Clash of Galliformes - Kickstarter Edition : une fausse note dans le rock'n roll des gallinacés
Un jeu de Kim Jansson, Kim Åbergg, illustré par Kim Janson et édité par Todys Games.
☝Instant Wikipedia :
Une question que vous vous êtes probablement tous posés, ou que vous devriez vous poser là, maintenant, pour que l’instant Wikipédia ne tombe pas à l’eau, c’est pourquoi les oiseaux des zoos ne s’envolent-ils pas pour fuir ?
Serait-ce parce qu’ils sont trop bien traités ?
En partie, voler étant fatigant, ils sont nourris, logés donc tel un adolescent trop couvé, autant rester là où gîte et couvert sont abondants et gratuits. Et oui, de l’homme à l’oiseau, il n’y a qu’une plume parfois.
Une autre technique consiste à pratiquer l’éjointage de leurs ailes, technique consistant à leur couper un bout d’aile à la naissance pour les empêcher de voler, technique irréversible interdite en France depuis 2005.
À la place, on pratique régulièrement à un remigeage, technique moins traumatique et surtout réversible qui consiste à couper les rémiges, grandes plumes à l’extrémité des ailes pour les déséquilibrer et leur empêcher le vol, mais qui repoussent.
Au final l’homme est un oiseau comme les autres : il reste où il est bien nourri, et pour peu qu’on lui coupe un bout, il se tient à carreau…
Mise en place : 15 minutes
Règles : 10 minutes de lecture et 50 minutes pour les comprendre
Temps de partie : 30 minutes
Âge : 10 ans
Type de jeu : conquête de territoire, gestion de ressources, affrontement.
Dans la ferme de Mme J, il y a des dindons hiya hiya O
Dans la ferme de Mr J, il y a des faisans hiya hiya O…
Sauf que voilà Mr J, jalousant les volatiles de la voisine, décide d’enfourcher son gros zozio prévu pour un magnifique pâté à la base, pour attaquer la paysanne d’en face.
Voyant cette faisanchée (c’est comme une chevauchée, mais à dos de faisans), Mme J n’écoutant que sa fougue et son courage scella son dindon et se lança tout ergot dehors dans la bataille.
Que les plumes volent, que les jabots s’entrechoquent et que le meilleur flatteur de volaille gagne…
Vous le sentez venir l’article du jeu sans queue ni tête ? Enfin, son croupion ni bec devrais je dire…
Mise en place :
On place les grands triangles de terrain (version triomino surdimensionné) pour faire le plateau de jeu central à hauteur de 2 triangles par joueur.
On prend un set de 9 chiffres ainsi qu’une technologie de chaque type par joueur, chacun garde une technologie de son choix puis place à sa guise les différents tokens restant sur les zones du plateau ainsi que son nid et un petit oiseau de départ sur une tuile de son choix avec au moins 4 cases de distance avec un nid adverse.
Chaque joueur prend son plateau à l’effigie de son volatile préféré (ils sont tous asymétriques), les oiseaux grands et petits associés et les cubes ressource sur les zones de départ, sauf la nourriture qui part avec 2 de base.
Les joueurs reçoivent 3 cartes attaque, 3 cartes défense et 3 cartes défense d’avant-poste chacun de niveau 1, 2 et 3.
Les capacités, l’œuf d’or et puzzles (ou énigmes, ça dépend sur quelle page de la règle on est pour le nom des tokens) sont placés près du plateau.
Vous voilà prêts à vous crêper la crête dans la campagne…
La partie se déroule jusqu’à ce qu’un joueur ait fini son puzzle et construit 2 technologies, alors il peut décider d’arrêter la partie ou non, mais il va décider de l’arrêter, je vous le garantis…
À son tour, on peut déplacer chaque oiseau de 1 case.
📥 Si la case d’arrivée contient un chiffre ou une technologie, on le/la prend pour le/la placer à côté du plateau.
🔪 S’il y a un adversaire, un nid ou un avant-poste ennemi, alors on procède immédiatement au combat, avant le déplacement ennemi : chaque joueur compare la force et la défense de son pigeon avec les éventuelles améliorations acquises précédemment, associées à la défense des potentiels avant-poste, nid et autre oiseau présents sur la case, auxquelles il peut ajouter une ou plusieurs cartes de sa main, puis chacun lance un dé.
Le vainqueur tue l’autre sans autre forme de procès. L’oiseau et/ou la structure présent.e rejoint le cimetière pendant que l’autre roucoule de plaisir, et comme dirait le portugais, si tu roucoules comment veux-tu que je t’en… Roule ?
Le vainqueur récupère un token chiffre ou technologie à côté du plateau du vaincu (et non sur le plateau), voire l’œuf d’or.
Une fois les déplacements terminés, les combats finis et les morts enterrés, on procède à la phase de collecte et commerce.
Les joueurs peuvent décider de s’échanger les tokens près de leur plateau (oui, après s’être gaillardement trucidé dans la campagne, passons à un échange courtois avec un petit thé au guano). Puis chacun place les jetons numéro sur son plateau et récupère les ressources indiquées sur sa zone de gain de ressource (comprenant de la nourriture, du bois et de la pierre), on débute avec un gain de 2 nourritures par manche et on ne peut dépasser 10 de chaque ressource.
Et enfin la phase de développement et d’expansion, les joueurs peuvent dépenser leurs ressources pour :
– Améliorer la défense et l’attaque de leurs oiseaux, de leur nid ou de leurs avant-postes.
– Construire un avant-poste pour 2 nourritures donnant le bonus de la zone où il est construit, en général une augmentation d’une des zones de gain.
– Construire un nouveau volatile, grand ou petit apparaissant sur son nid de départ, on ne pond pas chez n’importe qui quand on est une caille de bon aloi.
– Construire une technologie.
– Si les 9 tokens numéro sont sur votre plateau, vous pouvez en dépenser 3 par manche pour prendre un morceau de puzzle.
Une fois le puzzle fini, il vous donne un pouvoir spécial si vous n’achevez pas la partie.
– Donner un morceau de puzzle, et 2 technologies à un adversaire pour acquérir l’œuf d’or.
Mais attention si quelqu’un vous détruit un avant-poste alors il pourra récupérer l’œuf d’or à la place d’un token…
– Dépenser 10 ressources d’un type pour gagner une capacité permanente ou à usage unique.
🏁 La partie se termine soit :
> quand un joueur a fini son puzzle et construit 2 technologies, alors il peut décider de mettre un terme à la partie
> ou à la fin du 50e tour (on peut décider de réduire à 20 tours si on veut éviter le suicide aviaire).
On compte alors ses points :
- 9 points pour un puzzle fini,
- 9 pour l’œuf,
- 2 points par technologie construite,
- 1 point par token en sa possession (token numéro sur son plateau ou technologie non construite),
- 2 points par avant poste construit.
🏆Le vainqueur dominera le monde de poulets pendant que 💀 le perdant finira farci pour le prochain Thanksgiving…
👥 À deux joueurs, le terrain ne fera que 4 triangles et on rajoutera 5 oiseaux neutres appelés "paria" sur le plateau à au moins 4 cases d’un nid.
👀
Niveau matériel, on est plutôt sûr de la bonne qualité : les oiseaux sont beaux, les design décalés donnent envie d’en savoir plus sur ce monde qui semble être préhistorique...
Et voilà le côté positif du jeu s’arrête là.
Une fois qu’on a admiré les gallinacés, on s’aperçoit que l’iconographie est juste scandaleuse, il y en a de partout sur le plateau joueur où il faut avoir une vue d’enfer pour tout regarder, et c’est sans compter sur le petit "1" de 1,2 mm sur certains tokens, en bleu gris sur du gris à des emplacements différents qui les rendent presque invisibles si on ne les cherche pas.
Pour finir, les règles sont un magnifique copier-coller de Google trad, avec des espaces ou des traits d’union dans les mots, des fautes encore pires que ce que je peux faire (et moi je suis dysorthographique, pas Google Trad) et des imprécisions permanentes rendant le jeu parfois injouable sans inventer des parties de règles et voir si ça marche.
Au final, je me suis farci 45 minutes de vidéo en canadien tabernacle pour essayer de trouver une subtilité au jeu, enfin, tout simplement le comprendre, et nous n’avons pas été beaucoup plus avancés à part mon habitude de reprendre l’accent après ce type de vidéo, ce qui a le don de hérisser les plumes de Mme J… Mais heureusement, il y a une aide de jeu pour nous guider sur comment faire chaque puzzle de 3 pièces, juste au cas où on ne dépasse pas le QI d'une poule, mais dans ce cas là, on s’appelle Gné et on mange la pâte à modeler au fond de la classe sans faire suer les grands qui jouent avec des cocottes.
Et puis malgré tout, l’absence complète de texte narratif pour introduire le but du jeu fait cruellement défaut, que dans ces jeux abstraits, on ne se foule pas vraiment de coller un thème je l’entends, mais lors d’une bataille géante de dindons montés par des tribus préhistoriques pour faire un puzzle, il est de bon ton de nous introduire en douceur pour éviter la déconvenue quand la bise est venue.
J’avais craqué sur ce jeu à cause de son thème complètement WTF, et l’image de la boîte avec cet homme monté sur une grosse dinde qui a l’air de couiner.
Bon, aussi parce qu’il était plus qu’à moitié prix, le fait que peu d’informations soient disponibles sur le net ne pas pas inquiété outre mesure… Quelle erreur !
Nous avons pourtant joué à beaucoup de jeux, des bons, des moins bons, des où il y avait un petit quelque chose, mais là il y a rien, c’est un vide ludique se rapprochant du trou noir, voire pire, de la boîte crânienne de Donald Trump…
Ce ressenti est en grande partie liée aux règles incomplètes et approximatives rendant l’ensemble des actions bancales.
Chaque action, on se demande si c’était bien autorisé, s’il ne fallait pas quelque chose avant…
Mais on ne sait pas alors on fait, des fois y aller de front au hasard permet de s’en sortir avec brio, il suffit de voir mon bac de philo, et des fois c’est un flop…
On finit par se demander l’intérêt de faire certaines actions, en particulier l’œuf d’or, où l’acquérir est ultra coûteux (on se demande d’ailleurs toujours pourquoi donner un bout de puzzle à l’adversaire qui ne pourra rien en faire, et empêchera de compléter le sien si on en possède plusieurs morceaux), le perdre se fait juste avec un lancé de dé de l’adversaire ce qui est vachement plus économique, faire un puzzle permet de finir la partie, mais n’octroie pas plus de points que si on ne l’a pas fait (oui, par exemple, Mr J finit avec 2 pièces de puzzle, cela lui fait 5 points [il lui reste 3 tokens numéro soit son puzzle incomplet], Mme J a fini un puzzle, paf 9 points, et Jean Louis relou a juste placé tous ses tokens sans faire de puzzle, paf, 9 points, c’est dire comme il est relou Jean Louis)…
Pourtant il y a de bonnes idées, comme par exemple forcer le commerce entre ennemis en prenant tous les tokens d’une même valeur et l’empêcher de faire son puzzle s’il ne nous échange pas son précieux feu.
Mais ça ne suffit pas à rattraper le naufrage, et le coq au vin à beau être très beau, si on le cuit avec de la villageoise ça continue à avoir un goût de piquette…
Au final, la seule chose réussie dans ce jeu reste l’illustration de la boîte qui fait sourire et les tokens oiseaux.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
L’idée des parias est une bonne idée pour augmenter le challenge et forcer le combat, mais comme on ne connaît pas leurs points de vie, on ne sait pas s’il y a un bonus à les trucider…
Bah au final qu’ils soient là ou non fait juste perdre un tour de déplacement, et comme c’est bien dit dans les règles chaque oiseau peut se déplacer de 1 ou 2 cases, mais tous les oiseaux ne peuvent se déplacer que d’1 case…
Oui vous comprenez mon désappointement proche d’un commentaire de texte sur la biographie de Sandy Valentino… Pourquoi pourquoi tout ça n’arrive qu’à moi…
Bref, à 2, 3 ou plus, on s’ennuie, alors autant le faire à plus nombreux, ça permet de picoler en faisant des blagues sur les faisans avec une bière à la main :
« C’est l’histoire d’un citadin qui décide de partir chasser à la campagne. L’homme, en costard-cravate, arme son fusil, vise et… pan ! tue un faisan, qui tombe dans la cour d’un fermier. Le type s’approche de la ferme avec l’intention de récupérer sa proie et tombe nez à nez avec un paysan hargneux. « Ce gibier est tombé dans MA ferme ! Il est à moi ! », hurle le fermier. Mais le chasseur n’en démord pas. « C’est moi qui l’ai tué ! Rendez-le-moi ! », répond-il. « Très bien, mon gars. Si tu veux récupérer ton faisan, on va se le jouer à la campagnarde », continue le paysan. « C’est-à-dire ? », hurle le chasseur. « Eh bien, je vais te donner un bon coup de pied là où je pense, puis se sera ton tour. Celui qui criera le moins fort emportera le gibier », déclare donc le fermier. Le chasseur accepte et se met en position, jambes écartées. Le paysan prend son élan et… vlan ! dans le mille. Le chasseur s’écroule et se tord de douleur. 20 minutes plus tard, il réussit enfin à se relever pour prendre sa revanche, mais le paysan l’arrête et dit : « C’est bon maintenant, tu as gagné. J’abandonne. Tu peux récupérer ton faisan. »
Là, le jeu ne vaut même pas le prix des matières premières, et les pauvres oiseaux de basse-cour préfère tous aller bouder comme de grosses dindes (hommage à Bohort et Stéphane) que de se dire que leur image a pu être utilisée pour ça…
Non, mais revenez, ça ne vaut pas le coup de s’inoculer la grippe aviaire pour vous venger…
On sort déjà d’une lutte contre le pangolin, alors si la poule s’y met, on n’a pas le c*l sorti du nid…
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