Time of Empires : aucun retard dans le bâtiment ne sera toléré.


Un jeu de Pierre Voyé et David Simiand, illustré par Gaël Lannurien et Billy's World, et édité par feu Pearl Games.


Instant Wikipedia : 

Alexie V, un empereur que tout le monde a oublié, peut se vanter d’avoir le record du règne d’un empereur le plus court de l’histoire. 

Il n’aura régné que quelques heures sur l’empire de Trebizonde (pas forcément plus connu d’ailleurs, sauf peut-être dans le coin de la Mer Noire). 

Alexie V Le Grand Comnène est sacré despote à sa naissance et devient empereur vers ses 3 ans 1/2, le 22 avril 1453. Tonton David II, pas très satisfait de se voir dirigé par un gosse dont la première loi aura probablement été "des frites tous les midis à la cantine", lui a dit de passer son chemin et de passer le message à son voisin, pour prendre sa place. 

Ils seront décapités 10 ans plus tard par Memhet II. 

Jin Modi, dernier empereur de la dynastie Jin en Chine, est tué par les Mongols moins de 24 heures après son arrivée sur le trône de Chine. 

L’Europe n’est pas en reste avec notre bon Louis XIX qui arrive sur le trône de France le 2 août 1830 et démissionne 20 minutes plus tard pour laisser sa place à son neveu Henri d’Artois, reste à voir si pour 20 minutes il aura touché ses royalties à vie comme François Bayrou ou si, à l’époque on était payé au pro rata de sa quantité de travail.


Installation : 20 minutes

Règles : 20 minutes

Temps de partie : 45 minutes à 1 heure

Âge : 10 ans

Type de jeu : civilisation, pose d’ouvrier, temps réel, gestion de main. 



"Rome ne s’est pas faite en un jour", voilà une belle maxime pour vieux qui n’ont que ça à foutre de bâtir Rome… 

Entre mini J et son copain à aller chercher à l’école et à amener au cirque, le chat à nourrir et Mme J à… enfin, j’ai autre chose à faire que de mettre 10 ans à créer mon empire. 

Donc les homo sapiens sapiens juste sortis de leur grotte, ils vont se bouger d’inventer le feu et la fission atomique pour qu’on avance un peu dans le temps et que mon empire devienne le plus puissant sur cette terre ludique, un point c’est tout.


Mise en place : 

Une fois tout le matériel trié entre les âges 1, 2 et 3, on installe les différents plateaux leaders, merveilles et technologies sur la table. 

On place un leader de chaque type de l’âge 1 sur leur plateau avec 3 effets leader au hasard, une merveille de chaque époque sur le plateau dont seule celle de l’époque 1 est visible (on va vite dans ce jeu, mais quand même, on a fait les Pyramides avant la station Mir), et les cartes technologies en 4 decks de 6 cartes faces cachées sur leur plateau. 

On met en place le monde à conquérir avec les 3 tuiles terrain de sa couleur devant soi avec un clan sur sa tuile contenant sa capitale. 

Puis chaque joueur prend son plateau et il y place ses bâtiments. Puis il prend :

- 6 idées et 6 briques dans la réserve, une de chaque ira dans le stock, donc utilisable immédiatement.

- 2 sabliers,

- ses 19 jetons clans (1 est déjà placé sur sa tuile capitale comme déjà écrit ci dessus) et on en place un sur son plateau joueur, ce sera le premier érudit (youpidou)

- ses 4 cartes de départ.

Pour finir, chaque joueur place son multiplicateur de niveau 1 sur une des zones de son plateau (cela apporte des points à chaque décompte en fonction du nombre de bâtiments associés construits). 

On allume la tablette pour lancer le chronomètre et on peut déclencher l’ascension express de son peuple vers les sommets.


Le plateau des merveilles avec 3 merveilles dessus, 
ce qui arrive en 3e manche 

Les leaders du Ier âge

Les leaders du IIe âge

Les leaders du IIIe âge

Les effets learders 

Les effets learders 

Le jeu se joue en temps réel, il n’y a donc pas à proprement parler de tour de jeu. 

Chaque âge dure 9 minutes où les joueurs vont placer leurs 2 sabliers de 30 secondes et effectuer l’action de la zone de pose (il ne peut s’agir de la même zone pour les actions communes). 

Il faudra attendre que le dernier grain de sable soit écoulé pour déplacer un sablier. 

Les 9 minutes sont entrecoupées de pleurs de bébé faisant instantanément apparaître de nouveaux érudits dans la zone adéquate, le nombre dépend du nombre de symboles "érudit" visible sur son plateau (lié à la construction des théâtres) au moment de la chialance du bébé (oui, on naît intelligent ou on ne naît pas dans Time Of Empires).


Placer un sablier sur son plateau permet :


– De récupérer des ressources (idées, ou briques) en fonction du nombre d’observatoires ou d’entrepôts construits (avec un maximum de 6 de chaque dans son stock). 


– De rajouter des clans sur sa capitale ou une cité contrôlée avec un maximum de 2 clans par territoires ou 4 par citées. 


– De déplacer un clan d’un territoire (ou une cité) sur un territoire (ou une cité) adjacent, dans les limites de 2 ou 4). S’il est occupé par un adversaire, il y a combat, et les clans sont retirés du plateau à hauteur de 1 pour 1. L’ajout de clan.s et leur déplacement dépendent du nombre de moulins construits. 


– Fabriquer une carte projet de sa main en défaussant les idées requises indiquées en haut à gauche de la carte. Cela donne un bonus immédiat, puis la carte est placée dans la zone de découverte, recouvrant les éventuelles cartes précédemment placées.


– Construire un bâtiment en défaussant les briques indiquées en haut à droite de la dernière carte placée sur la zone découverte. On prend le bâtiment indiqué que l’on place sur un terrain avec un clan nous appartenant, augmentant les gains d’idées, de briques, d’érudits ou de clans en fonction du type de bâtiment. La carte est ensuite défaussée définitivement en libérant l’éventuelle carte précédemment construite, son bâtiment peut ainsi être bâti à nouveau.


Les actions communes permettent : 


– De récupérer une carte projet sur le sommet d’une des piles. On n’en connaît que la couleur, et donc le bâtiment constructible et le type de carte, mais pas son contenu.


– De poser un érudit sur une merveille.


– De poser un érudit sur un effet leader et d’en déclencher immédiatement son effet. 


📝À la fin de chaque âge, on procède à un décompte. 

Les bâtiments sur des territoires avec des clans adverses sont détruits et rapporteront 3 points à l’adversaire. 

Les merveilles rapportent des points en fonction de leur texte et du nombre d’érudits de chaque joueur dessus. 

Les leaders vont à côté du plateau du joueur ayant mis le plus d’érudits sur l’effet leader associé, les leaders donnent un bonus au joueur le possédant jusqu’à la fin de la partie. 

La piste d’érudits apporte aussi des points de victoire. 

Puis on rajoute les points des multiplicateurs déjà en place donnant des points par bâtiments associés construits.


Une fois acquis, les bonus le sont définitivement et sont donc recomptés à la fin de chaque âge (bâtiments adverses détruits par exemple). 

À la fin du décompte, on place un nouveau multiplicateur sur un type de bâtiment, les érudits placés reviennent dans la défausse, on remplace les projets et leaders par ceux de l’âge suivant et on rajoute une merveille. 


🏁 À la fin du 3e âge, le joueur avec le plus de points emporte la partie.

🏆 Il verra son empire traverser les âges sans révolutions et autres putshs.

💀Les perdants verront leurs empires durer aussi longtemps que celui de Luís Filipe Maria Carlos Amélio Fernando Vítor Manuel António Lourenço Miguel Rafael Gabriel Gonzaga Xavier Francisco de Assis Bento de Bragança Orleães Sabóia e Saxe-Coburgo-Gotha dont le règne a duré moins de temps qu’il n’en aura fallu pour prononcer son nom sans se tromper, avec l’accent portugais s’il vous plaît.


À 2 joueurs : le terrain est réduit à 6 tuiles, il n’y a que 3 effets leaders en jeu. 


Le plateau de Mme J, en fin de partie

Le terrain en fin de partie


👀

Quand on ouvre cette énorme boîte, on s’aperçoit que l’espace n’est pas de trop. 

Tout est foisonnant et de belle qualité avec des graphismes et une iconographie parfaite, ce qui est indispensable dans un jeu misant sur la rapidité d’action. 

Les règles sont claires et faciles d’accès et aucun retour per partie n’est nécessaire, de même l’application est intuitive et permet un décompte rapide et simple. 

Le seul bémol vient de l’idée d’avoir fait des sabliers aux socles interchangeables, alors OK ça permet de changer de sabliers pour les parangons de mauvaise foi qui vont estimer qu’il y a 3 grains de sable de moins dans leur sablier et que du coup c’est totalement injuste et que la victoire adverse n’est pas méritée (non, je ne parle pas de moi, d’abord), mais les socles font ventouse avec les plateaux en carton (#vécudouloureux), renversants ce qu’il y a dessus lors de manipulations rapides ou se désolidarisent légèrement des sabliers faisant perdre en stabilité et précision (ce qui explique grandement mes défaites successives, absolument pas le fait que je ne peux lutter contre une civilisation créée par Mme J…).


Les jeux de CIV sont en général des jeux où on va se poser une après-midi ou une soirée pour partir d’un peuple sumérien inconnu qui vient de découvrir le feu pour en faire une civilisation hyper évoluée comme la nôtre capable d’inventer le rembobineur de DVD (à 21$95 pour les plus curieux) et des gélules pour faire des cacas à paillettes (le sommet de l’évolution vous dis je), le tout en 4 heures de temps avec chips et bières sur la table d’à côté pour survivre. 

Âge Of Civilization (dont vous trouverez un merveilleux article sur ce site https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2023/03/age-of-civilization-la-civ-dans-un-vrai.html ) s’est déjà essayé au jeu de civ' rapide avec plus ou moins de réussite (un excellent jeu, mais on n’a pas vraiment les sensations du jeu de civ), et l’idée du temps réel dans un type de jeu qui demande en général réflexion, planification, antimigraineux et temps peut laisser perplexe. 

Pourtant le duo d’auteurs arrive à nous sortir une petite perle ludique, les mécaniques sont originales et novatrices, le jeu instaure une pression de tous les instants sans pour autant faire perdre leurs moyens aux joueurs allergiques aux décisions rapides et irréfléchies, avec un blocage très relatif dans le sens où on aura toujours quelque chose à faire sur son plateau avant d’accéder aux cartes ou effets leader souhaités si tous les emplacements sont pris, mais l’interaction est bien présente sur les territoires où la lutte pour leur contrôle fait rage, le tout dans une quarantaine de minutes, et c’était loin d’être un pari gagné d’avance. 

De plus, le nombre de cartes leaders, merveilles et stratégies permet une rejouabilité très honorable et l’envie d’y revenir apparaît environ 5 minutes après que le gong final (et ma défaite par la même occasion, mais ça c’est surtout lié à la cruauté de Mme J). 


Au final, un jeu qui a tout pour plaire, à part un éditeur qui n’a pas survécu à la crise actuelle, espérons pour les auteurs et pour les joueurs que la licence ne tombe pas dans l’oubli et revienne sur le devant de la piste, car il le mérite. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


À 2 joueurs, on supprime entièrement l’aspect de blocage, qui, même s’il n’est pas très gênant à 4 joueurs, reste présent. 

Étant donné qu’il y a toujours 2 emplacements possibles sur chaque zone d’action commune aux 2 joueurs, et qu’on ne peut placer ses 2 sabliers sur la même zone, on pourra toujours faire toutes les actions. 


Pas de blocage, certes, mais il y a de l'interaction, ça oui, entre : 

- le vol de cartes en fonction du bâtiment que l’on souhaite construire, 

- les majorités sur les merveilles et leaders (et quand on n'a plus d'érudits, ben... on n'a plus d'érudits donc tant pis pour les majorités...)

- les clans sur le terrain


On récupérera aussi plus facilement des leaders en fin d’âge, car 3 leaders pour 2, un faible nombre d’érudits empêchera de briguer les 3 disponibles. 


Les points des merveilles seront aussi plus systématiques puisque la lutte reste entre 2 joueurs et que les points des merveilles sont alloués au 1er et 2d joueur présent sur ladite merveille (il suffira donc de ne placer qu’un érudit pour être au minimum 2d). 


L’interaction sur le plateau peut être même punitive, le terrain étant restreint et les clans vite en contact, on se retrouve plus facilement à détruire des bâtiments adverses, ce qui est pourvoyeur de beaucoup de points de victoire et d’une attaque « coup de boule sale bâtard » de Mme J (Mme J est très entière et peu pondérée dans ses émotions)

En fonction de la façon de jouer des joueurs, il peut aussi y avoir un statu quo sur le terrain et dans ce cas les jetons clans et érudits peuvent s’amenuiser et manquer sur les derniers instants du jeu, événement que l’on verra moins à plus de joueurs). 


Au final, un jeu qui réussit son pari quelque soit le nombre de joueurs, il supprime l’un des gros défauts des jeux de CIV avec les temps de partie à rallonge et l’analysis paralysis associée (en même temps cela prend du temps de définir si les Incas doivent d’abord inventer la bombe atomique ou la synthèse des stéroïdes, au final les deux ont été inventées en 1945), pour en faire un jeu accessible, rapide, nerveux et addictif.


Espérant que la licence soit reprise pour faire perdurer cette petite pépite de jeu en temps réel. 


💃 C’est Mini J qui pleure ? 

💂 Non tu t’inquiètes pour rien, c’est juste un érudit qui arrive. 

💃 Ça fait 20 minutes quand même...

💂 Oui bah Mini J sera très érudit. 

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