Clank! Legacy: Acquisitions Incorporated : Malathrex, rassurez moi, c'est un Pokémon fée?!...


Un jeu d’Andy Clautice et Paul Dennen, illustré par Alain Viesca, Anika Burell,Clay Brooks, Derek Herring, Nate Storm et Raul Ramos, édité par Renegade Game Studios.


Instant Wikipedia 

La Grand'Goule est une légende pictave. 

Au VIe siècle, contemporain à Sainte Radegonde, vivait un dragon monstrueux (non, ce n’était pas Raffarin)

Cachée dans les eaux du Clain, la bête entrait dans les caves de Poitiers et en particulier dans l’abbaye Sainte-Croix pour y becter de la moniale. Un jour, lassée de faire sonner les matines à la place du moine bouffé par le dragon, Radegonde prit sa petite croix et un peu d’eau bénite, et s’en alla terrasser la bête. Devant l’animal, la future Sainte lui jeta sa flotte bénite à la truffe, récita un Notre Père, et paf ça fait des chocapics, plus de monstre, plus de dragon (qui après avoir vomi, tourné sa tête à 90 degrés en clamant « ta mère suce des b… » oups non mauvaise légende), une auréole pour la courageuse et une nouvelle boîte de nuit pour Poitiers. 

1677, l’abbesse de Sainte-Croix fit réaliser un dragon de bois (cf photo) qui processionne jusqu’au 19e siècle dans Poitiers le 13 août, le jour de la Sainte Radegonde, où les enfants lui jetaient des gâteaux nommés « casse-museaux» en récitant une prière (Boune sainte vermine, priez pour nous). 

Oui bon, je le trouvais cool cet instant Wikipédia moi… 

Peut-être que la prochaine fois je vous parlerais de Graoully…


http://expo-animal-et-imaginaires.edel.univ-poitiers.fr/animaletmonstresce8a.html?idpanneau=18


Mise place : 15 minutes

Règles : 15 minutes 

Temps de partie : de 1 h à 1 h 30 

Âge : 10 ans

Type de jeu : deck building, legacy, narratif



Après avoir passé des heures carrées à remonter tous les trucs bizarres de la cave en prévision de l’attaque du dragon des profondeurs qui pionce sous la maison (d’ailleurs s’il pouvait augmenter le chauffage l'hiver, ce serait cool), et Mme J ayant fini de préparer sa glace à la banane en or de niveau 15 trouvée sous terre, nous pensions enfin être tranquilles. 

C’était sans compter sur Malathrex qui est venu s’installer dans la région.

Il n’y a pas eu un dragon dans le coin depuis Sainte Radegonde et ça devient un vivier, c’est un peu désagréable. 

Donc nous voilà à essayer de rentrer dans la guilde du coin pour essayer de gagner un peu d’argent, pour déménager de ce nouveau lieu de villégiature pour lézard aillé géant, et aller vivre en Australie où au moins les monstres ne crachent pas de feu, mais juste des toiles.


Mise en place : 

La mise en place est assez similaire au Clank ! classique, une fois l’immense plateau (qui n’est pas fini pour le moment) en place, les cartes à l’achat placées, les secrets majeurs installés (les secrets mineurs restent sur le côté), les artefacts sur leurs emplacements, et les cubes du dragon dans le sac idoine, les joueurs prennent possession de leur deck de départ et de leurs cubes clank!, on place le plateau marché en dessous avec le dragon et les marchandises. 

Pour finir, on prépare le carpodium, les autocollants et le grimoire des secrets à côté du plateau. 

Le premier joueur choisit sa couleur et son avatar de jeu qu’il place sur l’auberge (départ légitime de tout aventurier qui se respecte et des alcooliques notoires), place 3 clank! dans la zone associée et lit le prologue de la mission qui fera peut-être ajouter une carte Grand Patron, puis termine la mise en place qui peut se modifier en fonction… 

Et nous voilà en quête de nouveaux artefacts tout aussi inutiles que brillants. 


Les figurines 

Le cheminement du statut d'associé

Les objectifs sont différents pour chaque joueur


Nous allons peu développer l’ensemble pour éviter le spoil. 

Les parties se déroulant au départ de façon similaire à un Clank! classique, nous ne le réaborderons pas ici, les intéressés peuvent lire l’article de toute beauté associé 👇

https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2023/04/clank-euh-je-crois-que-jai-entendu-un.html


Les mécanismes des premières parties sont assez similaires au jeu de base, on pioche 5 cartes, on joue 5 cartes, on en achète de nouvelles, on pose des clank!, on se balade dans la campagne (les forêts ont remplacé les cavernes de cristal, et les fruits ont remplacé les idoles du singe), on tatane du monstre et on se fait bouffer le c*l par le dragon chonchon, jusque là rien de nouveau sous le soleil de Bodega


Bah, euh... si c’est pareil pourquoi changer ? 

Parce que c’est pareil, mais en différent. 


Au début de la partie, le prologue à lire modifie la mise en place et va proposer un nouveau patron de la guilde ce qui va déjà modifier le gameplay initial, à cela s’ajoute des cartes contrats que vous pouvez ou non tenter de résoudre (en un nombre limité de parties), ce qui va octroyer des bonus en général, et des modifications permanentes sur le plateau, l’expression déplacer des montagnes peut ainsi prendre tout son sens… 


Certains lieux du plateau possèdent une histoire, si on y pénètre un joueur prend le livre et lit la partie indiquée, cela pourra modifier les quêtes, les cartes ou le plateau. Il ne tient qu’au joueur d’y aller ou non, au risque de déclencher la fureur de Malathrex, ce qui, d’un point vu technique, équivaut à une Mme J fatiguée. 


Résoudre une quête consistera souvent à aller sur un lieu, parfois y ramener quelque chose (fruit, argent, artefact, anneau unique, vierge sacrifiable selon la convention d’Arkham…) et lire le chapitre indiqué pour savoir quoi faire de plus pour la résoudre, éventuellement de nouvelles règles, et des autocollants à placer sur le plateau, et ce qu’on y gagne (argents, cartes, secrets, IST…), ou perd (nouveau type de cubes dégâts, clank! à ajouter…).


📝Et à la fin de partie, tout sera différent par rapport au début et impossible de revenir en arrière… 

Le calcul des points est identique au jeu de base avec l’ajout des conditions du Grand Patron, s’il est présent, qui rajoute une règle de scoring.

Globalement :  

> si on rentre à la taverne, un prend le bonus Chopine et on compte tout, 

> si on meurt devant la taverne les taverniers nous requinquent, histoire d’être payé pour les différentes tournées pré-expeditionnelle, et on compte les points sans le bonus de la chopine 

> et si on meurt au loin, tant pis cela fera du terreau pour les cactus… 

Mais encore une fois, la lecture de l’épilogue peut changer les choses et gagner ne fera pas forcément de vous l’employé du mois. 

Gagner du pognon c’est bien, mais si on n’a pas suivi les consignes du chef de guilde, il peut éventuellement vous renvoyer dans la caverne de Malathrex entouré de bacon avec une bougie enfoncée dans le nez… 

Chaque joueur coche, à la fin de partie, ses réussites sur sa boîte de joueur, le faisant avancer en niveau de guilde, ce qui donnera assez vite des decks de cartes et des contrats asymétriques pendant les parties futures. 


🏆Et c’est seulement à la fin des 11 parties que l’ont pourra réellement définir qui est le meilleur employé de la guilde et 💀 quels joueurs finiront en cure-dent pour dragon taquin. 


À 2 joueurs, comme toujours le dragon commencera plus près de sa fureur maximale, et sera plus enclin à voir si les joueurs ont un goût de dinde ou non… 


👀

Une très grosse boîte pour un très gros prix, « seulement » 11 parties différentes, et impossible de revendre le jeu une fois l’histoire terminée ou si le jeu ne plaît pas… 

Voilà l’engagement que prend le joueur en achetant cette mouture de Clank! sans vraiment savoir si cela va lui plaire ou changer du jeu de base…


Un pari difficile surtout dans cette période de crise, et un pari parfaitement réussi. 

Le jeu est beau, le matériel foisonnant et de belle qualité, on retrouve le jeu de base pour les connaisseurs, mais en plus fourni, en plus grand et suffit de voir les très jolies figurines en plastique pour se convaincre qu’on a augmenté en qualité de beaucoup. 

Les règles sont toujours aussi claires et pleines d’humour, les textes narratifs sont truculents et bien amenés, non, franchement, une réussite de bout en bout. 


Clank! Legacy m’a fait penser à l’ouverture d’un nouveau livre dont on connaît déjà bien l’auteur. 

On arrive en connaissant la trame principale, lors du premier chapitre, on nage en terrain connu, jouer ses cartes pour en acquérir de plus puissantes, briguer l’artefact le plus cher tout en trouvant un chemin rapide en passant par les marchés, jusque là rien de bien original, à part que ça prend une place de dingue sur la table et que dans pas longtemps on va jouer par terre. 

On avance en suivant cette trame et là, si vous pouviez lire l’article avec une musique qui fait tindiiiin ça serait top pour accentuer la surprise merci, dés le 3e tour de jeu, tout ce qu’on pensait connaître est différent, le terrain connu ne l'est pas tant que ça, un texte d’ambiance, un plateau qui change à vue d’œil, des cartes qui disparaissent presque aussi vite que mon salaire en période de soldes ludiques, et très vite, tout est nouveau et les actions vont entièrement changer… 


💭Fini l’idée de courir à l’artefact, on va d’abord essayer de faire un détour vers l’autre bout du plateau pour essayer de résoudre la quête de "Bilbon a une écharde dans le pied, trouvez lui une pince à épiler en mithril" (il faut garder un côté fantasy quand même à la mission) et espérer une récompense digne de ce nom.

Bon, au final, il nous tape dans le dos, donne un sou et ouvre un nouveau terrain plein de fantômes augmentant les risques de dégâts... Merci Bilbon, fallait pas… 

Cela obligera d’ailleurs parfois à coopérer a minima, car les quêtes ne sont pas éternelles, le pied de Bilbon gangrène, il meurt, déclenchant la fureur du magicien grisâtre qui vous transforme illico presto en litière pour Banta (mélange des univers power), on se forcera parfois à laisser une quête se terminer par un autre pour rentrer au bercail et par curiosité du dénouement, mais aussi pour éviter la colère de la guilde et l’avancée de la concurrence (oui, au cas où vous aviez un doute, pour devenir la guilde la plus puissante du coin, il faut des guildes concurrentes, une guilde puissante sans concurrent c’est une dictature, ou la CGT). 

Cela peut d’ailleurs être frustrant quand un des joueurs fait une quête qu’il pensait difficile qui lui rapporte une pièce et un secret mineur avec une potion dessus pendant que l’adversaire est allé bouffer une pomme pourrie et a gagné 3 PV, 5 pièces et la possibilité de vous jeter des cailloux en riant de votre défaite (non je ne suis pas aigri), c’est le jeu ma pauvre Lucette... Tu sais ce qu’elle te dit Lucette??!…


Bref, un legacy plein de surprises avec une histoire qui donne envie d’en savoir plus et un vrai plaisir de jeu associé, les amateurs du jeu originel ne seront pas déçus, bien au contraire, tant l’histoire potentialise le jeu de base, et les nouveaux arrivants prendront plaisir à découvrir un univers riche et attractif. 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


J’ai envie de dire oui, il y a malgré tout beaucoup de lecture et de temps morts dans le jeu, ce qui a 4 joueurs peut sembler longuet avant que son tour de vivre une aventure arrive, et écouter les autres la vivre est tout de suite moins captivant (sauf peut-être pour les amateurs de Koh Lanta ou Man Vs Wild qui s’amusent de regarder d’autres personnes faire semblant d’avoir une vie aventureuse (avant de rentrer dormir au Formule 1 du coin hors caméra))


À 2 joueurs, la difficulté est parfaitement dosée et la nécessité de coopérer se fait un peu plus sentir si on veut réussir les quêtes en plus de gagner, ce qui obligera parfois à tendre vers la défaite juste pour la curiosité d’une récompense qui, au final, laissera le champ libre à l’adversaire pour faire son petit bonhomme de chemin nous regardant, sourire aux lèvres essayer de se casser de ce p****n de château hanté de m... pardon de cette bâtisse peu accueillante, pendant qu’elle... euh, l'adversaire, croque dans une pomme pourrie… oui, je sais, je me répète, mais j’ai dit aussi que je n’étais pas aigri alors no comment…


En conclusion, un investissement important pour un jeu à durée déterminée, mais d’une qualité rare et qui se renouvelle à chaque fois, ce qui est loin d’être le cas de pas mal de jeux malgré un certain prix prohibitif… espérons que la suite qui arrive sur KS d’ici peu soit du même acabit (et traduit en français aussi).


Bon, j’ai pris ma pokeball jaune et une baie nabnab et allons chasser du Malathrex, Coconfort à l’attaque!… Aïe… ça brûle…

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