Wingspan Asie : un duel à plumes


Une extension d’Elizabeth Hargrave, illustrée par Natalia Rojas et Ana Maria Martinez Jaramillo et éditée par Matagot.


Instant Wikipedia : 

Le paon bleu ou Pavo Cristatus (ça a tout de suite plus d'allure de se faire courser par Pavo Cristatus à à la Vallée Des Singes que par un paon dans le zoo de Vallée Des Singes, true story… * Mr J, un concurrent direct des paons males dans les parcs animaliers...*), fait partie de la belle famille des galliformes, donc oui, c’est un peu une grosse dinde (et pas de Pr Grant pour m’effrayer avec une griffe de paon). 

Contrairement à la croyance couramment admise, le paon bleu ne provient pas de tous les zoos du monde, mais d’Inde et du Pakistan où il est parfois mangé. On reconnaît le mâle à sa traîne et son talent pour faire la roue, séduisant ainsi la poulette au plumage moins chatoyant. 

En Inde, le paon bleu est vénéré comme symbole du messager de Krishna. 

En Europe, il aurait été ramené par Alexandre le Grand, mais d’un point de vue historique, Darius 1er roi des Perses en avait déjà, sans parler du roi Salomon quelques 600 ans avant qu’Alexandre ramène la bestiole bleue qui va ensuite beugler "LéÔÔÔn" dans tous les zoos d’Europe… 

On dit merci qui ?


Installation : 5 minutes 

Règles : 5 minutes

Temps de jeu : 10 minutes de plus 

Âge : 10 ans 

Type de jeu : collection, combo 



Les estimations sont basées sur qui connaît le jeu de base. 


Du kiwi par-ci, du condor des Cévennes par-là, en passant par le majestueux aigle américain et l’ara amazonien, il ne manquait plus que l’Asie à notre culture du pigeon mondial pour savoir s’il vaut mieux les manger ou les regarder chier sur les monuments historiques… 

En vrai, j’exagère, j’aime bien les oiseaux, ça mange les araignées, et ça, c’est cool. 

Donc nous voilà partis dans les contrées asiatiques, appeaux en bouche et appareil photo en main, avec des vers plein les poches, pour essayer d’apercevoir quelques envolées de gypaètes barbues dans les cieux tibétains (oui vous m’excuserez, mais même si la niverolle d’Afghanistan est très belle, on va rester dans des endroits où on peut espérer revenir vivant…)

Lequel des J sera le plus fin attrapeur de zoziaux asiatiques (à défaut du vif d’or), l’avenir vous le dira (c’est Mr J, des fois trop de suspens, ce n’est pas bon pour le cœur).


Nous ne parlerons ici que de l’ajout du mode duo, pour les mécanismes du jeu de base, l’article correspondant sera plus à même de vous renseigner. 


Mise en place : une fois les 2 plateaux joueurs dépliés, face classique ou face nectar si l’extension Océanie est ajoutée, placez sur chaque case oiseau un jeton symbole de votre couleur (yin ou yang).

Placez au centre de la table le plateau duo sur lequel on place au hasard un objectif pour chaque manche. 

Chaque joueur prend une ressource de chaque sorte et 5 oiseaux, puis défausse au choix pour n’avoir que 5 éléments en cumul des oiseaux et des aliments. 

Nous voilà fins prêts pour se jeter à plumes perdues dans la bataille de l’ornithologie. 


Le plateau joueur, en cours de partie
Les symboles Yin sont en place sur les espaces libres

Le plateau duo en fin de partie

Les œufs de l'extension Asie

En soit, la partie ne change que peu par rapport à l'excellent jeu de base. 

À chaque pose d’oiseau sur votre terrain, vous récupérez le jeton sur la case oiseau. 

Ce jeton doit être immédiatement posé sur une case du plateau duo. La case doit correspondre à l’habitat de l’oiseau, avoir au moins un point commun avec (alimentation, nid, envergure, zone de regard), et être vierge de tout autre pion. 

Certaines cases offrent un bonus au moment où le jeton est posé. 


📝En fin de manche, en plus des éventuels pouvoirs de vos oiseaux de fin de manche, les points de la manche sont donnés en fonction des jetons placés sur le plateau. 

📝Et en fin de partie, qui arrive toujours à la fin de la 4e manche, en plus des points classiques, on marque un point par jeton nous appartenant dans le plus grand groupe de jetons monochromes du plateau duo.


🏆Le vainqueur prendra la présidence de la LPO d’Asie et protégera les volatils chamarrés (sauf les coqs, ça fait trop de bruit) du continent.

💀Les perdants finiront laqués sans autre forme de procès. 


👀

Les habitués de Wingspan ne seront pas dépaysés par les oiseaux qui gardent les mêmes illustratrices, et qui sont toujours aussi beaux. 

Le plateau duo est très claire dans son design et il a été créé pour son efficacité et non sa beauté, il faut bien l’avouer. 

La réduction du plastique dans la boîte est louable de la part de l’éditeur et c’est un point à souligner, en espérant que cela reste de mise pour les prochaines sorties… 

Le tout petit bémol vient des pions yin yang qui incite à les poser tête-bêche sur une même case pour former le symbole, ce qui est pourtant impossible, mis à part ce très léger rikiki point, tout le reste est similaire au jeu de base. 

Petit regret : l’absence de compatibilité actuelle avec l’application Wingsong, permettant d’entendre le cri de l’oiseau joué en scannant la carte, ce qui est possible avec les autres extensions, et rajoutait un côté « pleine nature » à la partie, sans le vent qui fait voler les cartes aussi bien que les geais de Lidth. 


Nous n’aborderons pas ici le mode nuée à destination de trop de joueurs… 


Les sensations vis-à-vis du jeu de base sont assez similaires, on rajoute un léger twist pour le calcul des points, qui oblige à une interaction plus directe pour empêcher l’adversaire de monopoliser une zone du plateau duo, augmentant d’autant ses PV de fin de partie.

On se forcera parfois à poser l’oiseau dans une zone moins intéressante pour le bonus de la zone duo et pour bloquer l’adversaire ou pour augmenter sa zone contrôlée. 

Il faut aussi admettre que le bonus apporté par certains emplacements duo peuvent donner des combos savoureux.


De notre point de vue, le vrai ajout et intérêt du jeu vient des cartes oiseaux octroyant un bonus de fin de manche, apparu, il est vrai, avec l’extension Europe, mais ici en plus grand nombre (aussi parce que moins dilués dans l’affluence de bêtes à plumes, il faut bien l’avouer) dans cette version donnant une stratégie entre :

- bonus immédiats de pose sur les oiseaux blancs, 

- bonus lors de la réalisation de l’action en marron, 

- bonus de fin de manche en turquoise 

- et bonus de fin de partie en jaune 

Ce qui diffère parfois beaucoup avec les stratégies du jeu de base où la pose d’oiseau est surtout liée à ses PV et à l’action qu’il apporte. 

Là, on peut programmer des ressources ou oiseaux, entre autres, qui arriveront à la fin de la manche pour préparer la suivante et donc préparer en avance ses futurs combos.


Dans l’ensemble, cette nouvelle version du jeu en mode stand alone ne modifie pas foncièrement le jeu, les habitués retrouveront les mécanismes du grand frère américain et les nouveaux ornithologues en herbe trouveront une mécanique simple à prendre en main et efficaces. 


Pour les nouveaux dans la gamme, nous pensons qu’il est préférable d’acheter le jeu de base qui, pour à peine 10 euros de plus, sera plus vaste et plus complet. 

Pour les autres, cette nouvelle mouture apporte un renouveau sans vraiment en changer le fond, mais les nouvelles cartes oiseaux apportent une vraie stratégie supplémentaire, et comme elle est compatible avec l’ensemble, j’aurais une tendance à dire que oui cette extension est indispensable, mais que son prix en neuf doit faire regarder du côté de l’occasion pour passer le cap, faudrait éviter de prendre les joueurs pour des pigeons. 


Ibis népalais et autres coqs dorés vous attendent, alors dépêchez vous avant qu’ils ne soient mangés par les habitants du cru pour découvrir une nouvelle maladie, la grippe du canard mandarin ou la Covid 73…

Commentaires

  1. J'avais un pote qui avait wingspan, on a dû faire une diazaine de parties en 2 ans et j'en gardait un assez bon souvenir bien que pas exceptionnel non plus (j'avais aussi joué aux extensions europe et Océanie).

    Pourtant, voulant faire decouvrir wingspan à ma compagne qui ne connaissait pas j'ai préféré largement cette version Asie. Après mon contexte est particulier ;
    - on est joueurs
    - on joue souvent à 2

    Et cette version corrige tout ce qui pouvait m'ennuyer avant; bien plus d'inteeaction avec le plateau central, on peut le bloquer, les points d'objectifs de manches sont plus importants aussi. Bref, une tension plus grande que la version classique où c'etait surtout de l'opportunisme et on regardait surtout son plateau. Le jeu est, comme il est fait pour être joué à 2, plus dynamique, je m'ennuie moins entre deux tours (quel enfer de jouer à 6-7, je n'ose même pas y penser!). Bref, plus d'interaction, de tension, de rythme MAIS à 2 joueurs bien sûr. Moi il m'a fait passé wingspan d'un "ok game" à un jeu chouchou pour nos duels de couple

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