Wild : Serengeti : tu te bouges, la gazelle, on ne voit pas ma crinière.


Un jeu de Gunho Kim, illustré par Sophia Kang, édité par Don't Panic Games.


Instant Wikipedia : 

Le parc national du Serengeti (parc "des plaines infinies" en massaï) se situe en Afrique, plus précisément en Tanzanie, il a été créé en 1951 et fait 14 764 km² (un peu plus grand que les Bahamas, en gros). 

Il abrite environ 4 millions d’animaux, dont 400 espèces d’oiseaux et une grande quantité de mammifères migrateurs, les gnous, les zèbres et les gazelles de Thomson. On y retrouve par ailleurs tous les animaux recherchés par les chasseurs, qu’ils ont nommés "Big Five" à cette occasion (lions, guépards, éléphants, rhinocéros et buffles d’Afrique) mais aussi plein d’autres animaux souvent en voie de disparition (girafes, topis, bubales, lycaons, léopards...). 

La croissance démographique du peuple tanzanien, l’augmentation du braconnage, la possible création d’un aéroport international coupant la ligne migratoire (c’est autre chose que notre dame des Flandres) et les réchauffements climatiques sont autant de facteurs qui mettent en danger l’écosystème fragile du parc. 

Espérons que l’avenir soit plus joyeux que ce qui se profile pour le bien-être de la planète et de sa diversité...


Installation : 15 minutes

Règles : 10 minutes

Temps de parti : 40 minutes

Âge : 8 ans

Type de jeu : gestion de contrat, placement d’animaux, vision dans l’espace, puzzle. 



Notre talent de reporter ludique a fini par se faire remarquer. 

Nous voilà embauchés par Géo pour aller faire un safari photo au cœur du 2e plus grand parc animalier d’Afrique. En avant pour un voyage, mode "sac à dos, gourde, chaussures de randonnée et ludosac plein à ras bord de merveilles ludiques", un hôtel nous attend à l’arrivée (on évite le « je viens dormir chez vous et en échange de votre confort je vous prépare une partie de "6 qui prend" »)

Allongé dans la savane, appareil photo en main, crème solaire et citronnelle partout (le palu ne passera pas par nous, bon la chloroquine aide bien, et pour une fois c’est le bon traitement), on est presque aussi luisant qu’un touriste américain sortant du Mac Do de l’île de Ré, prêts à prendre la photo parfaite pour faire la Une du numéro de septembre. 

💬Heu, pardon la hyène, tu dégages de la photo, depuis Le Roi Lion personne ne t’aime, et si le croco pouvait se déplacer sur la gauche à l’ombre des arbres... Voilà paaaaaarfait...

La girafe, elle baisse un peu la tête, elle est hors-champ pour poser avec les zèbres...

Le vautour au fond, on évite de faire caca sur le buffle ! Merci !… 

Ah mais on ne va jamais y arriver !


Mise en place : 

Une fois les 2 plateaux dépliés, placez les animaux par catégorie sur le plateau d’action (carnivores, herbivores, etc.), l’ensemble des pièces, des jetons nourriture et effets spéciaux sur les côtés avec les cartes Grandes Migrations. 

Placez 6 cartes Scène sous le plateau, puis chaque joueur en pioche 8 et en défausse 4, les 4 restantes sont placées devant le joueur face visible. 

On place un de ses jetons joueur (les caméras sur pattes) sur le 0 de la piste de score et l’autre devant soi avec une barre Galerie Vidéo. 

On place le calao sur la première manche du Rocher Millénaire et le pion Manche sur les manches 4 et 6. 

En mode avancé (ce que je vous conseille dès la première partie si vous avez l'habitude des jeux de société), chaque joueur pioche 2 spécialistes et en défausse 1. 


Le Rocher Millénaire et le plateau des actions

Les cartes Scène

Le plateau avec des animaux en place

Les cartes Spécialistes

Les cartes "Animaux Primés"


Souriez, vous êtes filmés! 

Bon, le croco, il arrête de faire la gu**le ou bien il va finir en sac à main pour vieille !


La partie se joue en 6 manches. 

À chaque manche, les joueurs font une action pendant leur tour, ou passent.


Une action consiste à poser sa caméra sur une zone libre du plateau d’action moyennant 1 ou 2 pièces. 


On peut sur la première manche


– récupérer un animal du plateau et le poser sur une case libre du territoire


– récupérer des cartes Scène de la réserve pour une pièce chacune 


– Changer le marché pour une pièce et récupérer des cartes Scène, la première gratuitement, puis une pièce pour les suivantes


Il n’y a pas de limite au nombre de cartes Scène devant soi. 


À partir de la 2e manche se rajoutent 2 actions :


– déplacer un animal de 1 à 3 cases orthogonalement. 


– interchanger 2 animaux n’importe où sur le plateau.


À tout moment de son tour, on peut valider 1 ou plusieurs cartes Scène, il suffit de respecter sa condition. Il en existe 3 types :


– l’alignement, le plus lucratif, et souvent le plus dur. Cela consiste à aligner les animaux dans l’ordre indiqué sur le plateau en ligne ou en colonne. Les animaux ne sont pas forcément côte à côte et il peut y avoir des intrus entre 2 animaux (mode photobomb du gnou). 


– l’adjacence nécessite d’avoir tous les animaux indiqués sur une des 8 cases adjacentes à la bête souhaitée (les diagonales comptent) 


– Le terrain : demandant à avoir les différents animaux indiqués sur les terrains indiqués. 


Les différentes cartes Scène


Les scènes d’alignement et d’adjacence peuvent demander à respecter des terrains de pose (les Terrains sur le Plan du Parc sont : Prairies, Forêts, Eau, Pierre), par exemple l’éléphant dans la forêt, adjacent avec un crocodile dans la plaine et un vautour dans l’eau… 

On peut à tout moment dépenser un jeton nourriture pour déplacer d’une case un animal, ou dépenser un jeton science-fiction pour faire fi des conditions de terrain pour une bête (on mettra un fond vert au montage, et on incorporera Alan Parish devant les lions en furie). 


Une fois la carte Scène réalisée, on récupère immédiatement le bonus de la carte en points de victoire s’il y en a, et les jetons notés. Certaines cartes contiennent aussi des icônes potentialisant les points de victoire pendant la partie (icônes les fleurs, bananes et plantes), en fin de partie les cœurs (les likes des followers, même dans un jeu sur la nature, on arrive à rajouter un réseau social…), des diam's pour la rareté de la Scène, des patounes pour améliorer le décompte de point, ou des ressources qui arriveront à chaque début de manche. 


Les différents symboles sur les cartes


Une fois que tous les joueurs ont passé (soit parce que plus d'argent, soit par choix, mais il ne doit rester que 3 pièces maximum en réserve pour pouvoir passer, on ne resquille pas avec la prod'), on avance le calao d’une case (Mme J l'appelle Zazu), chaque joueur prend les pièces indiquées et éventuellement les ressources permanentes de leurs cartes Scène complétées, et c’est réparti. 

Au début des manches 4, 5 et 6, on retourne une carte « Grande Migration », renvoyant dans la réserve une partie des animaux sur le terrain qui auront migré.

📝Au début des manches 4 et 6, il y a la Cérémonie Des Prix, les joueurs font un décompte des animaux indiqués sur les tuiles (les Animaux Primés), y ajoutent leurs éventuelles patounes et celui qui en a le plus gagne 2 fois le nombre en PV, le second 1 fois. 


📝À la fin de la 6e manche, les joueurs rajoutent leurs points éventuels des spécialistes, et les points de leurs followers.

🏆Le vainqueur devra se trouver une queue de pie et un joli chapeau pour aller se récupérer la Palme de l'As d'Or du Meilleur Documentaire Animalier remis lors du Festival de Cannes (celui du jeu de société bien évidemment, pas celui où des starlettes endimanchées dévoilent plus ou moins malencontreusement un bout de sein à l’ensemble des paparazzis du cru à la grande joie de leur popularité).

💀 Les perdants se verront remettre le Bobard D'Or par la dernière lauréate Delphine Ernotte. 

https://bobards-dor.fr/bobards-dor-2023/bobards-dor-2023-france-2-afp-les-plus-gros-menteurs-mediatiques-recompenses/


À 2 joueurs, peu de modifications, à la part la diminution d’animaux mouvant lors des grandes migrations. 


👀

Le matériel de ce jeu est juste magnifique pour une version basique, les meeples animaux sont superbes, un petit côté retour en enfance avec les jouets animaux pour refaire Jumanji dans sa chambre, le plateau recto-verso est joliment illustré tout comme les cartes, et que dire du Rocher Millénaire en 3D parfaitement inutile et sur-produit, mais qui est essentiel car donne un côté « C’est l’histoire de la viiiiiiiiiiie », et voilà Mme J qui soulève le chat au-dessus du plateau en chantant, pauvre bête. Il rappelle Everdell et son Arbre. 

Les règles et l’iconographie sont claires et très faciles à assimiler, permettant de se lancer rapidement dans une partie. Les cartes sont assez limpides, ce qui évitent la plus part du temps les retours aux règles durant la partie. 


À première vue, en voyant le matériel et les règles, on s’attend à un jeu assez simple et accessible...

Et au final, pas tant que ça. 

Les règles et la mécanique s’assimilent rapidement, et la partie se lance bien. OUI MAIS.

Dès la 2e ou 3e manche, on se retrouve à se triturer le neurone pour essayer de faire la bonne combinaison. 

💭Il n'y a plus de vautours dans la réserve, comment en amener un sur la bonne case d’eau pour l’associer au rhinocéros qui broute à côté, en prime le voisin a aussi besoin de cette conjoncture animale et il ne faudrait pas trop que je l’avantage pour qu’il afflue en nouveaux followers… 

Et il faudrait que je privilégie les cartes scènes avec des chacaux (c’est quand même plus joli que les chacals, merci, Chabat) pour le décompte intermédiaire, ou alors je valide des cartes à patounes… Analysis paralisys quand tu nous tiens....


Car oui on ne va pas se mentir, ce jeu y est grandement soumis, même si le nombre d’actions est somme toute limité, les possibilités restent vastes et les façons de scorer ou d’empêcher de scorer le sont tout autant.

Il faudra donc bien peser chaque coup pour ne pas se laisser avoir par une gazelle qui surgit derrière un baobab… 

En plus, les animaux sont cools, ils ne se mangent pas entre eux pour éviter de tout modifier. 

La petite touche d’aléatoire avec les cartes « Grande Migration » régulant la population animale du plateau oblige à s’adapter, et la préparation d’une manche à l’autre peut entièrement tomber à l’eau à cause d’un p****n de vautour qui a décidé de quitter la Tanzanie pour le Kenya… Sale bête à plumes!


Le point négatif de ce jeu est qu’il ne pardonne aucunement les erreurs stratégiques, se laisser distancer sur les followers peut rapidement entraîner un delta d’une cinquantaine de points entre 2 joueurs, totalement irrattrapable. Idem pour les animaux à patounes qui, s’ils sont laissés de côté, peuvent entraîner une défaite cuisante sans retour possible au joueur les ayant dédaigné, malgré une stratégie bien rôdée. Et malheureusement le hasard de la pioche pouvant être entièrement en notre défaveur, la partie peut sembler foutue d’avance, quand le jeu s’acharne. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


À deux joueurs, on a un peu plus le contrôle du terrain, et on peut essayer de programmer ses tours en espérant que tous les animaux n’auront pas traversé la savane d’un tour sur l’autre. 

L’adversaire n’ayant la possibilité de ne faire qu’une action lors de son tour, il pourra au mieux ne déplacer qu’un à 2 animaux (s’il fait une inversion de place), évitant des tours à refaire ce qui a été défait. 

Par ailleurs, il est plus aisé de suivre l’évolution des cartes Scène adverses, et donc les followers et patounes, pour éviter une distanciation extrêmement punitive. 

L’adaptation des Grandes Migrations permet aussi de ne pas avoir l’impression de repartir à zéro entre 2 manches.


Au final, à 2 joueurs, on aura une savane communément appelée la "savane Mme J", ordonnée, bien rangée où les animaux paissent en bonne entente sans courir dans tous les coins.

A plus de joueurs, on arrive sur une "savane Mini J", ça court dans tous les sens, on tourne la tête 30 secondes et le guépard est sur le toit pendant que le chacal joue à cache-cache dans la forêt. 

Oui, vous l’aurez compris, plus on augmente le nombre de joueurs, moins on a le contrôle sur la partie et l’arrivée aux Grandes Migrations peut donner l’impression d’une purge complète avec l’obligation de repartir à 0. 

Reste à voir si vous êtes plus dans le contrôle, alors vous préférerez probablement à 2, si le chaos est votre maître mot alors plus on est de fous, plus on court partout… 


On ne bouge plus, souriez, dites safariiiii... « clic », et voilà c’est dans la boîte.

Scar, tu peux finir de bouffer Zazu tranquille, et désolé du dérangement Lord Rataxes... 

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