Flyin' Goblin : I believe I Can splaaaaash...


Un jeu de Corentin Lebrat et Théo Rivière, illustré par Thomasz Larek, édité par Iello. 

Instant Wikipédia : la catapulte est une arme de guerre apparue au VIe siècle avant Jésus-Christ, en Perse, à Chypre et en Chine (comme quoi tout casser avec des boulets est une pratique antédiluvienne, et multicentrique). Les catapultes ont été utilisées jusque pendant la Première Guerre mondiale (à la place des boulets ou des cadavres, on y mettait des grenades, c’est quand même plus fun)
Comme quoi Sauron n’a rien inventé pour défoncer Minas Thirit. 

Mise en place : 15 minutes la première fois puis 5 minutes. 
Règles : 5 minutes. 
Temps de partie : on va dire 20 minutes si on n’a pas deux mains gauches... 




Nous étions de jeunes gobelins se promenant sur les chemins quand nous vint l’idée de piller un château. Justement en voilà un qui se démarque dans le paysage bucolique de la ludothèque, malheureusement il est convoité par une autre bande de gobelins vicelards et puants (oui, les autres le sont, nous, nous sommes beaux forts et gaillards). 
Qu’à cela ne tienne, on va quand même le piller plus rapidement que les autres moches. 
Et pour cela nous allons utiliser notre faculté la moins développée, le catapultage, discipline élaborée en Irelande avec le lancer de nain (Peter Dinclage a décidé d’y mettre un terme en disant que c’est une représentation arriérée des irlandais... Heu non du nanisme). C’est donc parti pour essayer de faire voler nos gobelins dans un château magnifique en 3D pour amasser trésors et diamants, en essayant de monter notre totem sur un toit. Le vainqueur sera le premier à récupérer un certain nombre de diamants, ou à avoir son totem entièrement construit à la fin du tour.

Pour se faire nous disposons de deux gobelins de base, d’une garnison avec des copains à acheter et notre totem à monter, et enfin le fleuron de l’armement moderne, le parangon de l’arme de siège, que dis-je l’excellence pour le lancer de gobelin, une catapulte en bois apte à la destruction du château d’un roi dont l’histoire a oublié le nom.

Notre cap'tain gobelin et 2 sous-fifres

Camp des bleus (Ô surprise !)

Une belle brochette de boulets ! (sens propre et figuré)

Le cash 

Et enfin, les DIAM'S !!


La partie se déroule en autant de manches de 4 phases qu’il faut pour amasser butin et renommée. 

La première phase, demandant une réflexion intense et une stratégie militaire digne de César repoussant les Huns, consiste à placer ses gobelins un par un sur la catapulte et de les lancer avec une précision chirurgicale dans la tronche du chat à 10 mètres du château, non-pardon, à les lancer dans une des salles du château. Dès qu’un joueur a lancé tout le monde, et tué trois étourneaux qui passaient par là, il ne reste plus qu’un lancer pour les autres pilleurs du canton.

Tout gobelin qui a atterri ailleurs que dans le château, la télé, le lustre (voire l’œil de madame... Et le chat nous en veut encore) est perdu pour le tour....

Non à la maltraitance des gobelins !! EVASIIIIOOOOON

Sirius, notre chat, particulièrement épanoui de voir ses humains jouer à Flyin' Goblin

2e phase : chaque joueur récupère un par un les gobelins dans l’ordre de son choix, activant par la même occasion la salle dans laquelle il a atterri. Cela permet de récupérer diamants, pièces, d’en voler à l’adversaire, d’en perdre, de tourner le château voire d’augmenter ses sous pour la phase d’achat. 
Si sur un extrême malentendu, ou si vous êtes un sniper de la catapulte, donc sur un malentendu, vous avez fait tomber le roi de son balcon, vous récupérez le balcon augmentant le nombre des diamants récupérés dans la chambre du roi, et reposez le roi sur un des toits. Une nouvelle chute du roi par un adversaire mal intentionné entraîne un échange de balcon. 

La chute d’un totem entraîne la reconstruction de ce dernier moins une pièce qui retourne dans le marché de son propriétaire. 

La chute d’un pillard entraîne son retour dans la réserve (c’est boudeur, un pillard)

À la fin de cette phase, tout pillard resté en place rapporte un diam's (laisse-moi kiffer la Vibe avec mon roi... Non non non non, pas la chanteuse).

Puis on arrive à la phase de vérification, si un clan a son totem dressé en entier ou s’il a le nombre de diamants suffisant alors il est sacré roi des gobelins et sera adulé tel le bon Ragnuk, roi des gobelins forgeron de l’épée de Gryffondor, les autres seront de la chair à Balrog tout juste bon à périr dans la Moria.

Si personne ne gagne, on arrive à la dernière phase, celle d'achat, chaque joueur pourra dépenser ses pièces chèrement gagnées à la sueur de son front, pour acheter un nouveau boulet, heu non, compagnon, plus un par gobelin ayant atterri dans l’armurerie. On peut acheter un nouveau gobelin basique, mais aérodynamique, un pillard à placer sur un toit et rapportant un diamant par tour, un capitaine gobelin doublant le pouvoir de la case où il atterrit en bien comme en mal (s’il est dans une case et non dans un œil, après cela peut doubler le prix de lunettes), ou enfin une pièce du totem pour commencer à le monter... 

Et c’est réparti pour un vol plané. 

À deux, on placera juste le château de biais entre les joueurs pour avoir accès à toutes les salles, et surtout tous les toits, enfin, il faudra arriver à 20 diamants pour gagner. 





Le château sous toutes ses coutures 

Tout d’abord on peut féliciter l’illustrateur qui fait un magnifique travail de décoration rendant le tout plein d’humour et très beau (même si du sang sur les murs l’aurait rendu plus réaliste). 

Le matériel est ergonomique, et très agréable à la manipulation. 
On note le travail d’aérodynamisme du gobelin (proche de la NASA), et la règle précise d’ailleurs comment poser le gobelin sur le lanceur en fonction de la précision rechercher, debout pour un lancé en cloche plus précis dans une salle, à plat pour un lancé droit sur un pillard ou un totem.  
Quelle belle utopie, personnellement j’essaye juste de faire en sorte qu’il retombe sur la table sans blesser personne ou casser une ampoule...

Le rangement est aussi très bien étudié, évitant de tout démonter entre chaque partie, et ainsi permettant d’accélérer la mise en place et de réduire la détérioration du matériel (au prix de la rénovation d’un château, il fallait bien ça).

Dans l’ensemble, on est sur un jeu sans prise de tête où l’amusement et les rires sont maîtres mots, et ça marche, cela marche même très bien, chaque lancer est l’occasion de se moquer des autres et de soi, devant un lancer parfaitement hasardeux (en vrai je suis sûr qu’il y a des snipers capables de tuer une mouche à 300 mètres avec un gobelin bien catapulté), et dans le fond c’est aussi ce qu’on demande à un jeu. 

Un plaisir simple, efficace et rapide à sortir, quel que soit le niveau de gameur, si je puis dire, des joueurs. 

En ce sens, ce jeu est une franche réussite et en plus il n’y a pas de pichenette qui fait mal aux ongles (non je fais pas ma sucrée, je suis aussi nul à la pichenette qu’à la catapulte, gros doigts style)... 

Alors, à 2 c’est mieux ?

Si vous cherchez la course à la victoire en envoyant voler du gobelin le plus vite possible pour obliger les autres à terminer leurs lancers prématurément et sous pression alors ce jeu sera plus intéressant à 4. 

Dans le cas contraire quelque soit le nombre de joueurs, on se marre, on joue de mauvaise foi pour négocier une relance (sachez ( du verbe sachoir) que l’excuse du chat qui a toussé et ça m’a déconcentré ne marche qu’avec Madame Jackal), et à la fin de la partie on a envie d’y retourner juste pour voir que non vraiment c’était pas de la faute de la mouche qui pète que son gobelin est arrivé derrière l’armoire, juste on est mauvais et c’est ça qui est bon. 

Alors jeune artilleur, prêt pour ton baptême de l’air ? 1...2... Haaaaaaa splach !!! Sans les dents.

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