Osirium : atelier amulettes aujourd'hui !
Un jeu de Alain T. Puysségur, illustré par Miguel Coimbra et édité par 404 Editions On Board.
Instant Wikipédia : Osiris est un dieu du panthéon égyptien, fils de Geb et Nous, premier roi de l’Égypte, inventeur de l’agriculture (et on le remercie) et de la religion (et on le remercie moins). Il est aimé de tous sauf de son frère Seth qui le fait noyer dans le Nil et le démembre (on ne plaisante pas dans la famille, d’où l’intérêt d’avoir qu’un seul enfant, Abel sera aussi d’accord bien plus tard). Nephtys et Isis, ses sœurs (bon Isis était aussi sa femme, les Lannister n'ont rien inventé), retrouvent tous les morceaux et les raccommodent (c’est bien urbain quand même), puis Horus se frappe les cuisses et s’ébouriffe les cheveux avec ses fils pour lui redonner vie (oui bon Champollion a fait ce qu’il a pu pour la traduction des hiéroglyphes).
Il deviendra ainsi dieu de l’au-delà, et pas du vin d’ici (petit hommage à l’humour du grand-père désolé).
Son culte aura duré du XXVe siècle av. J.-C. pour se terminer au VIe siècle de notre ère (Jésus est encore un ado boutonneux à côté).
Vous voila fidèle serviteur d’un dieu parmi quatre :
- Isis (sœur et femme d’Osiris),
- Seth (le frangin fratricide),
- Anubis (le fils chacal d’Osiris et choisissez : Bastet, Isis, Nephtys ou Hesat, nul ne le sait sauf Osiris peut être)
- Bastet (déesse de la famille et de la vengeance, c’est pour ça que madame J la choisit
*Je ne savais pas, mais j'adooooore!!!*),
Maintenant, il va falloir essayer de réaliser des rituels magiques pour satisfaire votre dieu.
Chaque joueur choisit son dieu référent, prend trois amulettes et trois rituels de niveau 1, en place deux faces visibles et un face cachée sur son plateau, une carte Exaltation Divine et enfin met son ankh sur la piste des immortels, on place enfin une rivière de quatre amulettes et c’est parti pour Osirium.
Plateaux joueurs
Cartes Exaltation Divine
Cartes Rituels niveau 1
Les fameuses Amulettes
Chaque tour, un joueur pose une amulette sur le plateau.
Il existe quatre types d’amulettes : amulette du Ka (verte), du Ba (bleue), du Djet (rouge), et de l’Akh (jaune).
Avouez, vous avez déjà oublié le nom de la verte…
Une fois l’amulette posée, si elle crée une suite d’amulettes (avec les flèches qui se regardent) correspondant à un de ses rituels alors on peut le valider.
Mais un rituel épuise les amulettes, du coup, soit :
- on réalise le rituel en mode Ordre, rapportant plus d’ankh mais détruira moins d’amulettes,
- ou en mode Chaos, réduisant le nombre d’ankh gagnés, mais détruisant plus d’amulettes (coupant le papyrus sous la sandale des dieux adverse).
Une fois les amulettes détruites, on voit si on peut valider un autre rituel, etc.
Le premier rituel ne peut être réalisé
car il n'y a pas de flèche verte en face de la bleue du haut !
Et zut !!
Les amulettes détruites viennent devant soit.
Quand on a fini de gérer les rituels, on en pioche deux du tas voulu (basique ou avancé), on choisit lequel on garde et on réorganise (ou pas) ses rituels entre faces visibles ou non.
Et pour finir, on refait sa main à 4 amulettes en se servant dans le marché ou sur la première du deck de réserve.
Dans le rare cas où le plateau serait plein après la pose d’une amulette, le joueur renvoie dans la défausse toutes les amulettes sur la ligne et la colonne sur lesquelles il a joué et rejoue immédiatement son tour.
Chaque dieu possède un pouvoir particulier pouvant être déclenché à n’importe quel moment de son tour. Pour les réactiver, il faudra d’abord détruire une amulette avec un scarabée dessus.
Dès qu’un joueur achève son cinquième rituel, on vérifie si les amulettes détruites pendant la partie correspondent à notre carte exaltation divine, donnant alors un bonus de 8 points. Le joueur ayant le plus d’ankh sur la piste des immortels gagnera l’Osirium et rejoindra Osiris dans le panthéon égyptien, les autres pourront éventuellement se réincarner en boursier après avoir échoué à l’épreuve de la plume de Maât.
Il n’existe pas de variante à deux joueurs, en revanche à 4 joueurs une variante permet de jouer par équipes de deux, même si la communication dans l’équipe reste limitée.
Nous avons ici affaire à un jeu abstrait se basant sur un fond mythologique (même si en vrai l’osirium n’a jamais existé, bon Osiris non plus, me direz-vous… Enfin qui sait?), où on doit placer ses cartes sur un plateau pour faire des combinaisons (toute ressemblance avec des mathématiques serait totalement impromptue).
Le jeu est beau, en même temps, Coimbra nous a habitué à l’excellence (de 7wonder à Smallworld en passant par Zombicide).
Par contre, la piste des immortels et les ankhs marqueurs de points manquent clairement d’ergonomie, les cases de points (le microscopique Bés est ravi), et je défie un joueur de ne pas faire tomber l’ankh au moins 3 fois (et apprès d'essayer de se rappeler où elle était), rendant parfois le décompte hasardeux.
On pourra aussi noter des règles courtes avec une prise en main rapide et des parties fluides et nerveuses, donnant envie d’une revanche pour essayer de mieux lire le jeu de l’adversaire.
Le sel du jeu se place dans l'hésitation entre gagner des points, mais laisser à l’adversaire la possibilité d’utiliser les amulettes en place; ou de réduire son score, mais de bloquer l’adversaire, en détruisant plus de cailloux. Ce choix-là donne la touche d’originalité au jeu pour lui permettre de sortir du lot et d’y revenir, et cela lui donne aussi une belle courbe d’apprentissage.
Alors, à 2 c’est mieux ?
Les jeux abstraits très mathématiques rendent en général très bien à deux joueurs et celui-là ne déroge pas à la règle.
L’affrontement est brutal, rapide et sans pitié. Et souvent, le premier à faire un rituel peut prendre un avantage certain sur l’adversaire, il s’agira du coup de bien lire les rituels adverses et d’utiliser à bon escient son pouvoir divin pour revenir au score.
À deux ou à 4, le jeu tourne très bien, je dirais que trois est sa plus mauvaise configuration, il devient vite impossible de combler son retard. À quatre, essayer de lire le jeu de son partenaire et de ses adversaires donnent un boost différent du jeu à deux.
Malgré tout, les jeux très mathématiques sont pour moi bien plus intéressants à deux joueurs.
Alors, prêt à briser l’amulette de Ba ?? (Alors c’est quelle couleur ?! Interdit de remonter lire le paragraphe !!) ?
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