My City Roll & Write : quand le legacy rencontre les dés.


Un jeu de Reiner Knizia, illustré par Michael Menzel et édité par Iello.


Instant Wikipedia : on attribue l’invention du compas à Talos, neveu de Dédale, qui le tua de peur d’être dépassé en talent, ce dernier fut condamné à l’exil sur Minos lors du troisième procès mythique de l’Aréopage (ce qui lui valut la postérité en créant le Labyrinthe, ou Dédale du Minotaure, comme quoi tuer un neveu ingrat peut être utile). 

Le compas devient très vite symbole de précision en géométrie euclidienne (au grand dam de Cthulhu) où la construction de précision se fit à la règle et au compas même si selon le théorème de Mohr-Mascheroni, toute construction de point qui peut se réaliser à la règle et au compas peut se réaliser au compas seul (le théorème de Pythagore a plus marqué les esprits des profs de math pourtant)

Le compas est souvent considéré comme l’emblème des sciences exactes et de la rigueur mathématique, ainsi qu’un symbole de prudence, de justice, de tempérance et de véracité. On le retrouve dans la Bible avec le dieu le grand géomètre, comme symbole des francs maçons associé à l’équerre, ou sur le drapeau de l’ancienne RDA, et dire qu’à part faire des rosaces, doubles voire triples rosaces quand le cours était très chiant, le compas ne m’a jamais servi à rien d'autre...


Installation : 2 minutes

Règles du jeu : 10 minutes

Temps de partie : entre 10 et 30 minutes si on fait une partie ou un chapitre de 3 parties 

Âges : 8 ans

Type de jeu : roll & write, polyomino, « legacy ». 



Encore une ville à construire dans un terrain vide, mais vous pensez que j’ai de la place pour en rajouter encore une, et puis je pars en congés avec Déesse J, les bagages en main pour rendre visite à Lucifer pour les vacances... 

Devant l’insistance incongrue de l’ange géomètre, Dieu finit par faire une petite place dans son bagage blindé de trucs inutiles et de jeux de société pour un bloc de feuilles et 3 dès, et c’est ainsi que My City R&W fut créé, mais ça, la Bible préfère le taire, fichus franc-maçons du Vatican.


Mise en place : 

Prenez une feuille provenant du chapitre de votre choix, ou à la suite du précédent si vous faites une campagne, ce qui est plus pertinent malgré tout, les 3 dés et puis voilà.

Ah si, il vous faudrait un crayon de papier, voire même, si vous le souhaitez, des crayons de couleur de votre stock personnel avant de vous lancer dans l’aventure. 





À son tour, l’architecte en chef prend les 3 dés et les lance. Les 2 dés bleus sont accolés de façon à ce que le demi-cercle se complète, créant une forme de polyomino que tout le monde devra reproduire sur sa feuille. Le compas compte comme une face vierge lors des premières parties, et trouvera d'autres utilisations au fur et à mesure que la ville se développe.


Le premier polyomino-bâtiment doit être placé adjacent à la rivière, et les suivant doivent être adjacents orthogonalement à un bâtiment en place. Il est interdit de construire dans la montagne ou la forêt.


Le dé blanc indique le type de bâtiment construit, que l’on appellera "bâtiment uni, "rayé" et à "croix" parce que plus simple à retenir. 



Si on décide de ne pas placer un bâtiment, qu’on ne le puisse ou ne le veuille pas, on coche un cercle sous la grille. On ne peut s’abstenir que s'il reste un/des cercle.s. 


La partie se termine quand tout le monde passe. 


📝On compte les points des arbres restants auxquels on soustrait les cases restées vierges et les rochers non recouverts. 


🏆Le vainqueur sera celui qui a le plus de points. 

Le jeu complet comprend 4 chapitres de 3 manches, l’ensemble évoluant tant au niveau des mécaniques que du terrain et des bâtiments, apparition des puits, des églises, modification de la rivière… 


📝À la fin de chaque chapitre, on additionne la somme des 3 manches, puis la somme des 4 parties pour définir qui 🏆 sera le meilleur bâtisseur ludique du monde et inspirera la nouvelle saga à succès de Ken Follet après Tom le bâtisseur, et qui 💀 sera oublié de tous comme la saga de je sais pas qui, qui parle d’un mec qui a construit un truc.


Pas de modification à 2 joueurs.


👀

Le matériel est ce qu’on pourrait qualifier de "minimum syndical". 

Le bloc de feuilles bien fourni est divisé en 5 chapitres qui contiennent chacun 3 types de feuilles différentes. Ils vont différer par le scoring et l’organisation de la map, nouveaux décors, changement de direction de la rivière (oui on est comme ça chez Knizia, une rivière ne nous plaît pas, on la détourne), etc. En revanche c’est petit, la carte ne prend qu’à peine la taille de la moitié de la feuille ne la rendant pas spécialement facile à lire et encore moins à décompter. 

Les dés sont simples et clairs. Dans l’ensemble c’est utile au gameplay, mais on ne s’attardera pas dessus, un peu comme le nouveau roi d’Angleterre.


Les habitués de My City ne seront pas dépaysés, on ne retourne plus de cartes, à la place on lance des dés et c’est là la seule différence avec le jeu originel. 

Le côté pseudolegacy est remplacé par le changement de plan permettant une évolution dans l’histoire et le renouvellement des parties. 

À part ça les mécanismes et les scorings sont exactement les mêmes, on retrouve les rochers, les arbres, les puits puis plus tard les églises, etc. La seule chose qui va changer c’est le temps de partie qui est forcément beaucoup plus court. 

Après on s’amuse et on a la possibilité de le transporter aisément dans une valise, un sac ou une poche de baggy. La stratégie en mode Tetris pour essayer d’organiser au mieux son terrain avec les bâtiments qui sortent des dés, sans musique entêtante, et croiser les doigts pour avoir un bâtiment de croix de 2 cases plutôt qu’un bâtiment trait de 5 et voire, au final, une église pleine nous tomber dessus comme un témoin de Jéhovah à la porte en sortie de garde. 


Il faut pas se mentir le jeu est très abstrait, encore plus que son aîné, où on colorie des formes sur une carte, et à aucun moment on a vraiment l’impression de faire des bâtiments et d’ériger son Walnut Grove personnel. 

Et ce n’est pas arrangé par la clarté de la carte entre sa taille qui tend plus vers le hameau au cœur de la Creuse que vers la métropole bordant Paris, et la lisibilité des bâtiments pour le décompte final, car oui, si vous ne jouez pas avec des crayons de couleurs pour différencier le nombre de bâtiments différents de même type (en particulier les bâtiments pleins), il en revient à essayer de différencier 2 Weasley dans un champ de potiron la veille d’Halloween, c’est la croix et la bannière rendant le décompte plus laborieux qu’il ne devrait. 


À cela, contrairement à son aîné, lorsqu’on se lance dans la campagne il est difficile pour l’adversaire qui se voit distancé niveau points lors des premières parties de recoller au score par la suite ce qui peut avoir un côté démotivant. 


Au final, les aficionados du jeu de base seront ravis d’avoir une forme de voyage pour continuer à exceller dans la construction de cité, même s’ils risquent de le retrouver aussi redondant que du fenouil en plus de devoir changer de lunettes, pour les autres qui n'ont pas toujours vocation à être globe-trotter, ou qui ont de la place dans leurs bagages, je lui préfère de beaucoup le premier jeu de la gamme, plus complet et plus lisible. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


Étant donné qu’il n’y a strictement aucune interaction dans ce jeu, à part éventuellement empêcher Mme J de copier sur moi en plaçant un classeur ouvert entre nous, version premier de la classe égoïste, le nombre de joueurs ne change rien au plaisir ludique.


On lance les dés, on râle parce que la forme d’arrivée ne colle absolument pas à nos prévisions architecturales, on choisit de couper des arbres pour placer un nouveau bâtiment administratif, et je gagne.

Voilà un résumé succinct, mais efficace du jeu, il doit même exister une application pour remplacer le lancer de dé, mais à un moment c’est jouer sur la flemme des gens… Et le pire c'est que ça doit marcher… 


Au final, on obtient un genre de My City de voyage, les mécanismes sont communs, la carte facilement identifiable pour qui à une vue proche d’un pilote de ligne plutôt que de Mme Trelawnay, et le plaisir ludique des amateurs du genre sera bien présent, mais frustrant, s’il y a une grosse différence de niveau pour finir la campagne. 


Pour ceux ne connaissant pas le jeu originel et n’ayant pas de contrainte de place, je ne peux que conseiller de prendre plutôt le grand frère (dont un merveilleux article plein d’humour et de talent se balade sur ce cite non moins exceptionnel, il va falloir que je me m’achète de nouvelles chaussettes moi). 👇

https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2022/07/my-city-legacy-et-polyomino-font-ils.html


Allez, tout le monde on ouvre le bloc chapitre 2, partie 3 et à vos crayons.

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