Draftosaurus Aerial Show et Marina : retour sur Isla Nublar
Deux extensions de Corentin Lebrat, Ludovic Maublanc, Theo Rivière et Antoine Bauza, illustrées par Jiahui Eva Gao et Vipin Alex Jacob, éditées par Ankama.
☝ Instant Wikipedia :
Le ptérodactyle est un ptérosaure vivant au Jurassique il y a environ 150 millions d’années (à +/- 15 minutes).
Son nom signifie : doigts ailés, et il était la première espèce de reptiles volants découverte.
Il est découvert par Cossimo Allesandro Collini en 1787 en Bavière.
Il est estimé à environ 1 mètre de circonférence sur le seul squelette entier retrouvé (oui c’est petit pour soulever un hélicoptère, Jurassic Park extrapole parfois un peu, comme on pourrait s'en douter un peu...).
À son origine, il est vu comme un animal aquatique avant que Georges Cuvier et Jean Hermann en 1800 trouvent que les ailes membraneuses lui allaient mieux au teint.
Tout ça pour en faire de grand pigeon préhistorique de la taille d’un planeur, prêt à manger tous les touristes qui passent dans le coin...
Installation : 5 minutes chacune
Règles : 5 minutes chacune
Temps de partie : comme le jeu de base, 15 minutes.
Votre parc à dinosaures n’en finit plus de faire des entrées, des touristes partout, et en prime ils repartent heureux et vivant, et vu les antécédents de ce genre d’attractions, ce n’était pas gagné.
Après discussion avec vos financiers, deux ou trois généticiens et Michael Crichton himself, vous décidez d’agrandir pour attirer plus de foule.
Vous hésitez entre une volière pour les ptérodactyles, ou un parc aquatique pour les plésiosaures, et puis merde, pourquoi pas les deux… J’ai dépensé sans compter…
Nous aborderons les deux extensions, puis la fusion des deux extensions avec le jeu de base.
Draftosaurus aerial show
Vous commencez les travaux par la création d’une volière sur ses jolies montagnes dans le fond de votre parc.
A la place d’y placer des condors des Cévennes, vous y placez vos ptérodactyles fraîchement ressuscités, au moins il y aura peu de risque que Vincent Delerm en face une chanson, contrairement aux condors.
Mise en place :
Placez le mini plateau au-dessus du plateau principal sur la face que vous souhaitez, puis placez-y 1 dinosaure pris dans le sac sur chacun des deux œufs.
Une fois les dino en place, rajoutez 2 ptérodactyles par joueur dans le sac.
Et c’est parti pour un pigeon-vole version jurassique qui n'a rien à voir avec le pigeon-vole de notre enfance..
La partie se déroule comme à l’accoutumée, quand vous décidez de poser un gros zozio, plus la peine de suivre les contraintes du dé pour ce tour.
Ils doivent forcément être placés dans les nids, d’abord le 1, puis un 2 puis 3.
Il n'est pas obligé de remplir tous les 2 pour accéder au 3.
Les pouvoirs des nids :
– poser le dinosaure dans l’œuf dans son parc
– récupérer 3 points par ptérodactyle dans les parcs voisins
– récupérer 7 PV
– récupérer 1 PV en fonction du nombre d’enclos contenant le dinosaure indiqué
– vous ne subissez plus l’effet du dé de contraintes pour la fin de la partie.
Les ptérodactyles peuvent aussi être mis dans la rivière moyennant 1 point (version canard col vert du jurassique comme dans tous les zoos du monde).
La fin de partie ne change pas, on ajoute juste les points du plateau ptérodactyles.
Le vainqueur échappera à l’épidémie de grippe aviaire jurassienne, et verra tous ses animaux prospérer dans son parc.
Pour les perdants, malheureusement l’expérience volatile aura été de courte durée et ils pourront retourner à leur parc à puces.
À 2 joueurs, on ne place dans le sac que 4 ptérodactyles.
Niveau matériel, les meeples ptérodactyles sont tout mignons et donnent envie d’être manipulés et de les faire basculer version rocking-chair. Pour le plateau le côté recto verso est agréable, il est lisible et clair, on regrette juste clairement le décalage avec le plateau de base et les différences de colorimétrie donnant un côté un peu bâclé.
L’ajout des pigeons préhistoriques au jeu de base donne un petit plus niveau gameplay, on va surveiller un tantinet plus les parcs adverses, voir s’il sera intéressant d’aller chercher les points par ptérodactyle, ou au contraire essayer de récupérer les œufs de dinosaure et jouer sur leur placement sans contrainte, ou encore aller chercher l’annulation du dé de contrainte.
Mais dans l’ensemble ses maigres ajouts restent très accessoires et ne révolutionnent pas le jeu qui reste au demeurant fort plaisant.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, le faible nombre de bestioles volantes entraîne plus souvent une stratégie sans qu’avec, leur apport étant très faible, on va rarement aller chercher les points des ptérodactyles adverses.
A la limite les points des dinosaures identiques dans nos parcs, mais plus par dépit que par stratégie pure.
Une extension qui manque un peu de saveur à 2 joueurs, qui n’ajoute pas grand bénéfice au jeu de base et sera souvent négligée face à d’autres stratégies plus lucratives.
Elle commence à devenir plus intéressante en augmentant le nombre de ptérodactyles et donc de joueurs.
Prêts pour aller chercher des œufs-coques géants en haut de la montagne ?
Draftosaurus Marina
Tiens donc, mais cette petite rivière qui clapote le long des différents enclos à dinosaures pourrait être rentabilisée.
Après avoir vu avec votre chef de projet, investisseurs et autres dealers d’ADN, vous vous lancez dans la création d’un parc aquatique pour y mettre quelques jolis plésiosaures (les orques de sauver Willy c’est surfait), en plus ils restent dans l’eau donc aucune chance qu’ils mangent un touriste perdu, sauf si Jean Kévin saute dans l’eau, mais à un moment la sélection naturelle doit faire son job.
Mise en place :
Placez sur la face de votre choix le plateau Marina sous le plateau de base en prolongeant la rivière puis placez un nombre de plésiosaures équivalent à 2 fois le nombre de joueurs.
Et c’est parti pour enfin créer son Nessy personnel.
Les joueurs piochent 7 dinosaures par tour.
Si vous choisissez de poser un plésiosaure dans votre parc, les contraintes du dé n'ont plus cours. Quoiqu’il arrive, ils sont placés dans la rivière (en même temps, ça paraît logique de mettre un une bestiole aquatique dans l’eau plutôt que dans la montagne, mais bon, avec certaines personnes, il vaut mieux préciser, on devrait peut-être reparler maintenant de l’absence d’action de la sélection naturelle ? Non ? Pas déontologique… ha, désolé), en bas du plateau principal.
Puis chaque fois que vous placerez dans votre parc le dinosaure indiqué sur le pont suivant, vous pouvez avancer le ou les plésiosaures d’une zone. Ils ne peuvent jamais revenir en arrière, on peut en déplacer plusieurs en même temps ou décider de ne pas le faire.
En fin de partie, on ajoute aux points classiques, les points de la zone où se trouve chaque plésiosaure. Le vainqueur verra un remake de Sauver Willy dans son parc à la grande joie des enfants, les perdants seront mangés par Willy à la grande joie des parents psychopathes.
À 2 joueurs, on place 8 plésiosaures dans le sac puis lors des 2 premières manches, les joueurs piochent 8 dinosaures et en placent 4 dans leur zoo.
Lors des 2 suivantes, ils piochent 6 dinosaures et en placent 3 dans leur zoo.
Comme d’habitude, les nouveaux petits meeples à l’effigie de Nessy sont tous mignons et donnent envie d’être manipulés et d’intégrer notre zoo rapidement.
Niveau plateau de jeu, on apprécie sa simplicité et sa clarté de lecture même si, pour gagner en ergonomie sur la table, il aurait été plus simple que les plateaux de base et extensions soient axés pour éviter les déplacements malencontreux d’un coup de nageoire lors d’un mouvement de plésiosaures.
Il est aussi très appréciable que les plateaux soient tous différents, les joueurs n’attendent donc pas le même dinosaure pour les avancer.
Cette extension rajoute un vrai plus stratégique dans les parties, les plésiosaures peuvent facilement rapporter des points si on arrive à les mener en bout de rivière.
On choisira du coup plus facilement un dinosaure moins intéressant juste pour faire avancer le plésiosaure dans les flots cristallins de notre parc.
On sera aussi plus regardant sur les dinosaures qu’on laisse aux adversaires pour éviter l’avancée de leurs gros lézards marins.
Par contre, il faudra embaucher de sacrés bons plongeurs pour nettoyer les bassins des bestioles, vous imaginez la quantité de merde d’un banc de plésiosaures adultes ???
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, la partie devient un peu plus stratégique, entre garder pour soi et défausser pour éviter le dinosaure qui arrange l’adversaire, et faire un pari en espérant que l'autre gardera les dinosaures par inadvertance pour l’avancée de ses plésiosaures, encore faut il avoir pris des plésiosaures car le reste des points s'appliquent toujours...
Le choix ne sera pas toujours simple et négliger un paramètre risque de vous coûter cher, surtout que le grand nombre de plésiosaures (des lapins préhistoriques, vu leur reproduction accélérée) entraîne forcément leur apparition plus fréquente et donc une obligation de composer avec à chaque tour de jeu…
En prime, l’asymétrie des plateaux oblige à bien surveiller l’adversaire, car il n’attendra pas forcément le même dino pour passer un pont, modifiant encore une fois vos plans de victoire mal assurés.
Cette extension est une jolie trouvaille et apporte un vrai plus stratégique quelque soit le nombre de joueurs.
Elle renouvellera la partie et viendra donner une pointe d’antijeu fort appréciable, ainsi qu'une Mme J qui se transforme en carnosaure, car son tricératops est retourné dans la boîte plutôt que dans son enclos pour pousser au bout du chemin son plésiosaure, ça n’a pas de prix.
Une petite brasse coulée, les ludopotes ?
📌 Si vous souhaitez jouer avec les 2 extensions conjointement, il faudra faire la mise en place d’Aerial Show en premier et piocher 7 dinosaures par manches.
L’ajout des 2 extensions conjointement risque de noyer encore plus les ptérodactyles dans le fond du sac, qui est somme toute très petit pour mes grosses mains, et donnera encore moins envie de s’y attarder, l’extension Marina reste en revanche toujours très plaisante à jouer.
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