Bunny Express, micro extension pour Bunny Kingdom : le retour des lapins malins



Une extension de Richard Garfield, illustré par Paul Mafayon et édité par Iello.


Instant Wikipedia 

Les lapins de Rosgobel (avec ou sans h) sont des lapins géants provenant de la vallée éponyme où Radagast Le Brun a vécu (et il y aurait rencontré l’ours Beorn). 

Ces fameux lapins qui ont réussi à semer des Wargs de Gundabar n’existent pas. Et là, je ne parle pas du fait que dans la vraie vie, loin de la Terre Du Milieu, les lapins géants de la taille d’une Smart et allant aussi vite qu’un Bolt sous stéroïdes cela n'existe pas, mais dans la Terre de Tolkien non plus.

Point de lapins de garennes géants, animaux de compagnie des Valars, servant à nourrir Melkor pour son premier banquet sur Arda, dont descendraient ses lapins de traîneaux. 

Il s’agit d’une pure invention loufoque de Peter Jackson pour agrémenter d’humour sa longue trilogie d’une qualité douteuse, voire hérétique, pour tout fan inconditionnel des livres originels. 

Verra-t-on des cochons d’Inde nains ultras véloces de la colline de Tunà dans la vallée de Calacirya dans le remake du Silmarillion en 7 films de 13 heures chacun, en version courte ?


Mise en place supplémentaire : 2 minutes

Règles supplémentaires : 2 minutes

Temps de partie : idem au jeu de base

Âge : 8 ans

Type de jeu : draft, placement de lapinous choupinous



C’est nous la compagnie des lapins bleus, on a fini d’aider la gougourde Jolie qui chante aux hérissons qui piquent, il est temps pour nous, les êtres à longues oreilles, de faire ravaler leur civet à la moutarde aux peaux roses. 

Et c’est ainsi que Roger R, Bucks B et Pan P, conquirent le Nouveau Monde, y installant commerces, campements et autres carotadelles. 

Mais voilà, la révolution industrielle est aussi passée par les queues à pompon, et voilà qu’ils possèdent un train pour les aider dans la conquête du Nouveau Monde. 

Qui arrivera à manier le Tchou Tchou géant pour magnifier son épopée ferroviaire dans sa conquête de l’ouest (mais aussi de l’est, du nord et du sud, voire des nuages, pas de jaloux chez les lapinous) ? 


Seul Tu'er Shen le sait (oui les Chinois ont un dieu lapin, un futur Instant Wikipedia vous en dira peut être plus sur cette divinité du panthéon de loin à l’est).


Mise en place : une fois la mise en place classique du plateau de jeu (ou des, si on ajoute la première extension), on mélange l’ensemble des cartes additionnelles dans le deck, déjà conséquent, du jeu de base, puis on tire des cartes jusqu’à avoir un territoire du Nouveau Monde. 

Ce dernier est défaussé et son territoire se voit affublé de la gare Centrale surmontée d’un château d’eau pour la rendre facilement repérable. 

Les tuiles chemin de fer et gares sont placées près du plateau, un des joueurs prend l’étoile pour devenir le premier shérif lapin de l’histoire (un exemple de choix pour Judy Hopps), et en avant pour une nouvelle conquête de l’ouest « oreilles tendres » (ou « patounes tendres » nous ne savons pas comment on dit « pied tendre » en lapin).



La carte gare centrale

Les parchemins

Les cartes chemin de fer

La gare centrale

Le jeton shérif
Surprenant n'est ce pas !


Nous ne parlerons que de l’extension, si vous voulez en savoir plus sur le jeu de base ou sa première extension un merveilleux article bondit joyeusement quelque part sur ce blog. 

👇

https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2021/09/bunny-kingdom-et-son-extension-ce-matin.html


Le principe de base du jeu ne change pas, les mécanismes restent identiques au jeu de base. 

En plus des quelques parchemins qui s’ajoutent, permettant d’acquérir des carottes d’or bonus en fin de partie, se rajoutent les cartes chemin de fer, gares et aiguillages qui permettent d’acquérir les tokens éponymes.


Avant de placer leurs éventuelles constructions, les lapins vont placer leurs chemins de fer sur le plateau (sans obligation, une voie ferrée peut être gardée d’une manche sur l’autre). Ils doivent être placés dans la suite de la gare Centrale puis en enfilade, seuls les aiguillages permettent de créer un embranchement dans la voie. Le shérif place les siennes en dernier, mais empoche 2 carottes par rail posé, this is the way. 

Les rails sont placés entre 2 cases et non sur une case, elles n’empêchent donc pas les constructions, mais elles ne peuvent franchir la lave. 

Le lapin en ayant posé le plus deviendra le shérif de la prochaine manche. 

En aucun cas gare et rails ne peuvent être placés sur le grand nuage (un train volant, c'est que dans le Retour Vers Le Futur 3). 



https://iello.fr/jeux/bunny-express/


📝 Lors du décompte de fin de manche, les joueurs gagnent, en plus des gains classiques, une carotte par tour sur leurs cités adjacentes aux rails, et une carotte par cité d’un adversaire au choix, cité adjacente à la voie si le joueur possède une gare. 


📝 En fin de partie, le dernier shérif gagne 4 carottes par cartes, chemins de fer et aiguillages posées par ses soins au cours de la partie en plus des points classiques de décompte. 


🏆 Le vainqueur dominera le commerce de la carotte le long des axes amerlapins, pendant que 💀 les perdants se contenteront de subir l’ensemble des épisodes de Pierre Lapin en boucle, et je peux vous garantir que les lapins ne sont pas bien malins en plus d’être courageux (merci mini J). 


Aucune variante additionnelle au mode 2 joueurs en plus de celle du jeu de base dans cette extension. 


👀

Niveau matériel rien à redire, on retrouve l’humour et la qualité des illustrations dans les parchemins additionnels, ainsi que la qualité matérielle de tous les tokens. 

Les règles sont succinctes, mais claires et s’assimilent rapidement. 

Il est notable que cette micro-extension s’ajoute parfaitement avec la première, la voie ferrée n’interagissant pas avec le grand nuage, la seule modification sera une légère augmentation de la dilution des cartes dans le deck. 


Sortir une micro-extension 6 ans après la sortie du jeu de base, même s’il fait partie des incontournables de nombreuses ludothèques dont la notre, n’est pas courant dans le monde du jeu. 

Ici l’ajout de quelques cartes et de la mécanique des chemins de fer ne révolutionnent pas entièrement le jeu, mais en modifient avec brio et subtilité les stratégies. 


En effet, on essayera de grouper ses fiefs autour de la voie pour récupérer un nombre conséquent de carottes, créant une stratégie d’expansion concentrique (ou linéaire selon les choix directionnels) et moins aléatoire que dans le jeu de base, les gares seront prisées pour essayer de jouer le pou avec les cités adverses, et l’étoile de shérifs donnant un bonus conséquent à la fin de chaque manche et encore plus en fin de partie pourra grandement modifier les choix de cartes draftées. 

En plus d’essayer d’agrandir ses fiefs, de créer des districts avec le grand nuage, ou de récupérer des ressources luxueuses, on tentera de récupérer le plus de rails de chemin de fer possibles entraînant des choix encore plus cornéliens qu’auparavant, et c’est un vrai plaisir. 


La gare Centrale changeant d’emplacement à chaque partie, les stratégies différeront aussi, si elle est proche d’un coin on aura tendance à éloigner rapidement la voie ferrée pour construire autour laissant la voie libre à tous les lapins adverses pour s’accrocher au wagon de queue, alors que si elle est plus centrale, tout le monde essayera de partir dans un sens pour éviter de donner trop d’opportunité aux lapins galeux de face. 


Au final, une micro-extension qui ne paye pas de mine, mais apporte un vrai renouveau dans un jeu déjà excellent, et qui renouvelle suffisamment le mécanisme sans le transformer, pour donner envie de se redonner des coups d’oreilles en toute camaraderie sur ce grand plateau du Nouveau Monde. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


Le jeu de base est déjà excellent à 2 joueurs, sa première extension avec le grand nuage, bien que légèrement controversée, nous plaît beaucoup et ajoute encore de la stratégie au jeu de base, et voilà que cette micro-extension arrive l’air de rien, ajouter son bout de charbon à l’affaire, et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est une belle réussite. 


Bien qu’à 2 joueurs, on puisse avoir l’impression que l’ajout de cartes dans un deck déjà conséquent risque de les diluer pour qu’elles n’apparaissent que trop rarement dans la partie pour en modifier la substantifique moelle, il n’en est rien. 

Tout s’imbrique à merveille, les gares sont peut être un peu plus puissantes qu’à plusieurs joueurs, puisque ce sera toujours le même joueur qui sera ciblé, ainsi si l’un joue du chemin de fer plein pot, l’autre pourra jouer le pou en bâtissant des gares le long de la voie pour grappiller quelques carottes salvatrices. 


Il faut trouver la voie, Richard G et Paul M l’ont trouvée, et qu’on soit plutôt lapin de Rosgobel ou lièvre de Vatanen, le plaisir de jeu est là, et on est ravi de revoir la compagnie des lapins bleus dans la ludothèque, tant qu’ils ne chantent pas… 


Myxomatose et pipe en bois! Fais rugir la loco et envoie la purée de carotte, Serge !! 

(Les plus anciens reverront le lapin rose qui se pinçait les doigts dans le métro parisien, et qui maintenant clame vengeance en partant à la conquête des gares du monde entier pour châtier les publicitaires qui le prenaient pour un lapin crétin...).

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