Dodo : œuf qui roule n'amasse pas mousse. #instantkid
Un jeu de Frank Bebenroth et Marc Teubner, illustré par Cyril Bouquet et Paul Mafayon, le tout édité par Loki.
☝Instant Wikipedia :
Le dronte de Maurice, ou Raphus cucullatus, ou encore dodo, est un oiseau endémique de l’île Maurice.
Cette espèce de grosse dinde au plumage bleu gris faisant 1 mètre pour 10 kg était décrite comme quasiment cubique avec des ailes atrophiées, lentes et ne fuyant pas l’homme (OK cet oiseau n’avait rien pour lui, mais ce n’était pas une raison pour l’exterminer, parce que bon, ses caractéristiques cubiques, inutiles et ne volant pas, correspondent à une bonne partie de l’humanité à l’heure actuelle). Découvert au 16e siècle, l’homme mettra moins de 100 ans pour tuer le dernier spécimen de l’espèce pour le manger (les pastèques n’y auront rien changé).
Des tentatives scientifiques cherchent à récupérer de l’ADN de dodo pour recréer la bestiole, faisant partie de la grande famille des pigeons… ce qui est moins excitant que la résurrection des dinosaures de Jurassic Park (et moins dangereuses, on ne devrait pas voir d’enfants dévorés par un dodo en colère), mais bon, c’est un début.
Après, si on évitait d’éradiquer, on n’aurait pas besoin de recréer, enfin moi, je dis ça comme ça hein… Il est intéressant de noter que malgré le nom de la bière de La Réunion, des peintures présentes un peu partout sur l’île, le dodo n’y a jamais posé une patte, contrairement au solitaire de bourbon ou ibis de la Réunion qui connut le même sort funeste que son voisin mauricien. Il semblerait que l'erreur vienne d'une mauvaise interprétation de la description de l'animal, ce qui aurait conclu à un dodo albinos, ce qui n'a choqué personne car la fréquence de l'albinisme a tendance à augmenter occasionnellement chez les espèces insulaires.
On peut donc conclure que dodo lé pa la…
Installation : 10 minutes
Règles : 6 minutes
Partie : 10 minutes
Âge : 4 ans
Type de jeu : coopération, memory, contre la montre.
L’ascension du Piton Des Neiges, un grand moment de nos vacances Réunionnaises !
1 étape, de l’énergie dépensée (beaucoup) une nuit catastrophique dans un gîte à 12 dans la chambre.
On félicite le petiot de 9 ans qui s'est fait l'ascension jusqu'au refuge, pour se cogner sa pansinusite à 2h du mat' et réveiller toute la chambrée dont une Mme J n'écoutant que son devoir (et ne pouvant dormir, pensant aux innombrables parasites à 6 pattes pouvant squatter un endroit pareil)...
Et le pire c’est qu’à 5 heures du mat', au moment de chausser les chaussures de randonnée pesant 22 kg chacune (non, je n’en rajoute pas), avec les yeux collés de fatigue, pendant que Mme J va se boire un café fait dans la vallée 3 semaines avant, mais qui coûte 73 €, le kid patraque semble plus en forme que nous.
Et nous revoilà partis pour les "derniers" mètres dans la nuit et le froid pour admirer le lever de soleil et comprendre pourquoi on a sué sang et eau pour arriver en haut.
Puis on redescend et on souffre.
Mais... ! ... Voilà que le dernier dodo du coin fait tomber son œuf le long de la montagne !
Va-t-il s’écraser en bas de la montagne comme la carrière de Bernard Montiel ?
Ou arriverons-nous à sauver le dernier spécimen de l’espèce pour pouvoir faire une omelette magnifique pleine de protéines pour se remettre de cette randonnée avec une Dodo en apéro ?
Mise en place : une fois la montagne montée avec l’œuf dans le nid à son sommet et le dodo rieur lui bloquant la sortie, on place le bateau au pied de la montagne avec le dé et les 6 passerelles en ordre croissant et les 58 jetons faces cachées au pied de la montagne hiyahiyaho…
Et maintenant, omelette or not omelette ? That is the repas…
Les joueurs jouent en coopération pour sauver l’œuf.
Dès que le premier joueur est prêt, il bouge la queue du dodo pour faire rouler l’œuf (promis, rien de coquin dans cette phrase, c’est un jeu pour enfant tout de même).
À son tour, le joueur lance le dé : ce dernier indique quel matériel doit être retrouvé pour construire la passerelle suivante, puis il retourne un jeton face cachée et là, 3 options :
— C’est raté : vous retournez un bambou alors qu’il fallait des clous, pas de chance, vous allez vous faire rembourser avec le ticket de caisse aux Casto des îles du coin et passez le dé au voisin en replaçant le jeton face cachée, pendant que l'oeuf se rapproche inexorablement de sa fin.
— C’est réussi : vous trouvez la feuille de bananier tant espérée et la placez sur la passerelle en cours de construction avant de passer le dé au voisin. Si la passerelle est complétée alors vous pouvez la placer sur la montagne et défausser définitivement le matériel de construction en insérant les jetons dans la fente de la montagne, l’œuf a un peu de sursis avant l’omelette finale. Et sinon personne n’a pensé à l’attraper et le remonter dans le nid, ce coco tout chaud ?!
La "tirelire de jetons"
— C’est un habitant originel de l’île venant de la tribu Hagulaminapitopasi : alors déjà vous aurez oublié le nom de la tribu 3 secondes après l’avoir lu, et en prime, il y aura toujours quelqu’un qui va surgir derrière vous pour crier "je suis Vaïana de Motunui!", dommage… Et sinon, les membres de la tribu sont des jokers remplaçant n’importe quel symbole du dé.
Et on continue chacun son tour, pour créer des passerelles de plus en plus dures, pour amener l'œuf jusqu'au petit bateau.
💀
Soit l’œuf s’écrase aussi brillamment qu’Apollo 14 en bas de la montagne, c’est la défaite, la fin immédiate de la partie et de l’espèce des dodos.
On vous rappelle que pour que la parthénogenèse marche, il faut vivre à Bethléem et avoir 3 rois mages qui vous rapportent des objets pas toujours utiles acheter en promo au « Action » du coin, et de ça découle une religion, une croix et des clous (en même temps, il y a le matos dans le jeu pour tout réaliser).
🏆
Dans le cas où l’œuf atterrirait délicatement sur le coussin du bateau au pied de la montagne après la construction de toutes les passerelles (6 au total), alors vous l’avez sauvé, c’est la victoire et l’espèce ne survivra pas non plus, on ne va pas se mentir, la consanguinité, ça n’existe que chez les… quelque soit la blague à faire, je vais vous laisser la finir, Mme J va me taper sinon…
On peut complexifier la chose en enlevant les jokers ou en augmentant le nombre de jetons pour chaque passerelle.
Pas de changement notable à 2 joueurs.
👀
Le matériel du jeu est au top.
La montagne en 3D avec son œuf à gravité modifiée au sommet est tout bonnement parfaite, c’est ludique, c’est joli, c’est facile à monter et solide, et cela colle parfaitement à la thématique.
Même le dodo jovial qui n’a pas l’air d’être le couteau le plus affûté du panier (ça, c’est pour ne pas dire « à l’air parfaitement demeuré ») est entièrement dans le thème, le tout donnant très envie d’être manipulé, ce qui est la base d’un jeu d’enfant, mais qui est attirant pour l’adulte aussi.
Les règles sont simples et évolutives, rendant le jeu vite assimilé par les plus jeunes.
La mécanique simple et frénétique est habilement mise en valeur par l’ensemble du matériel.
Dans le fond, on se retrouve avec un basique cherche et trouve avec une composante rapidité pour donner l’aspect « haaaaaaa, mais bordel, il va le bouger, son cul, le gosse à retourner sa feuille » au jeu.
Mais l’idée de remplacer le sablier par une boule qui roule à sa vitesse avec de petites accélérations impromptues et aléatoires (version grand-mamie J qui s’est perdue sur l’A7 dans sa Super 5), ajoutée à de la manipulation pour placer les passerelles, retourner les jetons, essayer de se souvenir de leurs emplacements en cas d’échec pour le prochain tour, oublier et retourner pour la 13e fois le marteau dont on se fiche sous le sourire goguenard de l’héritier qui, lui, se souvient parfaitement d’où se trouve chaque jeton, mais qui sera incapable de trouver sa deuxième chaussure dissimulée sur la table devant son bol de petit déjeuner, le tout dans un laps de temps très court, donne envie d’y revenir.
On se pose presque la question de perdre, juste pour voir l’œuf choir de son perchoir sur la table sous les rires joyeux de l’enfant qui en réclame immédiatement une autre, et on est bien en peine de lui refuser tant on s’amuse autant que lui.
Il est annoncé 6 ans sur la boite, mais on peut facilement le sortir bien avant.
Le jeu est évolutif, on adaptera les règles aux plus jeunes en leur laissant retourner plus d’un jeton pour trouver le bon au tout début de leur âge ludique (6 mois pour les enfants précoces, 4 ans pour l’enfant normal qui ne fera pas sa première symphonie à 8 ans tel un Mozart des temps modernes), et au fur et à mesure que l’enfant grandit, on complexifiera les parties pour arriver à un mode expert pas si évident que ça même pour des adultes rompus à l’art de faire tomber des œufs du frigo par mégarde…
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, l’enfant aura l’avantage de pouvoir retenir plus facilement les jetons retournés par erreur pour essayer de le retrouver ultérieurement, et l’adulte pourra aider l’enfant à la mémoire défaillante pour retrouver le bambou retourné 3 lancés de dé plus tôt (en vrai, c’est l’enfant qui regarde son père d’un air désabusé en disant t’es cro nul papa le bambou il était là, ça, c’était un marteau je l’ai déjà retourné... P’tit con. Oui chez nous, l’enfant prend ses parents pour des vieux croulant séniles, mais n’arrive pas à retrouver sa casquette qu'il a perdu sur sa tête (je me répète, mais ça fait du bien de le dire)).
Au final, un jeu évolutif adapté à tout nombre et tout type de joueur qu’on se plaira à sortir et ressortir pour entendre les petits cris d’excitation quand l’œuf accélère son roulement erratique vers les falaises abruptes (bon théoriquement, le Piton De La Petite Rivière Noire culmine à 828 mètres donc on est plus proche des falaises Playmobil que du Mur de GOT, mais pour une coquille d’œuf, c’est du pareil au même), et le sourire de satisfaction quand il atterrit sur son oreiller en plumes sur le bateau au pied du mont Mangolapanésie (oui, le nom de la montage est aussi chantant que celui de la tribu du coin).
Une petite Dodo pour se remettre de la fin de l’espèce et du tympan percé par le cri de Mini J ?
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