Dice Throne Saison 1 : un affrontement qui vaut le dé-tour.

Un jeu de Nate Chatellier et Manny Trembley, ce dernier est aussi l’illustrateur, édité en France par Lucky Duck Games.


Instant Wikipedia : le dé, à la base en astragale de bœuf, est retrouvé pour la première fois dans des tombes de la vallée de l’Indus datant de 4300 ans (on n’a pas retrouvé le Monopoly qui allait avec). Plus tard, la compréhension de la numérotation étrusque est liée à la découverte de dés, servaient-ils à la divination ou au jeu, la question reste ouverte. Les Romains et les Germains furent les premiers à s’adonner aux jeux et aux paris avec des dés. C’est à cette époque qu’apparurent les premiers dés pipés d’ailleurs, le jeu et la triche sont donc apparus conjointement, l’esprit humain est donc perverti dès son origine, CQFD.


Installation :10 minutes

Règles : 10 minutes 

Temps de partie : 40 minutes



Le matériel vu ici provient de la première campagne de LDG pour la battle chest, la saison deux est en voie de se terminer au moment où j’écris ses lignes (pour une fois, je suis aussi à l'heure que la SNCF).

Chaque personnage a sa boîte, tout est ergonomique et bien pensé. 


La grosse boîte avec tous les personnages 

Chaque boîte de personnages 


Vous voilà, comme tout bon politicien en devenir, prêt à prendre les armes, ou les dés le cas échéant, pour aller affronter les autres futurs dictateurs, et essayer de gagner le Trône d’on ne sait où, mais comme dirait Vladimir un trône est un trône l’important c’est qu’il m’appartient

Pour cela, il suffit de se tataner au tournoi du roi fou… 

Et une bonne baston se fait en un contre un, ou en équipe de deux contre deux. 


Chaque joueur choisit son représentant de combat, ou le prend au hasard, avec son plateau et ses jetons, mélange ses cartes et en pioche 4, prend son compteur de vie et le met 50 et son compteur de points de combat à 2.


Exemple de cartes semblables entre les différents decks

Le plateau de la Pyromancienne

Compteurs de PV et de PC

Plateau joueur n°2, recto, avec les jetons et leurs explications 

Verso du 2e plateau joueur, avec un descriptif du personnage, et une FAQ
Par exemple, la pyromancienne ne peut pas se soigner, 
c'est un personnage à jouer de manière agressive. 
Elle est impitoyable dès qu'on a optimisé son plateau joueur, 
et peut faire beaucoup de dégâts en peu de coups.
Elle fait partie de ces personnages peu endurant avec une grosse force de frappe.

Ce plateau est essentiel à lire avant de jouer.

Les dès de la pyromancienne


Et c’est parti pour l’affrontement ultime, pour défourailler les adversaires et asseoir son pouvoir en version qui a la plus grosse.

Force de combat. La plus grosse force de combat.


Les joueurs jouent au tour par tour. Chacun d’entre eux comprend plusieurs phases.  


1. La phase d’entretien : les joueurs subissent des bonus ou/et des malus de certains jetons infligés par les adversaires, ou donner par soi-même ou un coéquipier (pour les bonus, on évite de se faire mal entre potes, quoi que, Hulk et Thor sont moyennement d’accord). 


2. La phase de revenu : on récupère 1 PC et on pioche une carte. 


3. La phase principale : le joueur actif peut défausser des cartes pour augmenter d’autant ses PC. Il peut dépenser des PC pour jouer les cartes associées à cette phase (étoile bleue). Ses dernières peuvent améliorer à long terme son plateau d’action, d’autres infligent des dégâts, redonnent des PV, etc. Certains héros ont aussi des actions particulières en phase principale, propres à leur caste. 


Amélioration, 1ere partie...

Amélioration ultime


4. Phase de lancer offensif : le héros lance tous ses dés, et pourra tout relancer ou une partie. En tout et pour tout on ne peut dépasser 3 lancers. Une fois tous les lancers effectués, le héros définit son attaque en fonction des symboles obtenus. Il pourra jouer des cartes pour modifier ses valeurs de dé, les adversaires peuvent le faire aussi d’ailleurs. Une fois que tout le monde a joué ses cartes, s’il reste des relances, on peut tenter de retrouver le lancer parfait (et le rater, soyons clairs, le dieu des dès me méprise avec un grand M). 


Une fois l’attaque choisie, dépendante soit des symboles sur les faces des dés soit de leur valeur, on effectue une phase de ciblage pour définir l’adversaire attaqué. 


Si la phase de lancer donne la possibilité de dégâts parables (symbole noir, l’imparable est en rouge), le joueur cible peut utiliser sa capacité défensive permettant de se défendre ou de se venger pour défoncer le belligérant taquin (il n’y a pas de raison, du coup, méfiez-vous du KO revanche)


5. S’en suit une deuxième phase principale identique à la première. 


6. Et enfin la phase de défausse pour réduire son nombre de cartes à 6, toujours 1 PC par cartes défaussées (le héros a de petites mimines)



Carte récap', parfaite !


La victoire est immédiate quand un héros ou une équipe perd son dernier point de vie (il est difficile d’être plus mort que les autres, sauf peut-être pour Dracula, ça doit être une question d’alimentation)


Chaque héros aura ses mécanismes propres, et même si les règles sont communes, chacun se jouera différemment et aura un temps d’apprentissage pour être maîtrisé. Il est d’ailleurs très agréable qu’il y ait un niveau de difficulté indiqué pour éviter de débuter tout de suite en mode hardcore. Cette diversité de gameplay est un réel plaisir et renouvelle chaque partie délicieusement… et violemment. 


À 2 joueurs, on retire la phase de criblage (au fond, la cible est logique, le méchant est forcément l’adversaire, sauf si c’est nous le méchant, bref, question de point de vue). 


Nous ne reviendrons pas ici sur la qualité de traduction de LDG, il y a des erreurs, on ne peut pas le nier, mais c’est loin d’être les seuls à en faire. 

En revanche, les règles du jeu sont catastrophiques, tant dans leur mise en page que dans leur agencement.

Heureusement, elles sont simples et la prise en main rapide, car leur rédaction est brouillonne et manque de clarté, heureusement qu’il y a beaucoup d’exemples pour redonner au jeu sa fluidité. 


Une fois les règles acquises, le jeu est bon, très bon. 


Au final il s’agit d’une revisite du yams, classique et intemporel jeu de dés. 

On lance des dés, on fait des combos, au lieu de cocher les résultats sur une feuille, on attaque l’adversaire, à cela on rajoute les cartes qui peuvent donner un contrôle sur le hasard du lancer (au final la partie frustrante du yams c’est quand on s’évertue à faire des lancers de m***e pour rayer toutes les suites de poker). 


Cela donne un jeu nerveux, fluide, qui donne envie d’y revenir d’essayer différents combos, de voir si le moine sera plus efficace contre le barbare ou s’il vaut mieux le paladin. 

Au final on s’éclate à s’éclater à coup de dés, à tenter le tout pour le tout avec le lancer de la dernière chance, pour avoir le yams de masques et lancer l’attaque de la mort avec le Ninja (pour au final faire 4 dégâts et se prendre un contre violent dans la tronche…).

Rien n’est joué dans la conquête du trône du roi fou.


Ce très bon mix de hasard et de stratégie fait de ce jeu un dé-licieux affrontement, et donne toujours envie d’un dé-rnier round pour remettre ça et devenir le nouveau roi fou. 

*De toute évidence, tu sembles dé-traquer mon cher Mr J...*


Alors, à 2 c’est mieux ? 


Clairement, le duel est selon nous la meilleure version de ce jeu, on s’attaque, on se cherche, c’est nerveux, rapide et on ne demande qu’une chose, victoire ou défaite, c’est d’y revenir. 


Par équipe, la phase de ciblage est suffisamment hasardeuse pour parfois casser complètement une stratégie qui semblait bien huilée, et le lancer de dé envoie notre attaque sur le barbare au lieu d’être fatal pour le tréant, la pyromancienne pourra remballer sa flammèche et se prendre un contre qui lui sera un fatal bazooka dans la tronche (*rire gêné*), au lieu de l’être pour l’adversaire. 

Il y a déjà suffisamment de hasard dans le jeu pour en rajouter encore une couche. 


Alors oui, à deux c’est mieux, et sans l’ombre d’un doute la suite va venir encombrer la ludothèque, avec de nouveaux héros et un mode dungeon crowler simple, mais efficace, semble-t-il.


Alors les dés sont jetés, et la victoire sera mienne petite voleuse d’ombre mouahahhaha !!!

(Bon, je me la raconte, mais madame J m’a mis une dé-culottée à chaque partie, au dé-triment de mes héros, mais cette dé-confiture ne restera pas dé-finitive…) 

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