Everdell : auprès de mon arbre, je vivais heureux


Un jeu de James A Wilson, magnifiquement illustré par Andrew Bosley et Dann May et édité par Starling Games.

Il s'agit ici de la version Deluxe avec l'extension Pearlbrook, cette dernière rajoute un peu de gameplay qui sera abordé avec une couleur soigneusement choisie par la rédactrice en chef.



Bon commençons très simplement par la première chose qui vient une fois la mise en place finie : Boudiou que c'est beau, tout le matériel, les cartes, les meeples, les ressources, le plateau de jeu, tout est magnifique (comme rarement vu) et c'est un vrai plaisir à manipuler, à regarder et forcement à jouer. 


Maintenant qu'on en a pris plein les mirettes, que les étoiles se sont éteintes pour laisser place au jeu, il s'agit d'un jeu de placement d'ouvriers avec construction de zones dans un univers magnifique et ... Non on a dit qu'on éteignait les étoiles.

 


L'objectif du jeu, bien clair et écrit sur la boite, est qu'en tant que leader du village, vous aurez la lourde tâche de faire tout le nécessaire pour que la vie des habitants soit assurée quand la bise viendra.

Une fois la mise en place faite, et que les petits tics nerveux se sont atténués après avoir failli abimer l'arbre majestueux, fait trois fois le tour de la ludothèque pour voir si on pouvait l'exposer quelque part pour pas avoir à le démonter et risquer de l'abimer, on en arrive à la même conclusion que pour Yggdrasil : non les arbres en carton vivent dans des boites en carton. 



Donc une fois l'arbre en place, on remplit la prairie avec ses cartes (8), on place les ressources (brindilles, baies, résines, galets, perles *_*), on met les cartes forêt et évènements spéciaux en place, ainsi que les tuiles évènements basiques (ou bâtiments spéciaux). 

Chaque joueur prend 2 animaux de son clan, pose les 4 autres au sommet de l'arbre en fonction des saisons, et récupère un nombre de cartes dépendant de l'ordre du tour.
On rajoute un ambassadeur grenouille avec l'extension.

La partie se déroule en 4 saisons.
A chaque saison, chaque joueur fait une action parmi 2 au tour par tour jusqu'à passer (ce qui correspond à la 3e action, qui s'appelle l'action SAISON), pour arriver à la saison suivante. 
En hiver on compte les points pour savoir qui aura le mieux organisé son village.

Dans les 2 actions possibles, on peut soit poser un de ses ouvriers (ou ambassadeur) sur une case adaptée, soit jouer une carte de sa main ou de la prairie.
Les lieux peuvent être ouverts ou fermés, permettant d'y venir seul ou à plusieurs, le plateau annexe de l'extension n'autorise que la grenouille à venir se poser dans la rivière.

Où se placer  : 
- sur les cases de base pour des ressources, voire de nouvelles cartes.
- sur les cartes forêt : donnant des bonus spéciaux qui différent à chaque partie. 
- sur les évènements de base (ou bâtiments de l'extension) moyennant le coup indiqué pour beaucoup de PV, mais souvent très chères.
- sur les évènements spéciaux si on possède les cartes demandées dans son village pour récupérer la carte et ses bonus.
- sur certaines cartes de notre village, ou du village adverse si le lieu est noté ouvert, en paiement, ce dernier recevra un PV de la réserve.
- dans le havre pour sacrifier deux cartes par ressources récupérées.
- en voyage lors de la dernière saison en sacrifiant un ouvrier et le nombre de cartes indiquées sur la case pour récupérer un nombre de PV identiques en fin de partie.
- l'ambassadeur peut aussi être posé sur les lieux de la rivière si l'on possède les cartes de la couleur associée dans notre village. Si on est le premier, on récupère une perle et on retourne la carte pour découvrir son pouvoir... +/- intéressant.



Attention, on peut jouer 15 cartes maximum dans son village, il faut donc savoir choisir.

On peut jouer une carte soit de sa main, soit de la prairie en payant les ressources associées, ou par chainage si on possède le bâtiment demandé par la bestiole, et dans ce cas on pose un jeton occupé sur le bâtiment pour ne pas pouvoir faire de nouveau chainage avec.

Les cartes peuvent donner des bonus immédiats, des bonus au début de certaines saisons, des lieux d'accueil pour ouvrier en mal de boulot, des bonus pour la partie ou des bonus de score final, et peuvent permettre d'envoyer son ambassadeur découvrir la mer...

Dès qu'on ne peut ou ne veut plus faire d'action, on passe et on prépare la saison à venir. On récupère ses ouvriers auxquels on peut en ajouter un ou deux en fonction de la saison (ça se reproduit vite ces petites bêtes), l'été permet de piocher des cartes, et pour le printemps et l'automne avoir une activation gratuite de tous ses lieux de production.

Du coup forcement, chaque tour devient plus long que le précédent puisqu'en automne on a triplé notre population de travailleurs par rapport au début d'année. 

A la fin de l'automne, quand la cigale arrête de chanter pour se faire rabrouer par la fourmi, on compte tout nos points de victoire, le meilleur pourra se vanter d'avoir tous ses habitants au chaud autour d'une tisane, les pieds tournés vers un feu de cheminée, avec sur les genoux un plaid en piloupilou.


A deux, on ne placera que 3 cartes forêt, cette dernière ne pouvant accueillir qu'un seul ouvrier au lieu de 2. 

Pour commencer, parlons de l'extension : elle rajoute de magnifiques perles, un léger gameplay en plus, mais reste tout à fait dispensable et n'engendre pas l'émulation du jeu de base même si la qualité du matériel reste irréprochable.
On a quand même un petit coup de cœur pour le calepin de décompte des points qui est juste parfait...
Après c'est toujours pareil si vous tenez absolument à faire s'affronter des loutres contre des ornithorynques alors oui c'est indispensable. Si le hérisson contre la tortue vous conviennent alors peut-être que l'extension est superflue. De là à dire que le superflu est le premier des besoins... (big up Gustave F.)

Dans l'ensemble, on est sur un jeu assez facile à prendre en main, familial, même si les règles semblent longues, elles fourmillent d'exemples et de textes d'ambiance pour majorer l'immersion (et les auteurs y arrivent à merveille).
Peut-être peut-on dire familial+ pour dire que c'est un début vers des jeux plus experts, mais :
- 1 : je n'aime pas trop ce terme
- 2 : je trouve que ce jeu est parfaitement adapté à tout type de joueur. 

Après on ne peut pas nier que si on enlève la splendeur du matériel, le jeu est un peu simple et ceux qui vont rechercher de la réflexion et de l'optimisation risquent d'être un peu déçus.

On aurait aimé que l'arbre ne soit pas qu'un objet de déco volumineux (et splendide) mais soit un peu plus incorporé au gameplay (Yggdrasil style) car au final, niveau pratique, les cartes posées dessus sont difficilement lisibles et en fonction de son placement sur la table la lisibilité de la prairie est plus laborieuse.

Alors, à 2 c'est mieux ? 

La légère restriction des emplacements pour poser les ouvriers augmente la réflexion sur la planification de ses actions. 

A deux joueurs, l'interaction reste très mince, on évitera probablement un peu plus d'aller dans le village adverse pour ne pas l'avantager. 

La course aux objectifs et aux placements sont légèrement moins présentes, de même que la course aux cartes de la prairie sera plus prévisible.

Pour autant, les cartes en main permettent de créer l'inconnu même si parfois le dilemme de la défausse contre ressources se fera présent. 

L'interaction est peut-être plus limitée à deux joueurs, cela n'en reste pas moins de très bonnes parties de jeu et même si la qualité du matériel en est partiellement responsable, le gameplay est suffisamment réussi pour donner envie d'y revenir. Il faut dire aussi qu'avec la quantité conséquente de cartes, la rejouabilité est importante.

Auprès de cet arbre, on y est heureux, pas sûr qu'on le quitte des yeux...

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