Everdell Spirecrest : et la marmotte, elle met le jeu dans le papier cadeau...
Une extension de James A Wilson, illustré par Andrew Bosley et édité par Matagot.
☝ Instant Wikipedia : l’orogenèse est le terme définissant le mécanisme de création d’une montagne. Il s’agit d’une succession d’événements comprenant une alternance de temps géologiques entrecoupés de phases d’érosions des reliefs et de sédimentations.
Il existe 3 grands phénomènes qui ont créé les reliefs connus sur terre.
La subduction, où une plaque tectonique de densité plus faible (en général océanique) passe sous une autre (continentale) créant une chaîne volcanique à cette occasion, la cordillère des Andes en est le parfait exemple.
L’obduction, est un phénomène plus rare où la subduction est bloquée par l’arc volcanique, la croûte continentale continue à chevaucher la croûte océanique qui se retrouve bloquée à une 60aines de km de profondeur repoussant la plaque continentale, phénomène retrouvé dans le massif du Chenaillet dans les Alpes française.
Et enfin la collision continentale, où 2 plaques continentales se rencontrent, le chevauchement des 2 lithosphères ayant la même densité créant une fusion des 2 plaques, entraînant la création des chaînes de montagnes comme les Alpes ou l’Himalaya.
Au moins, ça vous aidera pour les cours de géologie du mini ado boutonneux…
L’article ne parlera que des ajouts de l’extension sur le jeu de base, n’hésitez pas à aller consulter le splendide article réalisé précédemment sur Everdell : 👇
https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2021/10/everdell-aupres-de-mon-arbre-je-vivais.html
Ou sur l’extension Bellfaire : 👇
https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2022/09/everdell-bellfaire-on-nous-prendrait.html
Installation : 5 minutes
Règles : 10 minutes
Temps de partie : + 10 minutes par rapport au jeu de base
Âge : 8 ans
Type de jeu : pose d’ouvriers
Alors que nous coulions des jours heureux et paisibles dans notre ferme de la jolie contrée d’Everdell, Mme J se plongea gaillardement dans la lecture du Hobbit.
Refermant la dernière page, elle me regarda l’œil brillant. Sautant sur l’occasion, je commençais à me dévêtir, mais que nenni, voilà qu’elle me parle d’aventures, comme on parle de voiture ma femme à moi (c’était l’instant musique pourrie des années 80, servi par Nostalgeek), elle a envie de quitter sa ferme pour visiter la montagne voisine…
Ne sachant résister à l’œil qui brille de Mme J, et puis ce que femme, veut l’homme le doit (connerie de féminisme), je me rhabille, je chausse mes Pataugas, sort mes lunettes de soleil, ma gourde et ma femme (oui, la blague misogyne n’était pas loin, mais rappelez vous, elle a l’œil qui brille), et nous envoyons nos petits lapins sur les chemins.
Bah quoi ? Vous nous avez pris pour Bilbo à aller escalader une montagne en plein hiver ?
Allez, raclette et génépi pour tout le monde en attendant le retour du bouffeur de carottes…
Mise en place :
Placez le nouveau plateau de montagne sous la prairie d’Everdell avec tous les lapins des joueurs sur la case de départ.
Placez une carte saison sur chaque emplacement en révélant uniquement celle de l’hiver.
Placez les 3 decks de cartes découvertes à leur emplacement.
Chaque joueur prend une carte de début d’aventure et place un nombre de cartes du Val Eternel dépendant du nombre de joueurs sur le trajet de l’escapade.
Placez les montures et selles à côté, et là-haut sur la montagne, il y avait un gros cu… (oui, le début de cette année sent la bonne musique).
Le déroulé du jeu se déroule de la même façon à l’exception de la carte saison imposant une règle qui changera chaque saison.
Et ça peut être sacrément relou.
Le vrai changement survient au moment de la phase de préparation de la saison à venir.
Au moment où le joueur passe, avant de faire sa préparation à la saison future, il s’occupe de son petit lapin (rien de coquin là-dedans, bande de chenapans).
Le joueur déplace son lapin sur la case suivante en récupérant une tuile carte du Val Eternel, parmi celles disponibles sur la portion de chemin traversée, et la place à la suite de sa tuile de départ.
Puis il place 3 cartes découvertes de la saison finie face visible sous le plateau et en choisie une : la première est gratuite, la 2e coûte une carte ou une ressource, et la 3e en coûte 2.
Ces cartes apportent soit un bonus immédiat, soit un lieu personnel ou ouvert, un décompte de fin de partie ou une nouvelle monture. Si c’est le cas, on prend la grosse bestiole correspondante et on y place un de ses ouvriers en selle, quand on le place soit rien ne se passe, soit, si les conditions liées à l’animal sont réunies, alors on active son pouvoir.
Puis on défausse les 2 cartes non choisies, on retourne les parchemins aventures suivant, et retourne une nouvelle carte saison qui ne sera active que quand tout le monde sera à la saison suivante.
En fin de partie, en plus du décompte classique, les joueurs peuvent tenter de revivre leurs aventures en défaussant les ressources ou cartes indiquées sur chaque carte du Val dans l’ordre de récupérations pour rapporter des points de victoire (si vous ne pouvez pas remplir les demandes de la carte du contrefort, impossible de résoudre celle de la crête) ainsi que certaines cartes récupérées en fin de saison.
🏆Le vainqueur pourra vendre son histoire aux descendants de Tolkien qui rédigera une trilogie nommée Rabbiton le lapin.
💀Les perdants se retrouveront pris dans une avalanche et réapparaîtrons peut être sous forme de glaçon dans le remake d’Hibernatus avec Jeremy Renaud dans le rôle de Louis de Funes.
À 2 joueurs : lors de la mise en place, on ne met que 3 parchemins d’aventure sur chaque portion de route de montagne.
👀
Comme toujours, dans la saga Everdell, niveau matériel c’est beau, sans parler des nouveaux meeples animaux qui sont magnifiques, mais très accessoires, les grosses bestioles-montures et le plateau ajoutent un vrai plus esthétique à un jeu misant déjà beaucoup sur son aspect, ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas pour nous déplaire.
Après, son prix assez important pour une simple extension nécessite un matériel irréprochable, mais aussi un réel intérêt ludique pour éviter de se sentir floué (Bellfaire, si tu nous regardes…).
Avec ses règles qui changent chaque saison, et le fait de devoir prévoir en fin de partie des ressources en rab' pour effectuer le dernier voyage, cette extension rajoute une complexité bienvenue au jeu qui va passer d’une gamme familiale très accessible à une gamme plus initiée, l’anticipation nécessitant une vue sur plusieurs tours et une stratégie plus fine que le jeu de base.
Si je construis l’épouse, je récupère des ressources et aurais potentiellement des points avec le mari (ou des cornes selon l’épouse), mais du coup je n’aurais plus les bonnes ressources pour finir mon voyage. À cela s’ajoute différents blocages avec les règles saisonnières, et les pouvoirs des cartes qui apportent une asymétrie au jeu fort sympathique, même si certaines cartes peuvent être très avantageuses par rapport à d’autres, entraînant parfois un net désavantage à celui qui n’aura pas gardé suffisamment de ressources pour avoir le choix de sa carte. Les montures peuvent sembler particulièrement puissantes pour le joueur qui n’y a pas accès et la stratégie pour compenser le manque devra être élaborée avec soin pour éviter la dégringolade dans un ravin sans fond…
Au final, Spirecrest est la première extension qui apporte vraiment quelque chose au jeu et qui vaut vraiment le coup, augmentant la difficulté et l’anticipation, mais qui nécessite quelques parties pour une prise en main optimum, et bien que PearlBrook soit sympathique, elle reste plus dispensable que Spirecrest.
Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, on restreint le nombre de cartes du Val disponibles, mais dans l’ensemble, cela ne change pas au plaisir de jeu.
L’interaction dans la montagne étant nulle, quel que soit le nombre de joueurs, cela ne change pas grand-chose à part le fait de voir plus de cartes sortir et donc éventuellement des cartes de lieu ouvert à tous apparaître dans la communauté anthropomorphe de la forêt.
Malgré un prix très important pour une extension, cette dernière nous fait passer un très bon moment et ressortira plus souvent que les autres, tant son intérêt est présent,.
A 40 € l’extension, il est probable que j'attende le marché de l’occasion pour les suivantes…
Du col de Caradhras ou gouffre de Helm, êtes vous près à envoyer votre lapinou pour une charmante ballade en montagne ?
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