Fireball Island : the curse of Vul-Kar : madeleine de Proust ou gâteau rassis de l'armée?...


Un jeu de Bruce Lund, Chuck Kennedy, Jr Honeycutt, Justin D Jacobson et Rob Daviau (rien que ça…), illustré par David Kegg, George Doutsiopoulos, Jason Taylor, Noah Adelman et Victor Perez Corbella (oui, il y a un illustrateur par auteur), et édité à la base en campagne Kickstarter par Restoration games.


Réédition d’un classique de notre enfance : l’île infernale de MB dont la pub hante encore nos souvenirs. 


Instant Wikipedia : l’île infernale est un jeu édité en 1986 (ça ne nous rajeuni pas !), où l’immense boîte cachait une merveille de thermoformage en plastique soufflé, qui à l’époque du Monopoly et la Bonne Paye, détonnait dans le paysage ludique. Il fallait aller récupérer le joyau de Vul-Kar et le ramener à la barque sans se prendre une bille de lave dans l’éminence charnue, et comme le dirait Murphy, quand une bille pouvait m’atteindre elle faisait tout son possible pour le faire. 

La pub magique faisait rêver tous les gosses, et les sorties d’Indiana Jones et consorts ont fait de ce jeu un mythe dont les nostalgiques devront dépenser un testicule en bon état pour l’acquérir sur le marché de l’occasion.


Installation : 5 minutes (ou 42 si on compte le nombre de fois où mon orteil a rencontré la table faisant voler les billes)

Règles : 5 minutes 

Temps de partie : 30 minutes.


Donc jeune touriste en mal de sensations fortes, vous voilà dans votre helo-coptère (oui alors là je sais pas pourquoi helo) pour aller sur une île volcanique en pleine crise existentielle (peut-être qu’un hobbit vient de perdre son alliance dedans et que sa femme fait la tête) pour faire un safari photo, et tant qu’à risquer nos vies pour le selfie qui ferra baver tous les Kardashian en mal de silicone, autant récupérer un ou deux trésors pour exposer dans le salon.


La mise en place consiste à monter la gigantesque île en plastique moulé, et d’y placer arbres, billes, trésors et le cœur de Vul-Kar à leur emplacement. 

Puis chaque joueur prend une carte souvenir et deux cartes mouvements, et choisi son personnage.


L'île de Vul-Kar, un plaisir pour l'âme d'enfant cachée en chacun de nous 

Les cartes déplacement

L'hélo-coptère

Les différents personnages, et leurs doubles peints. 
Le monsieur avec sa lampe torche est un goodies, et n'a pas de fiche perso...
Et le dé des grottes.


Les tours sont assez simples, on joue une carte, on se déplace, et on fait l’action de la carte. 

On commence sur un point précis de l'île, où s'est posé notre hélo-coptère.



Et c'est partiiiii pour l'aventuuuuure !!


Chaque carte indique une valeur de mouvement obligatoire. 

Notre perso se déplace le long des sentiers arborés de l’île sans être bloqué par les racines. 

Il récupère les trésors qu’il croise, ou le cœur de Vul-Kar, fait des photos dans les lieux appropriés (rien de mieux qu’un coucher de soleil entre deux scories brûlantes), mais devra finir immédiatement son mouvement s’il passe sur une zone instable (échelle ou pont). S’il passe dans une grotte, il lance le dé pour savoir dans quelle grotte il ressort. Si un joueur croise un autre joueur il saute sa case (mieux que saute-mouton), si le joueur sauté possède le cœur, le sauteur le récupère, comme ça en passant l’air de rien… enf****…


Puis il fait l’action de la carte. 

Elle peut consister à tourner un élément de l’île (tête ou arbres), pousser une bille de lave dans les sentiers, piocher un souvenir, ou déchaîner la colère de Vul-Kar avec un cataclysme. Pour cela, il oriente la tête de Vul-Kar et lâche un nombre de billes de lave dépendant du moment de la partie (tous les 3 cataclysmes, on rajoute une bille).


Les fameuses photos
Plutôt classes au-dessus de la cheminée

Les cartes souvenirs, à l'utilité parfois toute relative

Les billes de lave et le gros rubis de Vul-Kaaaaarrrrrr


Tout individu qui s’est pris un bloc de basalte en fusion dans la tronche et qui a chu perd illico un trésor qui sera mis avec le Lucky Penny dans la barque, puis pourra prendre son tour normalement (le touriste c'est comme les cafards, on ne s’en débarrasse pas comme ça…). 


L'essence du jeu !!


Une fois que les billes sont revenues à leur emplacement initial, le joueur repioche une carte et le tour de jeu continu jusqu’à ce qu’un joueur ait réuni trois photos (une de chaque couleur) et rejoint l’Hélo-coptère (vraiment, je ne m’y fais pas), à peine arrivé il pourra choisir un des trésors de la barque ou le Lucky Penny, les autres joueurs auront alors 2 tours pour rejoindre l’hélo-coptère (non, mais sérieusement…) sous peine de mourir sous une pluie de cendre volcanique.


Wazzzzzaaaaa

Désolée, j'étais obligée de la faire...


Une fois que les survivants sont dans l’engin volant, on compte les points /

- 5 par photos, 

- 7 pour le cœur de Vul-Kar, 

- 6 pour le Lucky Penny 

- enfin, un nombre de points dépendant du nombre de trésors de chaque type récupéré. 


Le gagnant aura une perche à selfie et pourra faire des Duck Face lors de la prochaine éruption du Vésuve. 

Les autres rentrent chez eux avec de nouvelles photos à mettre dans leur salon sans autre compensation, ça valait le coup de se faire démonter la tronche par des billes brûlantes.


À deux chaque joueur contrôle 2 touristes, alternant les tours de l’un et de l’autre, leurs gains sont séparés, mais seront commun pour le décompte de fin de partie. 

La main de carte sert pour les deux touristes. Et pour aller dans l’… le truc -coptère, il faudra avoir les 6 photos de l’île. 

En fin de partie, on réunit trésors et photos des deux touristes pour calculer le score final. 


Il est difficile de juger une réédition d’un jeu de presque 40 ans. Le matériel est surprenant de nos jours, mais colle bien à l’époque avec cette gigantesque île en 3D où les billes pleuvent autant qu’un crachin breton. 


Le fond de la boite, qui a un petit côté Mako Moulage


On peut quand même noter que le carton de la boîte aurait mérité un peu d’épaisseur (en même temps plus fin, on voit à travers) histoire que le jeu puisse être exposé dans une ludothèque classique sans risquer d’abîmer le contenu. 


On peut aussi se demander pourquoi la réédition du jeu a transformé la chasse au rubis géant version Indiana Jones, pour en faire une chasse à la photo version les Ch’tis à Cancún, mais soit, c’est quand même moins excitant. 


Bon soyons clairs, le côté ludique du jeu est très enfantin, le plaisir est dans la chute. 

On se marre à essayer de faire tomber les copains, à voir le gros tout vert dévaler le chemin après être tombé de l’échelle. On en oublie d’ailleurs souvent les trésors juste pour pouvoir taper dans la bonne bille et dégommer le touriste adverse. 


Nos jeunes têtes blondes, comme nous à l’époque, pourront passer des heures justes à regarder les billes dévaler le long des gorges de Vul-Kar. Bon eux, par contre, n'oublieront pas d’aller toper le cœur pour gagner même si au fond cela reste un objectif subsidiaire. 


Il existe plusieurs extensions auxquelles nous n’avons pas joué et qui sont loin de sembler indispensables. 


Une fois toute envie de stratégie éteinte, le plaisir de jeu est là, associé au rire et ça n’a pas de prix, enfin si, delà à dire qu’il est raisonnable, le fou rire de MiniNous et de Madame J. me fait dire que oui.


Après ce jeu est comme un pain au chocolat (et laissez tomber, on ne dit pas chocolatine), cela n’a aucun intérêt nutritionnel, mais qu’est-ce que ça fait plaisir quand on croque dedans (évitez quand même de mordre dans le plastique y a du bisphénol A et ça c’est mal). 


Alors, à 2 c’est mieux ? 


Le fait de contrôler deux personnages peut permettre une stratégie de fouine où l’on essaye de se rapprocher de l’autre pour éviter la chute de bille. Après ce n’est ni le but ni le plaisir simple du jeu. 


Alors oui, à deux on s’amuse et même si la cohérence du thème est douteuse, le plaisir est là et sur un temps court. La madeleine a bon goût, dommage que la pub ne vienne plus faire rêver les enfants d'aujourd'hui. 


Alors, si au grand dam d’Haroun Tazieff, t'es prêt à faire un remake des Marseillais à Pompéi, alors viens taper la bille sur l’île de Vul-Kar. 


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