Bonnie & Clyde : Love & Death : j'étais sur la route toute la sainte journée, je n'ai pas vu la balle en moi s'immiscer...


Un jeu de Alexandre Weiss, illustré par Jeremy Laplatine et Vianney Carvalho et édité par Yeast Games.


Il s’agit ici d’un prototype de jeu disponible sur Kickstarter à partir du 4 avril 2022.


Le lien vers la campagne à venir :


https://www.kickstarter.com/projects/yeastgames/bonnie-and-clyde-love-and-death


Le matériel n’est donc pas définitif et les règles sont susceptibles d’être modifiées, mais le rendu final du jeu ne devrait que peu différer. 


Instant Wikipedia : Bonnie Parker et Clyde Barrow sont des criminels mythiques du début des années 30, la Grande Dépression américaine, membre du gang Barrow. Bonnie se marie à 16 ans avec un criminel notoire, une fois ce dernier en prison, la jeune Bonnie devient serveuse, et comme elle se fait chier comme un rat mort elle fricote avec Clyde, ce dernier se retrouve en prison rapidement après (conclusion : c’est Bonnie qui corrompt les hommes), en sortant 2 ans plus tard, ils se retrouvent et vivent une histoire d’amour de 2 ans, vivant de braquages et de bières fraîches, avant d’être descendus par le FBI dans une embuscade le 23 mai 1934 à 23 et 25 ans. 20 000 personnes assistent à leurs funérailles, soit 29 fois plus que pour Johnny Hallyday (Comment ça, ce raccourci ne sert à rien ? C’est pour imiter BFMTV).


Temps d’installation : 10 minutes

Règles : 25 minutes

Temps de partie : 45 minutes 


Nous voilà catapultés dans la peau de ces deux criminels sillonnant les routes américaines à la recherche du bonheur, de l’amour, et si en passant on peut cambrioler une banque et tuer 1 ou 2 bourgeois, c’est bonus.


Dans un suspens insoutenable, voiciiiii les HEROS DU JEU !!


La mise en place consiste à séparer tous les decks de cartes en fonction de leur dos, de poser sa voiture sur la troisième case de la piste de poursuites, d’adapter le plateau ressources en fonction du mode choisi, et allons vivre le rêve américain en mode canardage dans notre Ford A 1927 de départ (ils seront retrouvés mort dans une Ford V-8 1932 Sedan tout est une question de Ford au final).


Le but dans la partie d’initiation est de remplir notre jauge d’amour (vous l’avez, la petite musique romantique au son d’un 38 spécial et d’un colt 45?), de récupérer 2 butins (qui a dit que l’on pouvait vivre d’amour et d’eau fraîche ?), et d’aller passer une nuit dans la ferme romantique (shabalabala shabalabala pan pan), rien que ça. 

Pour perdre, il suffit d’être mort et ça arrive bien plus vite que Lucky Luke ne recharge, soit parce qu’on s’est fait tirer dessus trop de fois, lors d’un accident de voiture ou parce qu’on se sépare et du coup on meurt de tristesse, seul loin de sa Bonnie… 


Les tours de jeu s’enchaînent jusqu’à la réussite ou la mort, un tour se compose de deux phases : le road trip et l’escale.


Le road trip, moment principal de la cavale où on se promène le long des routes américaines, reprend les trois temps forts de la journée : le réveil, le matin et l’après-midi.


Plateau de course poursuite, en bleu la police, en noir, B&C


Au réveil, la voiture de police aura profité de notre repos bien mérité pour tenter de nous rattraper. 

Si jamais elle atteint la nôtre, une fusillade éclate, sa difficulté dépend du nombre de morts laissés dans notre sillage, plus on est méchant, plus les flics sont coriaces. 

On commence de la police locale (version Axel Foley dans le flic de Beverly Hills), pour finir pourchassés par Franck Hammer (le Texas Ranger qui a dirigé la traque finale des deux criminels, version Chuck Norris)

Du coup, tuer, oui, mais pas trop quand même pour ne pas fâcher Mr Hammer.


Dans le désordre, nos amis des forces publiques

Dans le proto, il manque F. Hammer


Une fois le café prit au bruit des fusils à pompes, on retourne dans sa voiture (si elle est cassée, ou en panne d’essence, il faudra faire un braquage miteux pour retrouver une Ford A 1927 toute neuve), on peut aussi changer de véhicule pour en prendre un plus rapide, plus luxueux et donc rapportant plus d’amour à chaque tour (Bonnie n’est pas vénale, elle aime les jolies voitures, s’tout) moyennant la dépense de quelques indices, on peut aussi aller planquer notre butin pour 1 essence (la plage arrière de votre voiture a une capacité de stockage limité, pas de semi-remorque en cavale).




Les différents véhicules

Les formalités remplies, on baisse les Ray-Ban (lunettes apparues 7 ans plus tard), et c’est parti pour sillonner les différents états américains.


On dépense un niveau d'essence pour retourner une carte route. 

On choisit dans l’ordre de bas vers le haut de faire les escales proposées sur la carte (la première est gratuite, les suivantes coûtent du temps rapprochant inexorablement les flics de notre point de croisière). 

Les escales permettent de dépenser des dollars pour se soigner, récupérer munition, nourritures, essences, ou de réparer la voiture. On pourra aussi croiser des souvenirs, des cartes négatives où le malus est roi, sauf si on dépense 2 indices pour les transformer en bonus. Des indices permettant d’avancer dans l’histoire, ou des bifurcations nous permettant d’aller dans un hameau ou une ville plus ou moins grande.


Les grandes routes, avec un exemple de verso

Les petites routes, avec un exemple de verso
*ce petit chemin, qui sent la noisette...*


Les villes font perdre du temps, mais peuvent apporter des bonus intéressants, dont des banques par exemple. Tout peut être braqué, pour cela on retourne une carte destin, et on suit ses indications en fonction du braquage réalisé (banque, simple ou compliquée), les cartes destins permettent aussi la résolution des accidents de voiture.



Les cartes destin, verso résolutions de braquage : 
Banque
Simple
Compliqué
Accident de voiture 

Les cartes souvenirs

Arrivé à la fin de la carte, on récupère du temps, dépendant du nombre d’escales faites et de la vitesse de notre voiture. 


Après un petit casse-dalle bien mérité, on débute l’aprèm en tirant une nouvelle carte route (moyennant de l’essence, et à 2 euros le litre, elle a intérêt à être bien cette carte) et c’est reparti pour la virée fantastique. 


À la fin de cette deuxième carte, il s’agira de trouver un petit nid douillet où roucouler heureux pendant que la flicaille nous recherche.


L’escale consiste à dormir : 

- soit à la fin de notre dernière carte, on croise un hôtel ou logement similaire qui moyennant finance et nourritures nous logera, nous faisant même parfois gagner du temps

- soit, on dépense des indices pour trouver un coin plus reculé à l’abri des regards, par exemple dans une ferme romantique version l’amour est dans le pré. 

Si on ne peut ou ne veut pas payer, on peut dormir à la belle étoile, mais on perd du temps, de la nourriture, de la santé et de l’amour (perso, j’ai besoin de mon confort, dormir sur la terre sous les moustiques texans, bof, niveau amour, c’est plus la peine de compter sur moi).


De la banquette arrière, à la ferme romantique, 
en passant par le Formule 1 de Trifouilli-Les-Oies et le manoir abandonné


On peut une fois dans la partie utiliser le pouvoir de Clyde permettant de remplacer une carte route par une autre, ou celui de Bonnie pour remplacer une petite ville par une autre.


La partie se termine dès que les conditions de la mission sont remplies, dans ce cas, on pourra siroter un cocktail avec un petit palmier à Coney Island, ou si on est mort, et pas sur que soit Tom Ellis et Lesley-Ann Brandt qui vous accueillent en enfer.


À deux : chaque joueur prendra un des deux criminels, et les actions devront être d’une décision commune. En cas de désaccord entre les deux joueurs, le couple mythique perdra un amour.


Plateau de gestion des stocks et niveaux
Munitions
Nourriture
Indices
Dollars
Butins
Amouuuur
Braves gens assassinés soit malencontreusement (oups), soit sciemment (prends ça, vilain pompiste !)


Je le rappelle encore une fois qu’il s’agit d’un prototype, les règles peuvent être retravaillées par les créateurs du jeu bien que dans l’ensemble, elles ne devraient pas voir de refonte complète. 

De même que la qualité du matériel n’est en aucun cas représentative du jeu futur. 


Il y a toujours des débats sur l’idée de jouer avec des criminels, et à transformer en amusement des drames de l’histoire.

Secret Hitler en est un exemple typique où une partie des joueurs essaye de faire passer des lois nazies, ou plus connu, Mémoire 44 qui retrace les grandes batailles de la Seconde Guerre Mondiale, où un des joueurs essaye de faire gagner les pro-moustaches, ou encore GTA dans les jeux vidéo où le meurtre et le crime sont les fers de lance de la saga. 

De notre point de vue, de la même façon que l’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui, on peut jouer avec tout, après tout le jeu est aussi un objet de culture et permet de ne pas oublier les évènements heureux ou tragiques de l’histoire, et d’essayer de ne pas refaire les mêmes conneries (Vladimir, si tu me lis), ce n’est pas pour autant que l’on soutient les crimes, meurtres et autres excès de vitesse (heu, ça, si, ça m’arrive).

Petites digressions, mais ils nous semblaient importants de le préciser.


Nous sommes ici à la base sur un jeu solo, ou le joueur lutte contre le destin tragique des criminels pour essayer de vivre leurs rêves américains dans une escalade de la violence sans retour possible. Au final, faire des meurtres n’est en rien bénéfique et nous rapprochera de la fin de parties avec l’arrivée de F Hammer qui ne laissera pas de répit au joueur. Il y a beaucoup de hasard avec des cartes, loin d’être toutes bénéfiques, tiré sans aucun contrôle et l’adaptabilité devant les situations imprévues sera le maître mot des parties (en même temps, si Bonnie et Clyde avaient été au courant de l’embuscade de la route 154 de Bienville, peut être qu’ils seraient passés par la 153), le pouvoir unique des criminels peut compenser certains mauvais tirages.


On ne contrôle pas se qui vient, mais on contrôle se qu’on en fait, la voiture tombe en panne, on en vol une, on la fait réparer, vais-je cambrioler cette banque ? Dormir à l’hôtel, braquer le médecin pour qu’il me soigne gratuitement ? Merde il est armé, paf il est mort, je perds une munition, je ne peux pas me soigner et j’augmente les victimes pour 2 dollars de gain… oups… On a perdu l’occasion d’être soigné ce qui pourra nous être fatal rapidement si les flics nous rattrapent, mais on aurait pu économiser pour aller acheter le sniper… tout est une question de prise de risque en acceptant les écueils des cartes destins. Tout au long de la partie les choix sont cornéliens, de l’endroit où dormir demandant indices difficilement acquis si pas d’hôtel dans les environs, ou dormir dehors a risque et périls (le moustique texan est vecteur de maladie grave, regardez G.W.Bush junior, il y a forcement une cause exogène à… ça), a la possibilité de braquer un médecin ou le payer, et c’est ses choix qui fond le sel du jeu. 


Ce jeu est exigent, mais prometteurs l’univers est bien travaillé et on retrouve les armes et voitures d’époques (même si on aurait aimé retrouver les voitures et armes authentiques du couple… comment ça j’en demande trop ? ba qui sait cela se rajoutera peut être en Stech Goal, car je le rappelle c’est un proto), la mise en place rapide, et une fois l’iconographie bien en tête (même si une aide de jeu ne serait pas du luxe) les parties sont fluides et rondement mener, on sent une belle courbe de progression, et déjà la partie facile ne l’ait pas tant que ça (comme l’ouverture facile de votre jambon, on y croit jusqu’à ce que la languette nous reste dans les mains et qu’il faille la scie circulaire pour arriver au bout de votre repas). 


Alors, à 2 c’est mieux ?


Le jeu est prévu en solo, ça, il n’y a aucun doute, pourtant rien n’empêche d’y jouer à 2 et le petit twist sur le désaccord entre les joueurs (ce qui ne nous arrive jamais avec Madame J, bien entendu…) permet, et de corser un peu le jeu, et d’éviter l’effet leader (bon sauf si mini J est là, ou il fait ce qu’il veut, et je plains F. Hammer s’il l’attrape…).


Au final, c’est mieux à deux, car je préfère de beaucoup avoir une copine de jeu pour jouer qu’être seul (je pourrais faire une blague vaseuse, mais je m’abstiens, je sens déjà une main s’approcher vivement de l’arrière de ma tête en me demandant si je me suis pris pour un Tuche), même si, en vrai, à un ou deux, ce jeu est très agréable pour qui n'a pas peur de lutter corps et armes contre le destin.


Après Gainsbourg serez-vous les prochains à faire l’ode des deux criminels les plus connus des années 30 ? On le saura le 4 avril sur la plateforme Kickstarter.


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