Suchi go party! Itadakimasuuuuuuuu



Un jeu de Phil Walker-Harding, illustré par Nan Rangsima et édité par Cocktail Games.


Instant Wikipedia : les sushis sont un plat traditionnel japonais créé au 5e siècle. 

Ils sont composés d’une boule de riz vinaigré, le shari, et d’un neta souvent composé de poisson. 

Les sushis « traditionnels » composés d’une boule de riz et de poisson datent de l’air d’Edo et s’appellent normalement nagirizushis. Nos makis sont des makizushis, et temakizushis pour les temakis, et il existe beaucoup d’autres types de sushis traditionnels. 

Les sushis sont surtout consommés à l’étranger et beaucoup moins au Japon, la France est la recordwoman de consommation de sushis avec plus de 1500 restaurants en 2020 avec un chiffre d’affaires de 864 millions d’euros…

Je vais peut-être me mettre à la pêche, moi…


Installation : 6 minutes

Règles : 7 minutes

Temps de partie : 20 minutes




Entre les sessions de jeu, les articles, et de temps en temps sauver une ou deux vies au boulot (sans prétention aucune bien, évidemment), nous voilà partis pour une petite pause resto bien méritée. 

Mais voilà, lequel choisir ? 

Italien? Il risque d’y avoir de l’ananas dans la pizza...

Chinois? Maintenant qu’on a un chat, j’ai toujours une pointe de culpabilité à y aller (comité des clichés bonjours… Oui, bon ça va, j’arrête…).

Libanais? Mme J est un vampire, donc pas d’ail dans le plat.

Kebab? Si je parle de la sauce blanche, le comité des clichés me tombe dessus ou pas ? 

Bon après beaucoup de tergiversations, zou! pour un japonais, une Asahi à la main, les baguettes dans l’autre, et itadakimasu (cliché Naruto, à votre service), et pourquoi le repas ne serait pas un moment ludique ? 

On va voir qui mangera le mieux ses sushis, sashimis et autres soupes miso…


Mise en place : 

Placez le plateau central sur la table, avec les bouteilles de soja au couleur des joueurs placées sur la piste des points.

Placez : 

- 2 tablettes suppléments, 

- 1 tablette makis, 

- 3 tablettes de hors-d’œuvre 

- 1 tablette de dessert que vous placez dans les encoches à côté des sushis déjà imprimés. 

Vous pouvez les choisir soit au hasard, soit selon un scénario indiqué dans les règles (il existe 14 000 combinaisons possibles). 

Puis prenez toutes les cartes associées au dessert choisi que vous mélangez et placez à côté du plateau. 

Pour finir, prenez toutes les cartes associées aux autres tablettes choisies que vous mélangez au mieux, vous rajoutez dans le deck un nombre de cartes de dessert dépendant du nombre de joueurs et du tour en cours. 

Puis distribuez en a chacun, le nombre dépend du nombre de joueurs. 

Allez hop, le resto est ouvert, irasshaimase.


Les tokens joueur : des petites bouteilles de soja !

Le plateau central vierge

Toutes les possibilités dans une petite boite bien organisée

Le choix, beaucoup de choix, pour satisfaire tous les clients

Exemple avec les témakis : 
- celui qui en a le plus gagne 4 points
- celui qui en a le moins en perd 4.
A 2 : il ne se passe rien pour celui qui en a le moins 

Chaque joueur regarde ses cartes, en choisit une qu’il place devant lui et passe le reste à son voisin. Une fois que tous les affamés ont choisi une carte, on la retourne et on applique ses effets. 

Et on recommence.


Quand toutes les cartes sont visibles, on fait un décompte. 

Certaines cartes donnent simplement des points (les sushis par exemple), d’autres en donnent selon qui en a le plus (les temakis), d’autre encore en font perdre si on en en trop ou pas assez, d’autres permettent de voler à l’adversaire, de prendre 2 cartes pendant son tour, etc. 

Chaque type de carte à son propre décompte ou/et action rappelée par la tablette du plateau central.

Une fois le premier décompte fait, on défausse les cartes desserts jouées, puis on re-mélange le tout avec les cartes non jouées et de nouvelles cartes dessert.


La partie se termine au troisième décompte, le vainqueur aura fait un délicieux repas à base de poisson cru, de riz vinaigré, de sauce soja et d’Asahi (les restos Japonais sont les seuls lieux au monde où il n’est pas indispensable que je prenne un dessert, ainsi que chez mes beaux-parents... aïe pas taper…*👊 t'exagère, on a eu qu'une fois la gelée de maïs*).

Les perdants découvriront ce que c’est qu’un unagi-nigiri pas frais, et passerons la journée à regarder le fond de la cuvette des toilettes changer de couleur à chaque spasme de l’estomac…


À 2 joueurs, les cartes cuillères et edamame ne peuvent pas être utilisées (en même temps, ce n’est pas bon), les cartes au décompte de majorité n’allouent pas de points négatifs à celui qui en a le moins (les flans, les temakis…). 

On commence chaque manche avec 10 cartes en main. 

Il existe un menu spécial 2 joueurs pour créer le plus d’interaction possible, mais rien n’empêche d’en utiliser d’autres, ou d’en inventer…


Niveau matériel, les cartes sont très agréables à manipuler avec un design chibi kawaï très sympathique, le plateau double couche et les jetons joueurs sont aussi très sympa. 

La boîte en métal est très belle et donne envie d’être manipulée, mais elle n'est pas franchement pratique : les reliefs empêchent de la mettre sous un autre jeu sans risquer de l’abîmer, et la tenir droite fait tout tomber à l’intérieur. A ranger, ce n’est pas passionnant… 

Du coup dans une ludothèque où la place est un luxe dont on ne peut pas toujours se permettre, le rangement devient tout de suite plus laborieux. 


Dans le fond, il s’agit d’une mécanique de draft très basique, on prend une carte et on passe le reste à son voisin, niveau complexité, on est bien👌. 

Il reste à savoir quelle carte prendre, et quand la prendre. 

Laisser passer la soupe miso pour éviter d’être plusieurs à en poser une au même tour et ne rien gagner, mais le voisin risque de la boire à ma place, et l’unagi peut me rapporter 7 points si j’en ai 3, mais perdre 3 si j’en ai que 1, et le tofu qui ne me rapporte rien si j’en ai plus de 2 (en même temps personne ne sait vraiment si c'est bien du fromage de soja, ce qu’il y a dans cette pâte blanche rappelant les cotons de dentiste)… 

Que de questions qui dépendent des ingrédients et du nombre de joueurs autour de la table.

L'envie d’y revenir est présente, et tant qu'à faire, se reprendre une bière fraîche et des sashimis au thon rouge, écoresponsable bien sûr !


Les 14 000 menus possibles ne sont pas une illusion et la rejouabilité est là, et vu la vitesse d’apprentissage, on a envie de le ressortir souvent et avec tout le monde, même si j’aurais aimé voir des bentos et autres yakitoris venir agrémenter les menus (bon la salade de choux, betteraves concombre, ou la salade wakamé, on s’en passe très bien par contre, comme le demi-kilo de riz qui accompagne le bateau de sushis…)


👉 Alors, à 2 c’est mieux ?


Le menu 2 joueurs est particulièrement bien adapté à la configuration, tous les ingrédients interagissent très bien et permettent de maintenir une petite tension autour des actions, garder les fruits pour éviter les points négatifs, quand jouer la soupe miso, il reste 3 tofus, quand les jouer… 

Après sur 14 000 menus différents, les auteurs auraient pu se fouler d’en mettre 1 ou 2 de plus pour cette configuration, car en regardant tous les menus proposés, il n’y en a qu’un seul dans la boîte pour les duellistes.


Les jeux de draft ne trouvent pas toujours leur public pour le jeu à 2 :

- Certains au contraire en on fait leur mécanisme principal à la Star Realms,

- D’autres encore ont des adaptations plutôt très réussies tel le génial Bunny Kingdom (si vous ne connaissez pas, je ne peux que vous encourager à lire notre superbe article dessus 👉 https://adeuxcestmieuxjeuxdesociete.blogspot.com/2021/09/bunny-kingdom-et-son-extension-ce-matin.html),

- D’autres enfin font un peu plus flop à 2 joueurs, la main adverse étant immédiatement connue, diminuant, voire supprimant tout du hasard des mains adverses et donc de l’adaptabilité nécessaire pour maintenir la tension du jeu. Pour peu que l’adversaire soit un récurrent et ce type de jeu risque de tourner un peu en rond. 


Heureusement ici les différents menus laissent à chaque fois quelques tours pour appréhender les ingrédients et permettent de maintenir malgré tout une légère tension.

Après, soyons francs, ce jeu ne prend tout son sens qu’à partir de 4 joueurs, mais il a le mérite d’exister à 2, et d’être rapide à sortir tout en restant amusant.


Alors, prêts à faire vibrer vos papilles au son du poisson cru ?  🐟

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