Cubosaure : coup bas chez les sauriens


Un jeu de Fabien Tanguy, illustré par Kristiaan Deer Nederlanden, et édité par Catch Up Game.


Instant Wikipedia : le stégosaure est un dinosaure herbivore ayant vécu au jurassique supérieur, soit environ 150 millions d’années (2 semaines après la naissance de Michel Drucker), en Laurasie. 

Ce groupe d’espèces est caractérisé par des plaques osseuses alternées en 2 rangées sur leur dos. 

Un individu mesurait en moyenne 9 mètres par 4 et pesait environ 3 tonnes, et dans tout ça, il contenait le plus petit cerveau des dinosaures, en faisant la taille d’une noix (seul Donald Trump a réussi à en avoir un plus petit, même si la concurrence avec Poutine est féroce), en revanche il possédait un gros centre neuronal dans le bassin pour la coordination motrice.

En conclusion, le stégosaure était le premier animal à avoir un cerveau dans le bas ventre, certains scientifiques (surtout féminines) auront d’ailleurs tendance à suggérer que l’homme descend plus du stégosaure que du singe en raison de ce cerveau bassement situé. *Une thèse est en cours d'écriture.* 


Mise en place : 5 minutes

Règles : 5 minutes

Temps de partie : 15 minutes

Âge : 7 ans

Type de jeu : combinaison de cartes



Aaah, les dinosaures, grands reptiles belliqueux ayant entraîné beaucoup de rêves et de fantasmes dans l’enfance de nombres d'humains. 

Entre les films Jurassic Park et affiliés, les dessins animés, Denver et autres Petit Pas, ou le très injustement oublié Arlo le dinosaure de Disney, les livres de Crichton et Conan Doyle, ou encore les jeux vidéo avec le merveilleux Dino Crisis, que d’heures passées avec les sauriens préhistoriques. 

Bon, pour Mme J les dinosaures s’arrêtaient à des cours de bio, une séance de cinéma épouvantable à 5 ans qu'elle a passé caché dans ses mains (la scène de Gennaro se faisant manger sur les WC l'a traumatisé quelque peu) et l’apparition malencontreuse d’un baryonyx dans l’Age De Glace 4. 

Heureusement, moi, Mr J, les séances sur le vidéoprojecteur et les jeux de société ont réussi à lui faire comprendre que le dinosaure méritait d’être vénéré (comment ça, j’en fais trop ?)

Mais voilà, entre les Dinosaur World, Island, Draftausorus et autre Dinogenics, nous voilà un peu las de faire des parcs à dinosaures pour des touristes radins, qui sont plus intéressés par l’idée de ressortir vivant du parc après avoir fait un selfie avec le pied dans le nez d’un dimétrodon affamé, plutôt que de regarder la beauté de la chasse sauvage d’un enfant par un tarbosaure affamé. 

Nous décidâmes de nous faire un petit cheptel de dino maisons pour tenir compagnie à Mini J et au chat, et puis, franchement, c’est tout de suite plus impressionnant d’avoir un panneau "Attention dilophosaure méchant" sur la porte que "Attention chihuahua neurasthénique", pour faire fuir le voleur lambda…

Lequel aura le plus beau cheptel ? Et assez de barbaque pour les nourrir ?


Mise en place : 

Mélangez le deck de cartes composé de 10 fois le nombre de joueurs, placez le au centre de la table et piochez 4 cartes à placer face visible devant chaque joueur. 

Si vous jouez en mode avancé (ce que nous conseillons dès le départ), rajouter les jetons ADN et les tuiles objectifs. 

Placez face visible le nombre de tuiles équivalent au nombre de joueurs plus 1, chaque joueur prend les jetons ADN s’il y en a sur les 4 dinosaures de départs. 


Les tuiles² ADN

Les ADN

Les cartes dinosaures
Vous verrez sur certaines cartes un petit symbole ADN : 
Signe qu'il faut prendre un jeton


Exemple de duo cartes dino-oeufs.
Certaines combinaisons sont moins lucratives


Et c’est parti pour s’encanailler à grands coups de ptérodactyles. 


La partie se déroule en 2 manches. 

À son tour soit :

- on n'a pas de carte en main : on en pioche une avant de réaliser l’une des 2 actions possibles 

- soit on en a une ou plusieurs : on choisit entre les 2 actions 

  • Poser toutes les cartes de sa main avec ses dinosaures déjà en place, histoire d’augmenter notre ménagerie de plusieurs tonnes de barbaque à sang-froid
  • Passer sa main au voisin en y ajoutant une carte de son terrain qui n’est pas déjà présente dans les cartes données. C’est que 2 T-Rex, ça prend de la place dans la laguna


On peut à tout moment dépenser ses jetons ADN pour prendre une des tuiles, ces dernières permettent soit de faire ch**r le monde, soit de récupérer un bonus, soit d’augmenter le scoring de fin de manche. 


Les cartes dino scorent toutes de façon différente en fonction du nombre que l’on possède, donnant soit de points positifs, soit négatifs. 

Les 2 exceptions sont les raptors qui scorent par paires grises et noires (mais où est Blue?…), et les œufs qui scorent en fonction de notre majorité de dinosaures correspondant aux nids. 


La manche se termine quand le deck est vide et toutes les cartes posées. 


📝 On prend tous les points en positifs et négatifs des bestioles, ainsi que les points des tuiles ADN récupérées pendant la manche, on note le score sur un bout de papier, puis on mélange les cartes avec celles écartées en début de manche avant de reconstituer un nouveau deck, on réinitialise les tuiles ADN et on se relance dans le game. 


📝 À la fin de la deuxième manche, on ajoute au cumul des 2 manches 1 point par paires de jetons ADN restant.


🏆 Le vainqueur pourra conquérir le monde en chevauchant des dinosaures à angles droits.

💀 Les perdants se réveilleront en se disant qu’ils ont du trop boire la veille pour associer les 13 plans de rotations et 9 axes de symétrie du cube à des dinosaures (oui le bac S spé maths, ça laisse des traces… Et pas les meilleures).


À 2 joueurs, le deck ne sera composé que de 20 cartes, 3 tuiles ADN, et surtout le jeu se joue en 3 manches au lieu de 2.


👀

On reconnaît la pâte de Kristiaan Deer Nederlanden dans les graphismes, puisqu’il reprend la recette déjà appliquée au sympathique Cubird pour le transposer à leurs plus vieux ancêtres, les dinosaures. Fini le dinosaure réaliste de Spielberg, et bienvenu au diplodocus à angles droits qui fera plus honneur au mathématicien qu’au paléontologue. 

Après on aime ou pas, personnellement l’art géométrique me laisse aussi froid qu’un magnum au chocolat blanc au Groenland, et pour une fois, je ne m’attarde pas vraiment sur le design des cartes pour m’intéresser uniquement à un chiffre en bas de la carte. 

Le matériel est de bonne qualité et l’iconographie claire, d’ailleurs on apprécie beaucoup le discret symbole des tuiles ADN pour indiquer celles à fortes interactions, pour les retirer avec les plus mauvais joueurs du groupe, avec un rappel en fin de règles pour les tuiles ADN qui peuvent laisser planer un doute. 

Une part de moi me dit qu’un bloc de score n’aurait pas été du luxe dans cette petite boîte pas franchement pleine, et ma fibre écologique me rappelle que j’ai un téléphone dans lequel je peux écrire les scores plutôt que de gâcher du papier… Saleté de fibre.


La mécanique à la fois simple et bien perverse oblige à y regarder à 2 fois avant chaque décision, prendre l’ensemble de la main de cartes me donnera le 3e tricératops qui me permettra de passer dans le positif pour cette espèce, mais je récupère aussi un troisième T-Rex et ça, c’est la tuile parce que les voisins vont encore se plaindre du bruit et de l’odeur des fientes du trio de carnivores, du coup la perte de points risque d’être conséquente... D'ailleurs, est ce qu’il reste suffisamment de tours pour glisser l’indésirable mastodonte à mon voisin, en sachant que ça lui donnera 4 points de victoire par la même occasion… Ou est-ce que je rejette la main en sacrifiant un ptérodactyle, de toute façon, ça chie partout et apporte encore plus d’emmerdes qu’une femme endométriotique en syndrome prémenstruel, mais risque de combler mon voisin avec ses œufs rose version My Little Pony sous ecsta… 

Heureusement, je peux dépenser un peu d’ADN pour détruire un dinosaure indésirable...


À cette hésitation de tous les instants (vous l’avez là, la tension dramatique per-partie digne d’un Hitchcock ?) vient le hasard des cartes dans le deck, où une partie est écartée à chaque manche, vous pouvez attendre un vélociraptor noir sans jamais le voir passer, entraînant une dépression nerveuse chez votre vélociraptor gris, et le seresta saurien coûte cher en points de victoire. Ce hasard se majore avec le faible nombre de joueurs et l’augmentation du nombre de cartes écartées.


Au final, une forme de revisite du stop ou encore, où on devra toujours choisir quoi faire en s’adaptant à ce qui arrive et essayer de ne pas trop avantager l’adversaire tout en étant prudent avec l’aménagement de son propre troupeau.


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


À 2 joueurs, 2 facteurs rentrent en compte : 


— Le faible nombre de cartes pour chaque manche qui augmente le hasard et le côté prise de risque sur le choix de ses dinosaures, car rien ne garantit qu’il y est au moins 3 tricératops dans le deck.


— L’interaction frontale, ou comme 2 pachycéphalosaures en pleine parade nuptiale, les joueurs seront dans l’observation constante, et le choix de prendre la carte ou non sera aussi lié à l’intérêt de l’adversaire pour la même carte et de celle qu’il rajoutera dans sa main s’il la refuse.


Au final, à 2 joueurs, on est plus sur un jeu d’opportunisme et de prises de risque où les joueurs devront s’adapter à chaque carte et parier sur la suite pour maximiser les points. 

Les tuiles ADN sont vite indispensables pour entraîner un contrôle du jeu et pouvoir se sauver d’un tirage délétère, ou au contraire réduire l’avantage adverse à néant. 


Quelque soit le nombre de joueurs, penser avoir le contrôle du jeu n’est qu’illusion comme dirait Sattler, pourtant on apprécie se tirer dans les écailles et l’augmentation de l’incertitude à 2 joueurs n’est pas déplaisante. 

Reste à savoir :

- si vous avez un besoin de programmation, et dans ce cas ce jeu n’est pas adapté et encore moins à 2 joueurs,

- ou si vous avez envie de vous laisser porter dans l’affrontement et de réfléchir au tour par tour sur quoi faire pour scorer ou faire chi**r l’adversaire, et dans ce cas ce jeu est fait pour vous, rapide et nerveux, il fera une bonne entame de soirée jeux avant d’attaquer un gigot de stégosaure plus conséquent pour la suite, yabadabadou comme dirait Fred Pierrafeu. 


Bon allez, ce n’est pas tout ça, mais je vais nourrir le troupeau de parasaurolophus et au lit, amusez vous bien les geekosaures !!

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