Papillon : en pagaille ou de lumière, le magnifique papillon envahi la ludothèque.
Un jeu de J. B. Howel, illustré par Whitney Rader et édité sur Kickstarter par Kolossal Games, puis en boutique par Matagot.
Instant Wikipedia : les nains de jardin (là, tout de suite, je vous sens captivés) sont apparus à la Renaissance (comme quoi les artistes n’avaient pas que bon goût), représentant de légendaires pygmées cherchant des métaux précieux en Cappadoce.
Les mineurs s’en servaient comme gardiens protecteurs des forces maléfiques souterraines (ça a bien changé...).
C’est en Allemagne et en Suisse que le nain de jardin deviendra décoratif, en céramique à la fin du 19e siècle, avant d’être popularisé par Blanche-Neige et les 7 nains au grand dam de Peter Dinklage.
Les collectionneurs ne sont pas appelés vieilles à chat, mais nanomanes, et ça, ça doit vous en boucher un coin.
Oune magnifaïque coumposition flourale avec le naing zommmbi des Jackalsss
Mise en place : 30 minutes la première fois (il faut monter les fleurs) et 5 minutes par la suite
Règles : 8 minutes
Temps de partie : 20 minutes
Il s’agit du matériel du jeu version retail qui est présenté ici.
Nous voilà dans la salopette de jardiniers lépidoptéristes, ayant pour mission de confectionner un joli jardin rempli de fleurs pour attirer ses fabuleux insectes (oui, je parle de vrais papillons, pas de fan de Cindy Sander), il y aura pour cela 8 manches pour faire de son mieux, sans rien casser.
Chaque joueur va prendre son lot de papillons, son jardinier et quelques chenilles de départ, placer la piste d’achat de tuiles au centre de la table avec 8 nains de jardins, et des tuiles jardins disposées en lignes et colonnes, puis on dispose de magnifiques fleurs en 3D, 2 par espèces, dans leur pot choisi au hasard (ils indiquent les points de victoire de chaque plante) associées à un papillon bonus.
Prêts, à vos marques, jardinez!
Chaque manche se déroule en 4 phases :
Une première phase de préparation où les joueurs vont poser tour à tour leur jardinier sur la piste d’enchères, en défaussant le nombre de chenilles associées à la case choisie.
Celui qui en dépense le plus sera premier joueur, on peut aussi choisir de poser le jardinier en bout de chemin pour récupérer des chenilles.
Ensuite, la phase de sélection, où dans l’ordre du tour, les joueurs vont prendre soit une ligne, soit une colonne de tuiles du marché (jusqu’à 4), et éventuellement récupérer le nain de jardin qui donne des chenilles de 0 à 3 si on prend la colonne ou la ligne de deux tuiles.
De plus, si une tuile récupérée porte le symbole chenille, on en récupère une autre du stock.
Le jardinier qui ne prend qu’une tuile doit en piocher une autre au hasard dans le sac pour ne pas être trop lésé.
Puis, le phase de jardinage où les joueurs posent leurs tuiles de façon à créer un jardin avec des parterres de fleurs unis. Les champs (la partie de la tuile sans fleurs) fermés donneront des nectars (PV chez le lépidopterien) en fin de partie, en fonction du nombre de papillons imprimés dedans.
Si on ferme un massif, on pose un de ses papillons pince à linge dessus.
Enfin, la phase de pollinisation, dans l’ordre inverse du tour, les joueurs vont prendre les papillons de leurs massifs clôturés et les envoyer butiner les fleurs 3D du terrain.
Dans le cas d’un massif de 2 tuiles, le papillon ira seul, mal-aimé, butiner son pétunia, si le massif est plus grand, le papillon appelle un copain (ou une copine, on est pas discriminant dans le genre) du stock pour aller butiner à 2 le buddleia qui passait par là. Non, ils ne feront pas de petite chenille (chenapan), mais le joueur récupère le papillon bonus de la fleur s’il s’agit du premier couple butineur de la fleur.
Le joueur ayant récupéré le nain pourra le poser dans un champ, ou sur un massif pour doubler les points de nectar en fin de partie.
Une fois les 8 nains (Blanche-Neige ne peut plus fournir, à ce stade) récupérés ou défaussés, les joueurs comptent leurs points, en fonction de leur majorité sur chacune des fleurs (points notés sur les pots), chaque chenille en réserve et papillons bonus donnent un nectar de plus, chaque papillon dans un champ fermé donne 1 nectar (2 si un nain se prélasse dans le champ). Attention, les papillons dans un champs ramènent des points uniquement si le champ est fermé, sinon les papillons s’envolent et ne rapportent rien, nain ou pas (oui le papillon n’est pas fut fut, il ne peut s’envoler plus haut que l’hortensia devant lui).
Enfin 2 points par tuiles composant les 2 plus grands massifs terminés de notre jardin (4 si un nain fait des roulades et profite de la météo clémente avec les papillons).
Celui avec le plus de nectars en fin de partie gagne et sera un papillon de lumière sous les projecteurs, papillon de lumière revit dans vos cœurs (aller je vous laisse fredonner la suite, et râler de la connaître) les autres seront peut être digne d’être figurants dans l’Amour Est Dans Le Pré 27.
À 2 :
- on divise par 2 le nombre de fleurs pour y accrocher son papillon,
- on n’a pas de chenille de départ,
- la dernière colonne et dernière ligne du marché ne sont pas disponibles,
- pendant la partie, il n’y a pas de phase de mise, le premier joueur sera celui ayant récupéré le nain de jardin de la manche d’avant.
Nous sommes sur un jeu de pose de tuiles assez simple, la prise en main est très rapide et l’interaction bien présente, avec la phase de mises.
Le jeu est du coup noté accessible dès 14 ans compte tenu de la fragilité du matériel, mais en vrai il sera jouable dès 8 ans, pour peu que votre enfant soit un peu adroit et pas un bœuf (pour Mini J, on attendra ses 30 ans pour le tester, je pense, vu comme c’est parti 😒…).
Le matériel, parlons en, tout l’attrait du jeu étant basé dessus, et les fleurs en 3D sont juste magnifiques et nous donneraient presque envie de les butiner aussi (désolé, je vais vous décevoir, mais aucune blague ne sera faite avec la trompe des papillons, c'est pas l'envie qui manque pourtant !), ou au moins de les exposer, il est dommage que la suite du matériel soit beaucoup moins travaillé, en tous cas plus fragile. Les tuiles sont toutes petites, aux décorations très fades, les papillons très fragiles et très gros par rapport aux fleurs délicates (il est parfois compliqué de les placer sans en faire sauter d’autres).
Cela nécessite une grande précision pour arriver à les placer comme il faut, et le comble reste les autocollants pour décorer les jardiniers dont la moitié est imprimée dans le mauvais sens empêchant de les placer recto verso.
Au final, le jeu ne sait pas vraiment où se placer, surtout à cause de son matériel.
En soit, le jeu de pose de tuiles est sympathique et une bonne entrée dans la matière niveau familial, les règles sont simples, très faciles de prise en main et les parties sont rapides et peuvent s’enchaîner, mais le matériel de qualité inégale et de manipulation mal aisée ne permet pas d’y jouer avec les plus jeunes qui auront du mal avec les papillons à placer, et iront bouder si on le fait à leur place (Mini J, je ne parle pas de toi, encore que…), et pour les personnes âgées, il faudra ne pas trembler et avoir une bonne vue pour voir les papillons dans les champs.
Et c’est dommage, car les parties sont sympathiques et ludiques, on passe malgré tout de bons moments à placer ses papillons et à organiser son jardin du mieux possible.
Vous l'aurez compris, il faudra juste choisir son public.
Alors, à 2 c’est mieux ?
La suppression de la phase de mise rend la partie beaucoup moins tendue, on perd le côté course à la tuile, car au final, à part éventuellement sur les 2 premiers tours, il sera la plupart du temps plus lucratif de récupérer le nain de jardin en début de tour pour rester premier joueur, récupérer les chenilles et le placer dans son champ, que de viser le papillon bonus sur les fleurs, ou de récupérer 3 tuiles au lieu de 2.
En soit la règle des nains de jardin doublant les points est optionnel, et il sera probablement nécessaire de l’éviter à 2 joueurs, car difficilement contrable une fois la machine lancée, cette dernière apportant un côté plus expert à la partie reste, à notre sens, assez mal calibré pour 2 joueurs.
Au final, à deux les parties sont agréables, mais manqueront de tension, et ne laisseront pas un nectar impérissable dans la bouche même si les yeux ont envie de revenir à ces jolies fleurs.
Maintenant que le printemps est revenu, prêts à attirer l’Acherontia Atropos pour imiter le Buffalo Bil de Thomas Harris ?
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