Wondrous Creatures : c'est beau, mais pas que.
Un jeu de Yeom CheolWoong, illustré par Sophia Kang et édité par Super Meeple.
☝Instant Wikipedia :
Un hybride est un brassage génétique entre 2 espèces génétiquement différentes, souvent vu chez les végétaux, et chez certains animaux dont le mulet est un bel exemple.
L’hybridation a aussi été testée chez l’humain en le faisant se reproduire avec un chimpanzé pour faire un humanzee (bon, on va tout de suite mettre de côté tout principe éthique et logique pour se dire que quelqu’un a voulu faire ça autrement que dans un film ou dans le manga Darwin’s Incident).
Les premiers retours sur cette créature, pas vraiment wondrous, remontent à Pierre Damien au XIe siècle sur quelques écrits, mais rien de probant. Niveau faisabilité, malgré le nombre différent de chromosomes entre les 2 espèces voisines sur l’échelle de l’évolution, cela ne devrait pas poser de problème, la preuve en est la différence entre l’âne et la jument, d’ailleurs J. Michael Bedford a constaté par « hasard » que le sperme humain pouvait pénétrer l’ovule de gibbons (ne me demandez pas comment le hasard a été provoqué, vous ne voudriez pas savoir, et moi non plus).
La première hybridation décrite vient de l’anencéphale de Vichy où une jeune fille de 16 ans aurait eu des rapports avec un macaque en 1897 (en vrai, il n’y a aucune preuve que la grossesse est issue du singe ou du père de la jeune fille). Ilia Ivanov en 1920, en URSS (oui on a dit que l’éthique était surfaite) tentera sans succès les FIV sperme humain + ovocyte chimpanzé, puis humain + orang-outan, mais aucune gestation ne sera obtenue (ouf). En 1970 un chimpanzé nommé Olivier laissera à penser qu’il est la première hybridation réussie, mais la génétique prouvera que non. On trouve aussi des traces d’expériences humaine + chimpanzé en Chine en 1967, avortées.
Au final, le terme humanzee a été créé en 1980, mais aucun individu n’aura vu le jour autrement qu’en fiction, et la science et l’éthique ont estimé qu’il y avait peut-être plus important que de faire se reproduire artificiellement ou non un grand singe et un humain.
A juste titre, je dirais…
Mise en place : 10 minutes
Règles : 10 minutes
Temps de partie : 45 minutes
Âge : 8 ans
Type de jeu : pose d’ouvriers, gestion de ressources, collections de cartes
Thème : créatures fantastiques
En l’an de grâce 1999 dans le beau village de Bourg Ludique, Mr J venait d’avoir 13 ans et se rendit dans la cahute du professeur Cheum.
👴« Ha, mon grand, tu arrives enfin à l’âge de maturité, voilà prend ce pokémoche et va parcourir le monde en attaquant des inconnus pour devenir champion ».
💂« Mais, professeur, c’est un rat avec des dreads et un tazeur scotché à la queue, et puis je suis trop jeune pour être seul dehors après 19h »
👴« Tututu c’est un pikaciette, pas un rat, c’est un pokémoche électrique, ensuite tu fais ce que je dis c’est moi l’adulte, alors arrête d’écouter les medias et file d’ici #noucroivonsvoussachez. »
Et c’est ainsi que le jeune préado J partit, tel un va nu pied, sur les chemins avec son rat le long de la route.
Personne ne sut ce qu’il se passa dans la forêt de Vitry sous Bois où il est reparti avec un travesti sans vélo nommé Ondin, ni comment la maman du jeune aventurier, célibataire, se retrouva enceinte du professeur Cheum 2 mois après.
Mais ceci n’est que le début de « Pokémoche attrapez les tous ».
Alors maintenant, à vous d’attraper toutes les bestioles cheloues mais magnifiques de Wondrous Creatures.
Mise en place :
On place les deux plateaux au centre de la table.
Sur celui du haut, aka plateau Stock, on place le deck de cartes Créature, 6 sont placées visibles dans les terres sauvages. On place le stock de Filets à Papillons et d’Énergie, ainsi que tous les œufs, sauf 5 par espèce qui sont mis dans le sac. Sur le plateau principal, on place le sablier au départ de la piste temporelle, on retourne 2 jetons Temps et on place des œufs tirés du sac sur les symboles correspondants de la map.
On place en pile les tuiles Habitat dont 3 restent visibles.
On place les jetons Score au début de leur piste, les trophées et les cartes Objectif en fonction de leur couleur sur le bas du plateau.
Chaque joueur prend son plateau et y place les pions Objectif à gauche, les pions Ressource à droite sur la case 1 de chaque piste.
Puis on choisit un capitaine parmi 2 qu’on placera sur son plateau avec un filet.
Le meeple du capitaine est dès lors aimanté à une des 3 créatures du joueur, son pouvoir est bloqué par un cadenas, pour le moment.
Pour finir, il pioche 8 cartes Créature et en garde 4.
Il ne suffit pas de voir un Pokémoche pour tout savoir sur lui, mon p’tit bonhomme ! Il te faut aussi l’attraper!! Aors à la chasse à la wondrous créature.
2 choses nous viennent à l'esprit :
La partie se déroule au tour par tour jusqu’à ce que l’ensemble des trophées aient été récupérés, un dernier tour est joué et le décompte final peut débuter.
À son tour le joueur peut faire une action parmi 4 et autant d’actions gratuites qu’il le souhaite.
Les actions possibles :
— Poser un de ses meeples : la pose prendra toujours 2 cases libres, soit plaine, soit montagne pour une ressource, même s’ils ressemblent à des Lokhlass, ils ne peuvent pas aller dans l’eau.
S’il y a un œuf sur la case, il va dans notre couveuse, face non éclose, et donne le bonus indiqué sur la case où il est posé. Le joueur peut ensuite :
> soit gagner une ressource par habitat adjacent à sa créature,
> soit prendre une ou plusieurs cartes de la zone sauvage si l’habitat qu’elle arbore correspond à l’un des habitats adjacents (une carte par habitat),
> soit combiner les deux possibilités.
Si le capitaine est posé et que son pouvoir est débloqué, celui-ci peut être activé.
Il est également possible de défausser un ou plusieurs filets pour récupérer un ou plusieurs œufs adjacents et/ou activer un ou plusieurs bonus de cases adjacentes, chaque bonus ne pouvant être activé qu’une fois par tour.
— Jouer 1 ou 2 cartes Créature de sa main en payant les ressources indiquées : de façon classique, elles peuvent avoir une action immédiate, permanente ou de fin de partie, mais on retrouve aussi des cartes de recharge s’activant lors de l’action éponyme, et des cartes magiques permettant de placer 1 ou 2 énergies dessus. Il n’y a pas de limite au nombre de cartes dans son pokédex.
— Récupérer un trophée : si on est conforme à la demande d’une carte Objectif, on peut prendre un de ses marqueurs objectifs, gagner le bonus associé à ce marqueur, et le poser sur la zone de la carte correspondante. Ce placement est définitif, exemple : si on le place quand on a 5 crustacés, même si plus tard on arrive à 8, on l'a dans l’exosquelette fessier, pardonnez l'expression.
On récupère ainsi un trophée du plateau.
Le premier trophée récupéré débloque aussi le pouvoir du capitaine.
Les œufs servent aussi de symbole animal pour valider les objectifs, ils sont dès lors retournés sur leur face éclose. Ils ne pourront plus être utilisés pour d’autres objectifs sauf si on a un pouvoir pour les deséclore. Vous imaginez le pouvoir dans la vraie vie ? Le petit Brandon est trop moche ou Trumpette a le QI d’un mollusque bivalve? Du coup hop on le ou la remet dans le ventre de sa mère pour finir la cuisson... Pas franchement sûr du résultat final, mais bon.
— Recharger : uniquement quand nos 3 meeples sont en vadrouille, on peut recharger. On récupère tous ses meeples, on défausse jusqu’à n’avoir que 5 cartes cartes Créature en main, on active les cartes recharge de son plateau, et on fait avancer le sablier. Ce dernier donne des bonus, par exemple on renvoie des œufs sur le terrain, nettoie la zone sauvage et en bout de course détruit des trophées.
On peut à tout moment défausser une étincelle d’une carte magie pour exécuter son pouvoir, une fois par manche même si la carte contient plusieurs étincelles.
Les points gagnés lors de la partie donnent des bonus immédiats ou la possibilité de rajouter des tuiles d’habitat en lieu et place d’hexagone de mer.
🏁 La partie s’achève quand le dernier trophée est acquis.
📝 Les joueurs ajoutent à leurs points acquis pendant la partie, les points :
- des créatures de leur tableau,
- des cartes Objectif,
- ajoutent 3 points par trophée,
- des cartes avec un pouvoir de fin de partie
- et 1 point par lot de 4 ressources et/ou filet restant.
🏆Le gagnant deviendra ainsi maitre Pokémoche et pourra enfin quitter la région du Kanto pour ne plus entendre parler de sa lâcheuse de mère, pendant que 💀 les perdants rentreront à la maison avec leur Pikaciette la queue basse discuter avec Mr Mime en regardant le professeur Cheum prendre ses aises à la maison.
👥 À 2 joueurs, on retourne le plateau de jeu pour réduire le terrain de pose, les conditions de réussite des objectifs sont adaptées et la partie s’achève après la récupération du dixième trophée.
👀
Niveau matériel, rien à redire, ici vous avez les composants de luxe, mais quel que soit la boîte acquise, tout est de belle qualité.
Ce jeu est avant tout basé sur son physique et il y arrive plutôt très bien.
Les cartes sont superbement illustrées et on aime repérer les croisements saugrenus entre différentes espèces végétales et animales qui se sont reproduites et c’est comme ça qu’on se retrouve à imaginer le produit d’un coït entre un homard et un poisson scie pour obtenir Omar Sy (omarscie en vrai) *ahahah..soupir affligé*, on retrouve même un Florizarre dans le lot, histoire de se rappeler nos premiers Pokémons.
Les règles sont claires et faciles à appréhender pour en faire un bon jeu familial prêt à être lancé aussi sûrement qu’une poké ball sur un Chenipan.
Malgré son côté aussi majestueux qu’une envolée de Ho-Oh chromatiques, aura-t-il la puissance ludique d’un Mackogneur en furie ou au contraire l’intérêt d’un Insolourdo sous benzodiazépines ?
💗
Clairement, une grande partie de l’attrait du jeu vient de son physique avenant, pourtant même si les mécaniques sont somme toute assez classiques, le jeu reste très réussi.
Déjà, le twist permettant de récupérer des ressources et/ou des cartes donne un dilemme simple, mais efficace, et comme lors de la douce époque où choisir entre Bulbizarre, Carapuce, ou Salamèche était notre seule vraie difficulté dans la vie (et pas des moindres parce que partir avec l’allume-feu orange rendait le combat contre le Racaillou de Pierre beaucoup plus laborieux, mais ça les jeunes ne la connaîtront jamais…), ces petits choix donnent du caractère et orientent la stratégie.
Quand utiliser un filet ? Quand sacrifier un œuf pour valider un objectif peu lucratif pour libérer le pouvoir de son cavalier, et quand attendre pour plus de points ? Quand recharger au risque d’offrir de beaux œufs de dragon à l’adversaire avide d’omelette saurienne, quand…
Tout est une question de timing bien plus que d’interaction.
Même s’il y a un minimum de blocage sur le terrain ou de vol de cartes, l’interaction vient surtout de la course à l’objectif, l’acquisition de trophée, et l’opportunisme sur les erreurs de timing adverses, lancer son attaque fatale foudre pile au moment où votre adversaire remplace son Hypocéan par un Triopikeur risque fort de vous coûter la victoire... Pokémon ou Wondrous même combat.
Au final, un jeu familial + (les règles sont simples, mais réussir à combattre efficacement nécessite une petite expérience ludique), qui allie à merveille la beauté, l’envie d’y toucher et de jouer avec, pour des parties relativement courtes et fort plaisantes.
Après il faut bien l’avouer, il est probable que si la qualité du matériel avait été moindre, le jeu n’aurait probablement pas eu cette renommée.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
La réduction de taille du plateau permet de maintenir une légère notion de blocage, obligeant les joueurs à aller chercher une ou deux tuiles Habitat pour éviter que les fleurs ne soient que dans un coin, ou que le premier à être allé vers le corail soit favorisé.
Par ailleurs, les parties se voulant courtes et nerveuses, la réduction du nombre de trophées et l’adaptation de l’ensemble des objectifs font de ce jeu une très bonne façon de s’affronter à 2.
Et comme tous les frustrés qui s’étaient acheté Pokémon Bleu et Rouge, un câble de transfert et une deuxième Game Boy en vendant un rein et le petit orteil du pied droit pour obtenir les 151 premiers monstres gentils — sans Casimir —, il y a aussi de quoi se ruiner en extensions, histoire de jouer les complotistes, sans qu’il y ait une véritable plus-value au gameplay. Mis à part le petit sourire satisfait devant les yeux brillants de Mme J, reste à voir ce que donnent les dernières extensions sorties.
Un jeu que nous préférons à 2, car rapide et efficace, alors qu’il s’éternise un peu trop en multijoueurs.
Cela n’empêche pas de s’amuser à plus, mais ce jeu est fait pour des parties en deçà de l’heure pour éviter la redondance.
Au final, un jeu qui n’invente rien et dont le buzz sur son physique aura fait beaucoup, mais contrairement à Shannon Élisabeth, ses qualités ludiques le feront ressortir plus souvent qu’une tarte aux pommes… #aurezvouslaréf'?
Et comme le dit si bien l’héroïne de Pokémon Saphir, si je porte un bikini… où est-ce que je mets mes Poké Balls ? Hihi… secret de femme !
Est ce que vous mettrez vous tous vos œufs de monstre dans le même panier ? Secret de joueur…
Mais c'est qu'ils sont coquins dans Pokémon...
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