Symbiose : viens voir ! Sous mon nénuphar, il y a une dendrobate qui festoie !
Un jeu de Christelle et Jérémy Partinico, illustré par Baptiste Perez et édité par Subverti.
☝Instant Wikipedia :
Les humains, et plus généralement les êtres eucaryotes, vivent car ils synthétisent leur propre énergie, l’ATP. Cette énergie est produite dans le noyau de chaque cellule grâce aux mitochondries.
Jusque-là, me direz-vous, pour ceux qui ont fait un peu de bio, rien de neuf sous les tropiques, pourtant ce qui peut surprendre c’est quand on regarde dans la mitochondrie on y trouve de l’ADN, mais ce dernier n’a rien n’à voir avec celui du noyau où elle vit (il existe d’ailleurs des maladies rares liées au génome de ladite mitochondrie : le syndrome de Kearns-Sayre par exemple dont les porteurs se passeraient bien).
La théorie endosymbiotique, qui est la plus répandue dans la communauté scientifique (donc probablement fausse, un complot des lobbies pharmaceutiques pour nous faire acheter des vaccins pleins d’aluminium et nous faire capter la 5G), explique cela par la symbiose parfaite survenue il y a moult années. En gros, une cellule procaryote ancestrale s’ennuyait sur son petit bout de terre vide et peu rigolo. Ne pouvant décemment pas se suicider, elle invagina sa membrane plasmique de contrariété, créant par mégarde un proto-réticulum endoplasmique avec un proto-noyau.
Toute contente de sa découverte, elle voulut en parler à la bactérie procaryote voisine, mais dans l’excitation, elle la bouffa.
La cellule ainsi phagocytée fit un peu la tête au départ, puis, trouvant le cytoplasme de son hôte cannibale confortable, s’y installa.
Et paf : ça fait une mitochondrie dans une cellule devenue eucaryote — c’est dingue, non ?
Hannibal Lecter n’a qu’à bien se tenir : le cannibalisme entraîne de drôles de surprises.
Il s’est passé la même chose pour les chloroplastes chez les plantes.
Au final, la vie telle que nous la connaissons est liée à une succession d’événements où une cellule en a englouti une autre, et ainsi de suite… comme dirait Ian Malcolm, la vie trouve toujours un chemin.
Mais attention : une théorie dite de « Jean-Kevin », qui a fait une étude sur TikTok, dit que « non, s' pas vrai, ces cellules ne sont pas cannibales et la vie vient des reptiliens, mais les francs-maçons nous le cachent… ».
Qui a raison personne ne le sait.
Mise en place : 5 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 15 minutes
Âge : 8 ans
Type de jeu : tableau building
Thème : nature
C’est bien d’avoir des canards qui passent leur temps à sortir de la mare, mais vous pensez une seule seconde qu’un de ces emplumés palmés rangerait son nénuphar avant d’aller cancaner ?
Que dalle, ça fait coin coin, mais ce n’est pas foutu d’éteindre son néon avant de sortir.
Ah, ça, pour se tortiller le bas des reins et se remuer le croupion devant la canne blanche, y’a du monde sur la berge, mais pour que la mare ne ressemble pas à un dépotoir humain, y’a plus une plume qui vaille. Qui c’est qui s’en occupe ? C’est Bibi. Allez, Mme J, va remuer le bas des reins et remets-nous cette mare d’aplomb, j’arrive après avoir fini avec ma mare et on verra lequel de nous deux sera le meilleur agent d’entretien d’étang.
Mise en place :
Chaque joueur construit sa propre mare avec 8 cartes faces cachées, puis en retourne une au hasard.
On place au centre une rivière de 4 cartes et vous voilà prêts pour optimiser votre plan d’eau.
📢La partie se joue en 7 tours.
À son tour, on choisit une carte de la rivière et on remplace une de ses propres cartes avec. La carte ainsi remplacée va dans la rivière en lieu et place de sa nouvelle carte, mais face visible la laissant accessible au joueur suivant.
Si la carte remplacée était face visible, alors une fois la nouvelle carte en place, on en retourne une autre de sa zone aqueuse pour qu’à la fin, le plan de jeu arrive concomitamment à 8 cartes visibles.
🏁Quand l’ensemble des eaux miroite au soleil, ou sous la lumière de la ludothèque, on procède au décompte.
📝Chaque carte contient un animal parmi 4, la bestiole pouvant être de 4 couleurs différentes, tous les animaux ou les saisons ne sont pas présents en même quantité dans le jeu.
Chacun présente un type de scoring :
- soit des points simples affichés en gros sur la carte,
- soit des points en fonction de la couleur ou de l’animal présent sur les autres cartes.
On décompte toutes les cartes une par une, à savoir que les 2 cartes les plus à gauche scorent en fonction des cartes dans la mare de votre voisin de gauche, les 2 plus à droite font de même avec la mare de droite, et les 4 centrales scorent pour les cartes de l’ensemble de votre mare.
🏆Le vainqueur pourra aller emménager à Roussenac, ville détentrice du record du monde de danse des canards et ça, ce n’est pas rien comme prestige (#nosrégionsontdutalent), l’UNESCO devrait d’ici peu se pencher sur son affiliation, 💀les perdants se contenteront de secouer le bas des reins devant une mare sans libellules grâce à la loi Duplomb.
👥À 2 joueurs, la rivière de cartes est composée de 4 cartes visibles et de 4 cartes cachées.
À son tour, on peut prendre dans n’importe quelle ligne de cartes, mais celle qu’on place dans sa mare et dans la rivière sera toujours face visible.
En fin de partie, les cartes d’une extrémité font toujours le décompte de la mare adverse, les 2 cartes à l’opposé feront quant à elles le décompte des cartes de la rivière centrale après avoir pris soin de retourner celles qui seraient restées face cachée.
👀
Niveau matériel, on a de belles grandes cartes cartonnées, de bonne qualité et très joliment illustrées dans des tons flashy (cela peut d’ailleurs compliquer les choses pour les daltoniens et autres personnes présentant une déficience visuelle colorimétrique).
Les règles sont claires et simples à comprendre pour se lancer rapidement dans le game.
Bon, par contre, ils auraient pu mettre des canards à la place des bigorneaux, cela aurait rendu mon introduction plus à propos.
L’ensemble du jeu est fait pour donner envie de s’adonner à sa passion même quand cela ne semble pas propice : petit en taille, il est facile à transporter, les règles sont courtes, il prend peu de place sur la table (donc pour jouer avec à l’aéroport, ou à la gare, c’est nickel) et les parties sont courtes, ce qui permet de ne pas rater sa correspondance ou de jouer lors d’une pause entre collègues.
Pratique, mais ludique ?
Et la réponse est oui : on essaye de mélanger optimisation et opportunisme tout en s’adaptant aux nouvelles cartes de la rivière.
💭 Il a l’air de prendre des grenouilles, je vais laisser cette carte pour prendre le poisson qui me donne 2 points par grenouille et la placer pour qu’il score son jeu. Mince, ça lui laisse un escargot à 8 qu’il place plein centre. Bon, et du coup, cette carte qui score le bleu, elle irait bien ici, mais si je remplace une carte face visible, je devrai me contenter du hasard pour la carte face cachée à retourner pour scorer chez mon autre voisin… ah, le doute m’habite…
Voilà les hésitations permanentes de ce jeu : le temps de partie très court évite l’AP, et les parties s’enchaînent comme de rien.
De plus, comme toutes les cartes ne sortent pas à chaque partie, une part de hasard planera sur le jeu (oui, 5 points par grenouille, c’est bien, mais s’il n’y a pas de grenouille à attirer, ça perd son charme). Une belle rejouabilité qui fait qu’on a envie d’y revenir.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
Chaque mode de jeu est entièrement différent, rendant le jeu intéressant quel que soit le nombre de joueurs.
À 2 joueurs, une partie des cartes ne sortira pas pendant la partie : on va jouer de façon à optimiser son jeu, mais aussi en optimisant la pioche pour son propre décompte tout en gênant celui de l’autre.
Il y a 3 grenouilles dans la pioche et Mme J a pris un scoring de 5 points par batracien dans la pioche...
Viens, petite bête, tu me serviras à compter les cartes oranges de mon jeu et, au pire, tu finiras en fricassée avec du beurre à l’ail.
À 3 joueurs, on est dans l’observation et l’espérance : dès qu’on a fait 2 ou 3 parties, on connaît les différentes cartes du jeu, on mise du coup sur les 8 cartes restées dans la boîte pour tenter d’optimiser le bousin.
À 4 joueurs, toutes les cartes sont sorties : il reste juste à savoir où et comment elles vont apparaître.
On surveille chaque action adverse, on calcule quoi prendre pour scorer chez soi, chez les autres, mais aussi pour que ces mêmes autres scorent peu chez soi.
Dans toutes les configurations, on tire des plans sur la comète, on imagine, on espère, et des fois ça marche, des fois non, mais rien n’est perdu avant que la dernière carte ne soit acquise (comme pour la finale de Roland-Garros de 2004 : quel match entre Gaudio et Coria ! J’en frémis encore. Rien à voir ? Peut-être).
Un jeu malin, de grande qualité, et on aime y revenir pour faire de nouveaux plans pour gagner. Mais comme disait Mike Tyson, philosophe de son état : « Tout le monde a un plan, jusqu’au premier coup de poing dans la face. » Du coup, pas trop de plan et plus d’action : ce sera parfait pour tout le monde.
Qui va venir faire un coin-coin dans notre mare, du coup ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire