Enchanters Overlords : ou comment redecouvrir le deck building, ou découvrir le tableau building


Un jeu de Jacek Golebiowski et Rafal Cywiki, illustré par Bartek Repetowski, Marta Fleter et Tomasz Mrozinsky, édité par Gindi.

Jeu issu de plusieurs campagnes KickStarter avec de nouvelles extensions à chaque fois (avec de nouveaux illustrateurs qui s'ajoutent au casting, mais je sais pas faire le e cédille et le n accent donc je m'abstiens)
Le jeu est sorti en français dans la dernière campagne, il s'agit ici de la campagne Overlords en anglais de 2018.


Le but du jeu est de customizer au maximum son artefact de départ pour défaire des hordes de monstres et dragons venus assiégés notre joli petit village de campagne.

En début de partie, on prépare le deck de monstres, deck composé de différentes factions de notre choix dont le nombre dépend du nombre de joueurs. 
On crée la rivière de départ qui doit être vierge de monstres et dragons (il est en effet plus compliquer d'aller affronter le Roi Squelette et un Boutefeu Chinois les mains vides).
Puis on prépare notre artefact de départ, les extensions permettent de modifier l'artefact de départ pour un début asymétrique.
Enfin, on prend 5 joyaux et on choisit un village à défendre, avec l'extension autonome Overlords, on rajoute aussi le Big Boss et un nombre de jetons identiques au nombre de joueurs dessus.

On joue une action de son choix parmi deux à tour de rôle jusqu'à ce que la rivière ait fini de couler (magnifique allégorie de la fin du deck de cartes, vous ne trouvez pas ?)
Celui qui aura le plus de points de victoire à la fin devient le sauveur officiel de Trifouilli-Les-Gobelins et gagne la partie.

Les deux actions possibles sont voyager et se reposer.

Voyager consiste à payer un nombre de rubis dépendant de l'emplacement de la carte convoitée dans la rivière. 

Il y a 3 types de cartes :

- Les objets : que l'on place immédiatement sur la pile de cartes objets ne laissant apparaître que la bande du bas de la carte précédente, on réajuste le compteur de dégâts et de défense en fonction des nouveaux symboles dévoilés et de ceux cachés. 
Cela remplace par la même occasion le pouvoir de l'objet précédent par le nouveau, s'il y en a un... (Il faut prendre le temps de savoir si on remplace notre porte-clef subsonique par un taille-crayon à réaction).

- Les enchantements : qui fonctionnent comme les objets mais, Ô surprise, sur la pile d'Enchantement, avec les mêmes avantages et inconvénients que pour les objets, il reste à choisir si votre tout nouveau taille-crayon à réaction reste fluorescent ou devient anti-mite-géante-en-pull-over.

- Et enfin les monstres et dragons (oui oui, il faut payer pour se faire taper dessus) : 
On commence par prendre les dégâts du monstre moins notre défense, puis on compare notre attaque à sa défense, on peut sacrifier des rubis pour augmenter ponctuellement notre attaque en fonction du pouvoir de la ville que l'on défend. 
Soit on est plus fort que le monstre et on le récupère dans la pile de monstres, certains donnent des bonus immédiats ou à long terme, ainsi que des PV en fin de partie. 
Si on est moins fort, bah euh attaquer un monstre que l'on sait plus puissant que nous c'est pas bien malin, du coup bah vous récoltez des dégâts et un sentiment de stupidité pour le reste de votre vie. 
Évidemment les dragons sont légèrement plus puissants et octroient d'excellents bonus. Smaug reste plus difficile à pourfendre que  le cochon-dinde-garou de la voisine.

Si on joue avec l Overlord, on peut aussi aller le défier, de la même façon qu'un monstre lambda, on récupère un jeton victoire vecteur de PV en fin de partie. 
Une fois tous les jetons récupérés (autant qu'il y a de joueurs), le Big Boss est vaincu et son pouvoir néfaste est aboli.

L'autre action consiste à se reposer, le fait de faire une petite sieste au village permet de récupérer des rubis, ou d'en dépenser pour soigner des blessures. 
En plus certaines cartes donnent aussi des bonus pendant cette action. Se faisant, on défausse la carte la plus proche du village qui va dans le cimetière (ce qui active le pouvoir de l'Overlord et ça peut piquer en fonction de la carte défaussée).

On alterne les tours jusqu'à la fin du deck, et comme déjà dit, dès qu'il est fini on compte les points pour élire le meilleur défenseur du village de Trifouilly-Les-Gobelins. 
On compte pour cela les points des cartes récupérées pendant la campagne, auxquelles on rajoute éventuellement les jetons Overlord, et surtout on soustrait un point par blessure obtenue. 
Il faut être un défenseur immaculé pour espérer gagner.


À deux joueurs on utilise quatre decks de monstres auxquels on a enlevé toute les cartes ne contenant pas un 2 sur leur verso.

Une fois les écueils passés par les contenants et accessoires (boite pas assez haute ne pouvant accueillir les cartes droites, tapis... chelou...), les graphismes du jeu sont très sympathiques et la grande quantité de factions ennemies jouables, de villages et d'Overlords donne une superbe rejouabilité.

À cette rejouabilité, on ajoute un gameplay original dans le monde du deck building, et clairement on a envie d'y revenir tant ce jeux est une petite pépite ludique. 
Et l'ajout de l'Overlord devient vite une nécessité pour augmenter l'interaction avec le jeu lui même.

La version coopérative n'a pas été testée du fait des règles beaucoup trop floues à mon sens, ce qui ne nous a pas donné envie d'approfondir ce mode de jeu, l'autre version étant tellement satisfaisante.


Alors, à deux c'est mieux ?

La tension est palpable à deux joueurs et il y a souvent de l'hésitation entre par exemple se reposer en laissant plus d'opportunités à l'adversaire et risquer les foudres de l'Overlord ou dépenser ses derniers rubis pour l'artefact désiré nous laissant à sec... 
Bref, l'affrontement est pour nous la version du jeu que nous affectionnons le plus, à n'en point douter.

Le fait d'adapter rapidement le nombre de cartes, le grand nombre de factions qui donne un nombre de combinaisons excellentes, la mise en place rapide et les parties d'à peine une heure nous font y revenir souvent pour de nouvelles aventures.

Il est temps d'aller défendre Minas Tirith des invasions du Mordor, jeune descendant des Dunedains.

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