Toy Battle : Ils les ont faits forts. Ils les ont faits intelligents. Ils les ont faits… petits.
Un jeu d’Alessandro Zucchini et Paolo Mori, illustré par Paul Mafayon et édité par Repos Production.
☝Instant Wikipédia :
Connaissez-vous Barbara Millicent Roberts, fille de George et Margaret Roberts ?
Elle naît en 1959 et n’a pas pris une ride.
Il s’agit du nom officiel de Barbie, la poupée adulte en plastique créée par Mattel en reprenant les standards de Bild Lilli, la première poupée mannequin d’origine allemande, elle-même issue d’une BD.
Son copain par intermittence, Kenneth Sean Carson, aka Ken, apparaît en 1961 et devient le premier sex friend de l’histoire ludique. Elle est créée par Ruth Handler, femme du créateur de Mattel, qui, lors d’un voyage en Suisse avec sa fille Barbara, voit la petite jouer pendant des heures avec la poupée blonde, plantureuse, au regard espiègle, allemande (sans même être attachée à un radiateur, tout se perd).
Elle prend la décision de ramener la poupée — et sa fille — au pays pour la retravailler, en constatant que les enfants ricains préfèrent jouer avec des poupées à l’image d’adultes plutôt qu’au visage enfantin. La Barbie officielle naîtra trois ans plus tard ; son nom est donné en hommage à sa fille Barbara (heureusement que sa gamine ne s’appelait pas Nazia…).
L’empire Barbie compte aujourd’hui moult exemplaires de la poupée, ainsi que des films, livres, BD ou jeux vidéo à son image. On peut notamment citer la Barbie Stefano Canturi, vendue pour la modique somme de 271 105 € : les collectionneurs et la marque ont encore de beaux jours devant eux.
Mise en place : 5 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 15 minutes
Âge : 7 ans
Type de jeu : affrontements, capture de drapeau
Thème : affrontements entre factions de jouets
💂Mini J, range ta chambre s’il te plaît et après on va se coucher.
👦 Oui, papa chéri, j’ai presque fini de passer l’aspirateur d’ailleurs.
C’est un article, on a le droit de rêver, non ?
Tout le monde alla donc se coucher dans une demeure propre et bien rangée, version maison témoin à la Desperate Housewives.
Et pourtant, au réveil, quelle ne fut pas notre déconvenue devant la chambre de l’héritier, où le sol ressemblait au lendemain de la bataille de Waterloo, version King Jouet…
Mini J nous assurant de son innocence devant ce désastre organisationnel, Mme J s’empressa d’acheter une caméra nocturne pour comprendre cette Bérézina organisationnelle.
Et au lendemain du grand rangement, nous revoilà face à une nouvelle scène à faire se suicider Monk, et un héritier au visage d’ange réfutant sa participation à ce désastre. Les images de la caméra sont confondantes : des jouets s’affrontent en bataille rangée sous les ronflements du chérubin… et c’est ainsi qu’on assista à un réel Toy Battle.
🔧Mise en place
On choisit un des terrains d’affrontement sur lequel on place des médailles, comme indiqué directement sur la future zone de guerre.
Chaque joueur prend son chevalet et l’ensemble des tuiles de sa couleur, les mélange face cachée, et en range aléatoirement quatre dans la boîte avant d’en piocher trois ou quatre selon qu’il est premier ou deuxième joueur.
Et comme dirait Kilgore : j’aime l’odeur du plastique fondu au petit matin, cela rappelle la victoire.
📢La partie perdure jusqu’à ce qu’un gang de jouets ait pénétré l’un des châteaux adverses (ou le seul, s’il n’y en a qu’un), ou si un joueur récupère le nombre de médailles requis par le terrain.
À son tour, deux options s’offrent à vous :
– Piocher deux troupes : on récupère deux tuiles laissées de côté pour les ajouter à son chevalet, dans une limite de huit tuiles.
– Poser une troupe sur le terrain : on prend une tuile sur son chevalet pour la placer sur la zone de guerre en respectant les règles de pose.
Il faut que la base qui l’accueille soit :
- soit vide,
- soit occupée par une troupe de son propre clan, peu importe la valeur des deux tuiles,
- soit occupée par une troupe du clan adverse de valeur strictement inférieure à la nouvelle.
Si la troupe en recouvre une autre, celle d’en dessous reste en place : qui sait, elle pourra réapparaître — on a déjà vu des résurrections de jouets, on en a même fait une religion.
Il faut également pouvoir tracer un chemin de troupes à soi entre la nouvelle venue et l’un de ses QG.
On ne peut jamais poser une base sur son propre QG : l’autoconquête n’est valable qu’en Russie.
Chaque tuile et chaque lieu ont un pouvoir spécifique pouvant modifier ces règles.
Si, après avoir posé sa troupe, toutes les bases entourant un terrain appartiennent au même joueur, il récupère les éventuelles médailles qui s’y trouvent, définitivement, même si l’allégeance d’une base change ultérieurement.
🏁La partie s’arrête immédiatement dès qu’un joueur a pénétré un QG adverse ou atteint le nombre requis de médailles. Si la partie doit être interrompue parce qu’un joueur n’a plus de troupes, elle s’achève également, et celui qui possède le plus de médailles l’emporte.
🏆Tout ceci pour définir le vainqueur, qui pourra rester dans la chambre d’Andy pour essayer de butiner la bergère, le cow-boy ou le mouton selon ses préférences.
💀Le perdant rejoindra la chambre de Sid le jour de l’arrivée d’un gros pétard — un qui s’allume, mais qui ne se fume pas.
👥Il s’agit d’un jeu à deux joueurs, donc pas de mise en place spécifique.
👀
Niveau matériel, rien à redire : c’est de la grande qualité, et les présentoirs en bois sont utiles et très agréables à manipuler.
Les différents — et nombreux — plateaux sont très bien faits, dans les univers qui jalonnent l’enfance, ce qui permet une très belle rejouabilité. Les tuiles sont également très bien réalisées, même si j’avoue être un peu déçu de ne pas retrouver de jouets iconiques de l’enfance dans les illustrations ; mais cela reste du chipotage.
Les règles sont claires et simples à prendre en main, avec une aide de jeu appréciable pour retrouver les pouvoirs des tuiles et les spécificités du plateau, même si l’iconographie est plutôt intuitive.
❓Quand on me parle de jeu de capture de drapeau ou de conquête de base adverse, je ne peux que repenser à mes journées et nuits passées à foirer mes études sur Quake 3 Arena ou Unreal Tournament. J’étais super nul, parce que jouer au clavier et à la souris était totalement contre-intuitif, mais bon, c’était le kif.
Forcément, un jeu en duel, nerveux et rapide, avec des jouets pour conquérir une base adverse, ne pouvait que m’attirer.
Et il faut bien reconnaître que je n’ai pas été déçu (sauf peut-être après une fatality à coups de porte-tuile en bois dans mon arcade sourcilière post-dernière victoire, mais c’est subsidiaire).
On est sur un jeu qui mêle stratégie, anticipation et un peu de hasard à merveille.
On choisit sa base et ses tuiles pour se rapprocher de la zone adverse sans omettre les médailles qui traînent sur le chemin. Il faut respecter le bon tempo pour éviter de devoir reprendre des tuiles au moment le moins opportun. La licorne est puissante, mais la jouer plus tardivement permettra de récupérer une tuile, ce qui donnera éventuellement une petite longueur d’avance sur l’adversaire — sauf s’il sort un squelette…
Forcément, le hasard de la pioche et des tuiles écartées en début de partie impacte fortement la stratégie. Les aficionados du contrôle et de la programmation risquent de passer un peu à côté du jeu, mais la brièveté et la nervosité des parties font complètement oublier cette gêne. Et puis, à la guerre comme à la guerre, on doit se satisfaire des troupes qu’on a.
👉Personnellement, on a beaucoup accroché à ce jeu, même si Mme J a parfois des fumerolles noires qui lui sortent des oreilles lors de ses rares défaites. Ce jeu devrait avoir toute sa place sous le sapin — sauf si les cadeaux se mettent sur la tronche pendant que les enfants dorment — et lors de la Coupe des Duellistes 2026.
Après, comme le dit si justement — ou pas — notre chef d’état-major :
« Si vous n’êtes pas prêt à perdre vos troupes pour la partie, alors le combat est mal engagé. »
Un jouet pour tous, et tous pour un jouet.










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