Kingsport festival : et si on faisait un concours de qui détruira le mieux le monde ?!

Un jeu d’Andréa Chiarvesio et Gianluca Santopietro, illustré par Alan D’Amico et Maicol Quinto, le tout édité par Iello.


Instant Wikipedia : 

Kingsport, à part une ville du Tennessee dont tout le monde se fout tant qu’il n’y a pas de fusillade dans un lycée, est une ville fictive inventée par le très saint d’esprit H. P Lovecraft. Elle serait située au sud d’Arkham. L’auteur s’est inspiré de Marblehead, ville réelle près de Salem pour y implanter l’un des ports le plus célèbre de sa littérature. 

Ce dernier, fondé en 1639, vivait du commerce du poisson jusqu’à la pendaison de 4 sorcières en 1692 où tout périclita doucettement par la suite. 

La ville apparaît pour la première fois dans Le Terrible Vieux en 1921 puis dans plusieurs nouvelles du maître de l’horreur. 

On sait grâce à Dexter Ward que d’étranges rituels s’y passent et je subodore qu’ils n’ont pas vocation d’invoquer Elvis Presley pour un concert posthume au Shub-Niggurath Stadium…


Installation : 10 minutes

Règles : 15 minutes

Temps de partie : 1 heure 

Âge : 12 ans

Type de jeu : placement de dés 




Pourquoi parler d’un jeu normalement réservé à 3 joueurs minimum et sorti il y a maintenant 8 ans ? Déjà parce qu’on parle des jeux qu’on aime et qui peuvent avoir un intérêt ou au contraire décevoir, et que ce serait dommage d’enterrer des jeux sous prétexte qu’ils ont pris de l’âge.

Regardez Jumanji, il a été enterré et ça n’a pas franchement porté chance à la famille Parrish, et puis si on enterrait tout ce qui ne sert plus, quid du grand-père ? Mais trêve de galéjade, passons au jeu.


Alors que nous scrollions sur Facebook, désespérés devant l’inutilité de l’homme, entre refaire un match d’une coupe du monde terminée depuis belle lurette ou Quiqui MPapa aurait pu gagné de quoi racheter un pays entier en 90 minutes, et une chaîne à transférer à 99 amis pour éviter que Facebook deviennent payant et que votre arrière-grand-mamie revienne à la vie sous forme d’un sosie de Jean Marie Le Penis, l’envie de détruire l’humanité nous semble la seule solution pour guérir le miasme ambiant. 

Après réflexion, nous prime l’avion pour rejoindre Kingsport pour invoquer 2 ou 3 Grands Anciens pour aider toute la bande des Myliano et autre Kevyna à marcher au pas. 

Seul problème : à l’arrivée devant le site rituel, un petit panneau noté "minimum 3 personnes" nous barrait l’entrée. 

Qu’à cela ne tienne, on va appeler Dirk, notre joueur fantôme 👻, pour voir qui détruira le mieux l’humanité. 


Mise en place : 

Une fois le plateau de jeu au centre de la table avec chaque bâtiment placé à l’endroit indiqué face bâtiment visible, placez l’ensemble des cartes Grands Anciens autour du plateau en partant de la carte X à la 19.

Placez une carte mission sur son emplacement avec une carte Festival si indiquée sur la mission, mais sans la consulter. 

Puis placez un investigateur de chaque niveau aux heures indiquées par la mission. 

Placer les cubes par couleur (violet = maléfice, noir = mort et rouge = destruction) sous le plateau avec à leurs cartes sorts associées. 

Puis chaque joueur prend l’ensemble des éléments de sa couleur, place un disque sur la piste de score, un sur la piste de magie, un sur la piste de moral et un sous l’ordre du tour. 


Les cartes sorts
 (violet = maléfice, noir = mort et rouge = destruction)

Les cartes investigateurs niveau 1

Les cartes investigateurs niveau 2

Les cartes investigateurs niveau 3

Les cartes investigateurs niveau 4

Les cartes événements

Les cartes festival

Les Grands Anciens


Et vous avez 12 heures pour boire une tisane au suc gastrique de Shoggoth et invoquer Azatoth.


La partie se déroule en 12 heures ou tours, de 6 à 7 phases. 


En premier lieu, tous les joueurs lancent leurs dés (là on sent le rituel d’invocation qui envoie du steak de chèvres jaunes). 


Puis les joueurs se placent sur la piste d’ordre du tour, le plus faible score se plaçant en premier ce qui remonte un peu le moral (au sens propre sur la piste de moral, comme au figuré), et ainsi de suite jusqu’au plus gros lancer qui jouera en dernier ne lui octroyant aucun bonus de moral. 


Puis les joueurs dans l’ordre du tour vont invoquer un petit copain pour jouer à chat perché avec lui et par extension détruire une petite part d’humanité, parce que bon on est pas là pour enfiler des perles Hama… 


Pour se faire, les joueurs prennent de 1 à 3 dés et les placent, dans l’ordre du tour, sur le Grand Ancien de leur choix équivalent à la somme des dés. 

Un Grand Ancien ne peut être invoqué qu’une seule fois par heure, donc si déjà invoqué il faudra aller voir quelqu’un d’autre, sauf Kefren Na, la pute du groupe, qui accepte tout de tout le monde même plusieurs fois par tour. 

Une fois qu’un joueur a placé tout, ou une partie de ses dés, on passe au joueur suivant, et ce jusqu’à ce que tout le monde ait placé tous ses dés, on peut donc invoquer de 1 à 3 grands anciens par heure, ça chaume pas chez les cultistes. 


Une fois tous les dés placés, chaque joueur les récupère dans l’ordre de leur choix octroyant gain ou perte de moral, des cubes maléfiques, morts ou destructions, des cartes sorts au choix, des points de magie, de victoire, etc. 


Dans l’ordre du tour chaque joueur va se propager sur le plateau (pire que la Covid, ces invocateurs du dimanche), pour cela ils devront toujours partir de la maison (premier lieu de propagation du premier tour) puis décider de où ils vont en défaussant les cubes indiqués, les lieux devront toujours être reliés à la maison par une zone déjà conquise. 

Une fois le lieu investi, le joueur place un disque de sa couleur dessus et bénéficie de son pouvoir tant que le disque est présent. Un lieu peut être investi par plusieurs cultistes différents, pas de problème pour la coloc, l’important c’est de toujours ranger la peau de Profond après usage, et s’il y a un tentacule sur la porte, on ne rentre pas, le coloc est probablement avec une vierge et une dague sacrificielle à la main, le respect n’a jamais tué personne. 


S’il y a le symbole raid sur la case du tour, alors les investigateurs attaquent, ils doivent être en train de jouer à horreur a Arkham dans une soirée jeu parallèle, et essayent de nous empêcher de bâtir notre monde, pour cela on retourne sa carte et chaque joueur voit s’il peut le défaire ou non, récupérant ainsi bonus ou malus. 

Puis on retourne la carte évènement associée octroyant bonus ou malus supplémentaire. 


Enfin on récupère tous ses dés et c’est reparti pour une heure riche en invocations. 

On peut toujours dépenser de la magie pour jouer un sort modifiant la valeur de dé, les ressources ou la force de combat, ou utiliser les capacités des lieux sous notre contrôle. 


La carte mission peut rajouter des événements en cours de partie.


Quand le 12e tour sonne le glas de la partie, s’il y a une carte Festival, on la retourne pour dévoiler une nouvelle source de PV qui peut retourner complètement la partie.

🏆Le joueur avec le plus de PV gagne la partie et invoque d’un coup les 20 Grands Anciens pour une partie endiablée de balle au prisonnier avec 💀 les perdants comme ballon… 


Changement à 2 joueurs : normalement ce jeu ne se jouant pas à 2 joueurs, nous avons improvisé des règles pour pouvoir jouer malgré tout en duo.


Au moment de la mise en place, rajoutez 3 dés neutres appartenant à Dirk, par exemple, pour faire office de joueur fantôme. Dirk sera un bloqueur d'emplacement, et il faut l'avouer, ici, il se fait souvent insulter !

Au moment de la phase de lancé de dés, un des invocateurs lance ceux de Dirk. 

Ce dernier prend part à l’ordre du tour, mais de gagne ni ne perd de moral. 

Puis au moment du tour de Dirk, ce dernier invoque toujours le Grand Ancien de plus faible valeur disponible sauf Kephren Na, à part si vraiment il n’a que ça à se foutre sous le dé. 

Dirk ne récupère ni carte ni bonus, ça reste un fantôme, manquerait plus qu’il gagne, en plus de hanter les parties !

On peut aussi créer un deuxième Dirk, on l’appellera Dirkina, qui place pour son invocation la plus forte combinaison possible de le début de la phase de placement, obligeant de programmer encore plus ses actions pour arriver à ses fins.


Exemple de position des dès : 
Dirk en jaune a pris la place des plus petites valeurs
Mme J en violet s'est positionnée sur les Dieux 6 et 7
Et Mr J en noir sur le 16

Et de plus près 

Toujours plus près (trop ?!)

Niveau matériel l’ensemble est qualitatif sans être exceptionnel, ça fait bien le job, l’iconographie est claire et bien indiquée, l’ensemble ne laisse que peu de place aux questions une fois qu’on a passé le cap des règles, qui ne sont pourtant pas compliquées, mais le côté très brouillon donné par la police d’écriture et la mise en page les rendent plus laborieuses qu’en réalité. 

Pour une première vue des règles, c'est ici : https://cdn.1j1ju.com/medias/99/a3/33-kingsport-festival-regle.pdf

Pas fan de l’univers graphique du jeu très sombre, mais qui reflète plutôt bien l’univers du romancier, une réédition sous la plume de Gou Tanabe serait juste merveilleux.


Voici un jeu où il faudra faire avec le hasard des lancés de dés et essayer de faire une stratégie pour récupérer les bonnes ressources, les bons sorts et la magie pour les lancer. 

Le hasard peut rendre la partie très laborieuse, enchaîner les triples 2 va vous mettre le moral au beau fixe, mais suinter la sérotonine ne vous fera pas invoquer Yog-Sothoth pour détruire le monde…

Ceci dit, au fond du gouffre on peut rarement gagner, on ne peut invoquer Benzodiaz' qui est plus proche du Grand Psychiatre que de Gla'aki, et les cartes sorts permettent d’éviter certains écueils, et de maintenir les retournement de situations mêmes si tout semble perdu, permettant des parties très agréables et des invocations dans tous les sens, sans laisser d’odeur de souffre derrière, ce que Mme J apprécie.


Il faudra donc accepter des parties où le destin sera contre soi, et ses parties pourront parfois sembler plus longues que le sommeil de Cthulhu, ou au contraire si les dés roulent sur la bonne face, les parties seront aussi trépidants qu’une soirée son et lumière chez Hastur, seigneur des espaces interstellaires et roi en jaune. 

Il est important de connaître le pouvoir de chaque bâtiment et il est regrettable de ne pas avoir une petite fiche de rappels, car cela peut créer un net avantage pour les plus habitués qui orienteront leur stratégie plus efficacement. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


Les règles à 2 joueurs ont été improvisées pour permettre de profiter d’un jeu normalement réservé à 3 joueurs. 


La création du joueur fantôme oblige à anticiper l’ensemble de ses placements de dé, si le souhait est d’invoquer plusieurs Grands Anciens il faudra prioriser ses choix, se laisser l’ancien le plus faible pour le 2e tour risque de le voir invoquer par Dirk, mais l’invoquer dès le départ risque de voir l’adversaire nous prendre celui souhaité… 

Le jeu reprend d’un coup son côté stratégique et oblige à anticiper ses actions et à faire des sacrifices (on n’a pas un Grand Ancien en lui sacrifiant une assiette de brocolis). 


Au final mieux à 2 non, une intelligence artificielle, même créée par nos soins, ne sera que rarement plus douée qu’un humain moyen, enfin, ça dépend qui quoi... #Romainsitunouslis

Mais cela permet malgré tout de passer de très belles parties et d’invoquer à loisir tout Grand Ancien qui passe dans le coin, n’en déplaise à Abholos.


Prêts à détruire l’univers à coup de dés, histoire de dire au revoir à tous les Kevin et Kevina, en réduisant à néant tout ce petit tas d’acnés ? (interlude musical, un peu corsé celui là !)

Je suis sûr d’avoir servi l’humanité !

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