Planet Unknown : un polyomino dans l'espace.


Un jeu de Adam Rehberg et Ryan Lambert, illustré par Yoma et édité via une campagne KS par Adam’s Apple Games.

Instant Wikipedia : un astéroïde est une planète mineure composée de roches, de métaux et de glace allant d’un mètre à plusieurs centaines de km. La première découverte est Cérès en 1801 par Giuseppe Piazzi. Il en existe environ 750 000 entre Mars et Jupiter dont Cérès, et 20 000 dites géocroiseurs, qui croisent l’orbite terrestre, ces 2 groupes regroupent 95 % des astéroïdes connus. 
Il existe 1969 astéroïdes potentiellement dangereux, c’est à dire passant à moins de 7 480 000 km de notre bonne vieille planète Terre, d’un diamètre supérieur à 140 mètres, et malheureusement Bruce Willis étant hors courses, les stratégies d’évitement sont peu réalisables actuellement. 
Les échelles de Turin et Palerme servent à quantifier le risque de collision dangereuse, allant de 1 à 10, en 15 ans il y a eu un niveau 1 et un niveau 2, l’homme détruira la planète avant l’espace, n’en déplaise aux réalisateurs de films catastrophes.

Temps d’installation : 10 minutes
Règles : 18 minutes
Temps de partie : 45 à 50 minutes.


La terre manque de ressources (jusqu'ici, rien de bien nouveau), à vous d’aller exploiter une planète pour la rendre colonisable et récupérer des ressources pour maintenir le niveau de vie humaine. 
Après une recherche approfondie de la NASA, les planètes les plus prometteuses sont accessibles à vol de vaisseau, et bonus point d’alien, nul predator ni de gungan pour venir vous tuer et pondre dans votre corps, ou pire vous obliger à parler comme JarJar pendant la partie. 

Vous venez donc d’atterrir sur votre petit coin d’espace, à vous de le rendre exploitable vite et mieux que les entreprises adverses.

Il s’agit ici de la version Deluxe (promis, c’est pas une blague…), issue d’une campagne KS où le retard a été maître mot. 
Le jeu est anglais, facile à appréhender et toutes les traductions sont disponibles sur BGG même si la qualité est un peu discutable.
Encore un jeu qu'il vous sera difficile d'avoir tout de suite, car issu d'une campagne KS, il ne devrait pas tarder à sortir en France. 

Mise en place : 

Chaque joueur prend une planète et un plateau de son entreprise/industrie, soit identique, soit asymétrique pour les 2. 

Les planètes, en vrac


Les plateaux-joueurs industrie

On place les modules de survie aux endroits indiqués sur sa planète, et on prend le nombre de rovers indiqués par son plateau entreprise. 

Quelques modules de survie

Quelques rovers

Puis, on place le plateau rotatif contenant un stock de polyominos rangés par forme (il faudra mélanger chaque forme indépendamment avant chaque partie) au centre. 

Le plateau rotatif



Chaque joueur place un marqueur en face d’une rangée du plateau. 
On place à côté du plateau le matériel qui va se rajouter pendant la partie :
- les astéroïdes
- les cartes de CIV triées par valeur

Les cartes CIV

Les astéroïdes

Le nombre  de cartes dépendent du nombre de joueurs, les cartes CIV comme les cartes Quête.
Les cartes Quêtes sont placées entre les joueurs, les variantes de règles permettent à chaque joueur de prendre une carte quête personnelle parmi 2, et permettent de créer un deck Evénements en mélangeant à notre convenance des cartes vertes, oranges et rouges (verte avantageuse, orange moyennement bénéfique et rouge, parlons peu parlons bien, c’est la merde) pour un total de 20 cartes. 

Les cartes Quêtes

Les cartes événements


Et c’est parti pour exploiter une lune digne de Star Wars.

La partie se déroule au tour par tour jusqu’à ce que :
- 2 piles de polyominos soient vides,
- ou aucun des polyominos disponibles ne puisse être posé sur la planète d’un des joueurs, 
- ou, si on joue avec les événements, que le 20e événement ait été retourné. 

En premier lieu, on retourne une carte événement et tous les joueurs appliquent son effet en positif ou en négatif. 

Puis le premier joueur choisit l’orientation de la roue des polyominos et prend un des 2 polyominos en face de son marqueur. 
Tous les autres joueurs doivent en prendre un en face de leur marqueur, que cela leur convienne ou non. Puis chacun le pose sur sa planète, le premier adjacent au bord de sa planète, et les suivants en contact d’un polyomino déjà en place. 

Sur chaque polyomino, il y a 2 symboles indiquant les évolutions des pistes de votre entreprise et parfois un astéroïde. 
Si ce dernier est présent, vous le placez sur la case où est présente l’illustration et en fin de partie la ligne et la colonne où est présent l’astéroïde ne seront pas décomptées.

Exemple de polyominos

Les icônes représentent :

– La CIV : permettant de construire de jolis bâtiments pour loger vos colons et surtout de monter sur la piste associée. Quand on dépasse sur la piste les symboles CIV 1, 2, 3 ou 4, on prend les cartes restantes du même niveau et on en choisi une donnant un pouvoir immédiat ou des points en fin de partie. Certaines planètes donnent plus de cartes CIV, il peut donc ne plus y en avoir pour les autres explorateurs. 

– L’eau : le fait de monter sur la piste donne beaucoup de PV en fin de partie, mais pour monter il faut que la partie aqueuse du polyomino soit posée au moins en partie sur une zone de glace de la planète, sinon on ne monte pas sur la piste. Oui même dans l’espace; il faut de quoi se faire un Ricard

– Biomasse : vous permet de monter sur la piste verte, et de récupérer des arbres d’une case à placer immédiatement sur la planète à chaque icône atteints sur la piste idoine. Et là, un petit géranium.

– Le rover : le symbole permet de placer un rover sur la tuile juste posée, et les nombres sur la piste donnent le nombre de cases de déplacement du ou des rovers déjà présents sur la planète. 
Les rovers sont en quantité limitée, ils se déplacent d’une case en une case sur des polyominos ou directement sur la planète (sans risque de se casser une roue, à la Curiosity).
Si un rover arrive sur une case avec un astéroïde ou un module de survie, ils sont retirés de la planète et posés sur le plateau entreprise.

– La technologie : monter sur cette piste permet de modifier certaines règles sur sa planète (pose libre des polyominos, les tuiles biomasses peuvent être conservées et placées en fin de partie, etc.)

– La dernière ressource possible est l’énergie (la sonde avec les panneaux solaires sur fond sable), elle ne contient pas de piste associée, mais permet de monter une autre ressource soit disponible sur le polyomino soit adjacent d’une case au symbole énergie.

Quand tout le monde a choisit son polyomino, le joueur suivant tourne le plateau rotatif pour mettre la colonne de polyominos souhaitée en face de son marqueur, les autres joueurs devront choisir dans la colonne en face de laquelle est placé leur marqueur, qu’ils le veuillent ou non. 

Un plateau en fin de partie


Une fois la partie finie, on compte le nombre de PV :

– Les médailles sur les différentes pistes
– Les médailles sur les colonnes et lignes complètes de la planète sans astéroïde
– Les cartes CIV et Quêtes
– Et enfin 1 PV par module de survie et triplet d’astéroïdes récupérés sur le plateau entreprise.

Le vainqueur aura réussi à transformer une planète morte en havre de paix pour tous les industriels, les autres vivront un remake d’Apollo 13 version pauvres.

À 2 joueurs, au lieu de faire tourner le plateau à la guise des joueurs, ce dernier tournera à chaque tour d’un cran en sens horaire. 
On réduit le nombre de Quêtes à 3, + une personnelle. 

Bon, commençons par le sujet qui fâche, le matériel.
Il y a une chose dont on est sûr c’est que la fabrication de moules pour des figurines plastiques, et sculpteurs plastiques sont des vrais métiers.
Ici, on se demande s'ils n'ont pas confié la réalisation au stagiaire en sortie de cuite de la veille à la Vodka Takada de seconde zone...
Les modules de survie ressemblent éventuellement à de vieilles bouteilles de gaz butane pour réchaud rouillé. Pour les météorites, nous n’avons pas encore tranché, Mme J les appelle "les petits cacas", perso je trouve que ça fait plus chutes de plastique récupérées lors de sculptures de vraies figurines oranges pour d’autres jeux. 
Les cartons planètes et plateaux joueurs sont fins et pas très engageants, le plateau tournant est bien conceptualisé même si les encoches ne sont pas toujours de la bonne taille pour loger les polyominos, la boîte de jeu est un peu trop petite pour tout contenir… 

Pour les points positifs : les cartes sont de bonne qualité, le rangement bien fait, et l’image sur la boîte très bien réalisée.

Oui, vous l’aurez compris la version Deluxe  n'est pas hyper belle, en vrai, c’est une purge visuelle.
Alors OK, on ne joue pas avec les yeux, mais quand on arrive et voit ça sur la table, il faut se faire un peu violence, après comme à la cantine de primaire, quand la cantinière vous a versé, à la louche, avec un grand "splatch" dans l’assiette votre part de lasagnes, ça ne fait pas rêver, mais en vrai, c’est bon à manger. 

En vert, en haut à gauche, 
ce sont les petites tuiles arbre, non illustrées seules dans cet article

Une fois passé l’aspect visuel de ce jeu, on rentre facilement dans la partie, les règles sont claires et faciles à appréhender. 
On se retrouve avec son petit casse-tête perso pour agencer au mieux ses polyominos, essayer de coller aux quêtes et monter ses pistes le plus rapidement possible, récupérer les astéroïdes… 
Les plus retors essayeront de choisir leurs polyominos en fonction de ce qu’ils donnent comme choix à l’adversaire lorsqu’ils sont premier joueur histoire d’optimiser leur réussite pour les quêtes en faisant rager les adversaires, ce qui crée une petite interaction somme toute assez rare dans ce genre de jeu. 

Les grands nombres de planètes, d’industries et de cartes donnent une vraie rejouabilité, et place ce jeu dans les meilleurs Tetris-like initiés de ma connaissance.
Par ailleurs, vous trouverez sur chaque planète, chaque carton industrie des symboles comètes qui vous donnent le niveau de difficulté de chaque élément choisi. 
Dommage que le matériel soit autant raté, ce qui pourrait faire passer son chemin à beaucoup. Maintenant rappelez vous, les premières Stars Wars ont des graphismes vieillissants et désuets pourtant, ils surclassent sans comparaison tous les films qui sont sortis par la suite.
Le visuel ne fait pas tout, et heureusement qu’un caca orange ne nous empêche pas d’aller voir sous la couche pour passer un excellent moment (aucun lien avec la purée de carotte de Mini J). 
Ici, on aime, voire on adore. 
Mme J ne dit JAMAIS non à une petite partie de Planet Unknown, et il n'y a pas beaucoup de jeux dans ce cas là.💗

👉 Alors, à 2 c’est mieux ? 

Le changement de mécanique pour tourner le plateau polyo supprime le côté interaction entre joueurs et comment faire c***r l’autre sans autre forme de procès.
Pour autant, le jeu reste très bon et le fait de le tourner d’un cran dans le sens horaire permet d’anticiper sur plusieurs tours ses actions (oui en général on est face à face à 2 joueurs, il est vrai que si vous jouez côte à côte, comme tous les polyominos sont différents dans leur contenu, une fois que le premier joueur se sera servi, le 2e joueur sera forcément défavorisé pour l’anticipation, puisqu’il ne connaîtra qu’un des 2 polyominos qui lui arrivera, contrairement à l’autre qui aura connaissance de tout le panel).

Très clairement, même si facultatif, les cartes évènement nous semblent indispensables ne serait-ce que pour faire compte tour et éviter que la partie traîne un peu en longueur. 
Surtout à 2 joueurs où le temps de vider les colonnes ou de remplir la planète peut être légèrement plus long.

Au final, ce jeu prend réellement toute sa saveur à 4 joueurs, mais nous l’avons malgré tout trouvé passionnant à 2 joueurs (surtout Mme J qui reste victorieuse dès qu’il s’agit de polyo), son aspect expert et malgré tout rapide, moins d’une heure à 2 donnent envie d’y revenir, de tester les différentes configurations planétaires et industrielles.

Prêts à reprendre le flambeau de Bruce et de son équipe pour forer dans tout l’univers ?

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