Battle Sheep : #instantkid : il pleut, il pleut, bergère rentre tes mamouthons


Un jeu de Francesco Rotta, illustré par Andrea Femerstrand, et édité par Blue Orange.


Instant Wikipedia 

Black sheep est un film néo-zélandais, tristement oublié, malgré un scénario du feu de dieu, sorti en 2006. 

Henry, jeune adulte bien sous tout rapport, a une phobie : les moutons, et ce qui est dommage c’est qu’il est issu d’une famille d’éleveurs ovins. « Hooo, c’est pas de chance », dira le public attentif au bien être de ses protagonistes préférés. 

Après une thérapie, Henry se sent capable de revenir dans la ferme familiale après la mort des parents pour revendre sa part à son grand frère, et ne plus entendre parler de mouton « bravo Henry ». 

Et là, LA !, comble du malheur, il découvre que son frère fait des expériences génétiques dans la ferme, dans un but d’améliorer l’espèce humaine en lui ajoutant des gènes de mouton « mais quel twist scénaristique fabuleux, le public est conquis ». 

Et de fil de laine et aiguille à tricot, on se retrouve avec des activistes écologiques, un mouton mutant qui mord tout ce qui passe, et des moutons-garou qui attaquent les humains pour les transformer en mouton, voire une scène mémorable où Henry se fait attaquer par un hamburger de mouton… (Je sais, l’excitation de voir ce film ne vous tient plus, mais il serait dommage de ne pas finir cet article avant de vous jeter sur eMule et de télécharger de façon (il)légale cette œuvre). 

Malheureusement, ni producteur, ni réalisateur, ni personne du casting n’aura réussi à percer après cette œuvre cinématographique qui a frôlé l’oscar du meilleur film, juste après "l’attaque de la moussaka géante", dont j’espère bien vous reparler dans un instant Wikipédia futur.


Installation : 5 minutes 

Règles : 5 minutes 

Temps de partie : 15 minutes 

Âge : 5 ans

Type de jeu : placement et blocage. 



Alors que je peinais à convaincre Mme J de regarder l’œuvre du 7ème art sus-cité avec un plat de haggis frais, Mini J et Sirius le chat, gardait les moutons dans les verts pâturages (remake so 21e siècle de Heidi)

Et v'la t'y pas que nos 2 compères se mirent à organiser le placement des moutons dans le jardin pour optimiser au mieux l’harmonie des couleurs des kebabs laineux sur pâtes, des fois je me demande s’il ne tient pas trop de sa mère cet enfant… 

Abandonnant toute velléité cinématographique, nous voilà à déplacer les moutons dans tout le pré, sous les cris joyeux de l’héritier et le regard méprisant du chat…


Mise en place 

Chaque joueur reçoit 2 tuiles pâturages et une pile de mouton de sa couleur favorite (oui ici on teint le mouton, pas la laine, ça va plus vite pour les pulls). 

Puis chaque joueur place tour à tour une tuile pâturage pour qu’il y ait un contact entre les tuiles, mais il peut y avoir des trous au milieu. 

Une fois la zone terrassée, chaque joueur place sa pile de mouton sur une case du bord du plateau, et la lutte acharnée pour la possession du pré est lancée. 


Les p'tits moutons rouges

Les p'tits moutons blancs

https://blueorangegames.eu/fr/jeux/battle-sheep/

Les joueurs jouent au tour par tour, jusqu’à ce que plus personne ne puisse déplacer de moutons. 


À son tour, on prend une partie de sa pile de mouton que l’on déplace en ligne droite jusqu’à rencontrer un obstacle (bord du plateau, trou, autre mouton…).

La seule consigne est de laisser au moins un mouton sur la case de départ. 

On peut tout à fait laisser plus d’un mouton sur une case et au tour suivant choisir quelle pile on déplace pour combler le pré de ses verts moutons (*on reparle des expériences génétiques du frère de ce pauvre Henry ? Non ? Bon, alors laissez les couleurs des moutons tranquilles Mr J !*).


📝 La partie se termine quand plus personne ne peut se déplacer sur le terrain.

🏆 Le joueur ayant le plus de cases contrôlées par un de ses moutons devient le fermier du siècle, et sera élevé au rang d’idole par Le Petit Prince.

💀 Les perdants devront écouter en boucle la chanson de Mylène Farmer « Dessine Moi Un Mouton » reprise par Jean Lassalle.


À 2 joueurs, il n’y aura que 4 tuiles de pâturage sur le terrain, et la même grosse pile de moutons pour les combler.


Mme J en bleu a gagné !


👀

Le matériel est plutôt solide et de bonne qualité, les tuiles pâturages en forme de losanges à escaliers sont simples et efficaces, même si 2 ou 3 fleurs en plus n’auraient pas été de trop pour donner un côté guilleret à la verdure unie. 

Les jetons de moutons sont très agréables à manipuler, mais un peu glissant, entraînant de nombreuses chutes de piles pour les petites mains malhabiles (de Mme J, par exemple).

Les illustrations des moutons sont très réussies, et leurs bouilles version fin de soirée où on a trop forcé sur le lait-fraise sont très amusantes et feront sourire les jeunes et les moins jeunes.


Battle Sheep possède une mécanique assez simple de placement et blocage, faisant une bonne initiation à ce type de jeu. 

Il faudra réfléchir sur plusieurs tours à ses déplacements. 

Combien de moutons à prendre pour garder une solution de repli, devrais-je l’amener dans ce coin du pâturage pour remplir plusieurs cases avant d’être embêté, ou au contraire aller au contact pour empêcher l’adversaire de se développer, telle une tique perchée sur un pissenlit à l’affût d’un mollet gracile à porté d’hypostome ?!


Plusieurs stratégies possibles qui se développeront au fil des parties, apprenant aux plus jeunes à maîtriser l’art de faire le pou et d’emmerder le mouton adverse pour le plaisir de l’entendre bêler de colère en grappillant quelques points le sourire aux lèvres. 

À 5 ans, l’enfant cherchera plus à se déplacer dans son coin sans forcément chercher plus loin qu’un nouveau coin où paître, et au fur et à mesure de l’évolution ludique, l’esprit fourbe et acerbe qui sommeille en chacun se réveillera, au plaisir des possesseurs de jeux plus… Méchants, et il tentera de parquer l’adversaire dans son coin version vengeance du "file dans ta chambre sans dessert"… 

Les adultes eux se plairont sur des parties rapides sans prise de tête, remplaçant juste le lait-fraise par une bonne bière fraîche (et sans fraise, la bière, s’il vous plaît). 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


À deux joueurs, ce sera plus simple pour les plus jeunes, car le terrain est plus petit et moins de moutons interféreront dans les déplacements. Cela permettra ainsi aux djeun's d’être plus à même d’avoir une vue d’ensemble et d’être compétitif contre les vieux pâtres, briscards des prés, aux moutons mérinos avec dents en or et sabots cloutés.

La modification du terrain permettra de corser la difficulté des parties, donnant un côté évolutif au jeu.

A plus de joueurs on s’amusera à poser ses vicieux animaux à poil laineux (à poil les nœuds, à poil les nœuds... désolé... des restes carabins…) en se dispersant sur toute la grande mer herbeuse, sans Daenerys pour transformer nos animaux en chiche-kebab, pour bloquer au maximum les autres en se créant des ouvertures.


Au final, un jeu sympathique à la prise en main rapide qui apprendra à nos chères têtes blondes les prémices du placement et blocages, et au plus vieux de passer des moments sympathiques à se chicaner dans les prés.

En écriture inclusive, on écrit quoi du coup ? Chères têtes plus ou moins velues aux couleurs variées ? 


Comme diraient nos amis anglais qui aiment appeler leurs moutons Jingle : Jingle bells and happy new game.  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Northgard : Uncharted Lands et ses extentions : mangez des pommes qu'il disait...

Vindication : il est méchant monsieur Brochant, mais plus pour longtemps.

Earth : sans humain, la terre est plus folle.