Age of civilization : la CIV dans un vrai mouchoir de poche.
☝Instant Wikipedia : Civilization est à la base un jeu vidéo développé par Sid Meier.
Sa première apparition date de 1991 sur MS-DOS, Windows, Amiga, Macintosh et Super Nintendo (ça ne nous rajeunit pas…). Il s’agit d’un des premiers jeux de stratégie au tour par tour donnant naissance au style 4X (eXploration, eXtention, eXploitation, eXtermination), le but sera de diriger une civilisation à partir de -4000 ans av. J.-C., et de la faire prospérer jusqu’à nos jours, en créant des villes, des technologies, des camps militaires pour conquérir les voisins, et éviter d’être conquis par ses mêmes voisins. On verra 68 civilisations différentes apparaître dans les différentes itérations du jeu (pas toutes en même temps), chacune asymétrique pour orienter le style, militaire, artistique, diplomatique, etc.
Vers laquelle va s’orienter votre peuple? Après rien n’empêche l’Allemagne de devenir un puissant empire maritime ou les Zoulous éleveurs de kangourous…
Le jeu aura 6 suites, 13 extensions, 6 jeux apparentés, et un excellent jeu de société qui aura eu une réédition avec refonte dernièrement.
Installation : 10 minutes
Règles : 10 minutes
Temps de partie : 25 minutes
Âgé : 10 ans
Type de jeu : civilisation, pose d’ouvrier
Repas de famille un dimanche après midi quelconque…
La définition de cet événement pourrait être "comment se prendre la tête en refaisant le monde avec des infos qu’on n’a pas, et beaucoup trop de vin"…
Donc papi J va nous expliquer que si on avait voté Fillon, cela aurait évité la crise actuelle et la Covid, Mamie J va dire que quand même Robert Hue et Arlette, c’était autre chose et que la politique de maintenant c’est magouilles et compagnie, tata J va débuter une phrase avec "je suis pas raciste, mais il faut bien avouer que…" Et tonton J va ajouter "au moins, aux Usa ils… "
Et on ressert une bouteille de vin pour finir l’apéro, il est 14 h 12, j’ai faim, je m’en branle, je suis aussi intéressé par la politique que par la reproduction des tardigrades en apesanteur, et sans ascenseur.
Du coup, au lieu de parler de refaire le monde, si on refaisait l’histoire avec des cartes ?
Non papi, ne me parle pas de Richelieu, je sais, c’était autre chose et lui il savait y faire, mais faut rappeler que ce brave Armand du Plessis, appelé « cardinal au cul pourri » est mort de la gono et a été décapité 150 ans après ça mort donc bon, prends tes cartes et joue…
Mise en place :
Placez le plateau score avec vos étoiles sur le 0, placez en dessous un nombre de merveilles dépendant du nombre de joueurs, puis le deck de civilisation avec 5 civilisations face visible.
Préparez au hasard la piste d’actions avec la carte d’action principale au-dessus des 3 premières.
Chaque joueur prend 3 pièces et son plateau de technologie.
On peut, si on le souhaite, ajouter des cartes technologie à l’achat et un jeton au-dessus des 3 dernières actions de la partie pour modifier le jeu.
🎵🎶Allez, on va refaire le monde toute la nuit jusqu’à demain, profiter de chaque seconde, n’hésite pas un instant et viens, on peut choisir de voir le verre à moitié vide, à moitié plein, l’essentiel c’est d’être ensemble, en ne pensant à rien, on est bien… (oui, OK celle-là vous êtes pas obligé de l’avoir…).🎵🎶
Coucou, désolé pour le retard, mais j’ai ramené une bouteille !
Ah oui, ça c’est tonton J n° 2 qui habite à 50 mètres, mais qui arrivera systématiquement avec 1 h 30 de retard à cause d’une compétition d’aquaponey probablement.
Bon, la famille J, on se concentre et on joue maintenant.
Désolé pour cet interlude.
Chaque joueur joue l’ensemble de son tour avant de passer la main à son voisin.
Au premier tour, vous choisissez une des civilisations qui deviendra votre civilisation de départ, on récupère les 2 à 4 meeples indiqués sur la carte, et on place une pièce sur toutes les civilisations non prises avant d’en révéler une nouvelle.
Chaque peuple a :
- un nombre d’habitants, de 2 à 4,
- une capacité principale quand le peuple est actif,
- et une autre pour quand il sera en déclin qui sera valable toute la partie (mais pas quand il est actif, c’est l’album posthume de Mickaël Jackson, ça rapporte aux autres, mais rien à ses cendres).
Durant les manches suivantes, on aura le choix entre ne rien faire, changer de civilisation en passant le nôtre en déclin (c’est comme ça que les Zoulous ont conquit le territoire Khmer l’air de rien, et que la Corée s’est retrouvé à envahir les Mayas), ou annexer un peuple en le prenant et le mettant immédiatement en déclin juste pour l’action de déclin qui est permanente.
Comme dit plus haut, dès qu’on prend un peuple, on rajoute une pièce sur les peuples restant avant d’en retourner un nouveau.
Une fois ses ouvriers récupérés, on les pose sur les actions.
3 sont permanentes, elles permettent :
- soit de construire une merveille en sacrifiant un ouvrier à la tâche,
- soit de construire une nouvelle technologie,
- soit de sacrifier un ouvrier pour 2 pièces.
3 actions sont évolutives, elles se modifieront tout au long de la partie : elles permettent de récupérer PV, pièces, etc. Certaines actions sont aussi sur les cartes peuple.
Certaines cartes font perdre un ouvrier par leurs actions (merveille par exemple…), et la peste tue un ouvrier dès le début de la manche où elle apparaît.
D’autres cartes ont un petit symbole d’épée indiquant une guerre, le joueur avec le moins de boucliers en jeu quand elle est déclarée perd un ouvrier, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre tout ça.
📝À la fin de la sixième manche, en plus des points gagnés pendant la partie (merveilles, technologie, conquête et autres actions de jeu), on ajoute les points de certaines merveilles, technologies voire civilisations.
🏆 Celui avec le plus d’étoiles gagne la partie et sculptera le monde à son image (espérons qu’il ne ressemble pas à Sinock).
💀 Les perdants verront leur civilisation s’éteindre aussi sûrement que les Clovis suite à une pluie de météorites (rien à voir avec le vase de Soissons).
À 2 joueurs, le nombre de merveilles est réduit à 5.
👀
Le matériel est plutôt impressionnant, vu la taille de la boîte minimaliste, et même si on ne peut pas dire que ce soit de toute beauté, c’est parfaitement adapté à la mécanique.
Pas de fioriture, tout est assez terne et sans illustration, mais de bonne qualité et claire quant à son utilité ou ses actions représentées.
Quand on parle de jeu de civ', on imagine souvent des parties de plusieurs heures où on avancera à tout petits pas le long de l’échelle du temps pour prendre le contrôle du monde sur 3 tables de jeu pour contenir tout l’univers, Sid Meier’s Civilization en est un parfait exemple.
Carta Impera Victoria avait déjà tenté le jeu de civ' version modèle réduit sans franc succès, et voilà qu’Age Of Civilization sort de nul part suite à une campagne Kickstarter à succès.
Et c’est plutôt mérité.
Alors oui, si vous êtes fan du triturage de neurones pendant des heures pour savoir si vous aller plutôt découvrir le silex biface ou le satellite de communication avec votre peuple maya, vous risquez d’être légèrement déçu.
Ici, on prend la substantifique moelle du jeu de civ', on le condense et hop ça fait un très bon petit jeu surprenant d’efficacité.
Avec son maximum de 6 actions possibles par manche, qui évolueront pendant toute la partie, et au maximum 4 meeples pour les réaliser, et des revenus plutôt minimes (la crise est arrivée tôt dans la civilisation), le jeu est nerveux et nécessite de faire des choix qui risquent de se retourner contre nous.
Choisir un peuple avec une forte capacité, mais peu de meeples peut être intéressant sur un tour où les actions ne nous intéressent pas, mais peut être délétère quand les adversaires auront 4 actions pour prendre merveilles et expériences...
Il faudra bien juger sur quand passer en déclin et quand persévérer avec un peuple, parce que bon il faut bien admettre qu’un génocide dès qu’il y a une opportunité c’est pas joli joli…
Il faudra aussi faire attention, car quand son peuple chéri est décimé par la peste, les guerres ou la construction de merveilles, il faut se retourner rapidement avec un peuple de remplacement qui devra être choisi en fonction de ses individus, de ses pouvoirs et de l’argent qu’il rapporte, car trop changer de peuple risque de donner plein d’argent à l’adversaire pour construire sa merveille…
Alors techniquement parlant c’est un jeu de civ', comme si Smallworld avait eu un enfant avec Civilization.
C’est un style à lui tout seul, et il a ses caractéristiques bien à lui, et qui le prend pour un jeu de pure civilisation risque d’être déçu.
Pour les autres, le style est frais, parfaitement adapté aux voyages, et donne envie d’y revenir.
Le large choix de civilisations et de merveilles avec les petites variantes donne une bonne rejouabilité et l’envie d’y revenir souvent, et puis voir les Sioux écraser les Huns donne une revisite digne d’un top-chef historique.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, la course aux merveilles reste soutenue, car leur faible nombre et leurs caractéristiques pas toujours adaptées au style de jeu envisagé obligent à être rapide dans le gain d’argent pour choisir la merveille à construire : celle souhaitée par nos habitants ET pour gagner le plus de points même si le pouvoir n’est pas le plus optimal. Et c’est comme ça que les pyramides de Gizeh se retrouvent en Corée pour un temps déterminé...
Par ailleurs, le choix des peuples se fera aussi sur le nombre de pièces qu’ils accumulent au moment du choix, à 2 joueurs les peuples tourneront moins vite et aurons le temps d’accumuler plus de richesses avant d’être choisis, et vue comme le gain d’argent est rare, on ira parfois prendre un peuple moins intéressant pour avoir les fonds pour construire le temple d’Angkor, ou un peuple moins riche pour avoir 4 actions…
À par ses 2 petites modifications, peu de choses divergent par rapport à des parties à plus nombreux, à part éventuellement le temps de partie plus long.
À 2, à 3 ou à 4 joueurs, comme on dit chez moi bébé inch Allah (Instant musical so 90'), ce jeu se transporte partout, se joue sur une table basse, et apporte une vraie novation dans sa mécanique, et même si on est loin de ce qu’on peut imaginer dans un jeu de civilisation, le plaisir ludique est là, et on a envie d’y revenir pour tenter une autre approche de sa partie.
Plutôt Polynésien ou Aztèque pour savoir qui construira le Stonehenge dans son jardin ?
Vous allez revisiter la guerre de Sécession, mais sans Américains et esclaves, juste avec les peuples du Groenland et une Pyramide du Caire. Vous avez 30 minutes.
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