Astra : la vista baby (désolé Terminator, j'ai pas pu résister)


Un jeu d’Eszter Krisztina Sas, Frigyes Schoberl et Patrik Porkolàb, illustré par Csilla Fekete et édité par Super Meeple.


Instant Wikipedia :

La Grande Ourse est la troisième constellation par sa taille, elle contient la Grande Casserole, astérisme le plus connu de l’hémisphère nord. Elle fait partie des 48 constellations décrites par Ptolémée, et est dite circumpolaire pour les habitants du nord du 41° de latitude, en gros elle ne paraît ne jamais se coucher (elle doit fréquenter Mini J). Cet astérisme est le plus ancien connu, on le retrouve en sanscrit où il représente Rksa, ou l’ours, roi de la lignée lunaire. 

De cette racine sanscrite sont tirée Artémis, déesse de la chasse grecque, la déesse Brauron en Attique ou même Artio chez les Celtes (c’est de là que viendrait le roi Arthur d’ailleurs, Artio-six, l’ours roi guerrier ce qui diffère de la vision (excellente) d’Astier). 

On retrouve cette constellation dans toutes les religions sous le nom de Grande Ours ou du Chariot.

En Égypte la constellation représente une cuisse de taureau (ils sont fous ces Égyptiens comme dirait Obélix)

De nos jours, elle est appelée Grande Casserole en France, Mesure A Grain en Chine, La Louche en Amérique du Nord ou Les Chariots en Angleterre (ils sont fous aussi ces Anglais)

Pour les astrologues en herbe, elle est composée de 7 étoiles dites Ursae Majoris : Dubhe (α UMa), Merak (β UMa), Phecda (γ UMa), Megrez (δ UMa), Alioth (ε UMa), Mizar (ζ UMa) et Alkaid (η UMa), mais tout de suite, ça parle un peu moins. 

Cet astérisme contient plusieurs galaxies dont les fameuses paires de galaxies spirales M81 et M82 qui ont donné la forme typique des galaxies dans l’imaginaire collectif, au final elle contient environ 50 galaxies, ainsi que Markarian 421, le blazar le plus proche du soleil et le plus étudié (comment ça vous ne savez pas ce qu’est un blazar, c’est un quasar très compact associé à un trou noir voyons…), ça en fait des trucs dans la Grande Casserole…


Installation : 5 minutes

Règles : 10 minutes

Temps de partie : 30 minutes 

Âge : 7 ans

Type de jeu : truc&wright



Regarder le ciel et rêver : un plaisir simple et naturel pour toute personne à la recherche d’espace et de nature sans avoir les moyens de se la jouer Elhon Musk, ni de vouloir se perdre pendant 2 longues heures dans l’espace à la George Clooney. 


Un feu de camp, des marshmallows, un Kevin aux cheveux longs qui joue de la guitare sur la plage pour pécho Katarina. 

Et moi en train de compter fleurette à Mme J en lui montrant les étoiles version « je m’y connais à mort ». 

💂 Ça, tu vois, c’est la ceinture d’Orion

💃 Hooooo 😍

💂 Et là on aperçoit Antares, au cœur du Scorpion (merci Milo et sa Scarlett Needle) 

💃 Wouhaouuu

💂 Et là, tu vois c’est Cassiopée, et juste en dessous la Petite Ours avec l’Etoile du Berger, un peu moins brillante que tes yeux.... 

💃 Hihihi

👩 Mais pas du tout, ce n’est pas Vénus, c’est Spica de la constellation de la Vierge… 

💂 Écoute Katarina, tu retournes baver devant le musicos à dread qui joue pour la douzième fois Gare Au Gorille et tu me laisses draguer tranquille … 

Hé Mme J ! Reviens !… 

Bon bah puisque c’est ça, on va les inventer nous même les constellations, alors là on va dire que c’est la Cathala, et ici la Dixit… 


Mise en place 

Placez la carte "fin de partie" dans le deck de constellation en fonction du nombre de joueurs, puis placez la première constellation dans la défausse (la mal aimée du ciel)

On place le disque élémentaire au centre avec le pion élément sur le symbole correspondant à la constellation défaussée, puis on place une carte constellation en face de chaque triangle du disque. 

Les poussières d’étoiles et télescopes sont placés à côté du plateau. 

Chaque joueur prend un plateau, un feutre, une feuille de décompte final au hasard et 8 poussières d’étoiles. 

On relève le télescope initialement entrain de viser la salle de bain de la voisine, et observons les étoiles (vous aurez peut-être une chance de nous voir)...


Un plateau joueur

Les aides de jeu

Le disque face 2 joueurs

Le deck de constellations à découvrir avec la carte "fin de partie"

Les poussières d'étoile et les jetons télescope


La partie se déroule au tour par tour jusqu’à l’apparition de la carte "fin de partie" dans le deck de constellations. 


Au début de son tour, on peut activer autant de constellations dans sa réserve qu’on le souhaite pour leur pouvoir. Les constellations restent activées après utilisation. 


Puis 2 options soit on découvre, soit on se repose. 


🔭 Si on choisit d'observer, on choisit une des cartes constellations autour du disque élémentaire, et on va dépenser une poussière d’étoiles par étoile que l’on souhaite découvrir. 

Les étoiles doivent appartenir à la même constellation. 

La découverte stellaire se fait en partant de l’étoile de départ (si personne n’a rien découvert dans cette partie de l’espace avant vous) en étant toujours reliée à l’étoile découverte précédente, même si cette étoile a été découverte par un autre joueur. 

Les étoiles reliées doivent être contiguës, on ne peut prendre 2 branches d’un embranchement sur le même tour. 

On trace sur la carte le chemin de découverte réalisé. 

Si on découvre une grande étoile (plus brillante et avec un nom propre) alors on avance sur sa piste de sagesse. 

Une fois le chemin terminé, le joueur actif peut dépenser un jeton télescope pour recommencer sur une autre constellation ou sur la même en prenant un embranchement différent, et ceux autant de fois qu’il a de télescope et de quoi payer en poussières d’étoiles.


😴 Si on choisit de se reposer, alors on récupère des poussières d’étoiles jusqu’à son maximum de sacoche (5 en début de partie). Puis on peut réactiver les constellations dont le symbole correspond à l’emplacement du marqueur élément sur le disque élémentaire, puis on l’avance d’une zone, faisant parfois défausser du deck central une carte constellation. 

Point de jeton télescope utilisable quand on se repose. 


Une fois l’action finie, on passe à la phase découverte, on regarde si une constellation est entièrement découverte, toutes ses étoiles sont reliées. 

✨Si c’est le cas, le joueur ayant découvert la dernière étoile la récupère (et oui, on ne se souvient pas de qui a découvert les 6 premières étoiles de la constellation des 7 Sœurs, juste de Claude Ptolémée qui a découvert la 7e, bon si ça se trouve il a aussi découvert les 6 autres, mais l’histoire ne le dit pas). Le joueur récupérant la carte doit respecter la limite de stockage indiquée par sa piste de sagesse. 

Les joueurs ayant participé à sa découverte, même s’il n’en retire aucun mérite final, récupère malgré tout un des bonus situés en bas de la carte, chacun en choisit un différent dans l’ordre de celui qui a découvert le plus d’étoiles. Il peut s’agir de bonus, de poussières d’étoiles, de PV, de jeton télescope, ou d’augmentation sur la piste d’intelligence ou de la capacité de sa sacoche, voire de réactiver une constellation de sa zone. 


📝Quand la carte "Fin de partie" apparaît dans le deck de constellations, les joueurs comptent leurs points :

- en fonction de leurs scores sur la piste de sagesse et de sacoche

- 1 point de renommée pour chaque groupe complet de 3 poussières d’étoile de la sacoche

- 1 point pour 2 étoiles sur chaque constellation non découverte

- les points sur les constellations acquises 

- et enfin on retourne sa carte décompte final et on marque les points en fonction des symboles de ses constellations. 


🏆Le vainqueur arrivera à conquérir sa belle sur la plage avec un magnifique « ton père est un voleur, il a pris toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux », et c’était loin d’être gagné… 


💀 Les perdants seront gentiment, mais fermement éconduits sous le regard hilare de Katarina et Kevin jouant « quand on est con, on est con » du même Bassens à la guitare sèche, Mme J ne se laisse pas baratiner comme ça, non mais… Et son père n’est pas boulanger même si elle est craquante…


La zone de Mme J en fin de partie


👥

À 2 joueurs, on prend le petit disque ne permettant de placer que 3 constellations autour, et le deck constellations n’est constitué que de 19 cartes. 

On va rajouter Dirk (ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pointé le bout de son nez celui-là), le rêveur neutre. Si le joueur actif se repose, alors, Dirk surgit de la nuit noire et découvrira un nombre d’étoiles correspondant au chiffre de la zone où est le marqueur sur le disque élémentaire. Cette découverte se fera sur une constellation sans étoile découverte, ou avec le moins d’étoiles découvertes. 

> Si le rêveur découvre une constellation, la carte est défaussée et les joueurs ayant participé à sa découverte choisissent un bonus dans l’ordre du nombre d’étoiles découvertes par les joueurs. 

> Si un joueur découvre une constellation où le rêveur a une majorité d’étoiles découvertes, si l’adversaire a participé à la découverte, il n’aura le choix qu’avec les 2 bonus de droite sur la carte constellation. Cf exemple au dessus. 


La carte Taureau, terminée par Mme J en bleu
Mr J en noir choisit le bonus sacoche car Dirk a plus d'étoiles cochées que lui sur la carte, 
donc il n'a pas accès aux 2 premiers bonus


👀

Niveau matériel c’est magnifique, l’ensemble des cartes est splendide avec des illustrations très poétiques et faisant rêver (tant mieux pour Dirk)

En revanche, comme toujours les Velléda, dès la 2e utilisation, montrent des signes de faiblesses, et si vous n’avez pas une bouteille d’alcool près de vous (je ne parle pas de la vodka tagada de Katarina) pour essuyer très rapidement les cartes, elles risquent de rester marquées à tout jamais… 

Et même avec l’alcool, certaines volutes bleues persistent malgré un nettoyage immédiat sur certaines cartes, la flèche est devenue une flèche schtroumpf, ce qui est quand même très dommage pour un jeu où le principe est de dessiner sur les cartes… 


La thématique n’est pas sans rappeler le très sympathique Look At The Star (dont un fabuleux article existe bien caché sur le blog, ici : https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2023/04/look-at-stars-its-friday-night-and.html ), pourtant, même si on est toujours sur un "truc & wright", la mécanique diffère suffisamment pour lui donner une identité propre. 


Ici, pas de lancer de dés, pas de cartes à retourner, on décide de son action en fonction des ressources que l’on peut dépenser, mais aussi de ce qu’on laisse à l’adversaire. 

Aucune constellation ne peut être complétée en un tour sans dépenser au minimum un télescope, il faudra toujours faire le choix de finaliser une constellation pour la récupérer en offrant un bonus à ses adversaires, ou au contraire avancer sur la découverte d’une constellation en ayant une grosse probabilité qu’un adversaire la finisse avant vous, récupérant son pouvoir et ses PV de fin de partie, mais vous octroyant l’un des bonus immédiat pouvant permettre d’éviter une phase de repos ou d’augmenter la capacité de récupération de poussières d’étoile ou de cartes constellations. 

L’utilisation des pouvoirs de chaque constellation modifiera aussi grandement la stratégie, pouvant octroyer un bonus de bourse, de découverte d’étoile, etc. 


Au final, un jeu magnifique, mais dont le matériel m'a fortement chagriné (oui je trouve ça frustrant la grosse traînée bleue digne de Halley sur la constellation de la Flèche), avec une mécanique simple à prendre en main et accessible à tous, tout en gardant une bonne dose de réflexion sur le tempo de ses actions, pour alterner entre observer la constellation ou la faire terminer à un adversaire pour ses bonus, mais aussi quand utiliser ses différents pouvoirs en fonction de quand on pourra les récupérer. 

Le grand nombre de constellations jouables et le fait qu’on n’en utilise qu’une fraction définie à chaque partie permettent une jolie rejouabilité.


👉Alors, à 2 c’est mieux ?


À 2 joueurs, l’ajout du rêveur permet de maintenir ce tempo qu’on retrouve à plus d’astronomes en herbe. 

Le fait de se reposer fera avancer une constellation, voire parfois la découvrira entièrement, empêchant l’adversaire de l’embarquer dans son album des cieux. 

Il y aura donc un petit dilemme sur quand se reposer et sur quelles constellations envoyer le rêveur en plus des autres réflexions.


Après, on ne va pas se mentir, rêveur ou non, à 2 joueurs la stratégie restera moins tendue, le rêveur n’arrivant pas à jouer réellement le pou, il sera assez rare qu’il embarque une constellation, voire même qu’il tope les 2 premiers bonus d’une carte.

Il ne fera qu’accélérer leurs découvertes, voire, au mieux octroyer la carte à l’adversaire sans possibilité de récupérer un bonus, ce qui peut être vaguement aussi frustrant que la bouteille de coca vide remise dans le frigo par l’ado boutonneux en mal de Biactol.


Un jeu sympathique, au design léché, mais qui à 2 joueurs peut peiner à convaincre les plus obtus, car il manquera un peu tension.

Après, personnellement, on passe de bons moments le nez dans les étoiles à essayer de découvrir le plus de constellations possible sans trop se chicaner. 

Reste à voir si vous avez envie de jouer le nez dans les étoiles et le jeu vous fera passer de bon moment, ou contraire si vous voulez la jouer en mode agressif à grands coups de télescope dans ta face, et là, l’ennui risque d’être aussi présent que pendant la Guerre Des Clones…


Reviens Mme J, t’es trop charmante, ça te dirait une glace à la menthe en admirant Cervantes ?  

Commentaires

  1. Merci pour ce sympathique article :) c'est cool car vous allez au bout de la démarche en incluant explications du temps de prise en main. C'est un bel effort de synthèse que de mêler explication des règles et anecdotes de partie aussi. :)

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    1. Merci, ça fait plaisir de voir que ce qu'on fait plait.

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