose noire n’est autre que Kodashi Kunô (rebaptisée honteusement par la partie neuneu du club Dorothée Géraldine Storm), amante éplorée de Ranma Saotome et sœur de Tatewaki Kunô (oui, Julian Storm) amant éconduit d’Akane Tendô (rebaptisée par une raclure de bidet Adeline Gallant). Les transcriptions françaises des années 90 sont douloureuses pour Mr J.
Mise en place : 20 minutes
Règles : 20 minutes
Temps de partie : 1 h 30 à 2 heures
Âge : 14 ans
Type de jeu : programmation, deck building, affrontements.
Retour à la fac, 15 ans après.
Ca fait soit film d’horreurs de série Z, soit sitcom américain pour ados en mal d’amour.
Et pourtant, c’est avec plaisir que le J retourne étudier au sein de de cette université magique.
Mais voilà, pas de Mustrum Ridculle, pas de singe bibliothécaire, juste des ruines, oui des ruines, vous m’avez bien lu, de la mirifique et ténébreuse Ecole de la Rose Noire tintintin...
Probablement des parents mécontents du redoublement de leur fille qui malgré des progrès incontestables (car à 12 ans, elle sait enfin écrire son prénom Phrénésia-Philomène (il faut admettre que si elle s’était appelée Marie ou Anne, elle serait peut-être plus à même de l’écrire sans faute)) a redoublé sa première année d’étude dans la Loge. De rage, ils ont foutu le feu et personne pour lancer un sortilège d’extinction à temps, sûrement trop occupés à poser pour les photos du calendrier des mages d’Ankh Morpokh.
Nous voilà, braves étudiants de la Loge à essayer de la reconstruire, plus resplendissante qu’à l’origine, tout en se jetant sortilèges et autres gravats à la figure.
Et pour couronner le tout, même si la bâtisse n’est plus, La Rose est toujours aussi piquante et ne se laissera pas oublier dans cette joute magique.
Alors qui de La Rose Noire ou de ses étudiants sortirons vainqueur de cet affrontement magique ?
Mise en place : une fois la salle de La Rose Noire placée au centre de la table avec la salle du trône adjacente, on place l’ensemble des salles hexagonales au hasard, mais selon un schéma défini. L’ensemble des sorts sont triés par Ecole de Magie et placés près du plateau avec les Evocations.
On place les plateaux de La Rose avec :
- sur l’un les Quêtes de la première phase lunaire, les jetons de score, les cartes améliorations, Evocations et maléfices
- et sur l’autre les cartes de La Rose Noire de la première phase lunaire et les cubes de la rose.
Les cartes des seconde et troisième phases lunaires sont écartées pour le moment.
Chaque joueur prend son plateau avec sa carte mage, son mage qu’il place dans sa cellule, les sorts de ce dernier, ses cubes couleurs, jetons trophées, pièges et ses 2 actions physiques.
Puis il choisit une Ecole de Magie (différentes pour chaque joueur), et prend toutes les cartes indiquées par la carte associée auquel il mélange une carte personnelle (les 2 autres sont écartées du jeu, pour le moment).
Et vous voilà prêts pour vous affronter dans les ruines : Expelliarmus !
La partie se déroule en manches jusqu’à ce qu’un joueur ou La Rose Noire ait atteint 30 points de victoire.
📝On procède alors à un dernier décompte.
Un tour va être divisé en 6 phases.
La phase de La Rose Noire : on décale les événements déjà en place et on place un nouvel événement, octroyant des points à La Rose Noire en fonction de ceux qui entrent et qui sortent.
Si une couronne apparaît sur la carte, le 1er joueur change.
Les événements sont actifs aux différentes phases du jeu et souvent bénéfiques pour La Rose Noire.
On peut aussi piocher une carte Quête si on n'en a plus, et on peut aussi en détruire une en offrant ses points à La Rose si on pense ne pas pouvoir y arriver.
La phase de préparation : on pioche 2 cartes de son grimoire que l’on ajoute à sa main et 4 cartes provenant d’une ou plusieurs écoles.
Après avoir lu les nouvelles cartes, on en garde 2, et les 2 autres retournent dans la défausse de leurs écoles respectives.
On a donc en main les cartes restantes du tour précédent, les 2 cartes provenant du grimoire et 2 nouvelles cartes, dans la limite de cartes indiquées par son mage, l’excédant allant dans ses souvenirs (= sa défausse personnelle).
La phase de programmation : chaque joueur va prendre 4 sorts de sa main et les poser sur son plateau, 3 sur les emplacements "sort préparé" et une sur l’emplacement "sort rapide", toutes faces cachées, mais dans le sens définissant quel sort sera lancé au moment de son activation.
La plupart des cartes ont 2 sorts.
La phase d’action : chaque joueur va faire tour à tour de 1 à 2 actions, sur les 2 actions, il ne peut y avoir qu’un seul sort préparé, avant de passer.
Les actions consistent à :
– Retourner un sort préparé ou un sort rapide : on effectue alors le pouvoir sur la carte dans le sens où elle a été posée. Il peut s’agir d’une attaque, d’une invocation (maximum de 3 par joueur), de se soigner… Les sorts de défense, et les sorts de pièges sont juste activés en posant le token adéquat dessus permettant d’être retourné au moment où leurs conditions d’activation seront réunies.
Certains sorts permettent de placer des cubes d’instabilité dans une salle, dans la limite des emplacements disponibles.
– Faire une action physique en retournant un de ses 2 marqueurs.
Les actions physiques consistent à :
- se déplacer d’1 à 2 cases et d’activer soit sa case de départ avant de partir soit celle d’arrivée à la fin du déplacement
- faire 2 dégâts à une figurine dans sa salle et l’activer
- activer une de ses évocations
- défausser un sort préparé pour se déplacer d’une case (utile uniquement si on est dans sa cellule et qu’on n'a plus d’action pour en sortir puisqu’il est interdit d’y rester).
❗Si un mage perd son dernier point de vie, il donne un trophée à son assassin et rentre la baguette basse dans sa cellule, avant de réinitialiser sa vie et de perdre toutes ses Evocations.
Les belligérants récupéreront des points en fonction du nombre de dégâts octroyés au mort de passage. La première action du moine bafoué sera obligatoirement de sortir de sa cellule, cette dernière étant inexpugnable.
La phase des Evocations : chaque joueur dans l’ordre du tour active une Evocation sur le terrain, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elles aient toutes été activées.
La phase de réinitialisation : les sorts utilisés vont dans les souvenirs, sauf piège et défense non activés qui peuvent retourner en main, et les sorts oubliés extrêmement puissants, mais détruits après utilisation.
On retourne les salles entièrement instables qui sont ainsi réparées (du chaos né le futur) en donnant des points à leurs bâtisseurs (réparateurs, comploteurs…) puis on leur affuble leur token les rendant plus puissantes lors de l’activation, mais elles ne seront activables qu’une fois par manche dorénavant.
🏁 Le glas de la partie sonne quand un joueur ou La Rose Noire dépasse 30 points de victoire.
📝 Le joueur avec la couronne prend 2 points bonus, puis on alloue des points à ceux qui ont résolu le plus de quêtes et ceux ayant le plus de trophées (le meurtre paye pour une fois).
🏆Le vainqueur remplacera le grand chancelier Mustrum à la tête de La Rose Noire, 💀 pendant que les perdants remplaceront le bibliothécaire, OOOK.
👥 À deux joueurs (comme à plus d’ailleurs), on peut rajouter un joueur fictif qui viendra potentialiser les actions de La Rose Noire et vous mettre des colosses dans le grimoire (ceci n’a rien de sexuel, c’est juste des bâtons dans les roues, version magique).
Ce dernier a une figurine et un deck de cartes qui évoluera en fonction des phases lunaires.
Son plateau joueur est placé entre ceux des joueurs et il sera activé entre 3 et 4 fois par manche (selon la difficulté choisie), ses actions peuvent cibler un mage, des Evocations, à lui ou non, etc., et faire des dégâts ou placer de l’instabilité au nom de La Rose Noire, car n’oubliez jamais que l’important c’est La Rose (chanson de vieux, je sais).
👀
Niveau matériel, il s’agit ici de la version KS sans aucune extension, mais déjà le matériel est pléthorique et somptueux, les amateurs de peintures fines seront ravis.
Les Ecoles de Magie sont bien fournies et pleines de surprises, entraînant une belle rejouabilité de la fleur sombre.
➖On peut reprocher les règles qui sont moins fluides que la première mouture, entraînant retours aux règles fréquents voire oublis (comme le côté limité de nos cubes dégâts et instabilité, ce qui peut piquer un peu si on papillonne trop).
De même, pour l’ergonomie de certaines parties du jeu, comme certains sorts dont la clarté est proche d’une pierre d’onyx lors d’une nuit sans lune, qui sont expliqués sous chaque carte Ecole, ces dernières étant sous le deck de l’école…
Mais bon, on pallie vite ses complications pour se plonger dans la partie.
On ne va pas revenir sur le jeu dont la base est exactement la même que son prédécesseur (dont un de nos premiers articles résume notre avis dessus 👉 https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2021/07/black-rose-wars-poudlard-ou-universite.html .
Spoiler alert : Mme J adore. Mais ADORE ce jeu.
On va surtout se pencher sur ce qui diffère, et essayez de savoir si l’un est une suite ou une remasterisation du premier, et s’il vaut le coup.
Il y a somme toute peu de modifications importantes vis-à-vis du premier opus, en tout cas sur la mécanique.
Quelques actions supplémentaires, la possibilité de personnaliser ses Evocations avec des cartes ou d’octroyer des faiblesses à un mage adverse, l’ensemble est similaire.
Similaire, mais en mieux malgré tout.
Mais pourquoi en mieux, me direz vous ?
Bah vous pourriez faire comme les fans de Cyril Hanouna, croire toutes les c*nneries qu’on raconte, mais bon tant pis, je m’explique.
Les corrélations entre les différentes écoles sont beaucoup plus intenses, et si on s'y prend bien, elles arrivent à faire une synergie bien plus présente que dans le premier.
Il sera important de se spécialiser dans 2 ou 3 écoles pour que la programmation soit potentialisée.
💭Un sort d’agonie pour faire beaucoup de dégâts à l’adversaire, mais aussi à soi-même (parfaite illustration de la maxime « il faut souffrir pour être ... (insérer l'intitulé de votre choix)») suivi d’un sort chamanique avec ses totems et sa récupération de points de vie perdus avec l’agonie, et un petit cauchemar pour bloquer l’adversaire ou technomancie pour booster ses Evocations…
Mais trop se disperser, c’est risquer de diluer son deck et c’est comme lancer un "crache-limaces" contre un "sectumsempra", c’est rigolo, mais salissant et sans intérêt…
Alors oui tout le jeu est pareil, mais en différent et en mieux.
Quand on a la première mouture, la deuxième la sublimera, et quand on ne l’a pas (ce qui est déjà odieux au vu de la qualité intrinsèque du jeu de base, mais bon certains trouvent qu’Exploding Kittens est une révolution ludique donc…) commencer par la deuxième est à notre avis plus indiqué.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
Même si je ne l’ai pas abordé avant, la partie sur le troisième homme, que nous appelons ancestralement Dirk pour nos fidèles lecteurs habitués, est le plus gros changement de cette boîte.
Déjà le premier jeu était très sympa à 2, mais là, l’ajout de ce bot va entraîner une modification significative des actions et des rapports de force.
Dans la version précédente, il était malgré tout assez rare que La Rose Noire soit significative à 2 joueurs à l’exception des événements.
💭Ici on se retrouve tranquillement à lézarder dans les Abysses, savourant gaillardement sa victoire devant une Mme J déconfite qui essaye tristement de sortir un capybara de son Sombrero avec un « abracadabri cadabra capybara te voilà » et voir une mite voleter tristement devant un chapeau vide.
Et voilà que ce con@#*d de Dirk invoque un Colosse qui me fracasse la tronche avec son gros mandrin et me renvoie dans ma cellule, prenant un trophée, me faisant perdre la majorité, donnant l’air de rien 5 points à l’invocatrice de mite et m’obligeant à détruire mes Evocations, devant à la base me donner un trophée de plus sur le dos de Dirk.
Pour finir, je dois défausser mon dernier sort pour sortir de ma cellule plutôt que de jouer la reconstruction des dites Abysses, tout ça pour donner la victoire à une Cho Chang qui s’apprêtait à lancer un Alohomora sur la porte automatique du Super U d’en face, la transformant en une flamboyante Hermione Granger lançant un Bombarda sur un mange tes morts, pardon un mangemort, en la personne de son gentil Mr J qui devait gagner cette partie sans autre forme de procès.
Par ailleurs, la gestion des cubes devient plus fine, car à dispatcher de l’instabilité un peu partout et des dégâts aux 2 autres trouble-fêtes, on peut se retrouver en manque de cube.
Et qui dit plus de cube, dit plus de cube, et donc plus de dégât, plus d’instabilité et l’utilité d’un Lumos dans un champ en plein été à midi.
Pour conclure, une fois les difficultés de compréhension de certains points de règles dépassées (probablement liées à l’habitude de jouer à la première version qui peut embrouiller sur certaines rares différences), le jeu est parfaitement adapté à 2 joueurs voire à 3.
Au-delà, j’ai peur que la partie soit aussi longue que les 2 derniers films du sorcier au front balafré, ce qui peut être parfois longuet.
Va-t-on revendre le premier ? Je ne le pense pas, car il reste un jeu fétiche de Mme (peut être parce qu’elle gagne tout le temps), mais aussi parce qu’il est plus accessible au novice et un peu moins calculatoire pour ceux n’ayant pas la maîtrise de la synergie des Ecoles.
Un grand philosophe a dit : les sortilèges, ça n’est guère intéressant.
Il faut 3 mois pour en retenir même un simple, et une fois qu’on s’en est servi, pouf ! Y en a plus.
Tu passes 20 ans à apprendre un sortilège qui fait apparaître des vierges nues dans ta chambre, et tu t’es tellement intoxiqué aux vapeurs de mercure et usé les yeux à lire de vieux grimoires que tu n’arrives pas à te rappeler ce qu’il faut en faire après.
Donc choisissez bien vos sorts, car l’important c’est toujours La Rose.
Quelle soit détruite ou non, rappelez-vous en, jeune mage à la baguette verte.
Magnifique article ! Fan de BRW Rebirth, je m'y reconnais parfaitement ! Une belle découverte, je fais faire un tour pour mieux vous découvrir J & J !
RépondreSupprimerMerci, ça fait super plaisir. Bonne lecture ^^
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