Kyoto no Neko : un #instantkid qui ronronne de plaisir


Un jeu de Cedric Millet, illustré par Jérémie Fleury et édité par Matagot. 


Instant Wikipedia : 

Vous aurez peut être constaté, chez votre chat d’une placidité à toute épreuve, à un moment précis de la journée, il devient complètement surexcité et passe de "carpette juste bonne à servir de presse-couette" à "ressortissant des enfers prêts à vous retourner le logement" encore plus sûrement qu’un enfant en manque de Titounis, sans pour autant qu’une boîte de pâtée ait crié "Aline" pour qu’il arrive. 

Est-il possédé par Catwoman, par un Ninja Cat ou par Brigitte B. en recherche d’un verre de brandy ? 

Que nenni, mon brave. 

Comme 75 % des chats, le vôtre fait un coup de folie appelé aussi zoomie, cet instant particulier dure de 5 à 30 minutes. Dans les familles avec 1 à plusieurs enfants, on appelle ça "le tunnel de 18h00".

Votre chat, ne l’oubliez pas, est normalement un prédateur actif (et normalement il n’attaque pas que ses croquettes et le cordon de ceinture de votre jogging du dimanche), sauf que passant en moyenne 16 heures à dormir par jour (si je miaule, je peux faire pareil ?) bah au réveil il a besoin de se défouler, et quand toi tu te traînes jusqu’à la cafetière avec des cure-dents pour tenir tes paupières ouvertes, lui se transforme en psychopathe sous acide. 

60 % auront ce moment de folie le soir quand vous rentrerez éreintés de votre journée de travail, où  Ginette n’en ayant encore pas foutu une rame, le patron vous sera tombé dessus, votre chat lui aura besoin de jeux et pourra remplacer Taz dans le futur live action du Diable de Tasmanie. 

Il faudra juste faire attention à ce que cela ne se déclenche pas n’importe quand pour éviter de passer à côté de crises de stress, de pathologies thyroïdiennes ou de diabète #bonnemutuelle.

Seuls 20 % des chats adultes n’en font jamais, cela doit être les chats sinistres de méchants dans les films (Dr Gang, si tu nous lis), ou les chats d’huissiers et de comptables, ou de feu ma prof de mathématiques avancés…


Mise en place : 15 minutes 

Règles : 10 minutes 

Temps de partie : 30 minutes 

Type de jeu : collections, déplacement de figurines, test au dé

Âge : 5 ans à 6 ans pour le scénario de base 



Et voilà que Mini J est tombé en pâmoison devant la série Chi, vous savez l’animé issu du manga de Konami Kanata avec le petit chat teuteu qui fait que des co... bêtises sous les yeux de Yohey et sa famille (bon, en vrai, l’histoire est assez triste puisque le matou a perdu sa maman…)

Tout ça pour dire que maintenant, à la fin de chaque repas, on a droit à « j’ai la peau du ventre bien tendu » avec une tentative ratée de refaire la voix de Fanny Bloc.

D’un point de vue technique, il commence à aimer les animés, à bientôt 6 ans je ne vais pas me plaindre qu’ils soient en VF, après tout, les doublages de Chi, c’est autre chose que Nikki Larson… 

Quitte à entendre des allocutions dignes d’un Legolas félin toute la journée, autant se lancer sur les traces du greffier nippon.

Et c’est comme ça qu’on se retrouve à s’affronter sur Kyoto no Neko, pour vivre une vie de chat dans les rues kyotoïtes…


Mise en place : 

Pour commencer, on déploie le plateau principal avec les domiciles, ou quartiers personnels, des 4 chats placés à chaque bord. 

On choisit le scénario qui définit les différentes trouvailles des bêtes mielleuses. 

Après quoi, on place au hasard une patoune rose face cachée sur chaque case du plateau à l’exception des routes (soit 40).

Ici, on part avec celles de base, sans mise en place de scénario particulier. 

Les 2 vieux sur leurs vélos sont placés sur la route, 3 cases avant chacune des flèches, leurs cartes mélangées, restent à proximité. 

On place autour du plateau tous les éléments du scénario : cerisiers et jetons « adversaire battu » pour celui de base. 

Le plateau de missions est placé au-dessus avec les cartes Mission indiquées sur le scénario choisi et une médaille de chaque joueur sur chaque carte. 

Les joueurs prennent leur fiche chaton à leur couleur, y placent leurs cubes au début de chaque piste de capacité et leur piste de croissance (le verso du plateau est asymétrique sur les capacités de départ). Chaque joueur place ses médailles restantes, une sur sa case maison et une sur sa piste de chasse, son chaton est placé sur la terrasse de son quartier personnel.


Exemple de matou

Le terrain de départ vu par Oka

La p'tite boite d'Oka

Exemple de matou bis

Exemple de matou ter

Les missions


📢 Et vous voilà partis pour un concert de miaulements en fa majeur.


🏁 Les joueurs jouent au tour par tour jusqu’à avoir récolté leur 6e médaille, signifiant une victoire immédiate. 


En premier lieu, le chaton actif peut se déplacer sur une case adjacente, le niveau d’esquive définit si la bestiole peut passer sur le bosquet ou même les toitures. 

Sa capacité de déplacement est indiquée sous son niveau de croissance. 

Si lors de son déplacement il croise :


– Une patoune (à chaque fois je revois Frédéric Molas jouer au roi Lion sur mégadrive), si elle n’est pas rouge il peut soit l’ignorer et continuer son baguenaudage félin, soit décider de l’affronter. 

Si elle est rouge, il n’a d’autre choix que de l’affronter.


– la route : on retourne une carte cycliste faisant avancer les 2 vieux sur bicyclette le long de la route (ici il n’y a que Sébastien et Paulette désolé, Mr Montant), si aucun sportif du troisième âge ne croise de boule de poil alors pas de problème.

Dans le cas contraire, les 2 personnes âgées essayeront de les écraser, vicieux le grabataire, il faudra alors réussir le test d’esquive de niveau 7 pour continuer son chemin en gardant tous ses poils.


– Un chat adverse appartenant à un autre joueur, on choisit soit de l’ignorer en levant la queue et en poursuivant sa route (dans ce cas l’autre chat peut quand même attaquer, presque aussi vicieux qu’un vieux en bicyclette), soit directement l’attaquer en faisant un test de combat. 


Une fois ses éventuels déplacements et tests réalisés, c’est à l’adversaire de jouer. 


Il existe 4 types de tests : 

– les tests d’esquive pour éviter les cyclistes, même pas foutus de s’arrêter à un feu rouge, pour grimper aux arbres ou pour éviter un chien

– les tests d’amitié pour devenir copain avec un autre chaton de passage ou un papillon. Au 3e copain c’est une médaille de l’amitié qui vient rejoindre notre plateau #coeuraveclesdoigts

– les tests de combat pour passer en mode fight et dézinguer un autre joueur, un chat de passage, ou un gros rat. Le fait de vaincre des bestioles octroie de mini bonus, et aux 4e ennemis défaits c’est un gain d’une médaille #majeurenlair, il est plus dur de gagner par la violence que par le pouvoir de l’amour et de l’amitié, vous êtes un peu Luna la chatte de Sailor Moon.

– les tests de chasse pour croquer un oiseau ou un scarabée de passage, sans dégobiller sur le sol de la cuisine, on vous en remerciera. Les restes des proies rejoignent la piste des animaux combattus pour la même récompense. 


Pour réussir le test, on ajoute à son niveau du test un lancer de dé. 

👍En cas de réussite, on gagne la patoune et le bonus associé.

👎En cas d’échec, on avance de 1 (ou 2 pour les échecs critiques indiqués sur une des faces du dé) dans la zone du test (on apprend de ses échecs), et le joueur suivant déplacera soit la patoune d’un nombre de cases indiqué sur la patoune, soit déplacera le chat looseur vers ses pénates. 


Dés qu’un joueur obtient sa 3ème médaille, tous les chatons deviennent adolescents, ils n’écoutent plus, fument de l’herbe à chat et sniffent des croquettes aux champignons en chantant Steve Waring « et le matou revient le jour suivant… », et surtout avancent d’une case leur marqueur d’endurance et ainsi augmentent jusqu’à 5 fois leur niveau de test.

Puis à la 5e médaille, ils deviennent adultes et augmentent encore leur niveau d’endurance et de 3 leurs cubes en plus de prendre un p'tit doliprane pour soulager leurs articulations des rares zoomies, tout en râlant sur le fait que c’était mieux avant, il y avait plus d’oiseaux et personne pour nous empêcher de ronronner en arrachant les yeux de la petite Letissya. 


Oka devenu adulte peut faire plus de choses 
malgré son arthrose

J'en connais un qui a eu chaud 
aux patounes en traversant la rue!

Aya, pépouze dans sa maison, 
qui n'ose pas trop sortir à cause des 2 cabots voisins

Les joueurs ont bien avancés dans leurs missions


🏁 À la 7e médaille,🏆 c’est une victoire immédiate et incontestable, définissant qui dominera le monde félin pendant que les autres 💀 s’agenouilleront devant le nouveau roi chat du quartier, les vibrisses et la queue basses. 


👥 À 2 joueurs, le terrain ne change pas laissant accès au quartier des chatons absents, ça ne sentira juste pas l’urine fraîche. 


👀

Que dire du matériel ? 

C’est un très savant mélange entre du "waouh!!!" et du "c’est quoi cet extrait intestinal de pangolin?!".

La boîte est juste magnifique, cette illustration pleine de couleurs me renvoie à mes manga, ce qui donne immédiatement envie l’ouvrir et de voir ce qu’il y a dedans. 

À l’intérieur, le matériel est plutôt OK, sans être beau, c’est pas mal exécuté, les tokens sont bien faits même si les médailles auraient mérité d'être un peu plus grosses, les petits doigts malabiles ont parfois du mal à s'en saisir.
Le plateau est bien fait sans être beau comme les cerisiers à escalader, l’iconographie est plutôt claire, et il faut admettre que les boîtes de rangement sont bien faites. 

Et puis il y a le reste : pour commencer les chats qui manquent de finition et ont tendance à se désolidariser notamment si les enfants hystériques devant tant de mignonitude les triturent.

Les vélos ne tiennent pas debout avec leurs cales en carton particulièrement mal réalisées, et les espèces d’enveloppe de rangement qui sont jolies, mais presque aussi utiles que Laurent W. en politique : ça prend de la place et on ne peut rien mettre dedans de façon stable.


Vu la splendeur de l’enrobage, il est toujours décevant de voir un intérieur moins abouti avec des finitions bancales, un peu comme si Jennifer Garner dans Alias se retrouvait avec les pensées de Robert Kennedy Junior…


Maintenant, qu’en ait-il de la matière ludique ?


La mécanique est simple et accessible, en tout cas dans sa version de base, le rendant accessible dès très jeune puisque le Mini J y joue sans problème et avec délectation, et il fête ses 6 ans demain. 

Le but étant de se promener au gré du vent pour découvrir le quartier et ce qui le peuple. 

On avance, on retourne une patoune, on grimpe à un arbre, on chasse un scarabée rhinocéros et on devient pote avec un papillon en évitant Blue la chienne de la voisine (le mot « la » est très important dans cette phrase... #MrJ:cartonjaune). 

On réalise des tests en lançant le dé, mais la frustration de l’échec est diminuée par le bonus obtenu en cas d’échec. Du coup, aucune réussite n’est sûre à 100 %, car le dé est obligatoire et l’échec critique reste toujours possible, ce qui maintient le suspens tout au long de la partie, et en fin de jeu mini J peut feuler violemment de frustration. 


Un jeu sans prétention qui se veut ultra-accessible et à la limite du jeu enfant par sa simplicité, et si l’enfant est un fifrelin habitué au monde du jeu, il s’en sortira sans trop de problème. 

Il ne faut en revanche pas s’attendre à se fracturer le neurone, on joue sur le hasard des patounes et sur la chance au dé, bien plus que sur la stratégie et le talent tactique. 

On pourra toujours le complexifier en avançant dans les scénarii, mais cela n’aboutira pas à un Ark Nova pour autant. 


Au final, un jeu sympathique faisant une très belle entrée en matière dans le jeu adulte pour nos chères boules de poils, pardon têtes blondes, qui en ronronneront de plaisir, mais il risque d’être décevant pour ceux qui veulent un jeu à vocation de se torturer la circonvolution cérébrale et ce quelque soit la configuration choisie.


👉Alors, à 2 c’est mieux ?


À 2 joueurs, il n’y a pas de modification de terrain, les quartiers sont tous accessibles, qu’on soit un chat de Montmartre, de Pigalle, du palais du Luxembourg ou de Barbès, on peut aller partout. 

Le bon point de l’affaire c’est qu’on ne sera jamais bloqué et qu’il y aura toujours un endroit où traiter ses coussinets.

Le mauvais point, c'est que pour le chat belliqueux, l’adversaire peut esquiver les rencontres aussi sûrement que moi avec mon comptable, rendant l’affrontement rare, contrairement à moi et le retour des finances publiques. 


Après qu’on soit 2, 3 ou 4, les parties de jeux sont plaisantes, et comme il y a une grande part de hasard sur la localisation des patounes, les joueurs d’âges et de niveaux différents pourront s’affronter sans problème, Mini J étant tout à fait capable de battre des adultes aguerris et intelligents comme ses pauvres parents.


Comme le dit si bien Chi : "Papa, lui, vient de réaliser qu’une petite chatte a besoin de beaucoup de câlins et que ça lui plaît bien », du coup je vais… nourrir Sirius et on refera une partie quand il aura la peau du ventre bien tendu. 

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