Nicodemus : un départ en retraite bien senti



Un jeu de Florian Sirieix et Bruno Cathala, illustré par Felideus Bubastis et édité par Bombyx.

Instant Wikipedia : l’expression bric-à-brac est formée de deux onomatopées dont l’origine n’est pas très claire. 
Bric signifie petit objet sans valeur, le terme apparaît aux alentours du 15e siècle, en ancien occitan cela signifie aussi coquin, vaurien, mais là, il y à moins de lien avec bric-à-brac. 
Brac se retrouve dans l’argot et aurait la notion d’abject, ou de jeu de cartes. 
Donc au final, un bric-à-brac est soit un coquin qui joue aux cartes soit un tas de petites merdes à vous de voir. 
L’expression originelle est « en bloc et en blic », elle apparaît au 15e siècle, avant d’être bric-à-brac, terme adopté par l’Académie française en 1825. 
Le jeu où il faut réparer un tas de merdes fait tout de suite moins rêver.

Mise en place : 6 minutes 
Règles : 15 minutes
Temps de parti : 30 minutes. 


Nicodemus, votre patron, va prendre sa en retraite après 352 ans de bon et loyaux services. En admettant qu’il ait un diplôme d’ingénieur, qu’il ait sauté la moyenne section de maternelle parce qu’il a l’air d’être dégourdi, cela fait une retraite à 376 ans environ, la retraite à 65 ans doit bien le faire sourire. 
Vous êtes ses deux assistants préférés et il vous somme de remettre en état son bric-à-brac, le meilleur prendra sa place (et se battre pour un job sous payé, fatigant, peu reconnu pour les 352 prochaines années, y a bien que les soignants hospitaliers qui sont capables de le faire).

La mise en place consiste à placer le bric-à-brac au centre de la table, on mélange le deck de machines cassées que l’on pose dessus. Chaque joueur prend 5 machines en main et soit 2 charboniums soit 1 charbonium et 1 bois. 
On place la première machine du deck sur le tapis roulant, les ressources au-dessous et 6 projets au-dessus, les projets restants sont placés sur le côté. 
Et c’est parti pour savoir qui manie le mieux la clef à pipe (petit sourire en coin).

Les tuiles projets

Les rares ressources

Le tapis roulant avec les emplacements pour les cartes

Les cartes bric-à-brac

Le jeu se déroule au tour par tour, le joueur actif devra choisir entre 2 actions. 

> Prendre une machine de sa main pour la poser dans le bric-à-brac (si ce dernier est plein, à la fin de l’action, on défausse la rangée supérieure, des fois il n’y aurait que la déchetterie pour donner une deuxième vie à vos merdes)
Une fois posées, 3 options s’offrent à vous :
- récupérer le niveau de la carte en charbonium, 
- récupérer la ressource de la zone de production 
- ou utiliser le pouvoir de la carte. Chaque carte a un pouvoir décrit dans la règle.

> L’autre option consiste à réparer une machine déjà en place sur le bric-à-brac. 
La première de la file (la plus loin du deck) ne coûte que ses ressources, sinon il faudra placer un charbonium sur chaque machine se trouvant avant celle de notre choix. 
On paye les ressources demandées dans la cartouche sur la gauche de la carte, on marque son niveau en points de victoire puis on l’entrepose dans notre atelier. 


Photo prise sur le site de Bombyx

Si on atteint les prérequis d’un projet, on défausse les machines qui étaient nécessaires et on récupère le ou les projets, et on score les PV du ou des projets acquis. 

Si la machine réparée est la quatrième de l’atelier, on défausse les trois précédentes pour revenir à une machine (l’obsolescence programmée sans doute).

Dès qu’un joueur atteint 20 points de victoire, on finit le tour et le vainqueur prend la place du maître pour les 4 siècles qui suivent (oui, la retraite a été repoussée, encore, depuis le départ du maître), le perdant restera larbin du premier et mourra dans la misère de la silicose la veille du départ en retraite du nouveau maître, c’est moche. 

Étant donné qu’il s’agit d’un jeu exclusivement 2 joueurs, le but de cet article n’est pas d’analyser son intérêt à 2, mais de voir son intérêt face à son grand frère Imaginarium des mêmes auteurs. 

Pour faire simple Nicodemus est à Imaginarium ce que 7Wonder duel est à 7Wonder. 
On retrouve l’univers, le mécanisme n’est pas dépaysant, mais il est entièrement retravaillé pour que les parties soient totalement différentes du jeu premier du nom. 

Passer de 3 phases et 5 actions à 2 actions possibles rend le jeu plus nerveux et supprime les premiers tours un peu plan plan et redondant du grand frère. 
On est tout de suite dans le vif du sujet, on saute les tours d’observation pour construire, détruire, engranger charbonium, cristaux, cuivres et autres bouts de bois (et tant pis pour les difficultés d’approvisionnement en matière première, vu que si le stock est vide, on vole l'adversaire), le tout en allant plus vite que l’adversaire.
L’interaction est forte, et la surveillance des cartes posées, ou détruites est d’une importance capitale si on souhaite ne pas avantager l’adversaire (parce que bon, pas sûr de vouloir du job, mais si ça me fait gagner contre Madame J, je veux bien en chier pendant 4 siècles). 

Les graphismes très tranchés reprennent le jeu de base, on y adhère ou non, perso j’apprécie, Madame J est plus… Circonspecte. 

Au final, le jeu se différencie totalement de son grand frère, et les parties plus courtes, tendues sont plus appréciées à la maison. 
Ce n’est pour autant un désaveu du grand que nous apprécions aussi, mais dans une moindre mesure à deux joueurs. 

Alors près à rentrer dans la grange de Papi J avant que Mamie J ne foute tout à la benne pour réhabiliter tout ça. 
On ne sait toujours pas quoi faire des machines réparées, mais elles sont réparées, c’est ce qui compte non ? (parce qu’en vrai, on a tous un papi bricolo dont le garage est une caverne aux merveilles, où le moindre pas nous fait risquer le tétanos).

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