Make The Difference : #instantkid : le trait qui change tout.


Un jeu de Shintaro Ono, illustré par Shintaro Ono et Jun Sasaki, édité par Oink Games.


👉Instant Wikipedia : 

Le jeu de 7 différences est devenu un incontournable des magasins de jeux adultes ou enfants, voire de certains Escape Games. 

L’objectif étant de repérer 7 erreurs entre une image originale et une copie, ce qui est plus ou moins facile selon le sens de l’observation des joueurs. 

Son origine vient de Charles Quint (je ne parle pas de la bière, mais de l’empereur du Saint Empire du 24 février 1530 au 24 février 1558 (il n’aimait peut être pas les anniversaires))

Ce dernier fit peindre son portrait avec son chien en 1532 par Jacob Seisenegger. Ce portrait fut long à réaliser à cause du chien quémandant en permanence sa pitance. Une fois son portrait achevé, ce dernier, pas peu fier, organisa un vernissage, mais présumant à juste titre que tout le monde risquait de s’ennuyer ferme lors de cette exposition (après, si le singe savait s’ennuyer, il pourrait devenir un homme. C’est de Goethe, mais j’aime bien l’idée), il décida de demander au Titien d’en faire un 2e avec 7 différences. 

La soirée fut un franc succès et Maurice De Saxe trouva en premier les différences, remportant ainsi un cheval blanc. 

Légende historique ou réalité, dieu seul le sait, mais seul un empereur peut rester dans son slip bouffant des heures durant sans bouger pour amuser la galerie…


Mise en place : 2 minutes 

Règles : 5 minutes 

Temps de partie : 10 minutes

Âge : 6 ans

Type de jeu : observation, party game, dessin (pas besoin d’être un artiste, si vous savez tenir un stylo ça passe crème) 



Il était une fois un petit bonhomme qui aimait le dessin. 

Après 3 ramettes de papier coloriées par le chérubin, en 18 minutes, qui s'est pris pour la résurrection de Pietr Mondrian sous l’œil enamouré de maman J, force est de constater que si on essaye d’être réaliste et d’éteindre sa fibre parentale, ses 3 ramettes de papier ont été utilisées pour une farandole de gribouillis chamarrés et peu gracieux. 

Heureusement, la fibre parentale se rallume vite (ou ne s'éteint jamais?) et ce gribouillage devient une magnifique tornade colorée, celui-là ressemble à l’affiche de Vaiana tellement c’est bien fait, et ce dernier est tellement réaliste dans sa technique qu’on le confondait sans problème avec une photo d’un champ de coquelicots.

Adieu Manet, bonjour Mini J, oui l’œil parental est parfois un fifrelin subjectif, mais on vous laisse le soin de repérer les 7 différences entre l’œuvre de J et l’original un peu terne de Claude…


Mise en place 

Chacun choisit une fiche scène différente sur laquelle il met son nom, une autre identique qui sera la référence, et un feutre noir. 

Le reste du matériel  (sablier, règle d’audace et jetons scores) est posé au centre de la table. 


Vous voilà prêts pour un cherche beaucoup et trouve pas trop…


Quand tout le monde est prêt, chacun prend sa scène personnelle et va dessiner dessus 5 différences de son choix dessus. 

Les restrictions sont limitées : on ne peut épaissir une ligne déjà tracée, en prolonger une, ou lever son stylo pour une même différence. 


Une fois que tout le monde a astucieusement tracé ses écarts à la norme, le premier joueur va placer la feuille transparente sur sa fiche de différences, puis retourne le sablier.


Les adversaires auront le temps de 2 sabliers pour repérer les 5 différences. 

Si un joueur trouve une différence, il la signale et prend 1 point. 

Si un joueur se trompe 2 fois, il est éliminé de cette manche. 


Alors, vous les voyez, les différences ?


📝Une fois les sabliers écoulés, si des différences restent non découvertes, le dessinateur les montre et y place la règle d’audace dessus. 

Plus la différence est grande, plus il marquera de points, la fortune sourit aux audacieux. 

Pour finir, on change de joueur principal, et tout le monde pourra plancher sur une nouvelle énigme visuelle. 


La règle d'audace


🏁Une fois tout le monde passé en joueur principal, la partie s’achève.

🏆Le joueur avec le plus de points sera sacré grand dessinateur de la maison, pendant que 💀 les perdants retourneront réviser leur journal de Mickey pour la prochaine fois…


👥 Pas de modification à 2 joueurs.


👀

Le matériel est composé d’une centaine de fiches dessins séparées en 10 blocs de feuilles, chacun ayant une illustration différente. 


➕ Le bon point vient des détails qui fourmillent permettant de jouer avec les perspectives et de dissimuler des différences en plein milieu du schmilblick.


➖ En revanche, la petitesse du papier ne le rend pas pratique à utiliser et l’observation n’en est que plus laborieuse. 


➕/➖ Même si ce n’est pas le cas, la qualité de l’impression donne une drôle d’impression, comme si le dessin avait été fait main et bavait un peu… C'est surement fait exprès pour camoufler les traits des joueurs.

Les règles sont plutôt claires, mais auraient gagnées à être épurées un petit peu pour se lancer plus vite dans ce party game.


Make The Difference fait partie de ces jeux où l’on joue pour jouer, sans vraiment se soucier du score final, à la manière d’un concept. 

On cherche à faire des différences subtiles pour qu’elles restent invisibles tout en étant aussi évidentes que le nez au milieu de la figure, le but étant évidemment de faire un nez harmonieux qui se marie de façon logique dans le visage, plus proche du nez aquilin de Cléopâtre, que de celui plein de vin de Depardieu. 

Et les illustrations se prêtent à merveille à ses dissimulations, après tout un visage de lapin sans sourcil c’est incongru, si j’en rajoute ça donnera l’impression de toujours avoir été là. Reste à savoir si je fais les sourcils fins et délicats de Christina Yang lors de son mariage avec le Dr Preston Burke, ou au contraire je tente le monosourcil touffu d’Emmanuel Chein pour grappiller plus de points, et surtout jubiler devant l’incompétence de mes comparses à trouver un énorme trait au milieu de la face d’une lapine candide… 

Le comptage de points a malgré tout l’intérêt d’éviter que le créateur de différences dessine un point de la taille d’un neurone d’électeur texan au milieu d’une coccinelle et fasse genre "quoi, mais vous n’avez pas vu cette différence, mais vous avez le sens de l’observation de Gilbert Montagné ma parole", ça me rapporte… 0 point selon la règle d’audace, flûte alors, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.


On s’amuse autant à tenter de flouer les observateurs qu’à chercher les traits inhabituels de l’artiste dissimulateur. Et le fait de voir Mini J réfléchir et s’amuser dans les 2 situations, et ne surtout ne pas être en reste face à des adultes aussi vicieux qu’habiles, ça n’a pas de prix et permet d’y jouer en mélangeant les générations avec une vue acceptable et la main sûre autour de la table.


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


À 2 joueurs, les parties s’enchaînent vite, on se charrie, on s’amuse, on oublie vite la règle d’audace pour essayer d’être le plus filous et se gausser gentiment (ou pas) de l’incompétence relative des chercheurs.


On aurait juste aimé des blocs de feuilles plus épaisses et plus larges pour améliorer son accessibilité, et une plus grande diversité dans les illustrations, mais son prix s'en serait fait ressentir.


Quel que soit l’âge et le nombre de joueurs, l’amusement est là, espérons juste que l’ensemble de la tablée soit plus véloce que Jacob et Titien sur le portrait de Son Altesse impériale...

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