Chronicles of Crime : les lunettes d'Hercule Poirot sont bien plus high-tech qu'il n'y paraît.



Un jeu de David Cicurel, illustré par Katarina Kosobucka, Mateusz Komada, Matijo Gabretelassie, édité via une campagne Kickstarter avant d'arriver en boutique par les Lucky Duck Games.

Nous parlerons ici du jeu ET de son module de réalité virtuelle, qui fait, pour nous, le petit plus de ce jeu.

Instant Wikipédia : la réalité virtuelle a été utilisée en première intention en 1939 par Antonin Artaud pour désigner le théâtre, avant d'être repris en 1985 par Jaron Lanier pour désigner un espace de représentation réaliste, tri-dimensionnel, calculé en temps réel, immersif (tout de suite ça en jette un peu plus). 
Le premier casque de RA voit le jour en 1970, et sera accompagné de gants (data gloves) en 1982 (Playstation n'a rien inventé, Sega l'utilisait d'ailleurs dès 1990 avec le Sega VR sur arcades, malheureusement annulé sur la Mega Drive ).

Mise en place : 5 minutes
Règles : 5 minutes 
Partie : de 45 minutes à 2 heures. 


Inspecteurs Jackal et Jackale, à votre service capitaine. 

Nous voici de l'autre côté de la Manche, à enquêter sur des crimes plus ou moins odieux dans cette bonne vieille ville de Londres, capitale du crimes, vu le nombre d'enquêteurs célèbres qui y résident (Sherlock Holmes, Hercule Poirot, James Bond, et maintenant, nous joueurs émérites), avec l'aide de quelque cartes, d'un téléphone et d'une paire de lunettes louches qui donnent un air... Intelligent. 

Une fois la mission choisie sur l'application gratuite, les joueurs se retrouvent embarqués comme inspecteurs au QG de Scotland Yard, où un capitaine plus ou moins moustachu nous explique, plante le décor, et nous envoie enquêter dans un quartier londonien sur un crime. 



Les joueurs, à l'aide d'un téléphone ou d'une tablette (même si le téléphone reste plus confortable pour une fois), flasheront différents QR codes pour enquêter.

Les QR codes se trouvent sur les lieux pour se déplacer moyennant quinze minutes (je suis sûr que les londoniens kifferaient faire pour de vrai tous ces trajets en 15 minutes...), sur des objets pour les analyser, et enfin, sur des personnages pour les interroger.

Pour poser une question, après avoir flashé le QR code de la personne que l'on souhaite interroger, il suffira de flasher un objet ou un autre individu pour que la personne vous dise ce qu'elle sait dessus. 

Chaque question coûte 5 minutes. 

Il s'agira d'inspecter les indices, de les confronter aux suspects ou d'interroger les 4 experts sous payés pour nous aider dans notre enquête :
- Le médecin légiste vous aidera pour tout ce qui est corps, médicaments... 
- La scientifique pour l'analyse des empreintes, des drogues...
- Le hacker pour l'analyse du matériel électronique
- Et enfin le criminologue pour les antécédents judiciaires des suspects 




Certains lieux vous donneront aussi la possibilité d'explorer une scène de crime. 

Pour cela un joueur prend le téléphone, les lunettes et c'est parti pour de la RA, le joueur décrit aux autres ce qu'il voit sur la scène de crime, les autres sortant les objets appropriés du deck pour pouvoir enquêter dessus et interroger les suspects. 
Il est toujours possible à la fin du décompte de le relancer pour revoir la scène, ou pour que les autres inspecteurs inspectent aussi la scène de crime, mais c'est du temps perdu. Mais c'est aussi un plaisir du jeu donc on évite juste de se faire la scène 5 fois, quoi...

Quand les inspecteurs pensent avoir les réponses à l'enquête, on rentre au QG pour parler au commissaire, ce dernier pose des questions, et pour y répondre on flashe les QR codes des différentes cartes sur le plateau. 

Certaines questions sont simples à anticiper (qui est le coupable, pourquoi), d'autres nécessitent d'avoir été minutieux et attentifs dans l'enquête pour y répondre. 

Le score final, sur 100, dépendra du nombre de bonnes réponses et du temps qu'il aura fallu pour les trouver, d'où l'importance de pas revoir 5 fois la scène de crime, ne pas interroger n'importe qui sur n'importe quoi, si on veut à la fin avoir un score digne de Watson et Holmes plutôt que des Dupond et Dupont.

À deux, pas de différence notable. 

David Cicurel réussit parfaitement à faire fusionner un classique des jeux d'enquête, Sherlock Holmes Détective Conseil, avec la technologie moderne. 

Allergiques aux jeux avec applications, passez votre chemin, jamais vous ne poserez votre téléphone dans ce jeu. 
C'est un excellent jeu d'enquête, plus accessible que le très bon Détective, plus court que son aînée, ce jeu est, pour nous, un plaisir de tous les instants.

Il est à noter que les lunettes 3D, vendues à part, ne sont pas le gadget de l'inspecteur (blague pour les trentenaires) mais indispensables pour le plaisir du jeu, sans elles pas de RA, juste un écran à regarder. C'est bien aussi... mais moins immersif. 
J'avoue d'ailleurs avoir du mal à comprendre pourquoi elles ne sont pas fournies d'office... 
Il vaut mieux un téléphone qu'une tablette pour jouer avec les lunettes pour faciliter la vue dans l'espace.

Autre petite astuce : attention à la luminosité de la pièce, qui peut entraîner des reflets, empêchant un bon flash des cartes. 

Il sera du coup important d'enquêter dans de bonnes conditions, c'est Scotland Yard que diable, pas le commissaire Maigret

Nul doute que les extensions rajoutent encore du potentiel à cet excellent jeu (Los Angeles, Redview), sans parler de la suite sortie récemment, au gameplay revu pour encore plus d'interactivité.

Oui vous l'aurez compris, friands de jeux d'enquête, celui-ci trône dans les sommets du genre. 

Alors, à 2 c'est mieux ?

Comme souvent dans les jeux d'enquêtes, deux inspecteurs valent mieux que trois, la partie d'observation des scènes en RA est, pour nous, un des moments les plus plaisant du jeu version Escape Game virtuel.

Du coup, tout le monde a envie de la faire, surtout qu'il y en a en général peu par enquête. 
A deux, peu de temps gaspillé pour que l'acolyte puisse exercer son œil de taupe sur le dernier IPhone.
A plus, le temps s'écoulera, et si tout le monde regarde, les chances de bon score s'amenuisent (forcément mettre trois semaines pour retrouver l'enfant kidnappé, cela risque la transformer en ado avec le syndrome de Stockholm). De plus les autres se sentent un peu exclus quand l'un regarde, on essaye de s'occuper, l'autre sort les cartes et le troisième joue à Candy Crush.

J'exagère, il est toujours possible d'inclure un subalterne pour les tâches indispensables au travail des enquêteurs chevronnés (nota bene pour nous : apprendre à Mini Jackal à aller chercher des donuts, Madame Jackal est déjà entrain de lui apprendre à faire du café).

Tout ça pour dire qu'à deux, c'est top et qu'il nous tarde de faire les extensions du jeu. 

Sophie et Finot viendront-ils vous aider dans votre enquête, jeune Gadget ??

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Northgard : Uncharted Lands et ses extentions : mangez des pommes qu'il disait...

Vindication : il est méchant monsieur Brochant, mais plus pour longtemps.

Earth : sans humain, la terre est plus folle.