Wingspan Europe et Océanie : la chasse aux pigeons devient internationale
Deux extensions d’Élisabeth Hargrave, illustrées par Ana Maria Martinez Jaramillo, Beth Sobel et Natalia Rojas, le tout édité par Matagot.
☝Instant Wikipedia : le pigeon est un oiseau faisant partie de la famille de columbidae.
De base, il est censé être de milieu terrestre et se nourrir de graines, mais l’évolution en a fait un animal multisite, mangeant tout ce qui peut être mangé, version charognard avec des ailes.
En théorie, ils ne devraient pas dépasser les 800 grammes (dans le coin, on doit avoir la version Jabba the Hutt des pigeons…) et peuvent vivre jusqu’à 10 ans.
Un couple de pigeon est plutôt stable dans le temps (en tout cas, plus que beaucoup d’humains), et se partage les tâches ménagères de façon équitable, comme nourrir le pigeonneau avec le lait de jabot qu’ils produisent (reste à voir qui se lève la nuit quand mini pigeon a besoin d’un câlin…), de là à dire que l’homme devrait prendre exemple sur les pigeons, il n’y a qu’un pas, les statues risqueraient d’en pâtir par contre…
Nous aborderons d’abord l’extension Europe, puis l’extension Océanie, l’ensemble pouvant être combiné à loisir.
🌍 Europe
Installation : idem
Temps de partie : idem
Règle : idem
Âge : idem
Type de jeu : idem
De retour des lointaines Amériques, la passion du volatile nous prit, et comme travailler c’est surfait, nous décidâmes de profiter de l’héritage de vieux qui ont bossé à notre place pour faire le tour des plumages d’Europe, et continuer notre étude des différentes réactions des statues face aux guanos multiples, tous plus corrosifs les uns que les autres.
Mise en place :
Mélanger les nouveaux zoziaux avec les anciens, ou utiliser uniquement les zoziaux européens en fonction de votre envie.
Mélangez, si vous le souhaitez, les nouveaux objectifs et les nouvelles cartes bonus aux anciennes puis ajouter les nouveaux œufs, puis voilà, que la plume soit avec vous !
Au niveau du mécanisme : rien ne change, on retrouve exactement les mêmes éléments que dans le jeu de base, à une exception près : les pouvoirs de fin de manche.
Certains oiseaux aux bannières bleues ciel apparaissent dans les cieux d’Europe, ils octroient un bonus non pas à l’activation, mais à la fin de la manche.
📝Le décompte des points est donc identique, certaines cartes bonus demandent en plus des habituels éléments du nom de nos oiseaux, le sens de leur regard.
🏆Le vainqueur pourra continuer ses conférences d’ornithologie à travers l’Europe cette fois, pendant que 💀 les perdants chercheront un énième pressing pour enlever le phare incongru d’un oiseau qui leur a fait dessus…
À 2 pas de changement
👀
Un matériel similaire au jeu de base, de nouveaux oiseaux magnifiquement illustrés qui donnent toujours ce côté museum d’Histoire Naturelle que nous apprécions grandement, effet majoré avec l’application Wingsong.
Toujours trop de plastique avec un nouvel étui d’un violet délavé peu clinquant, et des œufs parfaitement inutiles à ajouter aux trop nombreux œufs bigarrés du jeu de base…
L’ajout des cartes bleu ciel est le seul réel intérêt de l’extension, cela crée un mécanisme de programmation du tour suivant qui donne une toute nouvelle stratégie. Fini l’action à court terme, voilà l’action à moyen terme, on se retrouve avec un ou plusieurs bonus au début des manches suivant les poses des oiseaux bleus, là-haut sur la colline, lay lay lay.
Les débuts de manches deviennent asymétriques et vont orienter la stratégie jusqu’à la fin de la partie.
En revanche, leur faible nombre entraîne une dilution importante des nouveaux oiseaux dans le flux ailé, surtout si vous mélangez au jeu de base voire aux autres extensions, il serait peut être intéressant de garder les decks séparés par continent pour essayer d’avoir une stratégie un peu plus construite que juste le hasard de la pioche.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
L’Europe n’ajoute strictement aucune interaction par rapport au jeu de base, en conséquence, elle est adaptée à tout nombre de joueurs.
Est-elle indispensable ?
Je dirais que de toutes les extensions sorties au jour d’aujourd’hui (oui, c’est un pléonasme, au même titre que monter en haut, ou politicien corrompu), c’est peut-être la moins intéressante : peu de nouveauté, de nouveaux oiseaux aux pouvoirs intéressant, mais trop rares dans l’accumulation des piafs pour en faire une stratégie viable en début de partie.
Cette extension sera intéressante pour les completistes et les joueurs ayant poncé le Wingspan premier du nom et souhaitant renflouer les cartes, les bonus et les missions de fin de manche, mais encore une fois il vaut mieux regarder du côté de l’occasion vu le prix de la bête neuve…
Après ce tour d’Europe fort agréable, mais assez convenu, départ à l'autre bout de la terre.
🌏Océanie.
Mise en place : +5 minutes
Temps de partie : + 5 minutes
Règles : + 7 minutes
Âge : idem
Type de jeu : idem
24 heures de vol sans une seule bête à plume à observer, dont une pose à Singapour pour flâner dans la papillonneraie de l’aéroport, avec une odeur personnelle pas loin d’être faisandée au bout de 12 heures d’avion, puis un départ avec Air New-Zealand pour rejoindre Auckland, pays de Samsagace Gamegie et du kiwi (le porteur de l’anneau on s’en fout, nous, on soutient le porteur du porteur de l’anneau).
Et nous voila, tous jetlagués mais heureux, partant observer de nouveaux oiseaux majestueux.
Mise en place :
Chaque joueur prend le plateau Océanie à la place de celui du jeu de base.
On mélange oiseaux, bonus et nouveaux œufs avec l’ensemble du matériel du jeu de base, on remplace les dés originaux par les dés de l’extension.
En plus, de prendre nourritures et oiseaux comme d’habitude, le joueur prend un jeton nourriture nectar qu’il ajoute à sa réserve, il ne peut pas le défausser lors de la mise en place contrairement aux autres jetons nourriture, chaque joueur aura donc un cumul cartes + nourritures de 6 au lieu de 5.
Et c’est bon pour visiter les pays en bas à droite de la carte, sans se taper 24 heures de vol et 12 heures de décalage horaire…
Le jeu se déroule de la même manière que le jeu de base, à l’exception du nectar.
Chaque jeton nectar peut être dépensé en joker pour remplacer n’importe quel autre jeton nourriture. Lorsqu’un jeton nectar est dépensé, quelque soit la raison, il ne retourne pas dans la réserve, mais est placé sur le début de la ligne associée à la dépense.
Par ailleurs, l’extension rajoute 2 types d’oiseaux, ceux à bannière jaune, rajoutant un décompte en fin de partie, et ceux avec une astérisme, qui symbolise le fait qu’ils ne peuvent pas voler et donc se faire manger par tous les prédateurs possibles, c’est comme ça qu’un nandou s’est fait bouffer par un condor et ça, ça m’émeut… (oui, je sais elle est nulle, redondante en plus, et j’entends déjà le soupire affligé de Mme J).
📝En fin de partie :
- le décompte classique des plumes,
- on ajoute les points octroyés par les oiseaux à bannière jaune,
- puis chaque joueur compte le nombre de nectars dépensés sur chaque ligne indépendamment les unes des autres : pour chaque ligne le joueur en ayant dépensé le plus gagne 5 plumes, le 2e 2, et les autres en récupèrent autant que de plume sur la tête d’un bulbul hualon (ça veut dire peau d’zob chez les ornithologues, et c’est quand même plus classe).
🏆Comme toujours, le vainqueur développera ses conférences dans tous les recoins du monde pendant que 💀les perdants devront nettoyer l’ensemble des statues souillées du monde (oui le caca des pigeons, c’est caca, et c’est redondant dans les articles sur Wingspan)…
Pas de modification à 2 joueurs
👀
On ne va pas revenir sur le matériel égal à lui-même et de belle qualité malgré un nouvel ajout d’œufs parfaitement dispensable.
Dommage qu’il manque les crébains du pays de Dun pour compléter le paysage aviaire du jeu, et rendre complètement hommage aux oiseaux du coin. Si, les crébains existent, c’est Legolas qui le dit d’abord…
L’ajout du nectar modifie grandement les actions de jeu, le côté ressource joker permet de jouer plus facilement certains oiseaux, en particulier les bouffeurs de rat, car bon il faut bien avouer que depuis l’arrivée du chat, les rongeurs délaissent le terrain, ils refusent de finir en 2 morceaux tous les matins dans la cuisine, heureusement le nectar permet de palier ce manque et le cri primaire permet de punir le chat…
De plus, cela créé une forme d’interaction indirecte entre les joueurs qui devront se surveiller les uns les autres pour ne pas se laisser distancer sur la consommation de nectar, qui pourra donner jusqu’à 15 points bonus au plus gros consommateur de la table de jeu.
Après les actions à courts termes avec les oiseaux marrons, et les actions à moyen terme avec les oiseaux bleus ciel, voici que voilà les actions à long terme avec l’ajout des oiseaux à bannière jaune, ce qui donne un petit décompte asymétrique en plus en fin de partie, très agréable, même si on aurait aimé plus d’oiseaux de ce type, car leur faible nombre se dilue beaucoup trop avec le mélange de toutes les extensions.
D’ailleurs toutes les extensions peuvent se mélanger les unes avec les autres et il est appréciable d’avoir un ajustement de pourcentage de réussite dans les règles.
Ici, nous conseillons de faire des decks séparés Europe, Océanie, Amérique et Asie : si on mélange le tout pour affiner son choix et être plus stratégique, même si l’oiseau du dessus de la pioche sera quand même soumis au hasard, le fait de prendre un oiseau océanien augmente les chances de jaune, l’Européen de bleu, etc.
👉Alors, à 2 c’est mieux ?
À 2 joueurs, on va surveiller la consommation de nectar de l’adversaire pour ne pas pas être distancé, et orienter plus facilement son choix vers les dés fleuris de la mangeoire plutôt que vers les aliments habituels pour rester dans la course, mais aussi orienter nos choix de pose pour l’action du lieu, mais aussi pour dépenser le nectar dans les zones rentables.
Au final, une extension apportant un twist agréable, avec de l’interaction, sans dénaturer le côté paisible de la partie.
Ce renouveau en fait, pour nous, une extension indispensable pour les amateurs du jeu de base, et ce, quelque soit le nombre de joueurs autour de la volière.
Deux œufs sont dans un frigo, le premier s’exclame :
— Hey, dis , dis, dis, pourquoi tu as des poils, toi ?
— je suis un kiwi connard…
Blague ornithologiste néo-zélandais : check… Ça, c’est de la conclusion d’article digne de Tolkien.
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