Wingspan : quand la volière devient un classique.


Un jeu d’Elizabeth Hargrave, illustré par Ana Maria Martinez Jaramillo, Beth Sobel et Natalia Rojas, le tout édité par Matagot.


Instant Wikipedia : 

La LPO, ou Ligue de Protection des Oiseaux, est une association française fondée en 1912, elle a pour vocation la protection de la biodiversité des espèces et sera reconnue d’utilité publique en 1986, lui permettant de recevoir des dons. 

L’idée de cette ligue débute en 1898, montée par des instituteurs.

En 1908, une demande de protection des macareux moines est faite, mais c’est en 1912, après que de braves chasseurs respectueux de l’environnement, de la nature et de la biodiversité aient massacré tous les macareux lors de safaris, contrevenant aux lois de Paris sur la préservation des oiseaux, que la ligue est fondée, l’ornithologue Louis Magaud d’Aubusson en est souvent reconnu comme le père fondateur. 

Etonnamment, c’est seulement en 1950 qu’on se dit qu’il faut protéger les oiseaux non pas parce qu’ils sont simplement utiles, car ils mangent les insectes et protègent les plantations, mais aussi parce qu’ils sont vivants et qu’ils ont le droit de vivre (ce qui n’est pas toujours vrai, il suffit de voir les tiques ou les militants d’extrême droite qui pourraient être éradiqués au grand bien pour l’humanité)

Depuis sa création, elle a monté 7 centres de soins et 2 centres mobiles et comprend 50 000 membres.


Installation : 15 minutes

Règles : 15 minutes 

Temps de partie : 50 minutes

Âge : 9 ans

Type de jeu : optimisation, combo, points d’action, construction de moteur



💂Et si on allait en Amérique, Mme J ?

👸Voilà une bonne idée, on pourrait aller à Orlando au Parc Harry Potter. 

💂Oui, et en Californie pour voir l’attraction Jurassic Park ?

👸Et puis il doit bien y avoir un Parc Disney pour Mini J, non ? 

💂Et New York 

👸Et Chicago… 

💥Et l’argent vous le trouvez dans les arbres ? 

Bon, bah on va aller en Amérique avec nos appareils photo, une tente Quechua et un réchaud à gaz pour profiter de la nature en observant le plus d’oiseaux possible…

Et nous voilà partis le long des continents nord et sud américains avec un Nikon Reflex et un sac de pipas pour observer manchots, perroquets et autres vautours de l’Alaska, au Cap Horn, en passant par le Grand Canyon, et le Machu Picchu, on va voir si les statues se recouvrent de crottes d’oiseaux ou non.


Mise en place : 

Placez au centre de la table les aliments à oiseaux en tas séparés, les œufs sans tenir compte des couleurs, la mangeoire avec les dés, le plateau Objectifs avec 4 objectifs pris au hasard et le deck oiseau avec 3 piafs faces visibles. 

Chaque joueur déplie son plateau, récupère 2 cartes bonus pour en garder une, prend un aliment de chaque type et 5 cartes oiseaux. 

Chaque joueur défausse un aliment par oiseau qu’il décide de garder dans sa main, puis il récupère l’ensemble de ses cubes d’action, et c’est parti pour un remake de Pigeon Vole en plus réflexif. 


Le plateau joueur, un peu tronqué sur le bord droit

Avec le détail, du coup

Les oeufs

Les dés de la mangeoire

La mangeoire

Les jetons nourriture

Le tableau des scores avec les jetons associés

Les cartes bonus

Les fiches de score

Les joueurs effectuent une action chacun leur tour, jusqu’à avoir écoulé l’ensemble de leurs cubes pour faire le décompte de l’objectif de manche. 


À son tour, le joueur actif peut effectuer une des 4 actions. 

Le paiement de l’action dépend du nombre d’oiseaux joués dans la ligne où se situe l’action : plus il y aura de piafs dans une ligne, plus ils seront chers à poser, mais plus ils rapportent de bonus. 


> Poser un nouvel oiseau : il faut dépenser le coût en nourriture de l’oiseau choisi de sa main, et éventuellement le coût en œuf en fonction du nombre d’oiseaux déjà en place dans la ligne de pose pour placer l’oiseau dans son lieu de villégiature (oui, l’aigle américain dans la mer risque de ne pas être très à l'aise). Les oiseaux avec les bannières blanches donnent un bonus immédiat lors de la pose. 


> Récupérer de la nourriture : pour cela on récupère un ou plusieurs dès de la mangeoire pour récupérer la nourriture indiquée. 

S’il n’y a plus de dé ou qu’ils présentent tous la même face, on peut les relancer avant de faire son choix (nourrir le pélican avec du blé, ça ne marche pas bien, probable intolérance au gluten chez certains volatiles)


> Pondre des œufs : dispatcher le nombre d’œufs indiqué sur vos oiseaux dans la limite de capacité du nid indiqué sur la carte (la mésange, même américaine, ne peut accueillir 12 œufs dans sa demeure)


> Piocher des cartes : piocher le nombre de cartes oiseau indiqué soit face visible soit face cachée, sans limite de cartes en main. 


Une fois l’action réalisée, on réalise toutes les actions dans les bannières marrons des oiseaux en place dans votre ligne d’action, dans l’ordre de droite vers la gauche. Les actions peuvent apporter de nouvelle nourriture, ponte, ou faire chasser les oiseaux de la pioche en fonction de leur envergure, voire stocker de la nourriture sur certains oiseaux. 


Les oiseaux avec une bannière rose donnent un bonus lors du tour des adversaires, s’ils réalisent l’action indiquée sur la bannière, mais qu'une fois par tour, faudrait pas abuser des bonnes choses...


📝À la fin de la manche, on vérifie qui réussit au mieux l’objectif (le plus d’œufs sur un type de nid, le plus d’oiseaux à bannière marron, le plus de nids d’une certaine forme dans la forêt…), les joueurs placent un jeton action en fonction de leur réussite.

On diminue donc d’une action par manche (c’est bien que vous suiviez malgré les plumes qui volent en tout sens). 


📝À la fin de la dernière manche, chaque joueur compte les points :

- indiqués sur ses oiseaux

- les points de ses cartes bonus 

-1 point par œuf encore sur un oiseau

- les points des objectifs de manches 

- 1 point par oiseaux chassés et nourritures stockées sur et sous les cartes oiseaux


🏆 Le vainqueur sera reconnu ornithologue du mois et pourra faire des conférences à travers le monde sur la reproduction des manchots empereurs.

💀 Les perdants finiront comme les dindes lors d’un Thanksgiving traditionnel dans le New Jersey… 


Pas de modification significative à 2 joueurs. 


👀

Que dire du matériel, les cartes sont de toute beauté et de grande qualité, les oiseaux rappellent les encyclopédies animalières de notre enfance, on a presque l’impression de les entendre pailler dans la ludothèque, et d’ailleurs grâce à l’application Wingsong c’est le cas, on scanne la carte et hop on entend la bête comme si on y était (il manquerait presque l’application Wingpoo ...). 

Le plateau de jeu est superbe, didactique et ne laisse pas de place au doute. 

Le reste est aussi au top, les œufs sont un vrai plaisir à manipuler, les dés et les tokens de nourriture sont agréables aussi. 

2 bémols selon nous : la surabondance du plastique dans un jeu sur la nature, en particulier le très vilain étui à cartes, est quelque peu malavisée, et la tour à dés presque aussi pratique qu’un coq dans un studio de 15e arrondissement. 


Une mécanique simple, et pourtant pas si évidente à prendre en main. 

Chaque tour nécessite de choisir une action entre 4 qui peut déclencher un florilège d’actions associées en fonction du nombre d’oiseaux posé dans la ligne souhaitée. 

Pour poser des oiseaux, il faudra des œufs, sauf pour les premiers de chaque ligne (faut-il en conclure que l’oiseau est venu avant l’œuf contrairement à ce qu’a conclu le dictat scientifique #noussachonsvouscroivez, #théorieducomplotaviaire), pour avoir des œufs, il faut faire l’action dans la prairie, mais s’il n’y a pas déjà un ou deux zoziaux dans la campagne, la récolte d’œufs risque de faire penser à Pâques au Sahara : peu d’œufs et peu d’actions bonus à réaliser. 

Heureusement, certains oiseaux permettent d’agir pendant une action adverse pour compenser la faible puissance du tour passé. 

💭

Il faudra aussi choisir entre poser un oiseau intéressant pour augmenter la récolte de nourriture lors de l’action forêt ou poser un oiseau au nid dans un tronc d’arbre en bord de mer pour le décompte final, ou poser le dindon qui ne sert à rien, qui coûte cher et fait un boucan de tous les diables, mais qui donne beaucoup de PV, bien un jeu américain ça, tient, beaucoup de possibilités qu’il sera nécessaire de bien peser avant de choisir… Analysis Paralysis Power.


Au final, un jeu à l’interaction très limitée, mais où on construit un moteur pour essayer de potentialiser au maximum son environnement pour que la dernière manche soit un florilège de points de victoire. 

Enfin, ça, c’est si on a bien rempli notre terrain... 

Dans le cas contraire, l’effet combo risque de retomber aussi vite qu’un soufflet sans œufs… 


👉Alors, à 2 c’est mieux ? 


La très faible interaction entre les joueurs n’entraîne pas une grande différence entre 1 à 4 joueurs à part le temps de réflexion entre 2 tours qui peut avoisiner le temps de couvaison de l’albatros (70 à 80 jours pour information) si chaque adversaire réfléchit à toutes les options possibles avant de poser son cube sur la zone désirée. 


Seule réelle modification à 2 joueurs, le pouvoir des oiseaux avec les bannières roses peut être un peu moins lucratif, car l’action associée peut ne pas sortir d’un tour sur l’autre, ce qui est moins probable avec une plus grande cohorte d’ethnologues ludiques. 


Un jeu de très grande qualité qui a fait ses preuves et qui mérite les lauriers qui lui ont été remis. 

3 extensions sorties, et d’autres à venir, dont nous reparlerons ultérieurement, et une Nesting Box au prix légèrement prohibitif, mais pratique pour le rangement pour qui a envie et les moyens de l’acquérir, font de ce jeu une saga qui n’est pas prête de s’éteindre pour notre plus grand bonheur. 


📞Allo ? Oui bonjour votre conseiller Crédit Agricole, j’aimerais vous parler de vos oiseaux… 

Tut… Tut… Tut… 

Comme le répétait le Père Hoquet, tant d’humour m’émeut… 

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