Dracula VS Van Helsing : un duel à pieu tiré



Un jeu de Maxime Rambourg et Theo Rivière, illustré par Weberson Santiago et édité par Mandoo Games et Blackrock Games.


Instant Wikipedia 

Vlad III Basarab dit aussi Vlad L’Empaleur ou Draculea, signifiant "fils du dragon" en roumain, est le personnage historique ayant inspiré notre sémillant Comte Dracula de Bram Stoker. 

Il naît en 1431 à Targoviste (la légende le fait naître en Sighisoara, mais cela reste la légende), en Valachie (partie de Moldavie, sans Tintin), et est envoyé comme otage par l’impôt de sang au sultan ottoman Mourad II. 

Après une première tentative avortée, il finit par tuer son frère et devient prince de Valachie en 1456 pendant 6 ans avant d’être détrôné par son petit frère Radu Le Beau. Puis il fuit en ferrant ses chevaux à l’envers pour perdre ses poursuivants. 

Il reprit le pouvoir avant d’être décapité, la peau de son visage a été écorchée et remplie de coton et d’épices, avant d'être exposée sur un pieu par le sultan (un Lannister, probablement)

La chronique de Brodoc affirme qu’il faisait systématiquement écorcher, bouillir, décapiter, aveugler, étrangler, pendre, brûler, frire, clouer, enterrer vivants, mutiler atrocement et bien sûr empaler tous ses contradicteurs (du coup, on a un peu tendance à être d’accord avec lui, voire à le laisser gagner sans honte à un Sobek 2 joueurs, par exemple).

Son surnom d’empaleur lui vient du fait que le sultan serait venu le voir et l’aurait trouvé en train de dîner devant une forêt de pals (des pieux avec des Turcs empalés dessus), ce qui forcément a moyen plus au sultan turc vous en conviendrez. 

Au final, beaucoup de légendes, dont la seule à peu près sur est qu’il a fait tuer les Boyards en les forçant à travailler de leur main en représailles de la mort de son père qui leur a imputée (on devrait peut être essayer avec nos dirigeants, ou nos cadres, pour voir si ça les tue de se bouger le c*l de leur siège).

Légende et vérité auront fait de ce roumain un homme pas très sympathique, mais présent dans les cultures même des siècles après, et sans pour autant voler du cuivre (Ionut si tu nous lis...).


Mise en place : 5 minutes

Règles : 5 minutes

Temps de partie : 15 minutes

Âge : 7 ans 

Type de jeu : plis, gestion de main.




Il était une fois une madame DraculJ aux dents pointues qui se promenait tranquillement sur les bords des routes des Carpates, et là, prise d’un petit creux, se dit « et si j’allais grignoter le cou d’un ou deux roumains » (heureusement qu’elle n’était pas portugaise, cela aurait fini en p*rn* poilu)

Et la voilà en train de baguenauder de village en hameau, à croquer un dealer de cuivre par ci, une accordéoniste par là (clichés, quand tu nous tiens)

Heureusement monsieur Van HelJ arrive dans sa fière Dacia, le pieu affûté prêt à traquer la gourmande hématophage pour préserver la verte campagne transylvanienne. 


Qui du pieu ou de la canine va gagner ce duel ?

C’est sur une musique d’Alan Silvestri que la réponse arrivera dans un bain de sang.


Mise en place : 

Une fois le plateau déplié, on place 4 habitants innocents dans chaque quartier et le bateau sur la case de la première manche. On mélange l’ensemble des tuiles/cartes, chaque joueur en prend 5, visibles que par lui, qu’il place sur le porte-carte dans leur ordre d’arrivée, chacune correspondant au quartier qui lui fait face. 

On place le plateau atout à côté, sur lequel on dispose au hasard les jetons de couleur définissant l’atout de départ et la puissance des différentes couleurs de cartes les unes par rapport aux autres.

Dracula prend ses 12 points de vie, et qu'une lutte digne de Coppola débute.


Le plateau central

Le chevalet et les cartes, face cachée


Le PV de Dracula

Le verso des cartes


🏁La partie se déroule en manches jusqu’à ce que :

> Dracula soit planté par Van Helsing lui faisant perdre son dernier point de vie et donc la victoire, 

> la 5e manche se termine avec un Dracula survivant 

> si 4 habitants se sont fait croquer dans le même quartier, signifiant la victoire du comte.


À son tour, 2 options possibles : 


— Soit on pioche une carte, que l’ont peut immédiatement défausser, ou qui va remplacer une carte de son chevalet, cette dernière sera immédiatement défaussée en lieu et place de la carte piochée. 

La carte défaussée donne un bonus ou malus immédiat. 


Le 1 oblige à placer une de ses cartes face visible.

Le 2 oblige à retourner la prochaine carte de la pioche.

Le 3 oblige l’adversaire à dévoiler une de ses cartes qui restera face visible.

Le 4 oblige à échanger 2 cartes sur son chevalet.

Le 5 oblige à rejouer.

Le 6 oblige à échanger une carte avec une carte du même emplacement chez l’adversaire.

Le 7 oblige à changer la valeur de l’atout.

Le 8 met fin à la manche si et seulement si au moins 6 cartes sont dans la défausse.


— Soit, s’il y a au moins 6 cartes dans la défausse, le joueur actif peut mettre fin à la manche à la place de piocher une carte. 


Si la manche s’achève, chaque joueur place la carte associée à chaque quartier face visible dans l’ordre des quartiers. 

Si un joueur joue de l’atout, c’est lui qui gagne le quartier, sauf si l’adversaire joue aussi de l’atout avec une valeur supérieure. 

Si la carte jouée n’est pas de l’atout, la plus forte valeur gagne, et s’il y a égalité le vainqueur est celui dont la couleur est la plus forte, couleur définie par la piste d’atout. 


Pour chaque quartier où Hugh Jackman gagne, Dracula perd un point de vie; pour chaque quartier où Richard Roxburgh suçote un habitant, ce dernier est vampirisé et est retourné sur sa face longues dents. 


Une fois tous les quartiers décomptés, on défausse les cartes, on remélange l’ensemble et les adversaires en récupèrent 5 nouvelles pour retourner dans la bataille. 


🏆💀Comme dit plus haut la partie se termine immédiatement :

> dès que Dracula a créé 4 vampires dans un même quartier, remportant la victoire, et d’innombrables parties de Kem's vampiriques pourront se jouer dans ce même quartier ne cherchant qu’à s’étendre, 

> dès que Dracula perd son dernier point de vie offrant la victoire à V.H. qui pourra regarder qui a la plus grosse avec Wesley Snipes,

> et dans le cas où la 5e manche se termine sans aucun vainqueur, alors Dracula s’en sort in extremis et gagne en partant faire un remake de Draculito en Bulgarie pour fêter ça, ils ont l’air d’avoir moins d’ail là-bas. 

Lorsque la nuit et le tonnerre

Lancent leurs cris dans le cimetière

Il vous attend, c’est ici

Little drac est un ami (ça vous manquait n’est-ce pas comme générique)… 


Il s’agit d’un jeu 2 joueurs, donc il ne peut y avoir de mise en place spécifique, logique non… Non !? 


👀

Niveau matériel, ce dernier est très qualitatif, les cartes/tuiles épaisses sont très agréables à manipuler, les chevalets et le plateau sont aussi très bien réalisés, avec une iconographie assez claire (et les symboles palliant les difficultés de lecture des couleurs le rendant accessible aux daltoniens ludistes). Niveau illustration, on retrouve sans difficulté la pâte de l’illustrateur du jeu maintenant célèbre « Auberge Sanglante », personnellement ce type d’illustrations très anguleuses me laisse froid comme un culot globulaire d’O+ oublié dans l’azote liquide, mais les goûts et les couleurs hein… 


Un jeu « de plis » 2 joueurs dans la gamme du très bon Jeckyll VS Hyde sorti en 2021, qui avait d’ailleurs fait une belle course dans la Coupe Des Duellistes, soit dit en passant comme ça l’air de rien, et pourtant qui arrive à tirer son hémoglobine du jeu. 

On est dans de la gestion de main avec une jolie pointe de bluff, pour essayer de berner l’adversaire.

💭 Quel quartier attaquer cette fois et lequel laisser en sursis ? Lequel défendre à coup de gousse d’ail et lequel laisser aux dents de l’aspirateur de True blood ? 

Des questions que les adversaires se poseront en continu pour essayer d’aller au bout de leurs missions. 


La mission de Dracula semble plus difficile, pouvant ainsi perdre jusqu’à 5 points de vie par manche, il devra miser sur plusieurs quartiers en même temps pour viser la survie en plus de la victoire. 

Il lui faudra composer avec le hasard de la pioche et de sa main de départ pour bluffer la petite souris amatrice de dents creuses et pointues, modifier l’atout au dernier moment, regarder les cartes adverses et tenter d’échanger ses cartes les plus faibles sans trop dévoiler son jeu. 

V.H. sera plus frontal : assurer les quartiers sensibles pour éviter que l’autre y ait main mise, et défourailler à coup de crucifix d’argent sans trop se soucier des dommages collatéraux. 


Ainsi, les 2 adversaires auront une stratégie différente, le meurtrier devant être plus stratège alors que le magneur de flingues à pieux à la phalange manquante sera plus bourrin pour gagner. 


On alterne ainsi les rôles avec plaisir enchaînant souvent 2 parties offrant des possibilités différentes à chacun. 

La relation avec son aîné est facile à faire, mais cet opus se démarque rapidement du docteur bipolaire pour en faire un duel très agréable et rapide à jouer et à comprendre. 


👉 Pour nous, si on enlève les illustrations qui nous rapprochent d’une réaction hémolytique aiguë sur une incompatibilité ABO lors d’une transfusion ludique, on en oublie vite le côté jeu de plis (que Mme J abhorre), pour être dans de la gestion très calculatoire.

Et au vu des parties courtes, on aime y revenir le temps d’un jus de tomate « sang » tabasco, et même si, pour le moment, Dracula n’a jamais trouvé le chemin de la victoire (il est toujours passé à un fil dentaire de l’atteindre, mais non), on ne désespère pas de trouver la stratégie pour contrer le côté frontal du chasseur au long manteau. 


C’est un triste, étrange, mystérieux monde; plein de chagrin et de malheur. 

Et pourtant, quand vient le rire, tout semble se mettre à danser sur son rythme, alors nous allons au plus vite rire avec ce jeu pour notre plus grand plaisir. 

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