Earth : sans humain, la terre est plus folle.


Un jeu de Maxime Tardif, illustré par M81 Studio, Yulia Sozonik, Kenneth Spond et édité par Lucky Duck Games.


Instant Wikipedia 

La terre est une planète (je vous en bouche un coin, là), ronde (ça reste à prouver, platiste forever), créée il y a 4,56 milliards d’années. 

Son histoire est divisée en 4 périodes appelées éons :

– l’Hadéen : où la terre se forme par accrétion en 20 millions d’années. Dans cette période, on retrouve aussi le grand impact avec Theia, un impacteur de la taille de Mars qui aurait en parti fusionné avec la terre et créé la lune par éjection de matière. L’activité volcanique résultante du choc entraîne, par dégazage (rien à voir avec l’orgie de choux-fleurs de la veille) et par l’augmentation de la chaleur (environ 10 000 ° Celsius, ça c'est de la canicule), la création de l’atmosphère.


– L’Archéen débute il y a 4 milliards d’années avec l’arrivée de la vie. Bon, alors on est au niveau de la biomolécule retrouvée dans du granit au Groenland et en Australie, on est encore loin de la baleine à bosse, mais quand même. La période voit aussi la création du champ magnétique terrestre. 


– Le Protérozoïque débute il y a 2,5 milliards d’années avec l’apparition de la photosynthèse chez les cyanobactéries entraînant une oxydation massive et la création de la couche d’ozone. Cela permet l’arrivée des eucaryotes, êtres complexes et pluricellulaires. C’est vers la fin de cette période que le super continent de l’époque, la Rodinia, se disloque, avant de se reformer en Pannotia.


– Le Phanérozoïque débute il y a 541 millions d’années par l’apparition des animaux à coquilles. Formation de la Pangée puis explosion de la vie qui pullule partout, l’histoire sera marquée par 5 ou 6 (selon les études) extinctions massives, dont la dernière date, il y a 66 millions d’années probablement liées à un météorite (Bruce Willis n’était pas encore là pour éviter l’Armageddon). L’humain apparaîtra qu’il y a 0,3 million d’années (alors le newbie, il arrête de se la raconter).


La fin de la terre est liée à la fin du soleil si l’humain n’a pas tout pété avant, elle devrait rester habitable pendant encore 500 millions d’années (en âge planétaire, c’est bientôt), et la planète devrait devenir un océan de lave dans 5 milliards d’années, oui bon il y a de la marge, mais du coup on est à la moitié, et la retraite c’est dans 500 millions d’années si dieu le veut.


Installation : 15 minutes

Règles : 20 minutes

Temps de partie : 1 heure 

Âge :à partir de 12 ans

Type de jeu : combinaison de cartes, construction de moteur, combo


👸Et si on refaisait le monde ? 

💂Euh, moi franchement les discutions philosophiques sur l’évolution de l’humanité avec Sigisbert qui pense encore que le soleil tourne autour de la Terre m’intéresse comme ma première dent de lait…

👸Non, refaire le monde au sens primaire du terme, une nouvelle planète, autant voir grand et se prendre pour des dieux. 

💂Et le 1er jour Mr J créa la terre, jolie boule ronde au milieu de rien

👸Et le 2e jour Mme J nettoya les cochonneries de monsieur et créa le ciel, les étoiles et d’autres trucs qui ne tournent pas spécialement autour de la terre, Sigisbert… 

💂Et le 3e jour vinrent les océans, terres, montagnes et autres terrains 

👸Et le 4e jour vinrent la flore, les arbres, les fleurs et les champignons, beaucoup beaucoup de champignons… Non, la terre n’est pas moisie

💂Et le 5e jour, on créa les animaux… P*****n c’est chiant de créer le monde… On fait 4 ou 5 bestioles, l’humanité, on laisse tomber, de toute façon ça va droit au crash, et ils appelleront ça le libre arbitre, ces cons… 

🌍Et c’est comme ça que dès le cinquième jour et quelques heures, la terre fut créée, luxuriante et que les J firent un Terraforming Mars, un Ark Nova et un Earth sur les derniers jours de la semaine : ce fut l’invention des ponts de mai… 


Mise en place 

Une fois le plateau central au milieu du terrain, on place au hasard 2 cartes écosystèmes et 4 cartes faunes. 

Chaque joueur récupère son plateau avec une carte île, une carte climat et une carte écosystème au hasard, ainsi que 5 feuilles de sa couleur. La carte Île définira le nombre de sols et le nombre de cartes en main et dans le compost.

Les sols et germes sont placés au centre de la table, le reste des cartes à côté du plateau central en très gros tas, et allons refaire le monde avec des champignons.



Les cartes du gros deck en vrac

Et les mêmes disposées pour mieux observer : 
Les types différents
Les pouvoirs différents
La hauteur différente des plantes
Etc...

Les cartes climat recto

Les cartes climat verso

Les cartes îles recto

Les cartes îles verso

Les cartes écosystème

Les cartes faunes

La partie se déroule au tour par tour jusqu’à ce qu’un joueur ait terminé son tableau de 4 cartes par 4, constituant sa nouvelle planète, alors on fait gaffe à ne pas mettre que des plantes toxiques, merci!


À son tour, le joueur actif a le choix entre 4 actions, les autres joueurs bénéficieront aussi de l’action version édulcorée. 


Jouer jusqu’à 2 cartes en payant leur coût en sol, puis activer les bannières vertes. 

La première carte est posée au choix et les suivantes doivent être adjacentes orthogonalement ou en diagonale pour être posées. Seules les cartes évènements sont à défausser sur le plateau de joueur après avoir bénéficié de leur pouvoir lorsqu’elles sont jouées. Puis le joueur pioche 4 cartes et en garde une, le reste est défaussé face cachée dans la défausse générale. Il n'est pas nécessaire d'avoir planté pour piocher.

Puis le joueur active toutes les bannières vertes de son plateau de gauche à droite, et de haut en bas.

Les adversaires peuvent jouer, piocher une carte et activer les bannières vertes.


– Récupérer 5 sols et composter 2 cartes puis activer les bannières rouges et multicolores de leur terrain et plateau.

Les adversaires récupèrent soit 2 sols soit compostent 2 cartes et activent les mêmes bannières. 

Les cartes dans le compost permettent soit de payer le coup de certaines bannières soit donnent des PV à la fin de partie. 


Placer 6 germes sur les cartes flores (germe signifie jeune pousse, et non bactérie. "Jeune pousse" aurait peut être été plus adapté comme traduction soit dit en passant), récupérer 2 sols et puis activer les bannières turquoises et multicolores. 

Les adversaires peuvent soit placer 2 germes soit récupérer 2 sols puis activer leurs bannières. 

Les germes payent certaines actions de bannières et donnent des points en fin de partie à la manière du compost. 


– Piocher 4 cartes et faire pousser 2 troncs sur les cartes flores, puis activer les capacités jaunes et multicolores. 

Les adversaires piochent soit 2 cartes, soit font pousser 2 niveaux d'arbre. 

Les arbres donnent des points et peuvent servir à payer des actions bannières, comme les composts, mais un peu différent quand même… 


Quitte à se répéter, les bannières doivent toujours être activées dans l’ordre d’apparition dans le tableau, de gauche à droite et de haut en bas, et non dans l’ordre qui nous arrange.


Au niveau des cartes, on retrouve :


– des flores représentant les plantes, champignons, arbres plus ou moins majestueux et autres arbustes. 

Ces cartes apportent des PV, la possibilité de placer des germes dessus pour obtenir différentes actions lorsqu’activées, ainsi que la possibilité d’y planter des arbres à hauteur déterminée (il semble logique qu’il y ait moins de troncs avant d’atteindre le sommet de votre pétunia que lorsque vous atteignez le sommet du séquoia millénaire de la carte d’à côté). 


– des terrains donnant différentes bannières, et des scorings de fin de partie plus ou moins intéressants, avec un pourcentage de cartes permettant la réussite indiqué dessus. 


– des événements à placer à part sur son plateau, ils donnent en général un bonus intéressant, voire très intéressant, mais retire des points en fin de partie, une super nova à côté de la maison, ce n’est pas toujours pratique si l’isolation n’est pas au top… 


– les cartes faunes sont au nombre de 4 en début de partie et donnent des missions où le premier à les réussir gagne des points, le second moins, etc. 


– les cartes écosystèmes donnent des conditions de marquage de points en fin de partie, une personnelle et 2 publiques. 


La partie se termine quand un joueur a terminé son tableau de 16 cartes. 


📝On compte les points :

– des cartes flores

– des terrains

– 1 point par cartes dans le compost et germes restant

– des événements 

– des arbres qui ont poussé avec bonus si la canopée est placée sur le tronc

– des faunes et écosystèmes


🏆Le vainqueur aura une planète luxuriante et florissante qui brillera dans toute la galaxie et fera des envieux parmi les autres dieux.

💀Les perdants verront des pommiers pousser dans leurs verts pâturages et des sortes de singes venir bouffer les pommes goulûment sous la surveillance d’un serpent de passage et c’est le début des emmerdes pour des siècles et des siècles, amen… 


Le terrain final de Mme J
Qui n'a pas su rivaliser avec la terre riche en compost de Mr J

Le plateau personnel de Mme J

Le terrain de Mr J

Le plateau joueur de Mr J
Décidemment, son tas de compost est tellement imposant 
qu'il en fait de l'ombre sur le plateau...

Le plateau central, 
avec les cartes faunes et écosystèmes scorant pour tous les joueurs

Il est possible de rajouter une carte « mois de l’année » donnant une nouvelle règle à chaque partie. 


À 2 joueurs, pas de modification. 


👀

Il s’agit ici de la version KS du jeu, le matériel peut différer légèrement de la version boutique. 

Dans l’ensemble tout est de bonne qualité et très bien illustré. 

Les cartes sont lisibles et très jolies, Lucky Duck Games a apporté d'ailleurs une correction pour les cartes climat :👇

https://y8t6p8a4.map2.ssl.hwcdn.net/downloads/April2023/4b28748cc59fc1650cc36ae3905e8ad9.pdf

Le reste du matériel est juste parfait et agréable à manipuler, le petit rappel icono sur le plateau joueur évite le retour aux règles et permet une certaine fluidité de prise en main dès les premières parties.

Idem pour le décompte de fin de partie qui pourrait être franchement plus laborieux et avec beaucoup d’oublis en cours de partie sans ça, surtout vu la salade de points finale. 


Il est compliqué de classer ce jeu, on retrouve des mécaniques connues avec :

- le choix d’action qui donne la même action en moins forte aux adversaires, dont la gamme des excellentes Race For The Galaxy sont les fers de lance, mais contrairement à ce dernier, il est difficile de connaître toutes les cartes par cœur et les habitués du jeu ne seront pas avantagés vis-à-vis des novices, 

- la création d’un moteur de cartes qui s’active pour bonifier les actions qu’on retrouve un peu dans Gizmos, 

- le tout saupoudré de pas mal de hasard 

Et on a un jeu de belle qualité. 


La salade de points finale permet d’avoir toujours une possibilité d’avancer même si une partie ne marche pas à votre convenance.

💭La mission de l’échidné est trop difficile, je laisse tomber la bestiole à épines et j'accentue mon compost (au pire, ça fera de jolies tomates), impossible de récupérer les bosquets pour bonifier la colonne avec le terrain qui en demande, c’est pas grave je fais pousser des champignons, ça fera venir Billy Ze Kick (instant musical qu’on aurait préféré oublier), Mme J veut faire la culture de marijuana, la beuh ne vient pas, ce n’est pas grave le pavot somnifère compensera les soirées moroses… Etc. 


Le bon point c’est qu’aucune carte n’est identique, mais du coup vu leur grand nombre et leur éclectisme, il devient difficile de prévoir une stratégie liée aux cartes, car même si chaque carte apportant un scoring final indique le pourcentage de cartes correspondant à la mission présente dans la pioche, il en revient parfois à chercher un neurone au Parc Des Princes un soir d’affrontement PSG-OM pour espérer trouver la carte appropriée.

Bon, sauf si vous cherchez des champignons, là ça pousse aussi vite que dans le slip d’un militaire dans la jungle, il conviendra encore une fois de toujours s’adapter à la situation pour s’en sortir, mais cela peut être frustrant de voir l’adversaire s’en sortir avec un potager digne de Déméter pendant que son champ est plus proche du Tartare… 


En voila une sacré rejouabilité...

La règle du jeu se targue d’avoir un nombre de mises en place différentes de 25 600, en gros 5 ou 6 soirées jeux bien remplies, à ça si on rajoute les cartes mois, on multiplie le tout par 12, on arrive à une rejouabilité plus qu’honorable, et cela fait plaisir et donne envie d’y revenir souvent pour essayer d’autre stratégie et fleurir le monde à notre gré… 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


Dans l’ensemble, chaque joueur va construire son terrain en solitaire, après tout dieu n’est pas réputé pour être très partageur, l’interaction va être uniquement basée sur quelle action choisir qui me sera bénéfique, mais qui ne donnera pas trop de bonus à l’adversaire, et forcément à 2 joueurs il est plus simple de surveiller la planète adverse et ainsi éviter que la sienne ressemble à Mercure pendant que l’adversaire finira avec Pandora.


💭

J’ai besoin de sol, mais si je prends l’action rouge, l’adversaire ayant beaucoup de capacités de cette couleur dans son terrain, je vais lui donner un gros bonus... 

Autant partir sur le bleu m’apportant 2 sols et des germes...

Après tout, grâce au pouvoir de ma carte, je pourrais toujours en changer 3 pour récupérer 2 sols, et laisser l’adversaire faire le rouge pour m’apporter les derniers sols manquant, et ainsi pouvoir planter mon avocatier dans le jardin (parce que oui, il y a 12 noyaux d’avocat qui dépérissent dans mon salon pour essayer de faire une racine pour faire un arbre pour la maîtresse de Mini J, au pire cela fera des munitions pour le prochain paintball interservice…), et ainsi lui faire perdre un tour pour éviter qu’il finisse son tableau au prochain tour avec tous les sols que je lui aurais refilé.


Tout ça pour dire qu’à 2 joueurs, on surveillera plus facilement l’évolution adverse, alors qu’à plus de joueurs on se laisse plus porter par les choix des adversaires et ses propres choix sans forcement faire trop attention à ce qui les arrange pour choisir surtout ce qui nous arrange, et tant pis si c’est bon pour les autres, de toute façon sur 4, il y en aura bien un qui me permettra de planter mon arbre… 


Les parties seront aussi raccourcies à 2 joueurs, malgré tout pour un jeu de cet acabit, le temps de jeu reste très raisonnable. 


La nature a le vent en poupe en ce moment (si seulement ça pouvait être vrai dans tous les domaines), et c’est plutôt une belle réussite, on n’est pas sur la profondeur d’un Ark Nova et le hasard des cartes peut décevoir certains adeptes de la programmation, mais l’univers et le gameplay sont agréables et donnent envie d’y revenir souvent.


Prêts pour initier votre nouveau big bang ludique ?

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