Draftosaurus : quand un diplodocus remplace un deck de cartes en criant "cétacé !!".


Un jeu de Corentin Lebrat, Antoine Bauza, Theo Rivière et Ludovic Maublanc, illustré par Jiahui Eva Gao et Vipin Alex Jacob, et édité par Ankama.

Instant Wikipedia : le Tyrannosaurus-Rex est le dinosaure mythique ayant fait rêver et effrayé tous les enfants du monde (oui un enfant doit aimer les dinosaures sinon… Je boude). C’est un dinosaure théropode ayant vécu il y a environ 66 à 68 millions d’années (à 1 ou 2 ans près), soit la partie supérieure du Maastrichtien (rien à voir avec le traité), fin du cétacé. 
Son nom signifie roi des lézards tyran (rien que ça), il mesure 13 mètres pour 4 de haut et 8 tonnes (l’un des plus grands carnivores terrestres de tout le temps) et vivait environ 30 ans (ils avaient qu'à se faire vacciner)
Malgré tous les efforts de Spielberg pour nous faire croire qu’il s’agissait d’un super prédateur dont la vision se base sur le mouvement, il s’avère qu’ils auraient très probablement charognards, avec une vision binoculaire stéréoscopique lui donnant une excellente vue, et en prime seraient à sang chaud, après on n’était pas là pour le voir… Sauf peut-être Michel Drucker et Élisabeth II.

Mise en place : 5 minutes
Règles : 5 minutes
Temps de partie : 15 minutes.

*C'est la chenille qui redémarre... oups... pardon....*

Vous voilà avec votre grand parc plein d’enclos vides, du coup, ce n'est pas très engageant pour les touristes. 
Vous avez essayer d’y mettre des enfants, mais l’opinion publique vous est tombée dessus, idem pour les parcs à russes qui ne sont autorisés qu’en montagne, quand soudain, venu de nul part, on vous offre un sac de dinosaures, sautant sur l’occasion et sûr de vos infrastructures, vous vous lancez dans la création un remake de Jurassic Park en moins sanglant. 
Le problème, c’est que vous n’êtes pas le seul propriétaire de parc vide dans les environs (l’augmentation du prix des matières premières et du respect des droits de l’homme auront fait du mal). 
A vous de tirer le meilleur parti du sac en ne laissant que les dinosaures boiteux aux autres. 

La mise en place consiste à placer tous les dinosaures dans le sac, chaque joueur prend un plateau et le place sur la même face et le premier joueur prend le dé à contraintes, et allons peupler les enclos vides. 

La partie se déroule en 2 manches de 6 tours. 

En début de manche, chaque joueur pioche 6 dino du sac. 

*Hey !! Coucou !!*

Puis le premier joueur lance le dé donnant une contrainte pour tous les joueurs sauf pour lui (on croirait de la politique).
Les contraintes obligent à jouer dans une partie du parc (côté café ou toilettes, côté forêt ou désert), dans un enclos vide ou sans T-Rex. 

Une fois la contrainte annoncée, chaque joueur choisi un dino de sa main et le place dans son parc puis passe le reste de sa main au voisin. 

On change de premier joueur, le nouveau relance le dé de contrainte et on recommence jusqu’à avoir 6 dinosaures dans son parc. On re-pioche alors 6 dinosaures du sac et c’est reparti pour une manche identique à la première. 

Chaque dinosaure doit immédiatement être posé dans un des enclos ou dans la rivière en respectant les consignes pour scorer. 
Dinosaures identiques, uniquement des différents, 3 maximum, des paires de dinosaures, etc. La rivière est utilisée quand on ne peut pas placer son dinosaure, on le noie contre 1 PV (comme les chatons, ou les enfants, alors attention Mini J *ndlr : aucun enfant n'a été maltraité dans notre foyer, toutefois, l'équilibre mental des parents se trouve impacté par une dette de sommeil assez conséquente*). 

Dès que le parc contient 12 dinosaures, on compte les points de chaque enclos, des dinosaures dans la rivière et un point supplémentaire par T-rex dans le parc. 

Un parc hiver menant à l'échec Mme J, 
qui est allée se chercher un plaid, pour se réchauffer de toute cette glace. 

Le vainqueur aura une place réservée dans l’hélicoptère pour s’enfuir quand les dinosaures s’échapperont pour manger le touriste de passage (il faut bien un Jurassic Park 12).
Les perdants se retrouveront à nettoyer les enclos, et comme vous aussi, vous adorez Jurassic park premier du nom (sinon je reboude) vous voyez ce que peut sortir un tricératops. 

Les parcs ont une face été plus simple, et une face hiver se voulant légèrement plus experte avec un décompte de chaque enclos différent, où il faudra essayer d’anticiper un peu plus et surveiller les parcs adverses.
Dans le fond, l’intérêt est de faire une partie sur chaque face et de choisir le vainqueur avec le cumul des deux scores. 

Face été

Face hiver 
*la neige dans le parc, c'est un indice, chuuuut*

À 2 joueurs, on retire du sac 2 dinosaures de chaque espèce.
La partie se déroule en 4 manches, pour chacune on pioche 6 dinosaures, et après avoir choisi son dinosaure et avant de donner les restant à l’adversaire, on en défausse un qui retourne vivre dans le grand air de la boîte. 
La partie se termine à la fin de la 4e manche, quand chacun possède ses 12 dinosaures.

Quand dans le top-chef Philippe Etchechose demande à revisiter la tarte Tatin sans pommes et sans pâte et qu’à la fin ça se termine avec un velouté de choux de Bruxelles safranée, on a un peu l’impression d’être pris pour un jambon. 
Quand 4 des plus grands auteurs de jeux français s’associent pour revisiter le draft, cela donne ça, une pure réussite. 
Ici les auteurs on prit le draft, ont viré les cartes et sorti un jeu avec la substantifique moelle du mécanisme (le cercle des joueurs disparus vous salue) finalement une revisite des fois, ça a du bon. 

Le jeu est d’une simplicité sans borne, on prend un dino, on le pose et on passe le reste à son voisin. Tout repose sur la spécificité des enclos qui se prennent en main rapidement. 
Cela oblige, pour chaque dino posé, à réfléchir avant, rendant le jeu beaucoup moins simpliste qu’il n’y paraît, et malgré tout, il est accessible très tôt à partir du moment où votre marmot n’est pas un gros mangeur de dinosaures, je dirais dès 6 ans. 

La stratégie se crée rapidement, les adversaires doivent surveiller les enclos adverses pour éviter de leur donner le paralosaurophus tant attendu (on ne vous en voudra pas de dire les dinosaures oranges à la place), le dé viendra casser tout et obligera une certaine adaptabilité en apportant une pointe de hasard. On a envie d’y revenir et souvent en enchaînera les deux faces du plateau pour aller au bout de la partie. 

Le jeu étant très satisfaisant dans sa simplicité, nous n’avons pas encore acquis les deux extensions sorties ce jour, cela fera sûrement l'objet d'une éventuelle demande au Père Noël, qui sait ? 

Ce jeu familial a tout d’un grand et on comprend facilement sa nomination pour l’As D’Or 2020 (et personnellement, je le lui aurais donné, et le fait qu’il y ait des dinosaures ne trouble pas du tout mon objectivité). 

Alors, à 2 c’est mieux ?

Le changement de règles avec la défausse des dinosaures colle parfaitement avec le mécanisme. Déjà expérimenté dans le merveilleux Bunny Kingdom, la défausse du dinosaure permet de créer de l’interaction et oblige à surveiller l’adversaire pour ne pas lui laisser trop d’avance, entre le T-REX rapportant des points juste parce que c’est le seul carnivore du lieu (le nom de tyran ne lui est jamais aussi bien allé), ou jeter le stégosaure pour éviter de créer un couple de ses dinosaures ayant le cerveau de la taille de celui d’un poulet (véridique, on suspecte la possibilité d’un deuxième cerveau dans le ventre pour qu’il bouge sa queue, non rien de coquin là-dedans). 

Les parties rapides, restent tendues et addictives, c’est donc un grand oui, ce jeu est top à deux, mieux non, aussi bien qu’à plus oui, alors, allez y les yeux fermés et draftez tout votre saoul.

Vive les dinosaures, Allan Grant président et le galiminus premier ministre ! 

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