Captain Flip : mais les plus audacieux l'appelleront Ô Capitaine, mon capitaine
Un jeu de Paolo Mori et Remo Conzadori, illustré par Jonathan Aucomte et édité par Playpunk.
☝Instant Wikipedia :
La présence des perroquets sur les bateaux pirates est devenue commune dans l’imaginaire collectif grâce, au départ, à Long John Silver du merveilleux roman L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson, relayée plus récemment par le pirate Cotton de Pirates des Caraïbes, mais quand était-il dans la piraterie du 17e siècle ?
Perroquets et flibustiers faisaient ils bon ménage ?
Bah oui, pour commencer les pirates se faisaient beaucoup de doublons sur le trafic d’animaux exotiques dont le perroquet fait partie.
Ensuite, beaucoup de bateaux passant du temps en mer partaient avec des animaux domestiques pour se faire un peu de compagnie (après, ils ont réhabilité le mariage, parce que l’oiseau ne fait pas la vaisselle en pleine mer. Aïe…), le perroquet ayant ce côté coloré, chatoyant et habile dans ses tours, il était donc choyé par les pirates de tout bois (vraiment dommage pour la vaisselle. Re aïe), de plus leur transport et leur nourriture ne prenaient pas beaucoup de place, contrairement à un rhinocéros de compagnie qui aurait quand même été plus contraignant et encombrant dans sa couchette.
Le perroquet n’était pas toujours sur le crochet du corsaire à répéter « Coco veut un gâteau », mais leur présence sur le pont du Black Pearl n’est pas qu’une légende.
Mise en place : 2 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 20 minutes
Âge : 6 ans
Type de jeu : pose de tuiles, optimisation
Aujourd’hui Mme J a découvert le pouvoir du flip, alors que je me promenais gaillardement, chantonnant à qui veut bien l’entendre (et même qui ne veut pas d’ailleurs) Wot de Captain Sensible « who c’est captain who c’est what » (et non "He said Captain I said wot"...), si tu nous entends Raymond Burns, tu nous manques.
Voilà que Mme J tente un flip musical pour arrêter cette cacophonie, et me voilà marchant dans l’autre sens à chanter à tue tête « Ohé Ohé capitaine abandonné ».
Hé oui, avec le flip on sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne, Gold forever…
Voilà donc la maison passée du punk britannique au disco français en un tour de corps, reste à voir si Mme J oserai se lancer sur Mini J hurlant « ne parlons pas Bruno » au risque de se retrouver avec « Benoît Benoît tourne toi » dans la bouche innocente de notre chérubin , ou si elle se contentera de la prudence et ne flippera que sur son bateau pirate ludique, car « Ouh, ouh, ouh, Ils sont partis pour gagner, Ouh, ouh, ouh, Mais ils ne sont jamais rentrés, Les rugissants du Pacifique ».
Mise en place :
Chacun prend le même plateau de jeu allant du bateau pirate à l’île déserte, on place le trésor en pièces d’or au centre de la table et le premier joueur prend le sac à pirates rempli de tuiles de pirates.
Et c’est parti pour sauver ses tuiles prisonnières du tissu.
La partie se joue au tour par tour jusqu’à ce qu’un joueur ait terminé une 4eme colonne sur son plateau.
À son tour, le marin d’eau douce actif prend le sac et y pioche une tuile en n’en regardant qu’un seul côté.
> Soit il est satisfait du pirate illustré et il le place tel quel au plus bas d’une des colonnes de son choix sans regarder l’autre face.
> Soit ce dernier ne lui sied guère, alors il retourne la tuile et devra impérativement se satisfaire du nouveau venu, qu’il ait une jambe de bois ou une tronche de macaque.
Certains donnent un bonus immédiat, d’autre en fin de partie voire les 2.
Les différents membres de l’équipage présents sont :
– Le cartographe (rien à voir avec Nami malheureusement), il permet de récupérer la carte au trésor qui octroie une pièce en fin de partie, si on la possède encore.
– La navigatrice (et ce n’est toujours pas Nami, mais que fait Chapeau de Paille ?) donne 2 pièces par cartographes présents dans le bateau au moment de son arrivée.
– Le cuistot (qui n’a pas l’air aussi fin cordon bleu que Sanji, on ne va pas se mentir) donne une pièce par pirates présents dans sa ligne, lui compris.
– La canonnière rapporte immédiatement 5 pièces d’or, mais l’arrivée de la troisième sur le bateau signe une défaite du joueur en fin de partie, enfin si elle n’est pas passée par-dessus bord entre temps (il ne faut point trop d’Usopp sur le bateau)
– Le singe permet de retourner une tuile adjacente à sa position d’arrivée et de déclencher son pouvoir en plus d’octroyer une pièce.
– Le perroquet fera perdre une pièce en fin de partie, et permet de rejouer immédiatement (donc de repiocher une tuile).
– Le mousse donne des pièces s’il est présent dans plusieurs colonnes différentes à la fin de la partie.
– La charpentière (vive Francky) octroie 3 pièces en fin de partie s’il n’y a pas de canonnière dans sa ligne et sa colonne.
– La vigie donne 4 pièces si elle est la dernière de sa colonne en fin de partie.
📝🏁La fin de partie arrive quand 4 colonnes sont remplies, certaines donnent d’ailleurs un bonus immédiat lors de leur accomplissement, on rajoute les pièces liées aux pirates se décomptant uniquement au terme de l’aventure.
🏆Le vainqueur sera le pirate le plus riche et verra son galion sillonner les mers semant terreur et désolation pendant que 💀les perdants verront leur barcasse faire un FLIP et sombrer à jamais dans l’immensité infinie bleue et mouillée.
👥Pas de modification à 2 joueurs.
👀
Niveau matériel, pas grand-chose à redire, si on omet la finesse des plateaux joueurs qui rendent parfois la grille instable pour les plus maladroit.e.s, l’ensemble est claire, facile à prendre en main avec une iconographie assez évidente.
Les 4 plateaux différents permettent une belle rejouabilité même si 1 ou 2 de plus n’auraient pas été de refus (et puis il n’y a ni Robin, ni Brook, ni Jinbe sur le bateau, c’est une vraie faute de goût… Comment ça, l’auteur n’est peut être pas fan de One Piece… Gommu gommu… pardon je divague, ce qui dans l’océan est plutôt naturel non ?).
Captain flip fait parti de ces jeux simples où on se demande « mais pourquoi ça n’a pas été inventé avant » tellement ça tombe sous le sens (ou plutôt coule... aha... hum).
Une mécanique simple : on pioche une tuile, on décide si on la pose telle quelle, satisfait.e de l’olibrius dessiné dessus, ou si on pousse sa chance en la retournant pour espérer avoir mieux en risquant d’avoir pire.
On illustre parfaitement l’expression "on sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on gagne", comme quand on change de nana, c’est pour ça que je garde Mme J, pas sûr de trouver meilleure en orthographe (et aussi patiente, et joueuse et… je m’arrête là, sinon on en a pour la nuit *vas y, je suis patiente, je t'écoute!*).
Un univers enfantin et bien illustré avec une suite dans les différents plateaux qui content une histoire, non franchement il a tout pour plaire.
Mais c’est aussi un jeu où l’expression « il faut provoquer sa chance » n’est pas galvaudée.
Il n’est en effet pas rare d’entendre Mr J sortir un « chère Mme la chance, je suis fort marri de voir que vous n’eussiez point accepté mes demandes pourtant simples et claires, et avec tout le respect que je vous dois, auriez-vous l’extrême obligeance d’aller vous faire cuire le c*l, bien cordialement, Mr J. ».
Il faut provoquer, mais avec respect et courtoisie, bien entendu, lorsque la 3ème canonnière arrive à un tour de la fin de partie.
L’important, c’est de rester aimable et claire pour ne pas la vexer, et surtout d’éviter le cri primaire quand Mini J dort.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
Clairement, à part si vous êtes férus du comptage de tuiles, et que vous sentez prêts à faire un algorithme pour prévoir la sortie de telle ou telle tuile en fonction de ce qui traîne chez l’adversaire, il n’y a aucune interaction dans ce jeu.
Chacun sa frégate, chacun son équipage et vogue la galère.
On surveillera vaguement l’approche de la fin de partie, certains remplissant leurs colonnes plus vite, ou font un équipage de perroquets entraînant une avancée rapide dans l’emplissage du plateau par des matelots, pour essayer de récupérer certains bonus de colonnes, mais mis à part cette pseudosurveillance pouvant entraîner une mini course au final, on ne navigue pas sur le même bord.
J’avoue, j’aurais d’ailleurs bien aimé une variante avec quelques tuiles permettant par exemple un l’abordage en bonne et due forme pour augmenter l’interaction et le côté piraterie.
Quel que soit le nombre de joueurs, on appréciera le ressortir souvent et avec tout type de joueurs pour voguer pendant 20 minutes au gré du jeu sans souci du lendemain.
Bon, je vais tenter de flipper Mme J qui fredonne « Capitaine Flam tu n’es pas de notre galaxie » depuis 3 jours.
Oh mince... Nous voilà avec Claudio Capeo Capitaine, mon capitaine, On a besoin de vous pour nous guider, Moi j'écrirai des poèmes, Pour leur montrer qu'on peut pardonner...
Comme dit plus haut, on sait ce qu’on perd… Pas ce qu’on gagne…
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