Perspectives : des enquêtes sous un autre angle.
Un jeu de Dave Neale et Matthew Dunstan, illustré par Julien Ruco, Vincent Dutrait, Ann & Seb, Looky, le tout édité par Space Cowboys.
☝Instant Wikipedia :
La notion de perspective est assez récente dans l’histoire de l’art.
À l’origine, les Égyptiens n’ayant aucune notion de ce qu’était la perspective, les personnages étaient tous dessinés de profil, et leur taille indiquait leurs importances ("l’Égypte ou l’origine des platistes", aux éditions A 2, c’est mieux, écrite par Jean Michel Sachons et illustré par Philippe Croivez).
En Grèce antique, on commence à voir les premières notions de perspectives mathématiques et d’optique, expliquant que l’image visuelle partait en ligne droite de l’œil pour s’évaser en forme de cône, on retrouve ainsi les premières notions de perspective dans l’art.
Le Moyen Age donnant un art plus symbolique que proche du réel, la notion de perspective n’évolue que très peu.
C’est au XVe siècle que la perspective mathématique fait son apparition grâce à des artistes comme De Vinci, Albert ou Brunelleschi. Ils créent le point de fuite, point où converge les fuyantes (lignes de profondeur) créant la profondeur dans l’image.
La ligne d’horizon apparaîtra quant à elle au XVIe siècle pour compléter cette notion de perspective dans l’art, offrant à nos yeux émerveillés de magnifiques œuvres.
Le Japon n’est pas en reste, même si leurs fuyantes restent en parallèle donnant une notion de profondeur droite dans leurs œuvres.
Dans l’art comme dans la vie, tout est mathématique…
Mise en place : 2 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 1 h 30 pour faire les 4 épisodes d’une enquête
Âge : 10 ans (juste parce qu’on parle de meurtres, sinon dès 8 si votre enfant est déjà traumatisé, ou fan de Michael Gordon Peterson)
Type de jeu : enquête, observation, coopération
C’est alors que revoilà la sous-préfète, pardon, c’est alors que revoilà l’équipe des J sur une nouvelle enquête sordide, la flamme olympique Marseillaise a été allumée par Jul, une hérésie dont même James Connolly ne se remettra pas…
Qui a pu décider une telle ineptie et faire de la France la risée du monde moderne ?
Une enquête digne de nos cerveaux conjugués!
Mais le problème, c’est que pour la résoudre, seules quelques photos prises par des paparazzis imbibés de Pastis pourront nous aider dans cette recherche, on n’a pas le c*l sorti des calanques…
Mise en place :
Après avoir sorti l’enveloppe de la mission choisie de la boîte, on prend le premier dossier, histoire de lire le topo de l’enquête, et connaître les questions qui se posent pour essayer d’arriver au dénouement lors de l’étape 4 de l’affaire.
Puis, on distribue dans l’ordre numérique et face cachée l’ensemble des photos aux joueurs.
Et vous voilà fin prêts pour détecter le Jul addict, et surtout l’éradiquer, pardon, le raisonner…
La partie se déroule en 4 étapes, dont 3 similaires qui consistent à répondre à des questions spécifiques avec des photos spécifiques, pour faire évoluer l’enquête.
Et la dernière étape est la conclusion, le fameux "pourquoi du comment". *Insérer ici une musique de suspens*
Une fois les cartes distribuées pour la première phase, et les 4 questions connues de tous, chaque enquêteur va regarder secrètement ses images et essayer de les décrire aux autres enquêteurs pour répondre aux questions.
On peut à tout moment décider de perdre un point de victoire pour dévoiler aux autres joueurs une carte de sa main que l’on aurait du mal à décrire.
Une fois tout le monde d’accord, et les réponses aux questions de l’enquête actées, on consulte les réponses pour voir si on est les Derricks du futur ou plutôt les les inspecteurs Gadget, sans gadgets ni Sophie et Finot pour nous aider…
À la fin de chacune des phases 1 à 3, après conciliabules, on garde une photo que l’on estime pertinente pour la suite, avant de prendre le dossier suivant dans l’enveloppe.
Le dernier dossier consiste à placer les 36 photos de l’enquête sur la table pour résoudre l’ensemble de l’énigme et confondre le coupable pour l'enfermer derrière les barreaux les plus épais de la création avec la musique de Jul comme seule compagnie, puisqu’il avait l’air d’y tenir.
On perd un point par carte qu’on aura dévoilée pour avancer.
🏆Le total sur 16 définira si vous serez embauchés par le MI6 ou au contraire 💀si vous irez travailler pour Gontier pour lutter contre le Docteur Gang.
👥 À 2 joueurs, chacun possédera 6 cartes à décrire lors de chacun des 3 premiers dossiers de chacune des 3 enveloppes.
👀
La boite de jeu est constitué de 3 enquêtes, sans aucun lien les unes avec les autres, plus une enquête tutoriel sur la boîte elle-même.
Chaque enquête est constituée de 4 dossiers dont 3 d’entre eux contiennent 12 illustrations à distribuer et examiner, soit 36 par enquête pour les moins matheux d’entre vous.
Chaque enquête a été illustrée à un artiste différent avec talent, on ne va pas le cacher, et puis il y a Vincent Dutrait donc c’est beau (oui, des fois j’emm*rde l’objectivité).
Le contenu de la boite
Le matériel somme toute assez banal, constitué uniquement de cartes format photo classique et de pochettes peut sembler un peu simple et par extension cher pour seulement 3 parties.
Pas d’application ayant nécessité l’embauche de programmateur, pas de matériel original, cela peut laisser perplexe quand on voit la pléthore de matériel dans certaines boîtes à usage unique à un prix similaire.
Pourtant les illustrations de chaque carte donnent envie d’être admirées, on a presque l’impression de se plonger dans un nouveau livre sur chaque enquête, à admirer chaque image attentivement pour décrypter qu’elle est sa place dans l’œuvre, et quel détail sera à transmettre à l’équipe pour arriver à la résolution du crime.
Les règles sont simples et efficaces, et le petit tutoriel sur la boîte elle-même permet de rapidement partir en campagne contre les criminels de tous bords.
💬On est devant ses images qui semblent n’avoir aucun lien entre elles, puis on entend d’un coup la voisine de gauche dire "sur une de mes photos je vois un verre de Pastis à moitié vide avec des traces de rouge à lèvres dessus et un Bob Ricard en face".
Cette description me renvoie à la photo que j’avais mise de côté, car peu compréhensible, d’un gamin en train de jouer avec le rouge à lèvres de sa mère les doigts levés pour former un J majuscule.
Quoi?! Mme J me dit qu’elle a une photo de mariage de la maire de Marseille où on aperçoit le rappeur Jul qui fait la tronche dans le fond de la salle avec au premier plan la maire en robe blanche, et son mari en costume Armani.
Tout s’explique ! (ha bon !?), bah oui Jul était l’amant de la maire depuis le lycée, c’était pas le rouge à lèvres de sa mère que l’on voyait sur les photos, mais de la maire, du coup le mariage le mis dans une rage folle et, risquant de voir son idylle secrète révélée à la presse marseillaise, la maire a fait pression sur le CIO pour que Jul puisse réaliser son rêve de gosse et allumer le feu à Marseille sans kalachnikov, et en silence surtout, avec la promesse qu’il tairait leurs ébats nocturnes sur la plage de la Bonneveine…
Oh, Bonne Mère...
Grâce à la communication entre les J, des paparazzis douteux et la clairvoyance de mini J (on ne sait pas ce qu'il fait là, à écouter des histoires de maire, m'enfin...), les amants ont été dénoncés et appréhendés, tout le monde est content, sauf le mari de la maire, et la maire du coup, qui voit ses fesses étalées sur les Unes de la presse.
Reste à voir pourquoi Aya Nakamura va abîmer les tympans du reste du monde pour fêter les sportifs de tout bord…
Mais cela sera une autre enquête pleine de nouvelles photos.
Un jeu au final assez original et amusant avec de superbes illustrations et 3 enquêtes montant crescendo en difficulté même si elles n’ont aucun lien les unes avec les autres.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, chacun aura la moitié des cartes en main, donc forcément avec plus d’indices en main, les liens se feront plus facilement pour retrouver qui a fait quoi, quand et comment.
Après la numérotation des cartes est suffisamment bien faite pour que les cartes indices qui se suivent soient données à chaque joueur et non à un seul, pour éviter que les réponses ne soient trop évidentes.
Loin des enquêtes à la Unlock! nécessitant des combinaisons de cartes, à la Exit nécessitant de la destruction de matériel ou à la Sherlock Holmes Detective Conseil, voire Détective nécessitant des heures de déduction accrochées à son livre ou son ordinateur, Perspectives arrive à se forger son caractère au milieu de ce monde d’enquête saturé en jouant sur l’observation et la communication pour le plaisir de tous.
Pour conclure, un jeu d’enquête sympathique qui va vite grossir les marchés de l’occasion, car vraiment pas de possibilité de le ressortir une fois les tenants et aboutissants d’une enquête connue, même en temps que maître du jeu il n’y a peu d’intérêt.
C'est un jeu agréable qui permettra de passer 1 à 2 heures de discussion active entre les joueurs, et si à 2 l’enquête est simplifiée, elle n’en reste pas moins plaisante à élucider.
Détective J, au rapport !
Il va falloir enquêter sur l’accession au poste de Ministre de l’Éducation nationale de Nicole Belloubet qui a autant de notions dans la gestion d’une école publique que moi dans la reproduction des limaces-bananes, et encore j’aurais moyen de m’en sortir en faisant un instant Wikipédia dessus…
Chef, oui chef! Sortez le Kodak et l’argentique et c’est parti mon kiki!
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