Le Cliché Du Siècle : quand un repas amical se transforme en casse tête, où même une bande de copains devient une bande de relous ???
Un jeu d’Anthony Nouveau, illustré par Gyula Pozsgay, Maja Wrzosek, Ronny Libor et Sören Meding, édité par Don't Panic Games.
Instant Wikipedia : la création d’une image photographique nécessite 2 phénomènes, une chambre noire et un phénomène de réflexion et de réfraction de la lumière.
La chambre noire est une création d’Aristote quelques 2 millénaires avant Josèphe Nicephore Niepce, associée aux travaux du perse Ibn Al-Haytam, qui créa la première boîte noire ou camera obscura.
La création des lentilles permettra d’augmenter la luminosité.
Niepce sera le premier à fixer les images au départ sur de l’étain en 1826.
Louis Daguerre viendra s’associer à Niepce, créant le 7 janvier 1839 la photographie avec le premier appareil photo nommé daguerréotype.
Tout ça pour qu’en 2014 une bande de gourdes invente le Duck Face…
Nicephore et Louis doivent se retourner dans leurs caveaux…
Installation : 12 minutes
Règles : 10 minutes
Temps de partie : 35 minutes
Quelle bonne soirée vous avez passé, petits fours, champagne rosé et gens de bonne compagnie, ce fut un repas de grande qualité.
Vous vous apprêtez à rentrer chez vous, l’ivresse du Dom Pérignon vous donnant un joli teint et un sourire benaise, quand l’hôtesse annonce la pire idée possible "et si on faisait une photo de groupe pour immortaliser cette magnifique soirée mondaine ?!" …
Et c’est là, là!, que vous vous rendez compte que votre teint ne vous donne pas l’air frais, mais alcoolique, que vous avez des cernes qui feraient pâlir d'envie un kangourou, que votre jolie tenue fait débraillée et que la tâche suspecte sur votre col de chemise amidonné rappelle que vous avez abusé du Dom Pérignon et que les toasts aux œufs de lump tâchent plus que prévu (et au lieu de proposer des photos de m*****, elle aurait pu prendre du caviar, l’autre radine).
Et pour finir, ces adorables convives tous plus sympathiques les uns que les autres sont des m’as-tu-vu aux exigences insupportables.
Enfin bon, vous souriez pour ne pas faire d’impair et espérez être réinvité à la prochaine soirée des langues de pute du quartier, mais franchement la photo à côté de Marie-Gwendolyn avec sa forte odeur de saucisson à l’ail qui va retenter la main au cul en clignant de l’œil, et Jean-Wilfred qui va encore vous passez la main sur l’épaule pour vous refaire les dernières élections en postillonnant des restes de canneberges, ça ne fait pas vraiment rêver...
Et en prime, c’est à vous de placer tout le monde et de programmer le retardateur, merci du cadeau !
La mise en place consiste à :
- placer devant chaque joueur un plateau, un paravent et une table sur laquelle on pose 10 décorations, et les 13 invités (et c’est là que les problèmes commencent, l’autre gourde a invité une plante verte et un chien… Je ne sais pas à quel moment elle va sortir le ouija et le verre d’eau pour tenter d’invoquer l’esprit de Patrick Sébastien, oui je sais il n’est pas mort, mais son esprit si…), et une carte VIP
- on mélange les cartes préférences, et on en place 3 au hasard par enveloppe invité que l’on distribue en fonction du nombre de joueurs, en en laissant une partie au centre de la table.
- on place 6 cartes échanges, au centre de la table
- on peut aussi remplacer 3 des cartes échanges par des cartes enchères si on joue avec la variante.
Et c’est parti pour essayer de photographier tout ce petit monde... Et vous êtes pas sortis du sable, on vous l'dit !!
La partie se déroule en 6 manches, chaque une découpées en 4 phases.
Phase 1 : chaque joueur regarde tour à tour chaque enveloppe des personnages en sa possession définissant les préférences de relous & CO.
Kimber-Ambre ne veut pas être à côté de Gildas-Joe, veut être près de la table et qu’on ne voit pas son visage (oui, elle nous emmerde KA…).
On fait ça pour toutes les enveloppes que l’on remet dans le même ordre.
On peut ajouter secrètement sa carte VIP dans l’enveloppe pour doubler le score de l’invité.
Une fois les préférences connues, les joueurs peuvent placer secrètement une partie ou tous les invités sur les emplacements autour de la table, en essayant un tant soit peu de satisfaire tout le monde.
Phase 2 : on pioche la première carte échange
Phase 3 : on réalise l’effet de la carte (non il n’y a pas de phase 4 : on repose la carte, ni de phase 5 on se gratte le lobe de l’oreille gauche), qui permet d’échanger, de voler ou de mettre aux enchères ses cartes enveloppes pour en récupérer d’autres.
Les enchères sont une variante du jeu, qui est indispensable : tout paiement se fait avec ses décorations. Une fois que vous vous êtes débarrassés de Mimi-Geignarde pour récupérer James Patagueul, on passe à la phase suivante.
Phase 4 : on change de premier joueur.
La partie se déroule ainsi sur 6 manches, où on essayera de placer tout le monde pour coller aux desideratas de chacun.
À la fin de la 6e, on peut à nouveau déplacer tout le monde voire en sortir du cadre si vraiment on ne sait pas quoi en faire.
Puis on prend une photo, il faut que tout le monde regarde l’objectif, soit dans le champ et que la photo soit cadrée (moi, j’ai perdu à ce moment précis…).
C'est là qu'on se transforme tous comme nos darons : "allez regardez l'objectif, non t'as pas le soleil dans les yeux, allez c'est pas grave, tu fais comme si de rien n'était, il y en a pour 2 secondes, BON VOUS ALLEZ TOUS SOURIRE BORDEL !!" avec une voix hystérique et les cheveux dressés de colère. Suivi d'un : "bon, elle est floue, on recommence !"
Puis on ouvre tour à tour chaque enveloppe pour en dévoiler le contenu :
- on marque 0 point si l’individu n’est pas placé,
- 1 point si on respecte une de ses demandes, 3 pour 2, 6 pour 3,
- on perd 3 points s’il est placé, mais qu’on ne respecte aucune demande,
- si on joue avec les enchères, on prend un point par paire de décorations restantes.
Le vainqueur sera l’hôte de la soirée et verra ses réceptions ressembler à celles de l’Ambassadeur avec une pluie de Ferrero rocher (avant qu’il soit plein de salmonelles), et une Japonaise à l’air gourde qui répète « antsutila » à chaque bouchée.
Pour les autres, plus personne ne viendra à vos soirées mal cadrées, et c’est pas plus mal au vu des relous ici présents, on se demande presque si le perdant n’est finalement pas le grand vainqueur…
À 2 joueurs : on prendra les cartes échanges spécifiques, et si on rajoute les enchères, alors on rajoute une table neutre avec 12 décorations dessus qui seront dispatchées au gré des cartes enchères.
Le jeu est beau, on retrouve bien l’ambiance des années folles, et des soirées mondaines comme on les imagine, même si l’idée de mettre un ficus et un chien dans la liste des invités me laisse dubitatif et du coup casse un peu la cohérence du thème, mais bon à l’époque tout devait être possible.
Sur ce, je retourne trinquer avec le géranium…
On regrette juste que les supports pour les standies soient un peu petits, baissant leur stabilité sur le terrain et leurs nombreuses chutes traduisent soit notre maladresse soit un excès de brandy…
La mécanique du jeu est intéressante et renouvelle la mécanique du Cluedo.
On essaye de connaître le plus d’info pour savoir où placer Ange-Ella qui ne veut pas voir Phil Voirailleursijysuis et qui veut se trouver près des soufflés au homard, problème Phil en pince pour la fan de homards alors qui satisfaire ?
N’ayant pas d’info sur les préférences du Ficus, dois-je le laisser cuver dans le jardin ou je l’improvise pote avec Rex le chien qui risque d’en faire le dépositaire de son repas post digestion ?
Un sacré casse-tête qui nécessite à chaque nouvelle enveloppe de se souvenir de celles qu’on a, pour éviter les -3 points en déplaçant le mauvais convive.
On regrette par contre beaucoup qu’il n’y ait pas plusieurs decks différents pour signaler les demandes des invités. Un deck sur l’emplacement, un sur le voisinage, etc. Car il n’est pas rare que cela soit contradictoire, je veux être près et loin de la table, ne pas être près d’une femme et à côté de Géraldinette… cassant l’immersion et augmentant la frustration de ne pouvoir satisfaire toutes ses girouettes.
3 decks séparés avec une carte de chaque type dans les enveloppes auraient évité cet écueil.
Par ailleurs, le fait de faire la photo finish en respectant les critères de cadrage et en essayant d’être dans le bon axe pour ne pas voir la tête de Marie-Bobette donne un petit côté amusant au décompte final, où la mauvaise foi pourra être de mise.
👉Alors à 2 c’est mieux ?
À deux, on a forcement plus d’informations et il est plus rare de ne pas avoir enfin de partie les notions de ce que veulent tous les picassiettes.
Il est du coup indispensable de rajouter dès les premières parties la variante enchère, avec un décompte des décorations pour donner un peu plus de suspens lors du décompte final.
Dans l’ensemble le jeu est fluide et facile à prendre en main, même si l’ergonomie n’est pas toujours de mise.
On s’amuse très vite si on passe la frustration des contradictions des cartes, et le fait que l’autre débile d’hôtesse ait invité un ficus et un chien à cette soirée, on s’amuse bien et les nostalgiques reverront les Cluedo de leur enfance avec un peu moins de meurtres et plus de taches de moutarde sur la queue de pie de Jean Aiplinlfion
Au niveau de la rejouabilité, même si en soi chaque partie est différente, car les enveloppes ne seront jamais les mêmes, je crains une certaine redondance des parties, surtout à 2 joueurs, où un peu plus de diversité sur les cartes échanges auraient été une jolie plus value.
Mieux à 2 non, nous pensons que ce jeu prend tout son sens à 4 joueurs où il y aura plus d’hésitation sur qui a vu quoi, quoi donner à qui de plus les cartes VIP seront valorisées dans le sens où il faut essayer de les trouver pour respecter les bons souhaits et engranger des points, alors qu’à 2, quand tout le monde connaît les désirs de Bob-Sigismond, bin ce brave Bob ne sert plus à rien…
Malgré cela, les premières parties à 2 ont été agréables et donnent envie de voir plus loin, de là à aller chercher l’extension à venir… Le doute m’habite.
Bon aller on ne bouge plus, et on souriiiit !...
Jean-Lucas, lâche le yuccas et sourit avant que l’objectif te rentre là où le soleil ne brille jamais!
Pardon...
Allez, ouistitiiiiiiiiii !!!!…
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