Takenokolor : pandastic ou pandarnaque ?
Un jeu de Corentin Lebrat et Antoine Bauza, illustré par Alexandre Roux et Picksel, et édité par Bombyx et Matagot.
☝Instant Wikipedia :
Le bambou est une plante à tige ligneuse munie d’un port arborescent, et contre à toute attente, ça les classe dans la famille de l’herbe et non des arbres.
Il en existe plus de 1000 familles différentes, réparties sur tous les continents, excepté l’Antarctique, ça doit faire trop froid au rhizome.
Puisqu’on en parle, le bambou se caractérise par la présence d’un rhizome qui va croître en touffes de turions. Le chaume est feuillu, et dit fistuleux, c’est-à-dire creux, et cloisonné aux nœuds.
Certaines espèces peuvent croître de plus d’un mètre par nuit (imaginez la même chez les gosses… ça coûterait cher en fringues… on me dit dans l'oreillette que c'est pas si loin de la réalité chez les moins de 2 ans...) et peuvent atteindre 46 mètres de haut pour 37 cm de diamètre.
La floraison est très irrégulière, le bambou à chaume noir n’a pas fleuri depuis 1932 par exemple (les poésies de René Bazin ont dû lui manquer).
Tous les bambous de la même espèce ont tendance à fleurir en même temps, et ce quelque soit leur âge, et pour certaines espèces, quelque soit leur localisation dans le monde, certain donnant un fruit derrière appelé caryopse (fruit d'ailleurs typique des graminées).
Une fois la fleur dépérie, le rhizome va faner et le bambou mourir, donc mesdames attention quand on vous dit que vous êtes dans la fleur de l’âge… *goujat !*
Mise en place : 1 minute
Règles : 2 minutes
Temps de partie : 15 minutes
Âge : 6 ans
Type de jeu : Roll & Wright et coloriage
Quitte à ne pas pouvoir avoir de panda dans le jardin, ce qui aurait quand même été classe, mais un peu onéreux, Mme J s’est transformée en jardinière (le féminin de jardinier, rien à voir avec le plat végétarien), et Mini J en faiseur de trous.
Pendant que j’observe la taupe humaine transformer ses vêtements en paradis pour vers de terre, madame est partie pour un élevage de bambou (non traçant, je vous rassure), pour nourrir notre absence de panda (heureusement qu’on a une absence de koala, l’eucalyptus n'a pas le même diamètre, ni budget).
Me décidant enfin à donner un coup de pouce à mes culs-terreux préférés, je pris mon courage à 2 mains et attrapais mes feutres pour colorier une jolie bambouseraie.
C’est quand même plus rapide et moins salissant, n’est-ce pas ?
Mise en place :
Chacun prend une feuille de la mission choisie, car mes chers apprentis jardiniers, voici venue l'heure du stage !
L’un des joueurs prend le panda premier joueur puis on place les 4 feutres dés au centre.
Et à vos crayons!
La partie se termine lorsque la 3e coccinelle est coloriée, et ce quelque soit le niveau de difficulté du stage choisi.
Le possesseur du panda lance les stylos-dés, puis dans l’ordre du tour chacun en choisit un et colorie un élément de la couleur du stylo et dont la forme correspond à la face du stylo choisi.
Si vous choisissez le stylo bleu avec la face indiquant un rond, vous n’aurez d’autre choix que de colorier un bout du nuage avec le rond dessus lors du premier stage (=premier niveau de difficulté) en tout cas, pour les suivants le bleu correspondra peut être à autre chose, comme l’eau, qui sait ?
Suspens, tout ça.
S’il vous est impossible de colorier une zone avec les stylos disponibles, j’ai envie de vous dire "tant pis pour vous" ou version polie "pas de chance!" : vous passez votre tour sans rien prendre, même pas le droit de prendre un autre feutre juste pour faire ch... suer les adversaires, et s’amuser à le faire passer entre ses doigts (chose que je n’ai jamais réussi à faire d’ailleurs).
Lors du premier stage, seuls des bambous de 3 couleurs différentes et dont les tiges comportent un seul symbole peuvent être coloriés du bas vers le haut, le sommet de certains comporte une coccinelle.
On a aussi le soleil à colorier apportant 5 points s’il est complété, et 2 nuages en bleu qui, une fois achevés, permettent de bleuir 2 parties d’un bambou de son choix par nuage fini.
🏁 📝Une fois la 3e coccinelle entourée, on compte, sur la première feuille :
- 1 point par bête à Bon Dieu,
- les points des feuilles associées à chaque partie de bambou coloré
- et 5 pour le soleil.
Le décompte sera différent et de plus en plus complexe au fur et à mesure de l’évolution en difficulté des différents stages de jardinerie.
🏆Le vainqueur perché au sommet de ses bambous de 40 mètres pourra regarder de haut 💀les perdants tentant de tailler une flûte de pan dans les brins d’herbe rachitiques qu’ils auront fait difficilement sortir de terre.
👥 Pas de modification à 2 joueurs.
👀
Niveau matériel, on reste sur du classique : blocs de feuilles avec de belles illustrations reprenant parfaitement l’univers de l’excellent Takenoko, version cahiers de coloriages enfantins, il existe d’ailleurs une feuille téléchargeable sur le site de Bombyx avec la règle associée, pour une version pour les plus jeunes.
Les feutres font un peu matériel de premier prix de votre magasin Action le plus proche, mais ils sont fonctionnels et on le mérite d’avoir une vraie longévité contrairement aux Velledas habituels dont la survie équivaut à une prestation de Sean Bean dans une production cinématographique avec des dragons.
Le dispositif les transformant en dé est bien réalisé et rappelle les crayons-jeux du journal de Mickey de mon enfance.
L’ajout de la signalétique ColorADD pour aider les déficients visuels à prendre plaisir au jeu est une excellente idée.
Les règles sont simples, efficaces et évolutives, un modèle du genre.
Une belle réussite, comme le jeu princeps.
On est donc sur un éternel R&W qui tire son originalité par ces stylos-dés et son univers connu et reconnu qui a fait ses preuves.
Maintenant est-ce tout ce qui fait le sel du jeu, ou y a-t-il une originalité à ce titre ?
Le premier stage semble assez simple et cousu de fil blanc.
Peu d’hésitations sur les choix de stylo, quand les adversaires nous laissent le choix soit dit en passant, la partie se terminant vite et où la chance a fait la part belle à la stratégie.
On se regarde, un peu dubitatif, se demandant pourquoi il n’est pas au rayon enfant, et puis on se lance vaille que vaille dans le 2e stage, et là on constate que le premier n’était qu’une mise en bouche, le turion avant la tige…
Rapidement, on se retrouve à hésiter sur l’évolution de notre paysage, les bambous sont pratiques et poussent facilement, mais peu lucratifs, le soleil plus intéressant, mais c’est la course au plus lumineux, la rivière, les poissons, le lac… et à force d’hésiter, les coccinelles se retrouvent coloriées sur un papier adverse et il ne me reste que des feuilles de bambou pour pleurer devant mon paysage où rien n’est achevé…
Chaque lancé nécessitera de bien choisir, mais encore faut-il avoir le choix, car chaque stylo n’est disponible qu’à un joueur lors d’un lancé, on pourra donc choisir le bleu pour son nuage ou pour bloquer l’adversaire et le laisser avec le jaune qui ne lui sert à rien et un ciel sans nuage, ce qui pour une fois, est bien décevant.
À 4 joueurs, le dernier de la manche écope toujours du stylo délaissé, ce qui peut être très frustrant une fois la partie avancée. Heureusement, elles sont courtes et cette frustration est vite oubliée pour le plaisir d’une revanche à coup de stylos volant.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, il n’y a pas d’adaptation de règles, en conséquence le dernier joueur aura toujours le choix entre 3 stylos, réduisant de ce fait la notion de blocage.
Il devient rare, à part en toute fin de partie, où, sur un lancer malencontreux, qu’un joueur ne puisse rien faire. Alors le jaune aura peut-être été pris empêchant son soleil de se lever, mais les alternatives sont suffisantes pour ne pas se sentir lésés.
Au final, un jeu dont le premier stage semble très enfantin, mais qui gagne en complexité sur les feuilles suivantes, et qu’on aimera sortir pour un petit moment rapide et agréable, même si, on ne va pas se mentir, on se demande toujours combien de temps vont durer les feutres.
Les duels de feutres sont très plaisants, mais plus simples d’accès qu’un quatuor feutré où il faudra s’adapter au reste laissé par ces prédécesseurs.
Un jeu qui retrouve l’univers du Takenoko originel, en différant entièrement sur sa mécanique, et qui a l’avantage de pouvoir être sorti partout, avec tout type de joueur, de l’enfant à l’expert pour des parties rapides, serrées et pandinteressantes.
Plus grand est le bambou, plus bas il s’incline.
Ici le bambou a une belle inclinaison pour le plus grand plaisir des petits et grands pandas ludistes.
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