Museum : Pictura les extensions : croûte ou peinture de maître ?
Les extensions sont créées par Éric Dubus et Olivier Mélison, illustrées par Amber Sharf, Joëlle Drans et Loïc Muzy, édité par Synapses Games & Holy Grail Games via Kickstarter.
☝ Instant Wikipedia :
Le Musée du Louvre se trouve dans le 1er arrondissement de Paris.
Il ouvre ses portes officiellement en 1793 sous le nom de Muséum Central Des Arts De La République.
Il sert de lieu de présentation des chefs-d’œuvre de la Couronne dans l’ancienne résidence royale du Louvre.
À la base il s’agissait d’un château fort construit par Philippe Auguste en 1190, il sert à protéger la Seine des incursions vikings.
En 1317, le trésor royal y est transporté par Charles V qui en fait sa demeure.
François 1er détruira la grosse tour et agrandir le palais, jusqu’à ce qu’Henri IV le phase fusionner avec le Palais des Tuileries.
Louis XIII et XIV cassent toute la partie moyenâgeuse pour en faire une grande cour carrée.
La Pyramide ferra son apparition en 1989 avec le projet du Grand Louvre de François Mitterrand.
Aujourd’hui le Louvre abrite 500 000 œuvres dont « seulement » 36 000 sont exposés, dont la fameuse Joconde, le code d’Hammourabi ou la Vénus de Milo.
Le gribouillage en rose et noir de Mini J est en cours d’évaluation par les experts, pour voir s’il nécessite la création de la 404e salle pour être exposé.
Fier conservateur d’un des plus grands musées picturaux du monde, vous vous ennuyez un petit peu et décidez d’agrandir votre structure pour accroître votre renommée.
Pour cela, 3 extensions s’offrent à vous, à vous de choisir par laquelle vous passerez pour que vos œuvres soient encore plus mises en valeur.
L'idée de cet article est de vous permettre de réfléchir à un achat : souhaitez vous acheter un Museum Pictura en boutique +/- une ou 2 extensions, ou souhaitez vous acheter un lot complet en occasion ??
🎨 Extension numéro 1 : vernissage.
Et si on invitait 2 ou 3 célébrités dans le musée pour attirer les télés du monde entier ?!
Vous organisez un vernissage avec toasts et petits fours, champagne à volonté et sourire émail-diamant de faux derches complets pour essayer de gagner de beaux chèques pour créer la salle dédiée à Mini J.
Mise en place :
- placez à côté du plateau de jeu principal le plateau VIP sur lequel vous placerez des cartes invitations et les cartes VIP en dessous de chacune d’elles,
- mélangez les nouvelles cartes faveurs avec les anciennes.
Lors de votre tour de jeu, cette extension rajoute une action gratuite pour inviter un VIP dans votre musée. Chaque carte invitation possède une couleur et un thème qui indique les préférences de nos stars, Chaplin préfère le Rococo et Hannibal Lecter les natures mortes…
Vous pouvez défausser une carte du thème ou de l’époque notée sur une carte pour attirer un VIP voire 2 si la carte correspond aux 2 préférences.
Les VIP sont de 6 métiers.
5 d’entre eux donnent des points en fin de partie : critique d’art, célébrité, galeriste, historien et journaliste.
Le dernier donne une carte faveur : les politiciens (plaisir immédiat, mais rien de prévu pour l’avenir).
Une fois un VIP récupéré, on remplace la carte invitation et l’autre VIP qui repart bouder dans son coin.
En fin de partie, on rajoute les points :
- de chaque célébrité (plusieurs de la même catégorie se potentialisent, un troupeau d’historiens ne fait pas qu’un repas chiant, cela fait aussi 2 fois plus de points de prestige),
- en fonction du nombre de cartes de VIP soit identiques, soit différentes au choix; on ne score pas les 2.
À deux joueurs, on réduit à 2 cartes invitation et donc 4 VIP disponibles.
Une extension très stylisée dans son design, ce qui change du jeu de base et donne ce côté très bling-bling qu’on attend des vernissages des années folles.
Le matériel est une jolie réussite et rend honneur au jeu.
Les observateurs reconnaîtront des personnalités d’époque (bon, un peu plus en célébrités ou politiciens qu’en galeristes, mais ça donne un côté encore plus abouti au jeu).
L’extension rajoute un petit-plus pas déplaisant, en modifiant la stratégie et programmant ses actions pour avoir les bons VIP et prévoir un nouveau moyen de scorer, différent pour chacun.
Je vise un mécène par tour et privilégie les galeristes, ou plutôt une journaliste pour éviter de perdre des points des cartes dans la défausse.
En conclusion, une extension pas indispensable au plaisir du jeu, mais qui permet un petit renouvellement de partie agréable et bienvenue pour modifier les habitudes des aficionados du jeu.
👉 Alors à 2 c’est mieux
À 2 joueurs, le nombre de VIP se restreint évitant ainsi la pléthore de choix et donc l’absence de difficulté. Si à chaque tour, on a toujours une journaliste qui apparaît quel intérêt d’économiser la bonne carte peinture pour la récupérer si on sait qu’on l’aura au tour prochain ?! On peut placer son Dürer maintenant et récupérer les points de la carte de tendance actuelle plutôt et en récupérer une autre au prochain tour.
À 2 joueurs, les VIP tournent vite et peuvent ne pas revenir, il faudra donc faire les bons choix au bon moment pour éviter de se retrouver avec des restes de caviar qui périment dans le fond de la salle donnant une odeur avariée aux peintures de Lautrec.
Mieux non, cette extension est bien adaptée quelque soit le nombre de joueurs et redonne un léger plus de peps appréciable au jeu de base.
🎨 Extension numéro 2 : Crystal palace
Et si vous preniez part à la construction de votre musée, plutôt que d’être un simple planteur de clous qui va poser des œuvres dans des salles blanches pour le plaisir des yeux?!
Vous voilà en plus architecte ayant pour mission de placer les salles dans votre musée, pour le plus grand plaisir du public.
Mise en place :
- chaque joueur prend un plateau plan qu’il place à côté de son musée et un rectangle représentant sa galerie principale,
- on place au centre tous les polyominos restant triés par couleur au minimum.
Cette extension rajoute une action obligatoire à réaliser avant de prendre ses 2 cartes peinture en début de tour. Le joueur actif doit placer un des polyominos de son choix sur son plan avant de prendre ses cartes.
Au premier tour, il place sa galerie principale où il le veut sur son plan puis il choisira celui qu’il veut à partir du tour 2.
La galerie principale de 4 cases sur 2 définit les œuvres qui pourront être placées dans votre musée. Chaque colonne du musée représente une époque et les lignes un thème.
Vous n’aurez le droit de poser dans votre musée que des tableaux ayant soit le thème soit l’époque soit les 2 en commun avec les lignes et colonnes en regard de votre galerie.
Chaque polyomino a son propre pouvoir permettant de jouer des tableaux, d’augmenter les points lors d’expositions ou modifie le décompte final.
Quand une colonne ou une ligne est terminée, on peut placer gratuitement une carte de sa main dans son musée correspondant à la zone terminée.
On est obligé de placer une salle par tour, sauf si notre plan est plein ou s’il n’y a plus de forme disponible adaptée, ce qui reste très rare.
En fin de partie, on rajoute le décompte de certaines tuiles de son musée, pour voir qui sera en plus d’être le meilleur conservateur, la meilleure Valérie Damido du quartier.
À deux joueurs, pas de modification.
Une extension au matériel sympathique, quand on voit la finesse des plateaux joueurs, on pouvait craindre de la qualité des tuiles.
Et pourtant, elles sont plutôt épaisses et agréables à manipuler.
On apprécie aussi qu’il y ait plusieurs tuiles d’un même type de salle, mais de formes différentes, après tout un restaurant, ce n’est pas toujours carré, permettant d’adapter notre stratégie.
L’extension rajoute un côté placement de tuiles bienvenu, la modification du game-play est minime, mais donne un plus très appréciable, et sans changer complètement l’esprit du jeu, on sera obligé d’être plus attentif.
Notre tuile galerie principale définit une grande partie notre plan de début de partie et sera souvent liée à la carte de tendance personnelle pour pouvoir dès le départ placer les bons tableaux, sans avoir à rajouter tout de suite les petites salles d’exposition pour compléter le musée.
On est obligé d’être plus sélectif, car tout ne peut pas être joué et les cartes dans la défausse font toujours perdre beaucoup de points lors du décompte final, donc l’impossibilité de jouer un type de cartes peut être pénalisante si notre carte tendance demande des cartes de cette période.
Un petit ajout malin au jeu de base pour pousser encore plus loin la programmation, et anticiper les poses gratuites de cartes pour éviter de remplir notre défausse, et voir nos points s’envoler comme le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée (tableau volé en 1990, estimé à 140 000 000 de dollars, à un ou deux cents près).
👉 Alors, à 2 c’est mieux ?
Le nouvel ajout de règle n’ayant strictement aucune incidence sur l’interaction entre joueurs, cette extension est parfaitement adaptée quelque soit le nombre de joueurs, elle peut juste rajouter un peu de temps de réflexion au début de chaque tour de chaque joueur.
Son ajout au jeu la rend très intéressante et rajoute un vrai plus une fois le jeu de base bien maîtrisé, pour donner un renouveau dans le game sans chambouler les habitudes des vieux briscards du musée.
🎨 Troisième extension : Patron Pack, une exclusivité Kickstarter.
Cette box est divisée en plusieurs modules plus ou moins intéressants.
— De nouvelles cartes faveurs ayant une interaction frontale, permettant des vols de tableaux, une obligation de défausse ou de relancer les cartes.
Module très agréable et indispensable à deux joueurs pour se chicaner et augmenter l’interaction entre joueurs.
— La Gazette : rajoute des cartes gazette à mélanger en fonction du nombre de joueurs aux cartes tableaux. Ses cartes entraînent des blocages (interdiction de jouer des cartes religion), des pénalités (poser un tableau vous coûte un point de prestige) et autres emmerdes (votre défausse retourne dans la réserve générale…) au moment où elles sont piochées, et restent en place tant qu’une nouvelle carte gazette n’est pas sortie.
À deux joueurs, on est censé mélanger les 30 cartes dans le jeu.
Ajout sympa, non sans rappeler les cartes « A la une » du Muséum premier du nom, ayant un côté gravillons dans les rouages qui obligeront à modifier ses plans pour le tour suivant.
Dommage que les expositions temporaires soient interdites ce tours, du coup on va faire l’inventaire en espérant que la carte dégage vite…
Le problème, à deux joueurs, est l’arrivée un peu trop fréquente de ces cartes. Cela casse un peu la dynamique de la partie et nous conseillons d’en placer moins pour éviter l’impression d’être bloqué un tour sur 2.
Après, c’est très personnel comme avis, et en mettre moins peut aussi entraîner des tours plus nombreux avec de grosses pénalités qui pourront défavoriser plus un joueur que l’autre.
— Cartes grandes œuvres : chaque joueur récupère en début de parties deux cartes Grandes Œuvres, représentant des œuvres majestueuses réalisées par l’homme, mais souvent difficiles à placer dans un musée (les peintures des grottes de Lascaux par exemple).
En plus de ses cartes, on place des tokens de valeurs 1 à 3 sous les plateaux de jeu.
À tout moment lors de son tour, le joueur actif peut poser une carte grande œuvre devant son musée et défausser l’autre.
Une fois la carte en place, à chaque fois qu’un joueur jouera une carte de l’époque ou du type indiqué par la Grande Œuvre, le joueur pourra ajouter un token dessus.
À son tour, le joueur peut défausser un token pour remplacer une carte peinture du plateau principal par une de la pioche, ou pour 3 tokens changer une des cartes tendance d’un musée neutre et donc réorganiser la galerie de ses musées en fonction des nouveaux desiderata.
Une mini extension intéressante ajoutant un peu d’interaction et surtout un contrôle des musées internationaux pour économiser des points de victoire quand la carte désirée est aussi une carte de prédilection du musée en question.
Pas d’aménagement particulier à 2 joueurs.
L’ajout de ses cartes, mêmes si sympathiques, est loin d’être indispensable, on les oublie souvent et les tokens s’accumulent dessus (si on n’oublie pas de les poser, ce qui m’arrive souvent…) sans être dépensés, le hasard de la nouvelle carte piochée, que ce soit peinture ou tendance, aura surtout pour intérêt d’enlever une carte souhaitée par l’adversaire, plutôt que d’essayer d’avoir le Rembrandt de ses rêves. ce jeu n’appelant pas l’antijeu à sa base, nous n’avons pas trouvé nécessiter à ajouter cette facette à la partie.
— Les assistants : chaque joueur reçoit 3 tuiles assistant en début de partie.
Quand le joueur réalise une exposition temporaire au lieu de placer le jeton de l’expo sur son plateau comme habituellement, il peut remplacer une des zones par un de ses assistants lui donnant un pouvoir différent de ceux imprimés sur son plateau galerie.
Pas de modification à 2 joueurs.
Cette mini-extension fait partie des indispensables, cela donne un côté asymétrique à chaque musée, et motive souvent à faire rapidement une exposition temporaire pour activer les pouvoirs, même si le bénéfice immédiat en points de prestiges est mitigé.
Certains augmentent l’interaction entre joueurs, d’autres le score ou la main de cartes…
Cette petite asymétrie donne un vrai plus aux parties, et une vraie excuse lors des défaites deMme J pour dire que mes assistants sont plus efficaces que les siens.
— Dernier module l’art moderne.
Maintenant que votre musée est réputé dans le monde entier grâce aux œuvres de Mini J, vous vous mettez en tête de devenir mécène pour les nouveaux artistes et les faire passer de vulgaires barbouilleurs de gouache à peintres renommés.
Pour cela, vous rajouterez un nombre d’artistes équivalent au nombre de joueurs + 1 (chaque artiste ayant une époque et un style de prédilection) sous le plateau mécène, l’ordre de placement des artistes est important pour le décompte final, puis placer les jetons de valeur à côté.
Cette extension rajoute une action gratuite permettant d’investir dans un artiste, pour cela, placez une carte de votre main au choix face cachée devant vous, puis augmentez d’un le niveau de l’artiste de votre choix (qu’il soit en lien ou non avec la carte posée).
En fin de partie, on décompte chaque artiste dans l’ordre d’apparition.
Chaque joueur va miser secrètement les cartes placées pendant la partie en rapport soit avec l’époque pour 1 point, soit avec le thème pour 2 points ou les deux pour 3 points.
Le joueur avec le plus de points gagne les points de renommée de l’artiste puis défausse les cartes et l’artiste avant de passer au suivant.
À deux joueurs, on mettra 3 artistes en jeu.
Les cartes sont très jolies, on y reconnaît les peintres célèbres de l’art moderne dans leur jeunesse (Dali avant que ses bacantes ne poussent par exemple, les autres seront probablement reconnus par les gens qui s’y connaissent…).
Une extension un peu lourde pour ce qu’elle apporte comme plaisir ludique.
L’idée de mises et d’enchères est intéressante, mais à 2 joueurs pas franchement captivante et sera souvent mise de côté pour se concentrer sur sa galerie et tant pis pour les futurs artistes qui pourront toujours se reconvertir en peintre en bâtiment, après tout ma façade revue par Dali me ferait rêver…
Les seules fois où ce module sera intéressant, c’est pour benner des cartes en fin de partie et éviter qu’elles encombrent la défausse et fasse perdre des points.
Les points bonus de fin de partie peuvent être enviables, mais à deux joueurs, le suspens sera très limité, on fera toujours monter l’artiste qui nous intéresse, car le bluff serait contre-productif contrairement à des parties à plus nombreux.
👉👉 Dans l’ensemble les extensions apportent toutes quelque chose même si nous avons une nette préférence pour le Crystal Palace et les modules assistants, cartes faveurs, et dans une moindre mesure Gazette de l’extension KS.
Le reste est moins intéressant à 2 joueurs, l’extension vernissage aura son intérêt pour les joueurs ayant poncé le jeu de base et envie d’un peu de nouveautés, le reste est selon nous anecdotique.
Alors, les conservateurs, prêts exposer les plus belles toiles ?
Alors, faites chauffer vos neurones, c'est parti !!!
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